Du 10 au 16 mai : Pendant qu'on perd du temps à s'engueuler pour des polémiques bidon, le pillage de la planète se poursuit...

 

Commençons avec ce dessin qui illustre clairement mon constat :

 

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Samedi 10 mai

 

11h30 : Je vais donner mon sang. En soi, rien d’extraordinaire, j’y vais dès que je le peux, ça m’aide à me donner l’illusion que je ne suis pas une mauvaise personne et que je peux être utile à la société ; je ne prétends pas que ça suffit à faire de moi quelqu’un de bien. Cela dit, je constate qu’on est peu nombreux et ça me chagrine : on ne me fera pas croire que les gens sont débordés un samedi matin ! Et c’est si vite fait que vraiment, personne n’a d’excuse… Dans quel monde vit-on ?

 

Le 10 mai, c'est l'anniversaire de ma talentueuse collègue dessinatrice Laetitia Rouxel, co-autrice, entre autres, de la bande dessinée Des graines sous la neige consacrée à la communarde native de Brest Nathalie Lemel. Bon anniversaire, Nathalie !

 

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Puisqu'on parle de Nathalie Lemel :

 

 

13h : Après un don de sang, il est recommandé de faire un repas copieux et de consommer des protéines d’origine animale : rien que pour ça, je me demande si les vegan donnent leur sang ! Quoi qu’il en soit, je descends dans un restaurant et je vois l’orage éclater : je pense à Bayrou venu aujourd’hui dans notre ville pour commémorer l’abolition de l’esclavage… Voilà des jours qu’il ne pleut presque plus à Brest, et voilà que les vannes célestes se rouvrent juste pour le passage du premier ministre ! Je ne l’invente pas ! Je n’en tire même pas de conclusions… Si ce n’est que c’est bien fait pour sa gueule !

 

J'ai peu dessiné Bayrou depuis qu'il est à Matignon, mais il ne faut pas s'en priver : ça ne sert à rien d'être en république si on ne peut pas se foutre de la gueule du premier ministre... Surtout s'il est illégitime !

 

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Dimanche 11 mai

 

18h : Visite d’une amie qui vient d’assister à une représentation du cirque Pinder au Parc à chaînes : elle en est sortie avec des étoiles des yeux ! Je lui demande s’ils font encore des numéros avec des animaux : elle me répond par la négative. Comme quoi on n’a pas besoin d’emmerder les bêtes pour faire de beaux spectacles… Alors, les amateurs de corrida : descendez vous-mêmes dans les arènes pour vous y entretuer ! Vous ne ferez plus chier les taureaux et la société sera débarrassés de quelques-uns de ses plus gros abrutis !

 

Le 11 mai, c'est aussi le jour de la naissance d'André Igual, dit Igwal ; une pensée pour ce zygomaticien de génie parti trop tôt...

 

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Lundi 12 mai

 

9h30 : J’ai besoin de retirer du liquide pour la journée ; au Crédit Mutuel de ma rue, un monsieur âgé me dit que le distributeur ne marche pas… Je hurle « Et merde » ! Et je dois crier fort vu que j’ai déjà mon casque sur les oreilles… Encore un pauvre vieux qui a eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment ! Le mauvais endroit : à moins d’un mètre de ma personne. Le mauvais moment : je suis d’humeur massacrante parce que j’ai dix mille choses à faire en ville. Mais quel que soit le lieu et le jour, je dois admettre que je ne supporte pas qu’on se mêle de mes affaires quand je ne demande rien… Surtout quand je repense à tous les moments où je n’ai pu compter sur personne alors que j’avais vraiment besoin d’aide !

 

10h30 : Passage aux archives municipales pour faire des recherches sur l’histoire du collège Croas ar Pennoc qui fête ses 50 ans la semaine prochaine et sur lequel j’ai décidé d’écrire un article. Faut-il que j’aie le sens du devoir pour consacrer du temps à ce lieu où j’ai passé les pires années de ma vie ! Il faut dire aussi que je suis en bons termes avec une de mes anciennes profs d’histoire-géo, qui officie encore là-bas, et je tiens à ce que ça continue… En attendant, je ne comprends pas pourquoi on ne confie qu’un dossier d’archives à la fois ! On gagnerait du temps en m’apportant d’un coup les trois que je demande ! Mais bon, si on va par là, le règlement qui impose de laisser ses affaires au vestiaire n’est pas plus logique non plus : aussi noble sa mission soit-elle, toute administration est une succursale du royaume de l’absurde.

 

13h : Petite pause à la librairie Dialogues où j’achète le dernier album du Petit Spirou. Il y a des gags très drôles, je recommande notamment celui de la page 24 qui résume admirablement une vérité de l’enfance : il y a des choses que les gosses adorent mais qu’ils détestent dès que les adultes les leur imposent ! Et je ne suis pas sûr que ce soit exclusif aux enfants : depuis le confinement, je sais que j’aime rester chez moi mais que je ne supporte pas que l’État m’y force… En fait, ce qui rend la vie supportable tient en un mot très simple de cinq lettres, pas plus : le CHOIX. Et les exemples surabondent, je compte sur vous pour en trouver des montagnes !

 

Un dessins sur l'affaire Bétharram - j'ai mis longtemps à réagir à cette affaire qui ne m'a absolument pas étonné ! Comme si on ne savait pas que mettre ses gosses en boîte chez les curés ne peut que faire leur malheur... 

 

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16h30 : Après diverses allées et venues en ville, j’espère trouver l’apaisement à la piscine. Hélas, alors que je fais mes longueurs, j’entre en collision avec une nageuse. Elle était sur le dos ? Non ! Elle était à contresens ? Même pas ! Seulement, elle nageait à une vitesse de tortue et je ne l’avais pas vue devant moi ! Ça m’énerve tellement que je ne peux m’empêcher de lancer « Y a trop de monde sur la terre ! » Un jeune gland, hilare, répond « C’est clair » ! Je lui rétorque « C’est pas à vous que je parle ! » Il faudrait que je me renseigne pour savoir à quelles heures il y a moins de monde…

 

18h10 : Sur la place de Strasbourg, je prends le bus qui dessert Bohars et qui passe à Lambé. Évidemment, j’ai droit à tous les gosses du lycée de l’Iroise qui rentrent chez leurs parents : ma journée m’a épuisé, pas question de rester debout, je sors donc ma carte Mobilité Inclusion et je la présente à une gamine qui occupe une place assise. Elle se lève pour me la céder… Mais une autre pisseuse fait mine de s’y asseoir ! Je lui fais savoir que je trouve cette plaisanterie de très mauvais goût : encore un geste qu’on n’oserait pas se permettre avec une personne en situation de handicap visible… Même pas avec un non-voyant !

 

Mardi 13 mai : premier jour du Festival de Cannes

 

10h : Aujourd’hui, je reste chez moi pour expédier quelques travaux passablement rébarbatifs. Je m’y mets d’assez mauvaise grâce, je suis un peu fatigué en ce moment. Si je ne craignais de proférer une obscénité, je dirais bien que j’aurais besoin de vacances.

 

C'est aujourd'hui que commence le festival de Cannes : l'occasion pour les starlettes de se montrer dans l'espoir de se faire remarquer des producteurs...

 

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...et pour les stars vieillissantes de montrer qu'elles ont encore de beaux restes.

