Du 15 au 20 avril : Macron cherche l'apaisement ? Moi aussi...
Samedi 15 avril : quatrième anniversaire de l'incendie de Notre Dame de Paris
On ne rend jamais trop hommage à l'héroïsme des pompiers...
19h : Après le spectacle de Slamity Jane, je m’étais installé au Béaj Kafé pour écrire. Je descends maintenant la rue de Siam, espérant bien dîner à la friterie où j’ai mes habitudes. Chemin faisant, j’entends un mendiant interpeller les passants en leur disant notamment « Si vous savez pas quoi faire de votre monnaie » ! Pas de bol pour lui, il ne m’en reste plus beaucoup et je sais quoi en faire…
22h30 : Ayant entendu « La femme chocolat » hier soir dans N’oubliez pas les paroles, l’envie me prend de découvrir cette chanson dans sa version originale. Je suis fort déçu, la voix d’Olivia Ruiz ne m’enchante pas du tout ! Et pourtant, faire parler une femme qui reconnaît avoir pris un peu de poids mais n’en revendique pas moins sa sensualité, c’était une bonne idée, à la base. C’est le syndrome d’Aznavour : même si les paroles sont belles ou, au moins, intéressantes, si l’interprète n’est pas à la hauteur, ça suffit à tout gâcher ! Siné avait le même problème avec Léo Ferré :
« Ses paroles, ou celles qu’il empruntait à des potes poètes, étaient superbes, paraît-il, mais encore aurait-il fallu que je puisse les écouter jusqu’au bout. Or je n’ai jamais vu l’intérêt de m’ingurgiter de force des sons qui me sont indigestes. Les belles paroles ne font pas supporter les mauvaises notes. »[1]
Mon cas est, je pense, d’autant plus excusable qu’en toute franchise, on ne peut pas dire qu’Olivia Ruiz égale le niveau culturel de Léo Ferré…
Lundi 17 avril
10h30 : Après un dimanche sans histoire, j’ai effectué ma désormais rituelle sortie au bois de la Brasserie. Je suis bien étonné, à la sortie, de trouver toute une troupe de gamins s’égayant sous le regard attentif de quatre ou cinq adultes qui, comme moi, semblent hésiter entre s’emmitoufler ou tomber la veste. J’avais oublié que nous sommes en pleines vacances scolaires : je me renseigne, ce sont effectivement les gosses du centre aéré. Je me faufile pour éviter de me prendre un ballon sur la gueule : non que je pense que les enfants soient malveillants à ce point-là, mais c’est ma hantise depuis tout petit ! Inutile de dire que ça n’a pas arrangé mes relations avec les gens de mon âge. Si j’ai un enfant à jour, j’aurai du mal à lui expliquer pourquoi je ne peux jouer au ballon avec lui… En attendant, puisque ce sont les vacances scolaires, si je lâchais prise un de ces jours ?
Mardi 18 avril
11h : Après une visite à un ami peintre, je me rends au salon de coiffure où j’ai l’habitude de me rendre. Pas de bol : c’est fermé jusqu’au 2 mai « pour raisons de santé ». Tant pis, je garderai les cheveux trop longs d’ici là ! Je n’ai aucune envie de me mettre à la recherche d’un autre salon et surtout pas de prendre le risque de tomber sur un minet à la mode qui voudra à tout prix me faire la boule à zéro qu’arborent la plupart des trentenaires : j’ai la chance d’avoir trouvé une coiffeuse qui se fout de la mode et fait ce qu’on lui demande pour un prix raisonnable, alors je lui reste fidèle jusqu’à ce qu’elle prenne sa retraite ! N’empêche que mon programme de la journée est un peu bousculé…
13h : Après avoir tué le temps chez une amie, peintre elle aussi, je déjeune au Biorek brestois : la semaine commence bien pour Alex qui a quelques clients, tant mieux pour lui. Je repense à mon hôtesse qui m’a parlé d’une personne de son entourage qui a eu le Covid récemment. Et si c’était pour ça que ma coiffeuse a dû fermer boutique ? C’est marrant de constater à quel point ce virus a changé de statut : il y a trois ans, c’était le croquemitaine, il était synonyme de mort dans d’horribles souffrances, et aujourd’hui, on en parle comme d’un simple rhume ! C’était bien la peine de nous angoisser à ce point-là…
Un croquis exécuté sur le vif au Biorek - j'aime bien dessiner les vieilles dames, entre autres parce qu'il y a plus à traiter que chez une demoiselle lisse comme un bébé.
15h : Retour au bercail. Je suis déjà fourbu et, quand j’allume mon ordinateur, je découvre que je suis littéralement assailli de messages ! N’aimant pas laisser les choses en suspens, je mets au clair toutes ces affaires pour pouvoir vider ma messagerie au plus tôt : ça me prend deux bonnes heures et je doute de pouvoir faire quoi que ce soit d’autre après… Je ne sais plus qui a dit qu’un écrivain qui répondait systématiquement à son courrier aurait intérêt à changer de métier ? En tout cas, c’est valable aussi pour un dessinateur…
Mercredi 19 avril
15h30 : Il y a des jours avec et des jours sans ; aujourd’hui, c’est un jour sans, je rentre bredouille d’Artéis où je n’ai pas trouvé le matériel que je cherchais et où j’ai failli m’engueuler avec les vendeuses qui me demandaient des précisions que je n’étais pas en mesure de fournir. Ça ne va pas arranger mon moral qui est plutôt chancelant en ce moment : si je n’ai pas une éclatante victoire à lui fournir dans les semaines à venir, mon estime de soi va être sérieusement compromise…
Jeudi 20 avril
20h30 : Je pourrais être satisfait de ma journée : j’ai réussi à finir en deux heures le crayonné d’une planche assez exigeante – le commanditaire veut que le graphisme ne soit pas trop caricatural… En fait, j’ai une rapidité d’exécution assez phénoménale : on m’a même comparé à Uderzo il n’y a pas longtemps ! Je serais beaucoup plus productif si je me posais moins de questions…