Du 17 au 24 février : je suis un être abject !

 

Pour commencer, finissons-en tout de suite avec l'affaire Palmade...

 

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Vendredi 17 février

 

14h : Bref passage à la galerie de mon ami Pod qui expose actuellement les photos de Jean-Yves Guillaume : à une heure où n’importe quel con peut photographier comme il pisse avec son smartphone, il n’est pas mauvais de rappeler que prendre une bonne photo est une affaire de patience et doigté ! Un vrai photographe doit parfois se lever très tôt pour ne pas rater la bonne lumière, celle qui fera que son cliché ne ressemblera à aucune autre image du même paysage… Les mauvais peintres font des tableaux qui ressemblent à des photos ; les bons photographes font des clichés qui ressemblent à des peintures : Jean-Yves Guillaume est indubitablement de ceux-là ! Manque de pot pour moi, l’expo se termine bientôt, c’est donc un peu tard pour que je puisse la signaler dans Côté Brest : vous me direz que je ne suis pas très attentif, pour un correspondant de presse ! Je vous répondrai que Pod n’a pas besoin de moi pour communiquer autour de ses initiatives, il est déjà très fort pour ça… 

 

14h45 : Ayant pris congé de Pod, me voici à la bibliothèque universitaire de lettres et sciences humaines : j’ai un peu perdu l’habitude d’y aller mais, aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec une chercheuse de mes amies et, fidèle à mes sales habitudes, j’ai une heure et demie d’avance, alors autant en profiter pour bouquiner. Je jette cependant un œil sur l’exposition accrochée dans le hall : ce sont des photos représentant des gens habitant en France, de milieux très divers, en train de dîner. Ça m’étonnerait beaucoup qu’ils aient vraiment été saisis sur le vif : je peux vous assurer que la simple vue de l’objectif d’un appareil photographique chasse le naturel et que celui-ci ne revient guère, fût-ce au pas ! Surtout dans le cadre de la photo artistique, pour les raisons que je viens d’invoquer… Néanmoins, même si les sujets ont été moins spontanés que le voulait l’artiste, ils n’en ont pas moins été pris dans le jus de leur vie quotidienne et l’ensemble offre une plongée sociologique aussi rigolote qu’instructive dans la France profonde d’aujourd’hui ! J’ai quand même eu un frisson devant une photo montrant un homme « apprécié dans son quartier » dont l’intérieur est un véritable musée du IIIe Reich ! Non, je n’affabule pas ! Quel intérêt aurais-je à inventer ça ? Cette photo me semble une belle illustration de la banalisation d’idées nauséabondes que l’on croyait mortes et enterrées…

 

Quelques dessins inspirés de l'actualité brestoise :

 

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15h : En attendant l’heure de mon rendez-vous, je lis l’ouvrage que je viens d’acquérir en librairie, Je chemine avec Philippe Geluck, un livre instructif même si on est déjà, comme moi, un admirateur du créateur du Chat qui y livre des informations truculentes sur sa carrière de comédien, que sa réussite en tant que dessinateur a quelque peu occultée. Je ne suis cependant pas toujours d’accord avec ce qu’il dit : d’abord, il juge sévèrement la série animée La minute du Chat et je ne lui trouve pas les défauts qu’il y voit ! Ensuite, il plaide pour le respect des croyances d’autrui : sincèrement, quand on voit à quel point les croyants sont peu respectueux des mécréants dont il fait lui-même partie, je le trouve un peu trop gentil ! Enfin, il se défend d’être un « homme d’affaires » et dit être un « entrepreneur »… Pourquoi jouer sur les mots ainsi ? Il n’y a rien de honteux à être un homme d’affaires tant qu’on ne cherche ni à enfreindre la loi ni à nuire à autrui ! Quand j’investis une somme dans le but de rentabiliser mon propre travail graphique, je pense agir en homme d’affaires et ça ne fait pas de moi un double de Bernard Tapie ou de Vincent Bolloré ! Bon, le mot « entrepreneur » n’est pas non plus insultant, je ne dis pas le contraire… Et puis tout ça a si peu d’importance ! Continuez à nous faire rire et réfléchir, monsieur Geluck, et on vous pardonnera à peu près tout !

 

16h30 : Je retrouve mon amie historienne, dont le cours s’est terminé plus tard que prévu car elle faisait passer des oraux : l’un des étudiants, visiblement un peu naïf et pas très bosseur, a repris presque mot pour mot le contenu d’un livre et s’est bien sûr trouvé dans l’impossibilité d’expliquer un terme un peu trop savant qui y était utilisé… Nous nous rendons dans un bar voisin, celui qui a remplacé la défunte Gentil’ho : je n’y étais encore jamais entré, j’ai ainsi l’occasion de découvrir qu’ils en ont profité pour adopter une disposition plus claire et plus fonctionnelle, sans toutes les différences de niveau qui me désorientaient ! Tant pis pour les nostalgiques de ce qui fut une institution de la vie estudiantine brestoise… Mais ce que mon amie remarque, ce sont ses étudiants qui avaient censément un autre cours après le sien et qui sont déjà à boire des coups en terrasse… Elle ajoute qu’elle a eu peu d’élèves aujourd’hui : entre le blocus d’hier et les vacances qui commencent ce soir, il ne fallait pas s’attendre à une trop grande assiduité ! J’avoue que quand j’avais leur âge, cette conduite me choquait, mais maintenant, je n’y prête plus guère attention, d’une part parce que je me sens moins concerné par la vie universitaire, d’autre part parce que, de toute façon, il ne faut pas trop se plaindre des étudiants : en dernière analyse, c’est tout de même grâce à eux que l’université existe ! Sans compter que les enseignants-chercheurs ne se privent pas non plus de faire des conneries et que les étudiants sont donc d’une patience exquise envers eux : s’ils devaient réagir eux erreurs de leurs maîtres avec la violence dont ils peuvent faire montre face à certaines réformes, certains mandarins de l’université pourraient numéroter leurs abattis ! Mon amie, qui est encore loin d’être une mandarine (mais ce n’est pas une poire non plus), n’ose pas me désapprouver sur ce point…

 

Samedi 18 février

 

14h30 : Après une brève sortie en ville, je reprends le bus, qui longe la rampe d’accès au port de commerce : je peux ainsi apercevoir, en passant, la marche blanche organisée aujourd’hui pour honorer la mémoire d’Héléna Cluyou. Tous ces gens qui descendent dans la rue pour exprimer l’empathie que leur inspire le crime crapuleux dont cette jeune femme a été la victime innocente, ça devrait me réchauffer le cœur ! Mais je dois avoir le fond mauvais : je ne peux m’empêcher d’avoir une impression de troupeau ! Mon aversion pour les foules est trop forte pour que je puisse savourer pleinement cet élan de solidarité ! Sans compter que si j’avais décidé d’y participer, j’aurais eu trop peur d’y croiser la meute habituelle des haineux qui, à chaque fait divers tragique, réclament plus de flics voire le retour de la guillotine… De toute façon, est-ce que ça atténuera la peine des parents de la défunte ? Ça m’étonnerait énormément : je peux attester qu’on ne se remet jamais de la mort de son enfant, quelles que soient les circonstances du décès ! Alors je préfère être avec eux par la pensée plutôt que montrer ma compassion à tous les passants…

 

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Dimanche 18 février

Les enfants nés à partir d'aujourd'hui seront du signe des Poissons : 

 

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Lundi 20 février

 

19h30 : Je rentre au bercail après une belle après-midi passée en compagnie d’une amie peintre et slameuse et de son petit garçon : ensemble, nous avons notamment visité la PAM où j’ai enfin pu découvrir ce fameux « musée de l’imprimerie » qui permet de se faire une idée du travail que représentait l’impression à grande échelle d’une affiche ou d’une étiquette avant l’arrivée de l’informatique. Mon amie m’a payé une pâtisserie et un chocolat chaud, après quoi nous avons rendu visite à un autre artiste… Tout ça m’a rappelé le temps des sorties familiales avec mes parents quand j’étais encore un petit garçon (je ne vois pas pourquoi j’en parle au passé, soit dit en passant) : moi qui me croyait vacciné contre la nostalgie, j’ai la preuve du contraire ! Seule ombre au tableau : j’ai aussi vu la place Guérin, envahie par les engins de chantier et visiblement éventrée dans je ne sais quelle finalité… Je ne pense pas que ce soit dans un but néfaste, sinon les irréductibles qui tiennent la ZAD de l’Avenir à deux pas d’ici seraient déjà montés au créneau ! Et de façon générale, j’imagine que nos élus ont fini par comprendre que les Brestois n’accepteraient plus n’importe quoi en matière d’urbanisme : ils l’ont prouvé en faisant reculer le projet Lamotte qui aurait tourné le dos à la place Guérin ainsi que celui qui menaçait la prison de Ponaniou ! Mais j’espère quand même que ces travaux seront terminés avant la Foire aux croutes…

 

Mardi 21 février

 

17h40 : Après avoir reçu la visite d’une amie chère et de ses deux charmants enfants, je constate qu’il est déjà tard mais je me dis que j’ai peut-être encore le temps, si je ne traîne pas en route, de poster mon courrier, de retirer un colis qui m’attend dans une boutique du centre-ville et d’acheter une bricole dans une papeterie. Mais je tombe sur un os : la poste de Lambé est déjà fermée ! J’avais oublié le point commun le plus détestable entre les quartiers de Brest et les communes périphériques : les bureaux de poste y ferment une heure plus tôt qu’en centre-ville… Et il est inutile pour moi d’aller jusque là-bas : le temps d’y arriver, il sera déjà trop tard. Si j’étais stupide, je dirais bien que les postières de mon quartier ne seraient pas pénalisées par la retraite à 64 ans, vu à quel point elles se tuent à la tâche ! Mais comme je suis seulement maso, je ne m’en prendrai qu’à moi-même : si j’étais sorti régler mes affaires avant la visite de mon amie, je n’en serais pas là... N’empêche, il faudra bien qu’on m’explique un jour cette différence d’horaires d’un coin à l’autre de la ville !