 

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Le 13 mai, c'est aussi le jour de l'anniversaire de Luciano Benetton - il a 90 ans.

 

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Le montage ci-dessous fait partie d'une série d'hommages inspirés par un épisode de la Linea ; plus de précisions dans cette vidéo :

 

 Mercredi 14 mai

 

15h40 : Un orage à la mi-mai ! On aura tout vu ! Et dire que j’étais allé pique-niquer au bois à midi… Ce n’est pas fait pour calmer mes nerfs quelque peu éprouvés…

 

20h45 : J’arrive avec soulagement au Biorek au terme d’un voyage au cours duquel, après le cours du soir, j’aurai croisé à peu près tous les cas sociaux de la ville ! Rien que dans le bus, il y avait un type qui tabassait la femme qui l’accompagnait… Ensuite, je n’ai pas pu faire dix mètres sans croiser un dégénéré qui poussait des cris ou m’abordait avec une familiarité déplacée ! Tout ce qu’il faut pour me mettre à l’aise ! L’orage a cessé depuis au moins quatre heures et le ciel est maintenant dégagé : si c’est le soleil qui excite les gens à ce point-là, j’en arrive à souhaiter un été pourri !

 

Sans transition, un croquis préparatoire pour un dessin présenté plus haut :

 

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Jeudi 15 mai

 

17h15 : Ce soir, le Collectif Synergie organise sa scène ouverte du troisième jeudi du mois, toujours au Kafkérin. En attendant l’ouverture de l’établissement, où l’événement doit avoir lieu, je me suis mis en quête d’un bistrot où patienter. Mes pas m’ont finalement conduit jusqu’au bouquiniste du quartier : j’en profite pour voir si cet aimable commerçant n’aurait pas quelques-uns des livres qui manquent à ma collection. Il n’en a aucun : histoire de ne pas repartir bredouille et de ne pas avoir dérangé le bouquiniste pour rien, je lui prends Tam-Tam, le recueil des histoires de Reiser adaptées dans la série animée du même nom. Ce volume, édité à l’époque par Canal+ pour faire la promotion du dessin animé, fait un peu double emploi avec la série La vie au grand air, dont ces histoires sont issues et dont je possède déjà deux tomes sur trois, mais tant pis, un livre de Reiser n’est jamais de trop dans une bibliothèque. De surcroît, la série animée n’est pas intéressante au point d’être indispensable : les dessins de Reiser sont déjà assez vivants en tant que tels et se passent fort bien de l’animation, ce qui suffit à justifier le laconisme de la préface de Delfeil de Ton… Bref, quitte à faire une sélection de ses BD, autant les relire directement sans passer par le filtre du travail d’un animateur qui, aussi talentueux soit-il, ne pourra jamais rivaliser avec l’original.

 

Pour mémoire, une causerie sur Reiser que je n'ai jamais pu donner en public pour cause de Covid - vous trouverez un extrait de la série animée en question à partir de 15:15 :

 

 

P.S. : épargnez-moi vos commentaires sur la longueur de ma barbe, cette vidéo a été faite en plein confinement...

 

17h30 : Je reprends la direction du Kafkérin et je peux enfin localiser, dans la rue du commandant Drogou, le bâtiment des bains-douches municipaux. Il est de toute évidence désaffecté et je me dis qu’il y aurait un bel article à faire sur cet édifice qui représentait certainement un progrès à l’époque où l’eau courante à domicile était encore un luxe pour beaucoup de gens… Je pense aussi que cette bâtisse mériterait une nouvelle vie : pourquoi pas un spa, histoire de rester fidèle à sa vocation première ?

 

Le bâtiment en question :

 

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20h30 : Nous ne devrions pas être très nombreux à participer à la scène ouverte : il n’y a que Bardawen, le vieux Roger et moi-même, outre Claire qui est bien présente cette fois. Suite à une mauvaise chute, elle a un pansement à chaque main ; ça lui fait les mêmes stigmates que le Christ ! Mine de rien, en cette période où les calotins repartent à l’offensive, elle est dans l’air du temps… 

Roger sur scène :

 

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20h50 : Roger vient de finir son tour de chant ; la jeune fille qui a déjà chanté en duo avec lui vient de nous rejoindre. Je monte sur scène et interprète quatre slams : j’arrive à déclamer sans une faute les deux premiers, « Blues » et « Je suis à l’Ouest », ce dont je suis très fier ! Je fais deux ou trois lapsus sur « Ça m’intéresse pas » mais, étant donnée la longueur du texte, on peut me les pardonner ; en revanche, « Amélie Nothomb » me donne un mal de chien : il est vrai que je ne l’interprète pas souvent en public, de peur de me faire lyncher par les détracteurs de cette grande dame – ils sont nombreux dans les milieux gauchisants où le succès commercial est mal vu. Je termine en chantant « Femme demeurée », ma parodie de la tristement célèbre chanson sexiste de Cookie Dingler, histoire de quitter la scène en laissant un souvenir marquant : ma prestation me vaut les compliments de la charmante adolescente, ce qui suffit presque à mon bonheur…

 

La jeune (et jolie) copine de Roger :

 

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 Vous ne connaissez pas les slams dont je viens de parler ? Les voilà : 

 

 

22h15 : J’avais quitté le Kafkérin quelques minutes avant la fin de la soirée pour ne pas rater le bus. Mais celui-ci ne vient même pas ! Dix contre un que c’est un dommage collatéral de cette grève qui n’en finit pas depuis le début de la semaine… Je ne remets pas en cause le droit de grève, mais je doute de l’efficacité de cette stratégie : les décideurs se déplacent en voiture avec chauffeur, alors les moyens de transport à l’arrêt, ils s’en fichent pas mal et ça ne dérange que de pauvres types pas dans le coup… Si les syndicats avaient un peu d’audace, ils appelleraient au sabotage des machines destinées à la validation des titres de transport afin de laisser les usagers voyager gratuitement ! Quoi ? Cette pratique est illégale ? Objection : quand on n’a vraiment rien à perdre, on n’a pas peur de tout casser ! Et des protestataires qui ne sont pas prêts à se mettre dans l’illégalité pour faire valoir ce qui leur parait légitime ne sont pas autant dans la merde qu’ils le disent…  En attendant, je suis obligé de demander à Claire si le camarade qui vient la chercher ne peut pas me voiturer moi aussi ! Je pourrais marcher, mais je suis épuisé et la pente qui monte jusqu’à Lambézellec a de quoi me faire hésiter : de toute façon, j’ai horreur de marcher quand la nuit est déjà presque tombée !

 

Quelques croquis réalisés au cours de la soirée :

 

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Vendredi 16 mai

 

9h30 : Je me suis levé trop tard, j’ai raté l’ouverture du marché. Je ne peux donc pas échapper à la meute des bonnes gens qui s’esclaffent pour un oui ou pour un non et qui expriment leurs doléances météorologiques aux commerçants… Je suis tellement à bout de nerfs que, quand j’entends une rombière se plaindre qu’il fait froid, je ne peux m’empêcher de lui crier « On sait ! » C’est sûr qu’avec une telle conduite, j’ai beau jeu de me plaindre des incivilités des cas sociaux…  

 

Il y a 322 ans mourait Charles Perrault :

 

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La photo sur laquelle je me suis borné à dessiner des dents de loup est de Mélanie Bodolec : il s'agit de l'affiche du court-métrage La bagarre, un film de ma sublime concitoyenne Gabrielle Pichon.

 

10h : Tout arrive : il n’y a pas la queue à la poste et je retire sans encombre le colis qui m’y attendait. Seul incident : l’appareil sur lequel je suis censé signer a une défaillance et la postière est obligée de le faire redémarrer… Voilà typiquement le genre de problème qu’on n’avait pas quand il fallait encore signer sur du papier ! « Heureusement que vous disposez d’engins de ce type pour vous faciliter le travail », lui lancé-je : elle ne trouve rien à répliquer… Je ne suis pas passéiste : la technologie, c’est comme les champignons, il ne faut pas se servir sans discernement ! Ce qui est vraiment bon à prendre, il ne faut pas s’en priver, mais ce qui ne fait que compliquer ce qui fonctionnait déjà, je n’en vois pas l’intérêt…

Avant de se quitter, voici ma vidéo du vendredi :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


16/05/2025
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Du 2 au 9 mai : Un Pape américain ? En voilà un qui a trouvé le bon truc pour ne plus habiter chez Trump !

 

En guise d'ouverture, une mini-BD sur le mythe de la nymphe Syrinx - elle figure dans mon calendrier 2025 :

 

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Vendredi 2 mai

 

20h20 : Il est excessivement rare qu’il y ait un Accemo disponible pour me ramener de la piscine le vendredi soir : c’est pourtant le cas aujourd’hui. De ce fait, je regagne mes pénates plus tôt que d’habitude, ce qui n’est pas sans incidence sur mon état émotionnel : d’habitude, j’ai assez du chemin du retour pour me remettre de la séance de natation, mais là, je suis encore flappi. Cela dit, je ne suis pas certain de ne pas être dominé par la déstabilisation que génère inévitablement en moi toute situation inhabituelle… Voilà une triste réalité de l’autisme : un gain de confort peut devenir gênant s’il casse une habitude !

 

Sans transition : qu'est-ce que le hérisson peut être en train de compter, d'après vous ?

 

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Réponse : les watts, pourquoi ?

Samedi 3 mai

 

12h30 : D’après les informations que je tenais, il devrait pleuvoir « sans cesse sur Brest ce jour-là »[1] comme disait le poète : ce n’est pas aujourd’hui que je trouverai ma Barbara, il ne tombe pas une goutte ; ça casse le stéréotype, n’est-ce pas ? N’empêche que si la pluie devient rare à Brest, ça devrait faire taire les climatosceptiques… Mais pas les touristes procéduriers qui ne manqueront pas de faire des procès aux agences de voyages après avoir trouvé à Brest une ambiance qui n’était pas conforme à leurs attentes ! 

Sans transition, un dessin représentant un yaourt, réalisé dans le cadre d'un abécédaire :

 

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Dimanche 4 mai

 

16h45 : Je rentre du Moulin Blanc où, désœuvré, j’étais aller risquer un tour : j’ai bien essayé de m’immerger, mais la marée était si basse que je m’enfonçais à chaque pas… Ce n’est pas sans un sentiment de frustration que j’ai quitté la plage, d’autant que j’ai un mal de chien à trouver des gens disponibles pour arroser mon anniversaire qui tombe dans moins de deux semaines… Il ne m’en faut pas davantage pour me dire que je ne suis pas doué pour la vie !

 

Toujours dans le cadre de l'abécédaire, une zapette - il fallait bien que la lettre Z soit représentée, non ? 

 

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Lundi 5 mai

 

11h : Vous avez vu la une du journal Fakir ? Titrer « Comment la gauche va gagner », ça peut paraître gonflé et même obscènement optimiste… Et pourtant, c’est exactement ce qu’il faut dire aux gens ! Et oui : à une époque où plus personne n’écoute les programmes politiques, il suffit de marteler à tire-larigot qu’un camp ou une personnalité va gagner les élections pour que ça arrive ! Pourquoi Sarkozy a-t-il été élu en 2007, d’après vous ? Parce qu’il était sympathique ? Parce qu’il était charismatique ? Parce que son programme était porteur d’espoir ? Ne me faites pas rire, j’ai les lèvres gercées ! Non, il a gagné parce qu’il pouvait compter sur les médias pour marteler au populo qu’il allait être élu, point barre ! Et Hollande, en 2012 ? L’écart avec Sarkozy fut finalement assez faible au second tour : s’il n’avait pas sorti, lors du débat, sa tirade sur l’air de « moi, président de la République », il n’est pas certain qu’il aurait fait la différence dans la dernière ligne droite ! Et est-ce que Marine Le Pen aurait pu se qualifier deux fois pour le second tour si les médias n’avaient eu de cesse de faire sa pub ? Le fait qu’un tocard comme Macron ait pu la battre prouve qu’elle n’est pas si forte qu’on veut nous le faire croire… Bref : François Ruffin, bien placé pour connaître le pouvoir des médias, a bien compris comment s’acquiert une victoire et use donc des moyens dont il dispose pour y accéder. Et puis soyons honnêtes : la gauche a DÉJÀ gagné, je vous le rappelle ! Elle serait au pouvoir à l’heure actuelle si Macron avait respecté le choix des Français ! Le gouvernement Bayrou n’est pas légitime ! La victoire de la gauche dans deux ans serait finalement dans l’ordre des choses, mais ça, vous ne le lirez pas dans une certaine presse qui s’entête à présenter les idéaux de justice sociale comme étant plus dangereux que les pulsions de haine ! Ceci pour dire : le journal Fakir n’est certes pas impartial en annonçant la victoire de la gauche… Mais lisez les autres titres qui servent la soupe à la Macronie et à l’extrême-droite ! Et dites-moi s’ils sont neutres ?

Une variation sur un autre mythe grec : Héraclès capturant le sanglier d'Erymanthe

 

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Mardi 6 mai

 

11h30 : J’ai l’intention de redonner mes cours d’histoire de la BD pour mon propre compte, alors je passe à la Fnac pour me renseigner sur les prix des projecteurs : ce qu’on me présente est relativement abordable, mais le vendeur insiste sur le fait qu’il faut faire l’obscurité totale dans la salle, et ça, je ne suis pas sûr de pouvoir l’obtenir ! Du coup, il me demande si je ne serais pas intéressé par un écran : je ne comprends rien à cette suggestion et je préfère partir après avoir protesté que tous les PC ont un écran, que je sache, enfin voyons non mais à la fin sans blague ! Ce n’est qu’après être sorti du magasin que je comprends ce qu’il voulait dire : il me proposait de prendre un écran supplémentaire, plus grand que celui de mon ordinateur, afin d’y diffuser les images destinées à illustrer mon cours ! J’avoue que je suis familier de ce genre de malentendu qui casse le stéréotype de l’autiste Asperger expert en informatique, mais là, pour le coup, j’ai l’impression de revivre cet extrait de L’agenda secret de Jacques Chirac où les auteurs des Guignols de l’info imaginaient comment l’année 1993 s’était déroulée pour celui qui n’était alors « que » maire de Paris et président du RPR :

 

« Suis allé à la FNAC. Inouï ! Pas un disque, rien ! Aucun ! Nulle part ! Suis reparti en faisant un scandale.