 

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Mercredi 22 février

 

10h10 : C’est aujourd’hui que j’ai loué un kiosque à la PAM pour y proposer mes caricatures et mes produits dérivés : j’ai choisi une journée où la location est moins chère, histoire de voir si c’est un bon plan. C’est un test : si j’arrive au moins à rentrer dans mes frais, je pourrai considérer que c’est un bon plan et j’envisagerai de rééditer l’opération pour un week-end, où la location est plus chère et la fréquentation plus conséquente. Je suis déjà installé, mais la journée commence mal, avec une petite bourgeoise bêcheuse qui m’adresse ses griefs contre ce nouveau tiers-lieu ! Pour une fois, on ne pourra pas me reprocher de répondre sur un ton agressif, c’est elle qui a commencé ! Même si j’étais vraiment un employé travaillant de façon permanente à la PAM, son attitude serait inacceptable : être au service de la clientèle, ça ne veut pas dire être son esclave !

 

15h30 : J’ai déjà amorti l’emplacement, j’ai même triplé ma mise : compte tenu du fait que nous sommes en semaine et qu’il fait un froid de canard, c’est un excellent résultat. Je retenterai l’opération un vendredi ou un samedi quand les beaux jours seront revenus – je suis moi-même frigorifié jusqu’à la moelle : connement, j’ai voulu être fidèle à mon image de marque et à tenir le stand en marinière, je n’ai que mon blouson pour me couvrir… Je critique les gouvernants, mais heureusement que je ne suis pas à leur place, je ferais plus de conneries qu’eux !

 

19h : De retour dans mon cocon, je ne peux m’empêcher, malgré ma satisfaction, d’éprouver une impression de découragement, imputable à la mauvaise fatigue accumulée en attendant le client dans un hall mal isolé – c’est le seul point noir de la PAM, et je dois dire que l’association qui a œuvré pour la résurrection du bâtiment n’y est pour rien. Pour ne rien arranger, un imbécile a osé me dire que mon style de dessin lui rappelait… Konk ! Merde, merde, merde ! Quand on me comparait à Faizant, c’était déjà désagréable, mais alors Konk ! Un facho de la pire espèce ! Il y en a qui se couperaient la main pour rien que ça !

 

Jeudi 23 février

Le 23 février, c'est le jour de la fête nationale japonaise :

 

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15h : Sortie en ville pour enfin accomplir les tâches dont je n’ai pas pu m’acquitter avant-hier. Je passe voir une copine disquaire qui me parle de la foire aux disques et aux BD organisée par Fréquence Mutine, où elle était présente : il y aurait eu 1500 visiteurs, soit nettement plus de monde qu’à l’ouverture du Primark ! Comme quoi il y a parfois une justice : tant que la musique attire plus de monde qu’une boutique de fringues, rien n’est perdu !

 

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Vendredi 24 février

 

10h30 : J’ai oublié de prendre mon casque anti-bruit pour aller au marché. Je ne suis pas long à m’en mordre les doigts : le bruit du et les conversations incessantes me cassent les oreilles ! Il ne faudrait pas grand’ chose pour que je perde patience… Et d’ailleurs ça arrive : un commerçant se met à chanter « Partir un jour » ! Je crie « Non » pour lui faire comprendre que je n’endurerai pas plus longtemps cette torture auditive ! Il y a vraiment des auteurs-compositeurs qui mériteraient d’aller en prison pour pondre des merdes pareilles…  

 

Avant de conclure, une note de bon goût...

 

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...et un hommage à Franquin - je me suis amusé à peindre sur une photo prise pour Côté Brest représentant trois jeunes artistes.

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


24/02/2023
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Du 10 au 16 février : un climat détestable

Vendredi 10 février

 

22h : Après cette semaine plutôt désagréable, j’ai heureusement eu droit à une soirée satisfaisante à tout point de vue : le vernissage de mon exposition au Café de la plage aura connu une fréquentation respectable, surtout au vu de la relative modestie de l’événement, j’ai même vendu une œuvre, et j’ai enchaîné avec la scène ouverte organisée par le Collectif Synergie à Kafkérin. Malheureusement, le retour à Lambé s’annonce des plus laborieux, non seulement à cause des horaires nocturnes mais aussi parce que le bus est envahi par des jeunes glands qui y finissent leur fête… La conductrice a beau les rappeler à l’ordre, rien n’y fait ! Pour une fois que je rencontre une chauffeuse de bus qui prend au sérieux son boulot, je prends la peine, en descendant, de lui préciser que je ne suis pas avec eux…

 

Quelques croquis réalisés au cours de la scène ouverte...

 

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...et quelques photos :

 

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Samedi 11 février

 

19h : Malgré la grève, je sors pour fêter le premier anniversaire du Biorek brestois : je n’y vois pas les amis que j’espérais retrouver, mais je retrouve quand même quelques connaissances. L’une d’elles me montre des images de la faculté Victor Segalen : je savais que la fac, bloquée par les étudiants, avaient été évacuée par les forces de l’ordre, mais j’ignorais que les CRS  étaient restés postés à l’entrée pour attendre les manifestants ! Ceux-ci ont donc été repoussés par ces braves agents à coups de gaz lacrymogènes… Je n’aurai pas eu besoin d’être physiquement présent pour que cette altercation me fasse pleurer !

 

21h : Je sors du restaurant. Faute de bus, je rentre à pied. J’apprécie le petit air frais du soir, mais marcher dehors quand il fait déjà nuit éveille en moi une petite appréhension. Il faut dire que les conversations n’ont pas été rassurantes : outre l’affaire Héléna qui est encore sur toutes les lèvres, j’ai appris qu’une amie s’est fait fracturer sa voiture par un voleur qui lui a pris son sac avec, à l’intérieur, ses papiers, ses sous, sa carte bancaire, son chéquier… On imagine sans peine la galère pour cette mère de famille ! Le climat social est tendu, les gens sont de plus en plus agressifs, et on voudrait que j’aie le moral…

 

Lundi 13 février

 

13h30 : Je descends pour voir si j’ai du courrier : j’arrive pile au moment où le facteur passe, mais il n’a rien pour moi. Une fois le devoir accompli, il repart… Et laisse la porte de l’immeuble ouverte ! Je le lui fais remarquer : il me répond qu’elle était déjà ouverte quand il est arrivé ! Je lui dis qu’elle ne doit pas rester ouverte et qu’il pourrait en profiter pour la fermer : il me rétorque que ce n’est pas son problème… C’est à des petits riens comme ça qu’on mesure à quel point le service public, à grands coups de rentabilisation, s’est détérioré : je ne peux pas en vouloir à ce facteur qui ne se sent pas forcé de faire du zèle au vu de ce qu’il doit être payé ! Encore qu’il ne serait pas plus pauvre s’il était un peu plus poli…

 

16h50 : Retour au bercail après une brève escapade en ville pour régler quelques affaires : la sortie fut particulièrement pénible ! Il y a des travaux partout, avec les déviations qui vont avec, les chauffeurs de bus semblent avoir décidé de ne pas en foutre une et de rouler à des vitesses de tortue, histoire que j’entende encore mieux les conversations des bavards avec lesquels j’ai le malheur de voyager, et, pour ne rien arranger, la police est partout dans les rues ! Le climat est décidément des plus détestables…

 

18h30 : On me l’avait annoncé, mais je l’avais oublié : je reçois la visite des agents recenseurs. Ceux-ci sont courtois, efficaces et professionnels : ça change un peu !

 

Mardi 14 février

 

10h30 : À la boulangerie, je suis bien surpris de voir que l’appareil à monnaie refuse la pièce que j’essaie d’y insérer. En fait, ce que je prenais pour un euro est une pièce de cinq pesos de la République dominicaine ! Je me suis fait rouler par un malhonnête ! Comme je n’ai pas d’autre monnaie, j’en suis réduit à payer ma baguette avec ma carte bancaire : le prix du pain n’est quand même pas élevé au point de justifier ça… Elle commence bien pour moi, la fête de l’amour : dès le matin, je hais déjà quelqu’un sans même savoir de qui il s’agit !