Suis retourné à la Fnac. Finalement, il parait que les disques, maintenant, c’est tout petit et ça n’est plus noir, ça s’appelle des "Laser". S’en méfier. Demander à Charles. »[2]

 

Évidemment, les auteurs des Guignols ne pouvaient pas imaginer que le disque vinyle reviendrait au goût du jour : déjà que ça parait invraisemblable à un contemporain du phénomène tel que moi… Plus sérieusement, j’ai toujours détesté Chirac, y compris sous la forme de son double de latex : le personnage me faisait rire, mais j’en riais sans empathie, avec le même mépris que je voue au beauf’ à Cabu ou aux Américains moyens dépeints par Matt Groening dans les Simpson – où Homer n’est même pas le pire spécimen. Alors me trouver un point commun avec ce guignol est un revers personnel… Tiens ! Comme par hasard, ça m’arrive au lendemain du trentième anniversaire de l’élection de Chirac ! Dont je ne me suis toujours pas remis, soit dit en passant…

 

Mercredi 7 mai : bon anniversaire, monsieur Geluck !

 

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 Cette photo a été prise en 2013 alors que Philippe Geluck faisait la promotion de La Bible selon le Chat ; j'avais douze ans de mois et à peu près autant de kilos de plus... 

 

17h : Après avoir posté un paquet à destination d’un éditeur et récupéré un colis dans un café, je n’aurais pas détesté poursuivre en bus la distance qui me sépare encore du local où a lieu le cours du soir. Je m’assieds donc à un arrêt… Mais une passante me rappelle qu’il y a une grève ! Je n’ai plus qu’à continuer à marcher… En tout cas, ce détail qui n’en est pas un et qui m’avait échappé explique pourquoi il y a tant de familles avec enfants dans les rues : il fallait bien aller chercher les mômes à l’école… Cela dit, sur l’avenue Le Gorgeu, j’ai la surprise de voir passer un bus qui revient de Bohars : visiblement, les lignes desservant les communes périphériques sont moins impactées. En attendant, quand je vois à quel point les gosses semblent contents de sortir de l’école en compagnie de leurs parents, cette grève ne me fait pas l’effet d’un drame !  

 

Jeudi 8 mai : capitulation de l'Allemagne nazie

 

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19h30 : J’apprends l’élection du nouveau Pape. Quand j’étais lycéen, j’avais entendu dire que Jean-Paul II serait le dernier Pape avant l’apocalypse. J’ai entendu la même chose à propos de Benoît XVI puis encore à propos du Pape François… Bref, si je faisais profession de prédire l’avenir aux gogos, voilà ce que je dirais aujourd’hui : « Je puis affirmer avec certitude que Léon XIV sera le dernier Pape… Dont je parlerai avant de passer définitivement pour un con ! »

 

Vendredi 9 mai : il y a 82 ans sortait Red hot riding hood de Tex Avery

 

C'était dans ce cartoon que le grand Tex introduisait le duo mythique formé par le loup lubrique et la pin-up rousse. J"aime bien dessiner des variations sur ce thème : en voici une mettant en scène Ariol, le petit âne d'Emmanuel Guibert, avec Pétula, la génisse dont il est amoureux. 

 

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9h : Ayant un courrier déjà timbré à affranchir au tarif « suivi », j’étais allé au bureau de poste avant l’ouverture pour ne pas avoir à faire la queue. Mon plan était simple : je fais mon reuz sur l’automate puis je mets l’envelopper dans la boîte et je me carapate sans demander mon reste ! Hélas, le destin semble avoir une dent contre moi : l’automate ne marche pas ! À force de nous pousser à avoir recours aux machines au détriment de l’être humain, on en arrive presque à oublier que ces engins ne sont pas infaillibles… Constatant mon agacement, un employé me prend en charge : il me donne l’autocollant « suivi » et me demande comment je souhaite régler : puisque j’ai l’opportunité de payer en espèces, je ne vais pas la rater car c’est toujours ennuyeux d’aérer la carte bleue pour cinquante centimes ! Et devinez quoi ? Comme j’ai dépensé presque toute ma bigaille au marché, je n’ai qu’un gros billet à lui tendre… Et comme il n’a pas accès à la monnaie, il me dirige vers sa collègue qui tient le guichet ! Entretemps, une demi-douzaine de personnes a eu le temps de se pointer : la postière m’invite à passer devant les autres, ce que je refuse fermement car je ne tiens pas à faire à autrui ce que je trouve inacceptable quand c’est à moi qu’on le fait. Bref : par la grâce de la technologie, je suis quand même obligé de faire la queue alors que j’étais le premier ! Ceux qui craignent que l’invasion de la machine rende la vie monotone n’ont vraiment rien compris…     

 

Avant de se quitter, une vidéo pour en finir avec les commémorations du 8 mai :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !


[1] Jacques PRÉVERT, Paroles, Gallimard, Paris, 1972, p. 203.

[2] L’agenda secret de Jacques Chirac, Canal+ éditions, Paris, 1994.


09/05/2025
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Du 26 avril au 2 mai : les 100 jours de Trump ? Ça m'a paru 100 ans !

 

Puisque c'est le fait de la semaine, commençons avec ce dessin qui, je le concède, est valable aussi pour les électeurs européens : 

 

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Samedi 26 avril

 

9h50 : Je quitte la poste où j’ai perdu une demi-heure ! Je pensais naïvement qu’il n’y aurait pas trop de monde un samedi matin. Vous croyez que j’aurais pu me douter que tous ceux qui travaillent la semaine allaient rappliquer ? Et bien ce n’est qu’à moitié vrai : si j’ai poireauté, c’est surtout à cause d’une petite vieille qui a provoqué un bouchon en retenant la guichetière si longtemps que, pour une fois, je n’ai pas été le seul à perdre patience ! Résumons-nous : il n’y avait qu’une personne au guichet et cette vieille dame a été obligée de se débrouiller toute seule. On privilégie la rentabilité au détriment de l’efficacité, aussi bien à la poste que pour l’assistance aux personnes âgées, et voilà le résultat : il n’y pas que pour les personnels et pour les seniors que c’est une calamité…

 

Dimanche 27 avril : il y a 34 ans, Rob-Vel, le créateur de Spirou (et non, ce n'était pas Franquin !) nous quittait

 

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Cette photo a été prise alors que je revenais du festival d'Angoulême : j'avais 17 ans et demi et j'avais gagné le voyage à un concours de BD... J'ai malheureusement perdu le chapeau en route.