 

Mercredi 15 février

 

11h30 : Petite sortie matinale en centre-ville pour voir si je peux au moins convertir en euros la pièce dominicaine : l’agent de change me répond que cette monnaie ne vaut rien, qu’il faut 70 pesos de là-bas pour faire un euro ! Comme quoi il y a des gens plus démunis que nous… Mais ça ne me console pas de m’être fait escroquer ! Je jette la pièce dans la première poubelle venue, non seulement pour évacuer ma colère mais aussi je ne peux même pas la donner à un mendiant, il ne saurait qu’en faire ! Cette sortie m’aura tout de même permis de récupérer le dernier Côté Brest où j’apprends, en lisant la chronique cinéma d’Anaïs Briec, que le lynchage n’est un crime fédéral aux États-Unis que depuis… L’année dernière ! En d’autres termes, jusqu’à il y a peu, chaque État américain était libre d’autoriser (ou non) ses habitants de se mettre à quinze pour assassiner un type dont la figure ne leur revenait pas… Et il y a encore des cons pour croire que ce monde a été créé par un dieu infiniment bon !   

 

Jeudi 16 février

 

9h30 : J’avais pris la peine de me lever tôt pour assister à une réunion : au dernier moment, un SMS m’a appris que la faculté était de nouveau bloquée et que la réunion était reportée. Perturbé comme je le suis toujours dans de telles circonstances, je décide de faire contre mauvaise fortune bon cœur en mettant à jour mon programme de vidéos que je diffuse sur YouTube : mais je n’arrive pas à me connecter à Internet… Alors j’appelle à nouveau l’assistance Free : apparemment, j’aurais eu le « bon réflexe » puisqu’il fallait faire une « mise à jour ». Je peux à nouveau me connecter, mais je suis extrêmement fatigué, d’un seul coup…  

 

Vous l'avez vu, je n'avais pas grand' chose à vous raconter cette semaine ; pour ne pas conclure trop vite, laissez-moi vous montrer quelques dessins issus d'une série que je viens de boucler : des variations autour de la rencontre (hypothétiques) entre deux stars féminines du cartoon, à savoir Hazel, la sorcière de Chuck Jones, et Miss Red, la pin-up de Tex Avery - j'en ai fait une dizaine d'autres que je vous monterai ultérieurement, à l'occasion.

 

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Commençons en jouant avec leurs couleurs...


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Et puis faisons-leur jouer d'autres rôles...


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Geneviève de Fontenay et une de ses filles, par exemple...


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Ou bien Bernadette Chirac et Carla Bruni...


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Et encore d'autres...


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Voilà, that's all folks ! Allez, à la prochaine !

 


17/02/2023
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Du 4 au 10 février : semaine bête et méchante (au mauvais sens du terme, hélas !)

 

Commençons par la bonne nouvelle de la semaine : un stand à la prochaine Foire aux croûtes m'a été attribué ! Malheureusement, mon projet d'affiche pour l'événement n'a pas été retenu...

 

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Samedi 4 février

 

20h : À l’issue d’une semaine riche, je m’apprête à prendre un peu de repos en prévision de l’accrochage, prévu pour demain matin, de mon exposition au Café de la plage. Néanmoins, par acquit de conscience, je jette un œil sur Messenger : je découvre ainsi une invitation à rejoindre un groupe appelé « Mouvement anti-Macron ». Je ne donne pas suite car je ne considère plus les réseaux sociaux comme des médias adaptés au débat citoyen : j’ai eu pour une vie entière (sinon plus) ma dose de militants donneurs de leçons ! Sans compter que, même si je suis bien d’accord pour dire que Macron mérite qu’on lui résiste, j’estime que s’opposer systématiquement à son action n’est ni nécessaire ni suffisant : il y a longtemps que j’ai compris qu’il ne suffit pas, pour changer la société, de changer ceux qui la gouvernent…

 

Puisqu'on parle de Macron, voici une planche vite faite sur sa stratégie pour la réforme des retraites :

 

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Dimanche 5 février

 

10h40 : J’attends le bus pour aller à Saint-Martin, chargé d’une valise bourrée de cadres destinés à être accrochés aux cimaises du Café de la plage. Tout à coup, une dame me fait un signe : c’est la fabricante de bijoux que j’ai interviewée récemment, qui habite juste derrière la station de bus et qui rentre de ses courses. Elle se propose de me conduire à Saint-Martin : je n’ose pas refuser mais je suis touché par tant de sollicitude ! C’est dingue, la solidarité, ça existe encore ! Voilà bientôt quatre ans que j’habite à Lambé, et j’ai enfin trouvé, parmi mes voisins, une personne sur laquelle je peux compter…

 

11h10 : Grâce à ma nouvelle amie, je suis arrivé sans encombre au Café de la plage : sa conduite m’arrangeait bien, je suis un peu patraque… Alix, l’un des patrons du bar, m’a laissé les cimaises et l’arrière-salle à ma disposition : j’accroche ainsi une vingtaine de cadres donnant un aperçu à peu près représentatif de mon travail… Et je trouve le moyen de m’écorcher la paume. Heureusement, ça ne saigne même pas. Une fois le travail terminé, je prends un thé histoire de me soulager ; en général, je n’aime pas quitter un bistrot sans avoir consommé, même si j’y étais venu pour autre chose : les bistrotiers ont asses souffert pendant la « crise sanitaire » et va savoir ce que le gouvernement peut encore trouver pour leur pourrir la vie…   

 

12h30 : Circuler à Brest en bus un dimanche demande une certaine patience, surtout quand on habite Lambézellec : ce n’est pas pour rien si Matmatah a vanté le quartier en chantant « Si t’aimes bien la marche à pied, viens donc faire un tour à Lambé » ! Avec un passage par demi-heure, il vaut mieux avoir parfaitement minuté son escapade ou, à défaut, ne pas être trop pressé. Heureusement, je suis dans la deuxième catégorie : en contrepartie, je dois supporter cette lumière désagréable émise par un soleil bas qui perce par endroits une pellicule de nuage aussi fine que crayeuse… Je ne suis pas pressé au sens où personne ne m’attend, mais j’ai quand même hâte de rentrer !

 

Un dessin réalisé en vue du cours du mercredi soir :

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 Lundi 6 février

 

10h : Depuis hier après-midi, je tousse comme la dame aux camélias. Pas question d’aller chez le docteur je ne suis pas malade au point d’être cloué au lit et je sais très bien comment ça va se passer si j’ai le malheur de consulter un médecin : j’aurai droit au test Covid, ce qui est déjà désagréable, et si, par malheur, il est positif, je suis bon pour la quarantaine, même si je n’ai aucun autre symptôme ! Plutôt crever ! Alors j’achète un sirop pour la toux chez le pharmacien : celui-ci m’énerve déjà, avec le ton faussement docte qu’il emploie pour me donner des recommandations que j’aurais de toute façon lues sur la notice… Il faudrait peut-être rappeler à ces braves apothicaires qu’ils ne sont que des commerçants, certes nécessaires, mais nullement légitimés à se prendre pour des médecins ! Dire que je voulais justement éviter ça…

 

11h : Je me rends chez Bibus pour renouveler mon abonnement : la personne qui m’accueille est si peu claire qu’elle trouve le moyen de m’embrouiller en essayant de me rappeler ce que je sais déjà ! Je ne sais pas ce qui m’agace le plus : qu’elle soit incapable de s’exprimer clairement ou qu’elle me prenne pour un imbécile ! Après le pharmacien, c’est à croire que toute la ville s’est jurée de m’infantiliser aujourd’hui…        

 

Mardi 7 février

 

16h : Je reçois la visite d’une amie. Nous parlons de choses et d’autres, et je m’étonne que la réforme des retraites ne s’invite pas à nos conversations ! Pourtant, je connais assez mon invitée pour me douter qu’elle ne doit pas l’approuver et qu’elle a dû manifester ce matin… Mais non, elle n’en parle pas. En fait, cette réforme est la grande absente de toutes les conversations que j’ai pu avoir depuis le début de l’année ! Je ne sais pas quelles conclusions en tirer…

 

Mercredi 8 février

 

10h : Je me lève tardivement ; j’avoue avoir un peu de mal à me remotiver, en ce moment… En ouvrant les volets, je constate que la maison d’à côté a été démolie. Ce n’est qu’un début, on a déjà annoncé une construction de logements sur ce terrain. Il va donc falloir s’attendre à voir les engins de chantier se succéder : heureusement que l’isolation de mon immeuble est excellente et que je n’entends rien de ce qui se fait dehors…

 