 

20h15 : Je rentre de Scaër au terme d’un voyage sans histoire. J’étais au salon Créa’bulles où Lyz’An m’avait proposé de venir présenter mon travail : l’accueil était irréprochable, mention « peut pas mieux faire », une place m’était spécialement réservée et j’ai même pu compter sur les bénévoles pour me garantir la navette entre la gare de Quimperlé et le boulodrome de Scaër. Le bilan de l’opération n’est même pas négatif, l’expérience est donc à renouveler, en prenant soin de mieux m’organiser la prochaine fois. Ça fait chaud au cœur quand on s’apprête à dire adieu à un être cher…

 

Un visuel bricolé de bric et de broc pour la nouvelle page d'accueil de mon site officiel - cliquez sur l'image pour y accéder :

 

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Lundi 28 avril

 

16h15 : Me voilà rentré de Quimper où les obsèques de ma tante Christine ont eu lieu ce matin : pendant que certains continuaient à verser des larmes de crocodile sur la dépouille d’un pape qui n’a jamais servi à rien (tout comme ses prédécesseurs, du reste), ma famille a su rester solidaire dans son chagrin d’avoir perdu un de ses membres qui, plus est une personne qui avait voué sa vie à soulager les souffrances de ses semblables – elle était infirmière. J’ai rencontré quelques personnes que je ne connaissais pas mais qui me connaissaient au moins de nom par le biais de la défunte qui leur parlait volontiers de ma personne : je ne m’étais pas rendu compte qu’elle était si fière de moi… Moi qui ai tendance à me voir comme la honte de la famille, me voilà détrompé ! Mais ça n’atténue pas le sentiment de gâchis et d’injustice que m’inspire ce décès prématuré : avant de fixer le départ à la retraite à 64 ans, on devrait s’assurer que les gens puissent vivre au-delà de cet âge…

 

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Christine m'offrit ma première marinière...

 

20h : Je termine la journée avec une chanson qui me trotte dans la tête. Bien entendu, il s’agit d’un des titres qui ont été diffusés aux funérailles de Christine, à savoir « La marelle », que j’avais entendue en maternelle et que je n’avais pas oubliée, à défaut de savoir comment l’écouter à nouveau. Je donc d’autant plus satisfait de l’avoir retrouvée que j’ai toujours été persuadée que c’était une chanson italienne ! Mais je sais maintenant qu’elle est due à la brésilienne Nazaré Pereira qui, bien entendu, chante en portugais – j’en parle au présent car elle vit toujours, elle… Il se trouve que je dois faire une illustration sur le thème de l’enfance et que je patauge depuis des jours pour trouver une idée : cette évocation de la marelle tombe donc à pic pour débloquer ma créativité[1]… On a aussi passé « Le baiser » d’Alain Souchon aux funérailles, mais ce n’est pas ma préférée de « la pauv’ souche »[2], sans doute parce que je l’ai trop entendue ; je dois aussi dire que je n’y trouve pas la distanciation ironique que je perçois dans « Bidon », « On avance », « La ballade de Jim » pour n’en citer que trois… Si j’étais méprisant, je dirais bien que c’est toujours ce qu’il y a de moins bon dans le travail d’un artiste qui marche le mieux auprès du public ! Ma mère, qui est fan de Julien Clerc, n’a cependant jamais aimé « Femmes, je vous aime » qui est pourtant celle qui a eu le plus de succès au cours de sa carrière…

 

Vous ne connaissez pas la chanson ? La voici... Belle plante, cette Nazaré, n'est-ce pas ?

 

Mardi 29 avril

 

23h : C’est toujours quand j’ai le plus de problèmes voire de malheurs qu’il y a le plus de soleil ! J’ai dû offenser Râ, Apollon ou Tonatiuh[3] dans une vie antérieure… Ça n’en rend que plus insupportable cette chaleur persistante qui m’empêche de dormir ; dire qu’il y a un an à la même époque, il pleuvait comme vache qui pisse presque tous les jours ! Les années se suivent et ne se ressemblent pas : je dirais bien que dans certains cas, ce n’est pas plus mal… Sauf qu’il y un an, je n’étais pas en deuil ! Demain, il faut que j’aille en ville : je jure de mettre mon poing dans la gueule à tous ceux qui me demanderont « comment ça va, avec ce beau temps ! » Mais avec un peu de chance, la pluie arrivera dans la nuit…

Une petite pointe contre la grosse truie du RN :

 

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Mercredi 30 avril


9h30 :
La chance n’est pas de mon côté, la journée s’annonce clémente. Dans un sens, ça me facilitera les nombreux déplacements que je dois effectuer aujourd’hui. Pour commencer, je prends le dernier Côté Brest où j’ai réussi à faire passer deux articles sur la BD, ce qui pourrait suffire à ma satisfaction si je ne constatais pas également que ma colonne sur la biographie de Victor Fénoux, bâtisseur du viaduc de Morlaix, tombe particulièrement à point pour compléter l’article d’Amélie Thomas sur cet ouvrage d’art. Étant plutôt habitué à être en porte-à-faux vis-à-vis de mes semblables, je ressens toujours une certaine satisfaction les rares fois où j’arrive à être en phase avec autrui, même au sein de l’équipe du journal. Amélie, justement, consacre aussi un article aux prêtres exorcistes, un thème que je n’aurais jamais songé à aborder. D’accord, leur quotidien n’a rien à avoir avec le film L’exorciste, il n’est même pas exagéré d’envisager cette œuvre de William Friedkin comme une grosse connerie d’un point de vue strictement factuel, mais quand je lis leurs déclarations, je me demande s’ils y croient sérieusement :

 

« Nous sommes souvent la dernière solution que les gens ont trouvée pour évacuer leur douleur. Ils arrivent tourmentés, anxieux, avec un mal-être énorme. (…) Nous cherchons aussi à savoir ce qui relève de la psychiatrie ou de l’ordre du spirituel. Nous posons la question de la contamination extérieure, s’ils ont ouvert leurs portes à des esprits occultes. »

 

Avouez qu’à une époque où les causes de mal-être sont légion, il faut être un peu naïf pour y voir la marque de quelque perlimpinpin venu de l’Enfer ! Cela dit, Amélie a eu raison de faire cet article : qu’il y ait encore des gens pour y croire, c’est bon à savoir ! Effarant, peut-être, mais bon à savoir.

 

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10h30 : Passage au Conseil Architectural et Urbain de notre chère ville, pour en savoir plus sur la rénovation de l’église Saint-Martin : il est écrit noir sur blanc, à l’entrée de l’édifice, que le dossier du chantier est consultable ! Évidemment, ce n’est pas si simple : la secrétaire qui m’accueille n’est même pas au courant et doit consulter sa collègue. Il lui faut dix minutes pour me dire qu’elle ne peut pas me laisser consulter l’original et que je dois lui signer un papier pour avoir le droit d’en recevoir une copie par mail… Ça y est, je me rappelle pourquoi tant de services publics ont pu être privatisés sans que ça ne fasse réagir davantage la population : c’est parce que l’administration n’a jamais su soigner son image.

Sans transition, un dessin représentant le PC sur lequel je cisèle ce que vous lisez en ce moment :

 

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14h30 : Bonne idée : prendre un forfait pour pouvoir nager en-dehors des heures de cours de natation. Mauvaise idée : aller en profiter le mercredi dans une piscine où il n’y a qu’un seul bassin. Résultat : je dois supporter la compagnie des gosses de Bellevue, lesquels se montrent particulièrement excités par le soleil et la libération de milieu de semaine que leur accorde l’éducation nationale. Je suis même obligé de hausser la voix pour qu’ils arrêtent de hurler sous la douche, et quand je nage, une gamine manque de me rentrer dedans en traversant le bassin dans le sens… De la largeur ! Ça lui vaut les remontrances de sa monitrice, je n’ose donc pas en rajouter, mais je n’en pense pas moins. Et une erreur à éviter à l’avenir, une !