10h30 : Passage au centre-ville pour poster un courrier : je passe devant le multiplexe Liberté et j’apprends qu’ils ressortent Titanic en version « remasterisée » à l’occasion du 25e anniversaire de la sortie du film… N’étant pas un fou de films tristes, je ne l’ai jamais vu en entier : mais depuis un certain temps, quand je fais un portrait ou une caricature, beaucoup de gens me parlent de la scène où Rose prend la pose pour Jack… Je suis certes flatté, j’y vois un signe que mon style a atteint une certaine qualité, mais je doute fort que ce soit vraiment Léonardo Di Caprio, malgré tout son talent d’acteur, qui dessine lui-même ! Certaines actrices se font doubler pour ses scènes un peu dénudées, rien n’empêche un acteur d’en faire autant quand il est censé se livrer à un art dont il n’est pas spécialiste ! J’ajoute que j’ai rarement eu de modèles ayant le charme de Kate Winslet ! À part mon amie Audrey, bien sûr…

 

11h : Je feuillette le dernier Côté Brest : il n’y a aucun article de mon cru cette semaine, deux pages étant occupées par des « publirédactionnels » liés à la Saint-Valentin. Et oui, la presse gratuite, c’est ça aussi… Mais ce numéro est quand même intéressant à lire, ne serait-ce que pour la critique que fait Anaïs Briec d’Astérix et Obélix : l’empire du milieu ; ma voisine de colonne ne le descend pas en flammes, mais elle avoue ne pas avoir vu les autres adaptations cinématographiques des aventures du petit Gaulois, et elle en parle comme d’un film moyen, « pas mal mais sans plus » ; en gros, cette production ne justifie pas son budget colossal… De toute façon, pour reprendre une réplique d’une autre adaptation (qui était réussie, elle), « Ce n’est pas qu’une question de moyens ! » Bref, merci, Anaïs, de m’éviter de dépenser mon argent dans une séance décevante ! Poursuivant ma lecture, j’apprends aussi que la ville a décidé d’ouvrir un lieu d’accueil pour les victimes au sens large du terme : une belle initiative, mais dans ce monde égoïste et agressif, j’ai peur qu’un seul lieu ne suffise pas ! Je n’exagère pas : les chiffres de la délinquance en Finistère sont en hausse et il y a même eu une femme agressée par un chien à deux pas de chez moi ! Et ce n’est que la partie émergée d’un iceberg d’incivilités de plus en plus banalisées…

 

Puisqu'on parle de la Saint-Valentin, voici deux illustrations destinées à un recueil de poèmes qui ne verra pas le jour :

 

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11h30 : De retour à Lambé, j’en profite pour me réapprovisionner en pain : avant d’aller à la boulangerie, je m’apprête à retirer de la monnaie au premier distributeur à ma portée… Mais le chemin est barré par un cas social qui me demande de la monnaie, alors que je suis encore à cinq mètres de lui ! Je ne peux quand même pas la lui refuser alors que je vais retirer de l’argent sous son nez ! Je préfère faire demi-tour et payer mon pain avec ma carte bleue… Je ne fais pas montre de solidarité, je sais, mais si je me mettais à donner de l’argent à tous ceux qui font la manche, je serais vite sur la paille ! De toute façon, quand je pense à tout le fric qui est planqué dans les paradis fiscaux, je me dis que ce n’est pas à moi de prendre en charge tous les démunis de la Terre !

 

13h30 : J’apprends que la faculté Victor Segalen est bloquée par les étudiants depuis hier. Il fallait s’y attendre : dès que le climat social est un peu tendu, il y a des blocages à la fac, c’était déjà comme ça quand j’étais étudiant. Je suis sûr qu’à chaque fois, les jeunes ont vaguement l’impression de refaire mai 68, mais ce n’est jamais comparable. Ne citons que le cas présent : en 1968, les étudiants luttaient pour avoir le droit de profiter de leur jeunesse, tandis qu’aujourd’hui, ils luttent plutôt pour pouvoir profiter de leur vieillesse ! J’ai beau les approuver, j’en ai tout de même la larme à l’œil…

 

20h : Je rentre du cours du soir. Curieusement, je suis à peine sorti que le bus est déjà là ! Comme ça ne correspond pas aux horaires dont je dispose, je demande à la conductrice si elle est en avance ou en retard : elle me répond qu’elle n’en sait rien car l’engin qu’elle a en face d’elle est en panne ! Les chauffeurs de bus ont donc besoin qu’une machine leur dise s’ils sont dans les temps ou pas… Au cours du trajet, le véhicule s’arrête à chaque arrêt, mais personne ne descend ! La cause ? Une femme s’est adossée à un bouton d’arrêt et l’actionne donc continuellement, jusqu’à ce que la conductrice le remarque… Je suis consterné ! Finalement, le flm Idiocracy, ce n’est pas de la science-fiction, c’est une satire du monde actuel…     

 

Vendredi 10 février

 

10h : Jour de marché. Je fais la queue devant le stand du charcutier : le commerçant tombe sur un os qui n’était pas dans ses steaks puisqu’il s’agit d’un client qui lui reproche de manipuler la marchandise avec ses doigts et refuse finalement d’acheter la bidoche qui avait été tranchée à sa demande ! Indigné par cette attitude, je lui fais remarquer que ce n’est pas lui qui va apprendre son métier au charcutier : il fait mine de ne pas me comprendre… Il n’y a pas pire sourd que celui que ne veut pas entendre ! Décidément, cette semaine aura été placée sous le signe de la bêtise et de l’agressivité ! Heureusement qu’il y a au moins eu le patron du Café de la page, la fabricante de bijoux et mon invitée de mardi pour sauver l’honneur de l’humanité ! Quand je disais qu’il ne suffit pas, pour changer le monde, de changer ceux qui le gouvernent…

 

En guise de post-scriptum, un petit dessins sur l'attitude de certains journalistes (je rappelle que ce n'est qu'une caricature) :

 

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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


10/02/2023
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Du 27 janvier au 3 février : colloque et scènes ouvertes

Deux dessins d'actualité en préambule...

 

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Vendredi 27 janvier

 

17h30 : Me voici déjà à Rennes. Oui, j’écris « déjà » car je n’ai rien vu passer : ayant la Wifi en première classe, j’en ai profité pour régler une affaire urgente et, surtout, pour vider ma messagerie sur Facebook. Occupation futile ? Pas tant que ça : depuis que je sais à quel point il est polluant de conserver trop longtemps ses e-mails, je m’arrange pour que ma messagerie personnelle soit la moins remplie possible ; pourquoi n’en irait-il pas autant avec Messenger ? De surcroît, j’ai vu qu’un de mes correspondants avait supprimé nos précédents échanges : le connaissant, il devait avoir ses raisons, il ne m’a donc pas semblé incongru de l’imiter, d’autant qu’ainsi, j’ai fait le « ménage », me débarrassant de « conversations » avec des personnes qui se sont désinscrites depuis longtemps voire qui ne m’ont jamais répondu… Bref : je descends dans la capitale bretonne : je n’y étais plus venu depuis longtemps, cette ville me parait démesurée et peu accueillante… Il me tarde déjà de me retrouver au calme dans ma chambre d’hôtel réservée par le laboratoire.

 

Bon, ce n'est pas parce que j'utilise la wifi en voyage que je n'en ai pas parfois marre de la technologie...

 

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18h15 : J’arrive à l’hôtel « Les chouettes », petit établissement chaleureux et accueillant dont le personnel me paraît bien jeune. Le réceptionniste, qui doit être habitué à voir débarquer des étudiants, me tutoie d’entrée de jeu ; je ne m’en formalise pas : avec ma dégaine, je ne laisse sûrement pas deviner que je suis un historien reconnu venu participer à un colloque et s’exprimer devant des gens haut placés… Ma chambre est confortable et fonctionnelle, rien ne manque… À part des volets pour faire le noir complet. Tant pis, je ferai avec (ou plutôt sans) malgré mon hypersensibilité à la lumière. Je m’attarde encore quelques minutes sur Internet pour envoyer des messages : j’apprends ainsi que cette année, le festival d’Angoulême met à l’honneur Riad Sattouf ; rien à dire, son œuvre le mérite amplement, et puis la revanche d’un ancien loser, ça fait toujours plaisir ! Une fois mes mails envoyés, je ne sors même pas dîner : je suis épuisé, je me borne à avaler les fruits que j’avais emmenés pour le voyage. De toute façon, il me faudra me lever tôt demain matin…

 

Samedi 28 octobre

 

8h10 : Me voilà déjà dehors après avoir englouti un petit déjeuner roboratif : les yeux braqués sur un plan, je n’ai aucune idée du temps que je vais mettre pour atteindre l’institut franco-américain où doit avoir lieu le colloque qui monopolise mon intention depuis des semaines, mais je sais déjà que je serai en avance. Par conséquent, je ne me presse pas, ce qui me permet d’apercevoir, dans la Vilaine et le jour naissant (ceci est un zeugme), un mammifère aquatique. N’étant pas féru de zoologie et ne disposant que de peu de lumière, je n’identifie pas l’animal : une loutre ? Un ragondin ? J’essaie de prendre une photo, mais la luminosité est insuffisante et mes clichés sont aussi sombres que la conscience d’un député. J’essaie de filmer pour avoir au moins une trace du mouvement natatoire de la bête qui pourrait me servir à obtenir un renseignement…

 

8h30 : La distance n’était vraiment pas longue : je suis déjà à l’institut franco-américain. Le colloque est annoncé par les affiches dont j’avais vu le visuel, mais celles-ci sont désormais barrées du mot « complet » en capitales jaunes ! En clair, je vais parler devant une salle comble : au moins, je ne serai pas venu pour rien ! Dans la cour, une femme me remarque et me demande, avec un fort accent américain, ce que je fais là : je lui réponds que je suis inscrit comme orateur ; elle m’explique qu’elle ne peut pas s’occuper de moi pour l’instant et m’invite à monter au premier étage où je retrouverai les gens de l’institut culturel de Bretagne, l’association organisatrice du colloque. De fait, j’y rencontre la dame qui m’avait contacté : celle-ci, qui a vu ma photo sur le web, me reconnaît tout de suite et me salue alors qu’elle en train de terminer l’installation d’une exposition de planches originales d’une BD consacrée à Armand Tuffin de la Rouërie, héros breton de la guerre d’indépendance américaine, personnage un peu oublié de nos jours et que le colloque met justement à l’honneur… Pour ne pas déranger cette dame dans son travail, je m’assieds sur la première chaise que je trouve : l’Américaine revient, s’excuse pour son accueil un peu rude (c’est elle qui le dit) et me propose une boisson chaude. Je n’avais pourtant pas été offensé, c’est plutôt moi qui devrait m’excuser d’arriver aussi tôt, mais je ne veux pas la contrarier dans son élan généreux et j’accepte le thé qu’elle m’offre, moins d’une heure après en avoir déjà bu un à l’hôtel… Je vais passer du temps aux toilettes, mais tant pis.

 

9h : L’heure de l’ouverture a sonné, je redescends à l’auditorium où les gens chargés de l’accueil sont déjà confrontés à un écueil : un homme, visiblement âgé, rouspète parce qu’il n’avait pas compris qu’il fallait réserver pour assister au colloque et tance ces braves gens qui ne peuvent pas le laisser entrer. Le ton monte, l’atmosphère devient vite détestable et je commets l’erreur d’intervenir : je dis clairement à ce monsieur, qui pourrait être mon père, qu’il met une mauvaise ambiance et qu’il n’a pas à traiter ainsi les organisateurs d’un événement – je sais à quel point c’est difficile ! Bien entendu, ce vieux con ne m’écoute pas : je préfère m’éclipser en attendant que l’orage passe… Je sais bien que je ne devrais pas m’interposer dans les litiges de ce genre, mais je ne supporte pas ces « seniors » qui croient que tout leur est dû et profitent de leur âge avancé pour faire chier le monde ! Il y a vraiment des jours où j’ai l’impression que les vieux sont pires que les jeunes…

 

Puisqu'on en est à solder les conflits de générations...

 

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9h20 : Le vieux râleur a dégagé, l’ambiance se décrispe. Le hall de l’auditorium est assez vite noir de monde : je ne connais pour ainsi dire personne, excepté Eric Beaty, représentant du consulat américain que j’avais déjà rencontré lors d’un autre colloque, organisé à Brest. Comme d’habitude dans ce genre d’ambiance (foule, bruit, lumière), je suis assez vite mal à l’aise et je préfère m’installer tout de suite dans l’auditorium en prenant soin de m’installer au premier rang et en bout de file afin de ne pas sentir encerclé : la salle est de taille assez modeste, tout juste assez grande pour accueillir une centaine de personnes, je comprends mieux pourquoi les organisateurs, qui ont sous-estimé le succès de leur événement, ont été obligés de refuser du monde ; mais surtout, ce lieu me plus large que haut et dépourvu de fenêtres me fait penser à un salon funéraire ! Rien n’y manquerait pour célébrer des funérailles, ni la place pour le cercueil, ni même le piano pour jouer la marche funèbre… D’un autre côté, on célèbre bel et bien un mort, même si le décès remonte à il y a 230 ans !

 

10h : Le colloque commence : ma première impression est assez vite dissipée tant les premiers orateurs échangent avec vivacité. De surcroît, Tuffin de la Rouërie a eu une vie si rocambolesque que la mort est rapidement éclipsée ! Le personnage n’avait aucune expérience de la guerre ni même aucun appui sérieux (il s’était fait virer de la garde du roi à la suite d’un duel) quand il est venu se présenter à George Washington, et pourtant, il a joué, dans la réorganisation de l’armée américaine et, in fine, dans la victoire contre les Anglais, un rôle presque plus déterminant que La Fayette lui-même ! Alors pourquoi en parle-t-on si peu, du moins en France ? D’abord parce que ce héros de roman était aussi un des fondateurs de « l’Association bretonne » qui a lutté pour la reconnaissance de la spécificité de la Bretagne et la sauvegarde des avantages qui en découlaient : voilà qui faisait tâche sur son CV aux yeux de la république « une et indivise »… Pour ne rien arranger, il n’a pas choisi le « bon » camp pendant la Révolution et il n’a même pas eu la présence d’esprit de choisir le « mauvais », ce qui lui aurait au moins permis de jouer un rôle de repoussoir : je veux dire qu’il n’a été ni un révolutionnaire acharné comme Danton ni un chouan pur et dur comme Cadoudal ; séduit par les idéaux de la Révolution, qui étaient à peu près les mêmes que ceux pour lesquels il s’était battu en Amérique, son attachement à la Bretagne lui interdisait cependant de se rallier à la république jacobine, de sorte qu’il a finalement pris parti pour une monarchie constitutionnelle : concept trop compliqué pour des historiographes qui tenaient à faire s’opposer des gentils et des méchants, les amis du peuple contre les aristocrates ou les régicides contre le droit divin suivant les convictions. Bref, il tomba dans un oubli relatif après son décès survenu en 1793 – pour l’anecdote, les révolutionnaires ont déterré son cadavre pour le décapiter ! En tout cas, pour qui se fout de coller des étiquettes et de faire rentrer les gens dans des cases, sa vie est vraiment passionnante et mérite amplement d’être mieux connue, ne serait-ce que parce qu’elle offre un aperçu saisissant des convulsions de la fin du XVIIIe siècle !

 

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11h30 : Le colloque se poursuit avec la participation du directeur des rédactions de Ouest France et d’un producteur de cinéma qui ont tous deux consacré des écrits à Tuffin de la Rouërie : celui-ci est qualifié de « héros de roman », mais ça me parait en-dessous de la vérité, tant il y a peu de romanciers suffisamment imaginatifs pour inventer eux-mêmes toutes les péripéties que ce personnage a vécues…

 

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12h45 : Déjeuner dans un restaurant situé non loin du parlement de Rennes : nous sommes plus de quatre-vingt dans la salle, j’ai pris soin de m’installer en bout de file pour ne pas me sentir oppressé, ce qui me vaut d’avoir en face de moi une dame âgée qui me déclare être elle aussi autiste Asperger ! Elle comprend donc ce que je ressens dans ce genre d’ambiance extrêmement bruyante… Elle a vécu la guerre : petite fille, elle s’était réfugiée à Laval avec ses sœurs dont une a perdu quelques doigts de pied à cause d’un obus ! Vous voyez : les Européens qui ont connu la guerre ne sont pas tous morts et certains sont encore en état de témoigner ! Quand Poutine a envahi l’Ukraine, certaines personnes ont parlé de la guerre comme s’il s’agissait de la résurgence d’un passé lointain et révolu en Europe : elles étaient à côté de leurs pompes…

 

13h45 : Après avoir été retardé aux toilettes par une femme qui langeait son bébé, je retourne à table pour le dessert et je constate que l’ambiance est déjà moins bruyante : les convives sont repus et l’excitation retombe… L’agitation reste néanmoins assez intense pour m’épuiser et, une fois mon dessert englouti, je retourne à l’institut afin de m’installer en prévision de ma communication en évitant la cohue.

 

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14h40 : Le colloque reprend avec, juste avant moi, la communication d’un dignitaire de Breizh Amerika, une association qui représente les Bretons expatriés aux États-Unis : le type parle debout et sans fiches… Je serais incapable d’en faire autant ! J’espère que je ne vais pas paraître ridicule après ça…

 

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15h15 : On me donne la parole, exactement à l’heure prévue : le colloque est très bien organisé, mieux que certaines manifestations universitaires où on prend jusqu’à une heure de retard ! Je dévide ma communication sur la présence américaine à Brest pendant la première guerre mondiale, exactement telle que je l’avais programmée, comme un piano mécanique ; ça ne m’empêche pas de sortir deux pointes qui font sourire le public : premièrement, quand j’évoque le fait que les Américains se sont enfin décidés à construire à Brest un camp de transit pour leurs soldats trois mois avant l’armistice, je dis : « Qui pouvait le prévoir ? »… Deuxièmement, quand je parle de ce fameux camp de Pontanézen, je signale que rien n’avait été oublié pour les besoins des troupes, y compris le divertissement, et j’ajoute : « N’en déplaise à ceux qui le classifient comme non-essentiel »… Quand j’ai terminé, l’assistance ne me pose aucune question et on enchaîne directement avec la communication d’Eric Beaty. J’espère que je n’ai pas fait mauvaise impression…

 

Puisqu'on parle du "Qui pouvait le prévoir" de Macron...