Sans transition, un dessin représentant mon presse-agrumes : 

 

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21h30 : Après un dîner au Biorek, je traverse Saint-Martin pour prendre le bus. Je n’aurai donc rien raté de l’ambiance quasi-estivale qui s’est emparée de la ville et qui me pèse un peu. Il pleut encore dans mon cœur, je supporte donc assez mal ce soleil omniprésent jusque sur les sourires des gens ! Je croise les doigts pour que personne ne m’invite à boire un coup en terrasse, j’aurai du mal à l’éconduire poliment…

 

Toujours sans transition, un dessin représentant ma valise :

 

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Jeudi 1er mai

 

15h : Petite promenade du 1er mai au bois : c’est toute mon action syndicale pour cette journée dédiée à la contestation sociale. J’étais un selon l’organisateur (moi-même), zéro selon la police. Et pourtant, du point de vue du pouvoir, nous serons toujours trop nombreux à passer du temps dans l’improductivité.

 

Encore une fois sans transition, un petit gag qui est sûrement une réminiscence :

 

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Vendredi 2 mai

 

14h30 : Visite-éclair de mes parents qui me confirment l’augmentation de l’AAH que j’avais constatée en consultant mon compte sur le site de la CAF. Je ne vais évidemment pas m’en plaindre, mais si l’État a les moyens d’entretenir les personnes en situation du handicap, il doit aussi pouvoir le faire pour les gens qui ne parviennent pas s’intégrer au monde du travail ! Et ils sont autrement plus nombreux que les profiteurs qui se complaisent dans l’inactivité, croyez-moi ! Nos dirigeants n’ont donc aucune excuse pour faire passer cette réforme injuste du RSA…

Une vidéo avant de se quitter :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine ! 

 


[1] Désolé, mais pour découvrir ce que j’ai dessiné, il vous faudra attendre que l’illustration en question soit déjà parue dans la revue à laquelle elle est destinée…

[2] Comme l’appelle Renaud.

[3] Dieux solaires, respectivement dans les mythologies égyptiennes, grecques et aztèques.


02/05/2025
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Du 20 au 25 avril : comme disait Reiser, élisez une papesse !

 

Commençons avec "l'événement" de la semaine :

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Dimanche 20 avril

 

10h30 : Quelques soucis sans gravité mais tout de même désagréables m’amènent à me faire une réflexion désenchantée : on dit souvent que les relations sociales sont difficiles pour les gens du spectre, mais finalement, elles ne sont pas beaucoup plus simples pour les personnes sans autisme ! En fait, la vraie différence, c’est que les autistes s’efforcent de se les simplifier au maximum tandis que les neurotypiques semblent prendre un malin plaisir à se les compliquer ! Plus de détails dans le billet que j’ai publié sur mon nouveau blog, intitulé finement J’aurais voulu être un autiste.

 La bannière de ce nouveau blog : 

 

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21h : Avant de dormir, je lis quelques histoires du Petit Nicolas : un observateur extérieur pourrait juger que je retombe en enfance, mais il aurait tort ! Cette série est sans doute la plus mal comprise de toute l’œuvre de Goscinny : on ne cesse de parler à son propos de « fraîcheur », de « tendresse »… Mais il n’est même pas nécessaire de faire une lecture approfondie pour comprendre qu’à travers le regard d’un enfant, le grand René proposait une satire bien sentie de la France des « trente glorieuses » : les adultes sont tous plus ou moins stupides et bornés, à commencer par  les parents de Nicolas qui n’ont en tête que le standing et la réussite professionnelle (son père considère l’apprentissage comme une déchéance) ; ils se révèlent même franchement infantiles quand ils tentent de rendre jaloux leurs voisins ; il ne leur faudrait pas grand’ chose pour ressembler aux Bidochon… Le malentendu vient en partie, je pense, des images de Sempé, qui ont l’air si douces ; mais, là encore, on oublie trop souvent que sous un style trompeusement gentillet, Jean-Jacques Sempé fut un maître de l’humour noir, sans doute le dessinateur le plus impitoyable de sa génération envers les vanités humaines, ce qui faisait de lui, in fine, l’illustrateur idéal pour une série qui tournait en dérision le monde des adultes sur un ton faussement enfantin. Quand un film inspiré de la série est sorti en 2009, une certaine critique a reproché a accusé le réalisateur de se complaire dans la nostalgie d’une époque trompeusement présentée comme confortable et insouciante ; comme je n’ai pas vu le film, de deux choses l’une : ou bien la critique était à côté de ses pompes, ou bien le réalisateur avait raté son coup – l’un n’empêche pas l’autre, évidemment !

Puisque c'est Pâques, quelques dessins sur le thème de l'agneau pascal :

 

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Ces dessins doivent beaucoup à un épisode de La Linea qui m'a marqué ; plus de précisions dans cette vidéo :

 

Lundi 21 avril

 

15h : J’apprends la mort du Pape François. En plein week-end pascal ! Si certains bigots n’ont pas l’impression, après ça, que Dieu se fout de leur gueule, je ne peux plus rien pour eux ! Bon, allez, malgré l’aversion que m’inspirent les religions en général et l’Église catholique en particulier, je vais être sympa et leur faire une suggestion : pour succéder à Jorge Mario Bergoglio, élisons… Yazemeenah Rossi ! Mais si, vous savez, ce mannequin sexagénaire qui éclipse ses collègues dont elle pourrait être la mère voire la grand-mère ! Alliant le charisme d’une reine à la sagesse d’une grande prêtresse, elle est une si parfaite incarnation de la sérénité et de l’équilibre que la tenue papale semblera avoir été faite pour elle ! Le renouveau de l’église serait certainement assuré, avec une si gracieuse papesse ! Bon, pas au point de me motiver à aller à la messe, hein ! ‘Faut pas trop m’en demander non plus…

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Mardi 22 avril

 

13h30 : Je suis en train d’accomplir une action universellement désagréable : je remplis ma déclaration d’impôts. Ce n’est pas encore cette année que je serai imposable, mais ces formalités me donnent toujours de l’urticaire. C’est donc dans ces dispositions exécrables que j’apprends une triste nouvelle : ma tante Christine Quinquis est morte hier. Elle n’avait que 64 ans, elle a été emportée par un cancer du poumon. Pourtant, même si son hygiène de vie n’était pas irréprochable, elle ne fumait pas : d’après ma mère, qui m’annonce le drame au téléphone, elle aurait attrapé ce cancer fatal à cause des soins qu’elle avait reçus vingt ans auparavant contre un autre cancer… Je préfère ne pas en tirer de conclusions. Quoi qu’il en soit, j’ai le moral au tapis : je ne suis pas forcément proche de tous les membres de la famille (très) nombreuse dont je suis issu, mais Christine m’avait hébergé il y a deux ans et je correspondais avec elle assez régulièrement. Pour ne rien arranger, je viens à peine de me remettre de la mort de mon copain Pod survenue le mois dernier et, globalement, j’ai le sentiment d’accumuler les décès prématurés dans mon entourage depuis quelques années… Je sais bien que quand on a de nombreuses fréquentations, on est naturellement exposé à avoir de nombreux deuils à long terme : comme disait Wolinski, « vieillir, c’est devenir gardien d’un cimetière »[1]. Mais tout de même, je ne pensais que ça viendrait aussi vite…  Qu’est-ce qui va encore me tomber dessus ?