 

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Mais il faut être juste : il n'y a pas que les grands de ce monde qui écoutent les charlatans...

 

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Dans sa communication, Eric Beaty a insisté sur la fidélité des Bretons en tant qu'employés, ce qui séduit les investisseurs américains...

 

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Il a aussi été questionde la firme Michelin qui engageait pas mal de Bretons à une époque...

 

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16h20 : La consule des États-Unis est arrivée pendant la communication de monsieur Beaty et s’est assise juste à côté de moi ! Normal : je suis au premier rang, toujours en bout de file, de sorte que la place vide située à ma gauche se voit tout de suite quand on entre… Il n’empêche que ça me fait un drôle d’effet ! Elle se lève pour faire un bref discours de clôture dont je retiendrai essentiellement son délicieux accent américain, notamment quand elle essaie de dire le nom du héros du jour : « La Rouërie » est visiblement difficile à prononcer pour un gosier anglo-saxon ! Elle en est quitte pour l’appeler « Colonel Armand » comme le font ses compatriotes… Quand elle se rassied, je lui montre le croquis que j’ai eu le temps de faire pendant son discours : elle est manifestement ravie et nous nous échangeons les cartes de visite… J’aurai des choses à raconter à mes descendants.

 

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16h40 : Après la clôture du colloque, nous nous retrouvons dans le salon où j’avais été accueilli à mon arrivée pour le pot et les dédicaces : j’ai apporté mes propres livres mais, ayant été admis au dernier moment à cette séance, je n’ai pas de table et je dois improviser sur un canapé. Ce n’est pas un trop grand mal, je peux ainsi participer sans être étouffé par la foule. Les retours affluent sur mon intervention : tout le monde semble avoir apprécié mon petit topo, on s’accorde à le trouver érudit et drôle à la fois, même la personne qui était passée avant moi et qui m’avait presque complexé me félicite ! Me voilà rassuré sur mes capacités oratoires… Malgré ma position qui me met peu en valeur, j’arrive à vendre deux albums, c’est mieux que rien, au moins je n’aurai pas trimballé la marchandise jusqu’ici pour des prunes !

 

La vue que j'avais depuis ma chambre d'hôtel : j'aurais pu tomber plus mal...

 

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Dimanche 29 janvier

 

13h : Après avoir déjeuné dans un bistrot, me voici déjà à la gare de Rennes, attendant le train pour retrouver une amie très chère à Nantes. Je suis un peu surpris d’y voir les planches de Julie Doucet reproduites en grand format ! Apparemment, la SNCF a décidé, à l’occasion du 50e festival d’Angoulême, de mettre à l’honneur un auteur marquant dans chacune de ses grandes gares : l’idée n’est pas mauvaise, loin de là, mais on peut s’interroger sur l’impact du travail de cette dessinatrice canadienne issue de l’underground : si ses dessins n’effraient pas la SNCF, est-ce que ça ne veut pas dire qu’ils ont perdu un peu de leur force et de leur nouveauté ? J’espère que non… Dans la salle d’attente, je scrute le panneau d’affichage : la grève et les perturbations qui s’ensuivent y sont déjà annoncées, ils ne nous auront pas pris en traîtres !

 

La gare de Rennes :

 

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Deux croquis réalisés au bistrot :


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Lundi 30 janvier

 

14h50 : Je quitte enfin Rennes, avec vingt minutes de retard. C’est déjà ennuyeux ; non, je ne suis pas pressé, mais le vrai problème pour moi, c’est que, dans de telles circonstances, ils sont aussi dans l’incapacité de dire clairement quand le train va finalement partir, ce qui me déstabilise. Le pire, c’est qu’ils se sont manifestement trompés aussi pour l’emplacement des wagons et je suis obligé de remonter tout le train pour trouver ma place… Bref, je suis déjà stressé à l’issue d’un voyage qui, jusqu’à présent, aura été sans incident : pour le moment, ce ne sont pas les grévistes qui me gênent le plus ! Je croise les doigts pour que cette première contrariété de la semaine soit aussi la dernière…

 

17h40 : Enfin rentré, je visionne mes photos ainsi que la vidéo du mammifère aquatique de la Vilaine : elle est toute noire… Le mystère reste entier.

 

Un dessin de ma bouilloire, pour le cours du soir :

 

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Mercredi 1er février

 

12h30 : Après une journée entière passée dans le doux cocon de mon atelier pour me remettre de mes émotions de la veille, je retrouve le monde et ses folies : de ce point de vue, mon attente n’est pas déçue quand je discute avec le jeune patron du Biorek brestois ! D’après lui, les critiques du film Astérix de Guillaume Canet sont très négatives ; je n’en suis pas étonné : à part Alain Chabat, aucun français ne sait adapter une bande dessinée ! La raison est simple : les cinéastes, surtout en France, ont tendance à se prendre très au sérieux et à traiter avec une pointe de mépris les auteurs de BD, le « bédéiste » (comme l’appellent les Québécois) travaillant généralement seul dans un petit atelier eux tandis qu’un réalisateur dirige une équipe complète, souvent sur un vaste plateau de tournage… Seul un grand gosse comme Chabat, qui ne se prendra jamais au sérieux et ne sera jamais pontifiant ou moralisateur, est capable de considérer l’adaptation d’une BD comme un vrai défi à relever et non pas comme une corvée tout juste bonne à alimenter rapidement les caisses du producteur ! On aurait mieux fait de lui confier une saga complète, ou à la rigueur deux films comme on l’a fait pour Alexandre Astier (le seul capable de rivaliser avec Chabat dans ce domaine), au lieu de faire réaliser chaque film par un réalisateur différent et d’accroître ainsi le risque de multiplier les daubes… Bon, je dis ça, mais je n’ai pas vu le film et je n’en ai aucune envie : après avoir vu Gérard Depardieu en Obélix et Monica Bellucci en Cléopâtre, j’aurais immanquablement l’impression, en voyant Gilles Lellouche et Marion Cotillard reprendre leurs rôles, de passer d’un vrai Pépito à la sous-marque de chez Lidl… Ce brave Alex me parle aussi de Vaincre ou mourir, le film par lequel Vincent Bolloré et Philippe de Villiers, main dans la main, réhabilitent les courageux Vendéens qui se sont soulevés contre la canaille régicide : la prochaine fois, ils feront un film qui racontera comment le Maréchal a sauvé la France de la juiverie et de la Franc-maçonnerie ! Si la création cinématographique est un reflet de l’état de la société, le bilan n’est pas encourageant…

 

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Et puisqu'on parle de Bolloré...

 

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20h30 : La scène ouverte Mic Mac commence au Café de la plage. La salle est pleine à bloc et j’ai un peu de mal à capter l’intention avec mes slams, mais les applaudissements me semblent tout de même nourris ! Entre deux textes, je dis au public « Je vois que vous appréciez, ou alors vous faites bien semblant », ce qui me vaut d’entendre quelqu’un répondre « On fait semblant » ! Je ne sais pas trop si c’est du lard ou du cochon… Après avoir quitté la scène, je me rassieds à côté d’un copain : il trouve que je parle un peu vite ; il n’est pas le premier à me faire cette remarque, mais je ne vois pas ce que je peux y faire : quand il y a beaucoup de gens qui parlent en même temps, je risque, si je parle lentement, d’être coupé dans mon élan, tandis que là, j’ai réussi à déclamer tout un texte sans bafouiller, ce qui est une sacrée victoire !

 

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22h45 : Je repars. Je n’ai pas eu un seul client pour les caricatures et ce n’est pas maintenant que je vais en avoir : la salle est si bondée qu’on me voit à peine et il faut bien reconnaître que, contrairement au mois dernier, le niveau des artistes passant sur scène est excellent, suffisamment en tout cas pour monopoliser l’attention du public… J’ai donc passé un bon moment malgré tout, notamment grâce au groupe de Morgane qui vient de se créer et qui est une belle découverte, mais je préfère rentrer chez moi, d’autant qu’à deux pas, un vieux type ne cesse d’éternuer dans ses mains, ce qui me dégoûte…

 

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Jeudi 2 février

 

13h30 : « La chatte et le renard » : ça pourrait passer pour un titre d’une fable de La Fontaine (il y en a d’ailleurs qui s’intitule « Le chat et le renard ») et, d’ailleurs, on peut en tirer une morale. Voici les faits : je m’étais rendu au domicile d’une fabricante de bijoux que je comptais interviewer en vue d’un article ; elle m’avait bien prévenu qu’elle possédait un félidé de sexe féminin et que cette charmante créature velue était plutôt du genre à se frotter contre tout le monde qu’à se cacher dans un placard à la moindre visite. Mon hôtesse recevait, outre ma modeste personne, une dame de ses amies, et la télévision était allumée sur France 3 qui diffusait, après la météo, le feuilleton allemand Le Renard que mes grands-parents regardaient déjà quand j’étais encore un petit bout de chou… En attendant de pouvoir commencer l’interview, je ne pus m’empêcher d’être effaré par l’inintérêt cosmique des programmes proposés l’après-midi quand, brusquement, je réalisai que la chatte s’était faufilée dans la manche de mon manteau ! La maîtresse de maison m’aida à la faire sortir, mais cette mésaventure m’aura prouvé une chose : les série policières allemandes ont beau être chiantes à mourir, elles suffisent à détourner votre attention de ce qui passe à vos pieds…

 

La fabricante de bijoux avec ses créations :

 

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19h15 : Me voici à La Raskette pour la scène ouverte du premier jeudi du mois. J’ai déjà installé mon présentoir de caricaturiste et un homme vient me demander en anglais si je peux faire un dessin à partir d’une photo : je lui réponds qu’il n’y a pas de problème s’il a de quoi payer ! J’en profite pour lui demander s’il est irlandais, étant habitué à voir des ressortissants de la Verte Érin au port de commerce : il me répond qu’il est allemand ! J’ai toujours été nul pour identifier les accents… Quoi qu’il en soit, il me prête donc son smartphone (la confiance du mec, quand même !) et je me retrouve à dessiner une femme (sa fille ? sa femme ? sa sœur ? une amie ?) en train de se brosser les dents ! C’est sans doute ce que nos amis d’outre-Rhin appellent la « kolossale finesse »… Je suis assez content du résultat qui, toute fausse modestie mise à part me rappelle Jean-Pierre Gibrat à l’époque où il dessinait dans Fluide glacial, mais je n’ose pas photographier mon dessin, craignant de violer l’intimité d’une personne que je ne connais même pas.

 

19h45 : La scène ouverte commence ; encouragé par la charmante Cécile, j’ouvre les hostilités avec deux musiciens, un batteur et un guitariste, qui improvisent sur les textes que je déclame. J’ignore qui, de ce duo ou de moi-même, doit fournir le plus d’effort pour s’adapter à la rythmique de l’autre ! En tout cas, ça me pousse à parler de plus en plus fort pour m’entendre, à tel point que je suis à deux doigts de me casser la voix… Mais avec un accompagnement musical, je dois convenir que je bafouille beaucoup moins : quand je le rapporte à Cécile, elle me dit : « Et bien parfait, comme ça, chacun y trouve son compte ! » L’important est que tout le monde soit satisfait, non ? 

 

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20h55 : Si je vous parle d’Yvette Horner ou de Charles Trenet, je parie que vous voyez en eux des artistes gentiment nunuches chantant la joie de vivre, les fleurs, les papillons, les petits oiseaux, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil ? Pour Trenet, j’étais déjà convaincu du contraire depuis un certain temps : prenez les paroles de « Je chante » qui racontent l’histoire d’un type qui se suicide en prison ou encore celles de « La java du diable » qui dénoncent la façon dont les artistes se font plumer, et vous vous apercevrez que l’aspect apparemment guilleret de sa musique n’est qu’une façade, un emballage qui fait passer des textes grinçants et vindicatifs que certains rappeurs ne pourraient pas renier ! Je prends ce soir conscience qu’il en va de même pour Yvette Horner dont le répertoire n’était pas rose bonbon non plus : en effet, un trio de personne d’âge mûr, appelé « Les trois font la paire » (ah ! ah !) reprend « La plus bath des javas », une chanson écrite par un certain Georgius (j’ai la flemme d’aller voir qui c’était) dont le titre trompeur et la musique entraînante cachent des paroles consacrées à un type qui finit guillotiné ! Et je pourrais vous donner bien d’autres exemples de chanteurs (-euses) d’avant-guerre dont les tubes sont des dragées de poivre : sucrées quand on reste à la surface, piquantes dès qu’on croque l’intérieur ! Finalement, le père Trenet et la mère Yvette étaient des précurseurs de GiedRé et de Laura Laune : longtemps avant elles, ils ont su traiter de sujets graves avec des airs faussement enjoués…

 

"Les trois font la paire" sur scène avec un jeune batteur appelé Marin :

 

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Je sais que le dessin ci-dessus est disproportionné, ne m'en faites pas la remarque.


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21h15 : Passage d’un duo, nettement plus jeune, qui se nomme « Les ours polaires du Mexique » ! J’ai l’idée de dessiner littéralement ce nom de groupe plutôt bizarre et de le leur offrir : hélas, quand je passe le coup de gomme, l’encre n’est pas tout à fait sèche… Je montre tout de même le résultat au chanteur qui juge le dessin très beau malgré tout et me donne son adresse mail contre la promesse de le lui envoyer une fois que j’aurai apporté les corrections qui, à ses yeux, ne sont pas indispensables : voilà un ours polaire bien indulgent !

 

Le dessin en question :

 

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Les "ours polaires du Mexique" sur scène :

 

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22h15 : Épuisé et conscient que je ne ferai plus un client, je décide de rentrer. J’attrape juste à temps le bus partant du port mais je rate de peu la correspondance pour Lambé et la prochaine n’est que dans… Quarante minutes ! Un peu dépité (mettez-vous à ma place), je décide d’emprunter une autre ligne qui me rapprochera toujours un peu, quitte à devoir marcher pendant un quart d’heure : comme il y a tout de même encore un temps d’attente, je le mets à profit pour renouveler mon abonnement au bus à l’une des bornes prévues à cet effet. Mais ça ne marche pas… Je venais de passer une bonne soirée, mais Bibus semble avoir décidé de me la gâcher ! Certaines personnes râlent déjà contre la ligne à haut niveau de service qui est censée desservir mon quartier dans un futur proche : quand il m’arrive ce genre de mésaventure, j’ai hâte qu’elle soit mise en place !

 

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Vendredi 3 février

 

16h15 : On m’avait bien parlé d’un recueil de nécrologies de Cavanna, mais j’avoue que je ne m’y intéressais pas outre mesure, persuadé qu’on n’y trouverait que les articles écrits après la mort de ses compagnons de route comme Fournier, Reiser, Gébé, Choron, Fred et les autres. Grave erreur : je viens de recevoir des copies d’articles consacrées à ce sujet et je comprends que le livre reprend aussi les articles qu’il avait écrits après le décès de personnes qu’il n’aimait guère, comme ce vieux réac de Jean-Paul II ! Et oui, quand on m’avait dit « nécrologie », j’avais tout de suite pensé « éloge funèbre », con que je suis ! En fait, l’intérêt de ce livre est qu’il met en valeur l’une des particularités de Cavanna : il fut l’un des rares journalistes en France (et même dans le monde) à ne pas se retenir de dire du mal de quelqu’un le jour de sa mort… C’est quand même paradoxal : il voulait que l’on finance des recherches destinées à prévenir le vieillissement et à éviter de mourir (il l’a exprimé notamment dans Stop-crève) et il n’a jamais reconnu que l’un des principaux intérêts de la mort est justement qu’elle nous débarrasse des emmerdeurs… Bien sûr, ça ne me dissuadera pas d’économiser pour acheter le livre ! « Si c’est trop cher, volez-le ! » Ta gueule, Bernier[1] !  

 

23h35 : Je rentre de la scène ouverte organisée le premier vendredi de chaque mois au Temple du pharaon par le Collectif Synergie ; on sent que les fêtes sont loin, il y avait plus d’ambiance et plus de participants que la dernière fois, il y avait même une chorale. Revenu au bercail, j’apprends la mort de Paco Rabanne : ouf, un charlatan de moins ! Et je ne dis pas ça seulement pour ses prédictions à la noix mais aussi parce que je considère que la notion de « haute couture » est en soi une arnaque, comme toute notion qui fait primer l’esthétique au détriment de l’utilitaire : des fringues malpratiques et inconfortables vendues des fortunes, c’est tout simplement débile ! C’était valable pour Paco Rabanne et ça l’est pour tous ces « grands couturiers » tous plus ou moins dingues et sadiques qui gagnent des millions en faisant défiler des anorexiques recouvertes d’oripeaux hors de prix dont même un clochard ne voudrait pas s’ils étaient gratuits… Bon, j’avoue, je dis ça un peu pour le plaisir d’appliquer ce que je viens d’écrire à propos de Cavanna : dans l’absolu, je m’en fous, du père Rabanne, ce n’est pas sa mort qui va changer ma vie ! Et puis il n’y a aucune raison de se réjouir de sa mort : il y en a d’autres pour reprendre le flambeau du charlatanisme...  

 

Mes croquis réalisés lors de la scène ouverte :

 

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Deux photos de piliers du collectif : Slamity Jane et Bardawen.