 

Mercredi 23 avril : Delfeil de Ton a 91 ans, bon anniversaire !

 

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20h30 : Rentré du cours du soir, je risque un tour sur le site du Courrier international ; j’apprends, sans trop de surprise, que la côte de popularité de Trump est en chute libre trois mois à peine après son retour à la Maison blanche. Le plus dérisoire, c’est que le même phénomène s’était produit trois mois après sa première élection il y a huit ans. Ce n’est pas la première fois que des électeurs renouvellent leur confiance à un individu qui avait déjà fait montre de son incompétence et qu’ils avaient même déjà désavoué : les Italiens l’ont fait deux fois avec Berlusconi, nous l’avons-nous-même fait avec Chirac… La démocratie serait une chose merveilleuse si les citoyens n’avaient pas une mémoire de poisson rouge !

Quelques dessins au crayon gris réalisés sur le vif, pour le plaisir :

 

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Jeudi 24 avril

 

19h : La journée a été bien remplie, je la termine avec une conférence de Marie-Louise Goret sur l’histoire de Kerinou : jadis, la vallée où est sis ce quartier marquait la frontière entre les deux communes voisines et interdépendantes de Brest et de Lambézellec[2] ; la seconde vivait de l’agriculture et nourrissait la première qui était dominée par l’armée, laquelle ne voulait pas d’industries dans ses murs. Ce fut donc à Kerinou, qui avait à l’avantage de disposer de nombreux points d’eau, que furent installés les commerces et industries qui n’étaient pas directement pilotés par l’autorité militaire. Madame Goret a donc donné sur l’histoire de ce quartier assez particulier quelques détails qui devraient intéresser les lecteurs de Côté Brest : évidemment, la moyenne d’âge de l’assistance est assez élevée, elle serait même proche de celle d’un EHPAD si je n’étais pas là, et le public compte un certain nombre d’anciens de Kerinou qui n’ont pu s’empêcher de vouloir apporter leur version de tel ou tel point d’histoire, ce qui serait tout à leur honneur… S’ils attendaient que l’oratrice ait fini de parler avant de prendre la parole ! C’est justement pour m’épargner ça que j’évite désormais de donner des conférences sur des événements pour lesquels les témoins abondent encore : madame Goret est à peu près aussi âgée que le public qui la respecte donc encore un peu, mais je sais d’expérience qu’avec moi, qui suis encore trop jeune pour ne pas être perçu comme un freluquet par les seniors, ça ne se passerait pas comme ça ! Le jour où un vieux type m’a soutenu mordicus que mes chiffres de la catastrophe de l’abri Sadi-Carnot étaient faux (il s’est avéré ensuite que c’était moi qui avais raison), je ne suis pas près de l’oublier… Enfin bref : une fois la causerie terminée, les vieux profitent de la présence de l’adjointe au maire chargée du quartier pour exprimer leurs doléances ; ne me sentant plus concerné, je décide de ne pas m’attarder, je suis trop fatigué pour supporter d’entendre des gens se plaindre.

 

Vendredi 25 avril : saint Marc, patron de Venise

 

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Cette photo a été prise par moi-même en 2005 lors d'un voyage scolaire à Venise : j'en avais évidement pris beaucoup d'autres, mais j'ai choisi celle-ci parce qu'elle montre une facette de la ville à laquelle on ne pense pas spontanément... 

 

9h30 : Au marché, je retrouve le père de la fiancée de mon cousin, qui informe les citoyens de l’état d’avancement du chantier du nouveau réseau de transports : apparemment, les travaux de la ligne de bus à haut niveau de service sont pratiquement finis dans notre quartier, « ya-pu-ka » construire la station. Quand la ligne sera ouverte au public, Lambézellec sera desservi toutes les sept minutes par un véhicule qui conduira directement à la gare sans le moindre changement : je me rappelle que je dois justement prendre un train dimanche prochain ; rien que pour ça, je voudrais que les travaux soient déjà finis…

 

Pour terminer, ma vidéo de la semaine, sur un sujet qui m'est cher :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


[1] Georges WOLINSKI, préface à BOSC, Dessins inédits, Le Cherche-midi, Paris, 1991, p. 8.

[2] N’oublions pas que « Lambé » n’a été rattaché au « grand Brest » qu’en 1945.  


25/04/2025
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Du 13 au 18 avril : Cette fois, ce n'est pas en Bretagne qu'il fait le plus mauvais !

 

Commençons avec un dessin sur la condamnation de Marine Le Pen - mais qui aurait été valable pour Benard Tapie ou Jacques Chirac, soit dit en passant :

 

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Dimanche 13 avril

 

15h : Je me suis inscrit à une visite guidée consacrée à la présence des styles « art nouveau » et « art-déco » dans l’architecture brestoise. J’espère en tirer des informations intéressantes pour ma chronique dans Côté Brest ; j’espère aussi que les autres personnes inscrites ne seront pas trop casse-pieds (pour rester poli) ! Hélas, ça commence mal : alors que la guide, au pied de l’église Saint-Martin, donne des précisions sur l’histoire de Brest et la différence entre art nouveau et art-déco[1], un vieux type n’arrête pas de renifler ; ça me perturbe et ça me dégoûte en même temps ! Voulant rester diplomate, je profite du déplacement du groupe vers la rue Jean Jaurès pour lui tendre un paquet de mouchoirs : il me répond qu’il n’en veut pas et qu’il ne peut pas s’empêcher de renifler ! Je ne puis réprimer un « Ben ça promet » : il n’en faut pas plus pour qu’il me lance « Décidément, y a des cons partout » ! Dans sa bouche, ça me rappelle Les Bidochon en vacances quand Robert, Raymonde et leurs nouveaux amis déblatèrent sur ce pauvre type séparé de ses enfants à cause du le règlement débile du village-vacances : dans la BD, c’était drôle, mais dans la vraie vie, c’est plutôt révoltant… Il y a vraiment du boulot pour faire admettre que l’hypersensibilité auditive est un handicap aussi pénible (sinon plus) que la surdité !

 

Quelques photos prises au cours de cette visite :

 

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17h30 : La visite guidée prend fin sur le Cours Dajot : elle devait durer en principe deux heures, la guide espérer locher l’affaire en une heure et demie vu qu’il n’y avait que six inscrits ; il a finalement fallu deux heures et demie pour en venir à bout ! À quoi doit-on ce miracle ? Au fait que nous vivons une époque de barbares où l’on méprise les détenteurs du savoir et où tout le monde croit tout connaître. Résultat : que ce soit à l’école, à l’université, lors d’une conférence et même durant une visite guidée, le public, au lieu d’écouter religieusement la personne « qui sait » et de se borner à poser des questions pour éclaircir un point, se croit obligé d’apporter son grain de sel à tout propos ! C’est d’autant plus regrettable que le plus souvent (inutile d’être démagogue), ils n’ont pas grand-chose à apporter : rien qu’au cours de cette visite-là, une rombière s’est crue obligée de dire, devant le monument américain, que nous nous trouvions en territoire des États-Unis ! C’était bien la peine que Bruno Calvès et moi-même fassions tout notre possible pour démentir cette croyance erronée[2] ! Franchement, j’admire les guides d’aujourd’hui qui doivent supporter des gens à ce point bouffis de suffisances et de certitudes ! J’ai parfois pensé à me faire guide touristique ; le problème, c’est que j’aurais toutes les compétences pour ce métier, sauf une, la seule qui semble compter pour le public à l’ère 2.0 : celle du Sourire-Bonjour-Au revoir-Merci ! J’avais fait de la philo pour essayer de comprendre les gens, mais plus je comprends comment ils fonctionnent, plus je désespère…

Le 13 avril, c'est aussi le jour de la naissance de Reiser (en 1941) :

 

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La photo ci-dessus a été prise l'an dernier sur les bords de Seine : celle ci-dessous a été prise dans la cour où se trouvaient jadis les locaux de Hara-Kiri ; ce robinet est très vraisemblablement celui où l'homme qui, d'après Cavanna, inspira Gros Dégueulasse à Reiser, faisait sa toilette matinale... 