 

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Dans un autre ordre d'idées, deux dessins sur Héléna, la jeune femme disparue à Brest :

 

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Et puisqu'on parle d'actualité brestoise, voici d'autres dessins : d'abord, la marine qui revend à la métropole des terrains qu'elle occupe dans une semi-illégalité...

 

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Ensuite, les concerts à l'espace Léo Ferré, à Bellevue, menacés par les nouveaux tarifs de la Sacem : 

 

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Les jeunes gymnastes de la Légions Saint-Pierre qui ne montreront plus leurs jambes, suscitant des commentaires qui sentent fort le machisme ( pour plus de précisions, lire l’aticle de Julien Saliou) :

 

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Et enfin, l'ancienne prison de Pontaniou (où les Allemands ont torturé des résistants) en attente de réhabilitation :


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Avant de conclure, voici l'affiche de ma nouvelle exposition :

 

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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !


[1] C’est le vrai patronyme du professeur Choron, bande d’ignares !


04/02/2023
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Du 21 au 27 janvier : Jusqu'ici, tout va bien...

Samedi 21 janvier

 

20h30 : Après une journée comme je les aime, consacrée entièrement à l’exercice de mon art, l’envie me prend de regarder La petite histoire de France en replay sur le site de W9 : je n’en avais encore jamais eu seulement l’idée, et pourtant, c’est sans doute la meilleure série humoristique dont la télé nous a gratifié depuis Kaamelott. C’est la première fois, depuis mon installation à Lambé, que je profite d’Internet pour regarder la télé. Bien sûr, je dois passer sous quelques fourches caudines numériques avant de pouvoir enfin visionner les vidéos disponibles, mais je ne le regrette pas, je m’offre bien des éclats de rire : je retiens notamment la séquence où ce gros balourd de François (cousin de Jeanne d’Arc) se retrouve avec une petite chèvre toute mignonne dans les bras et finit par lui dire, attendri (car c’est une brute à bon fond) : « Tu me donnes faim ! » Mais l’important n’est pas là : si W9 me demande, au moment de mon inscription, mon sexe et mon âge, c’est bien évidemment pour pouvoir me passer, entre deux extraits, des pubs « adaptées » à mon profil ; je ne le leur reproche même pas, ils le disent eux-mêmes explicitement, ils ne nous prennent pas en traîtres. Mais les spots qu’ils choisissent sur la base des informations que je leur fournis me fait sourire : ils me proposent successivement une montre connectée, des voyages aux Maldives et des bijoux ! À moi qui n’ai même pas de smartphone, qui ai une trouille bleue de l’avion et qui suis célibataire endurci ! Car, « évidemment », à leurs yeux, un homme trentenaire est « forcément » accro aux nouvelles technologies, amateur de vacances au soleil et, s’il n’est pas déjà en couple, en quête de relations amoureuses – et avec une femme, « ça va de soi » ! Voilà qui montre la vision étriquée des publicitaires et les limites de leur « talent »… Finalement, on en fait toute une histoire, mais recevoir des pubs « ciblées » en fonction des informations que nous laissons sur la toile, ce n’est pas dramatique : comme ils sont à côté de leurs pompes deux fois sur trois, on peut en rire comme on rit du numéro du camelot qui vente une daube qu’on ne lui achètera jamais ! Bon, bien sûr, les coupures publicitaires, c’est toujours agaçant, mais ça existait déjà avant Internet, et puis si ça vous ennuie vraiment, relisez le mode d’emploi de votre bécane : il suffit d’appuyer sur un bouton et le son est coupé ! Se fait manipuler par la pub qui veut bien…

 

Mardi 24 janvier

 

23h : Après trois jours de semi-réclusion volontaire dans mon atelier, je réalise que je perds mon temps en voulant coloriser à tout prix cinq dessins d’actualité consacrés à la réforme des retraites : comme j’avais déjà entamé la couleur pour quelques-uns d’entre eux et que je n’aime pas recommencer à zéro (mais qui aime ça ?), je fais un collage pour « reblanchir » les parties coloriées ! Si on m’avait dit que j’en arriverais là un jour : toutes ces années à me casser la tête avec la couleur pour finalement me rendre compte qu’elle n’apporte rien à mon trait, au point de préférer revenir en arrière… Mieux vaut en rire.

 

Mes dessins sur la réforme des retraites :

 

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D'autres réalisations achevées pendant cette réclusion volontaire : d'abord, quelques fantaisies sur l'actualité brestoise, marquée, entre autres, par la résurrection de la PAM...


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Deux hommages à Louison Cresson :

 

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Et enfin, deux caricatures : Karl Lagerfeld... 

 

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...et Philippe Val.

 

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Mercredi 25 janvier

 

12h : Brève halte au Café de la Plage pour décider, avec l’un des deux gérants, du jour et de l’heure du vernissage de l’exposition que j’y accrocherai le mois prochain : nous nous mettons vite d’accord. Tout en finissant mon verre, je crayonne, avant de partir pour déjeuner, quelques grandes gueules, nationales ou régionales, dont la photo est publiée dans un quotidien local. Jusqu’ici, tout va bien…

 

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13h45 : Je descends jusqu’à une galerie d’art pour parler avec le patron : manque de pot, je me suis trompé, elle n’ouvre que demain. Jusqu’ici, tout va bien…

 

14h30 : Je m’arrête dans un café pour travailler tout en sirotant un thé en attendant l’heure d’aller au cours du soir. À peine installé, je réalise que j’ai oublié chez moi mon disque dur externe sur lequel sont sauvegardés tous mes fichiers ! Pas moyen de faire quoi que ce soit ! Je ne peux même pas annoncer l’heure de mon vernissage car je réalise, par la même occasion, que je me suis trompé : j’ai choisi une date ANTÉRIEURE à l’accrochage de l’expo ! Je défie quiconque se retrouvant dans une telle situation de ne pas se sentir bon à jeter… Je ne termine même pas mon thé et je rentre illico à Lambé, espérant que la coupure de courant qu’on nous avait annoncée est déjà passée…

 

18h : Au cours du soir, je montre quelques bricoles finalisées chez moi, dont un dessin censé représenter une éponge naturelle : la prof salue ce « beau dessin » mais juge qu’il évoque moins une éponge qu’un minéral… Il est vrai que les effets de matière ne sont pas mon fort… Nullement vexé, je décide de m’en tenir là pour ce dessin : j’en serai quitte pour dire que c’est une éponge fossilisée ! Je suis même content que Delphine m’ait fait cette critique qui est une preuve de franchise de sa part : je peux ainsi considérer, a contrario, que quand elle dit que c’est bon, ça signifie que c’est VRAIMENT bon ! C’est justement le cas pour le dessin de « machine » que je suis en train de réaliser dans le cadre de notre projet actuel… Ce petit succès compense ma déception de cet après-midi.

 

Mon éponge fossilisée :

 

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Un croquis réalisé pour mon dessin de machine : je vous donnerai plus d'explications quand j'aurai terminé...

 

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Et d'autre réalisations exposées ce soir-là : 

 

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Le hérisson dit vrai : la consigne était de s'inspirer de sa cuisine et j'ai pris pour modèle une théière vue dans un bistrot...

 

Jeudi 26 janvier

 

15h45 : Tout s’arrange : j’ai pu discuter avec le galeriste, j’ai renégocié la date du vernissage au café, j’ai même tiré des affiches. Et alors que, tout à la satisfaction du devoir accompli, j’attends le bus pour rentrer chez moi, une femme me saute au cou et me fait la bise ! Non, ce n’est pas l’effet magique d’une quelconque fragrance : c’est une artiste que j’avais rencontrée lors d’une scène ouverte et qui m’a reconnu. Pour ma part, j’ai quand même pris quelques secondes pour me souvenir d’elle, légèrement secoué (mettez-vous à ma place) par cette salutation pour le moins expansive…

 

Vendredi 27 janvier

 

11h30 : Je termine l’écriture de ce chapitre à la cafétéria (ou ce qu’il en reste) de la fac : c’est aujourd’hui que je pars à Rennes pour participer au colloque sur les relations entre la Bretagne et les États-Unis d’Amérique auquel j’ai été invité ; le transport est couvert par les organisateurs, mais pas l’hébergement qui est financé par le laboratoire auquel je suis rattaché ; il fallait justement que je passe à la fac pour signer l’ordre de mission assurant cette prise en charge. J’ai décidé de profiter de ce déplacement pour rendre une petite visite à ma meilleure amie, qui habite Nantes : je vais donc consacrer quatre journées à prendre quatre trains et à me déplacer dans deux grandes villes où je n’ai pour ainsi dire aucun repère… C’est énorme, pour moi ! Et après deux années de disette déambulatoire pour cause de Covid, je n’ai plus l’habitude de ce genre d’équipée ! Puissent Hermès, dieu des voyageurs, et Héphaïstos, dieu boiteux des artisans, veiller sur mon humble personne…

 

Pour mémoire, l'affiche du colloque en question :

 

 

Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


27/01/2023
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