 

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Le 13 avril est aussi le jour de la découverte de la Victoire de Samothrace par Charles Champoiseau en 1863...

 

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C'est aussi le jour de la naissance de Patrick Moerell en 1951... 

 

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...et de la loi Marthe Richard :


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A l'attention des lecteurs non-comprenants : ce dessin fait allusion à la fermeture de l'antenne de la Cinq de Berlusconi, qui, le 13 avril 1992, était effective depuis Minuit. Jean-Claude Bourret, qui fut le chef de file du combat des salariés pour la défense de la chaîne (et qui est très difficile à caricaturer) trouva par la suite du reclassement sur RMC, d'où l'allusion à Monaco. Quant au hérisson, il fait (perfidement) allusion à la gaffe de la rédaction de La Cinq qui, en septembre 1988, avait annoncé que Pauline Lafont avait été retrouvée vivante ! Soyons juste : la responsabilité de cette erreur incombait surtout à Guillaume Durand ! Mais Jean-Claude Bourret n'a pas non plus été avare d'inepties au cours de sa carrière : ne citons que ses histoires d'extraterrestres...

Lundi 14 avril

 

17h15 : Malgré la météo maussade, je suis allé rendre visite à mon amie qui habite Hanvec. À l’issue d’un après-midi bien agréable, je la prie de me donner l’adresse mail d’une personne qu’il me faudra contacter en vue d’un projet commun. L’écoutant me l’épeler, je suis surpris de l’entendre me dire subitement « tiret du six » ! Constatant mon incompréhension, elle précise aussitôt qu’il s’agit en fait du bon vieux trait d’union : visiblement, on l’appelle ainsi pour le distinguer d’un autre tiret, celui qui, quand on écrit sur un traitement de texte, apparaît en position basse sur la ligne quand on tape la touche « 8 » ! C’est fou, quand même, de constater à quel point certains usages véhiculés par l’informatique sont entrés dans les mœurs au point d’en supplanter d’autres dont l’origine était pour ainsi dire immémoriale… J’imagine la tête de l’instituteur quinquagénaire (voire sexagénaire) quand un de ses élèves lui demandera, à propos du trait d’union, s’il s’agit « du tiret du 6 ou du 8 » ! Ça ne va pas arranger le décalage entre les écoliers et leurs enseignants assez vieux pour se faire traiter de « boomers »[3] par ces derniers… Voilà qui me conforte dans l’idée qu’on devrait autoriser les profs à prendre leur retraite avant quarante ans, comme pour les flics et les militaires ! Précision importante tout de même : mon amie est plus âgée que moi…    

 

Le 14 avril, Brigitte Lecordier a eu 69 ans ! Joyeux anniversaire à elle !

 

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Mardi 15 avril

 

9h30 : Je reçois ce soir une amie qui vient prendre l’apéro : en prévision de cette visite, je brave la pluie battante pour faire quelques courses. C’est curieux, mais je n’arrive pas à trouver ça tellement désagréable : bien sûr, je ne tarde pas à être plus trempé qu’un bouillon, mais ce n’est jamais que de l’eau, et puis elle a la vertu de ne pas faire s’attarder les gens dans la rue, j’échappe donc à leurs sourires de ravis et à leurs conversations minables… Je n’aime pas grand-monde sur terre, finalement ! J’ai beau connaître beaucoup de gens, je ne fais pas don de mon amitié au tout-venant : comme me l’ai dit une autre amie, « plaire au plus grand nombre, c’est plaire à n’importe qui » ! Et si je suis en train de risquer un rhume pour faire plaisir à quelqu’un, c’est que c’est cette personne en vaut vraiment la peine…

 

Mercredi 16 avril

 

11h45 : C’est la semaine des retrouvailles ! Je revois une troisième amie venue prendre le thé. Enseignante à la retraite (retenez bien cet aspect, il est important pour la suite), elle est maman de deux garçons et d’une fille, je lui demande donc de leurs nouvelles : son aîné, qui est décorateur de théâtre avec statut d’intermittent du spectacle, a dû jouer des coudes afin de trouver assez de débouchés pour son talent et boucler ses 507 heures, à cause des restrictions budgétaires imposées à la culture. Sa fille, qui n’arrive pas à s’insérer dans le monde du travail, est actuellement bénéficiaire du RSA et vit donc avec une épée de Damoclès : tôt ou tard, le conseil départemental risque de la forcer à accepter n’importe quel boulot, même si elle n’est pas du tout faite pour l’emploi concerné et risque d’y faire plus de dégâts que si on la laisse au chômage. Son cadet, enfin, est étudiant à la fac de sport : à 21 ans, il vit toujours chez sa mère. Conclusion : pas besoin d’aller chez les cas sociaux pour toucher du doigt les conséquences de la politique de Macron…

Un dessin sur un individu encore plus nuisible que notre président - car oui, c'est possible malgré tout :

 

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Jeudi 17 avril

 

14h45 : Je sors de mon appartement fraîchement nettoyé par mes soins. Au programme de cet après-midi : séance de natation à la piscine de Recouvrance, achat d’une bouteille de lait dans une supérette, passage dans un restaurant pour faire une réservation (je préfère aller sur place, c’est plus commode pour moi que le téléphone) et, enfin, pique-nique au Kafkerin avant la scène ouverte qui y est prévue ce soir. Avant de prendre le bus, je prends le dernier Côté Brest : je pense que mon article où je raconte comment un marin natif de Brest a ramené une preuve de l’existence du calmar géant fera son petit effet ! Mais je ne lis pas que ma propre page : j’ai ainsi la confirmation qu’il vaudra mieux éviter de sortir en ville ce week-end ! Comme si la circulation n’était pas déjà assez compliquée avec le chantier du tram, voilà qu’elle va être perturbée de plus belle par le Brest urbain trail… Les sportifs ont un blanc-seing pour pourrir la vie des gens ! J’apprends aussi la sortie d’un film consacré à une demoiselle qui rêve de devenir pilote de formule 1 mais n’arrive pas à se faire accepter dans un milieu blindé de testostérone : c’est un juste et noble combat, les femmes aussi ont le droit d’être de gros cons de pollueurs qui foncent sur des rubans d’asphalte pour le plaisir d’un public de gros beaufs ! Mon camarade Julien Saliou consacre une page aux éventuels candidats aux municipales de l’an prochain, non sans souligner que François Cuillandre n’a peut-être pas renoncé à un cinquième mandat. Ce qui est amusant, c’est qu’à la page suivante, on voit justement monsieur le maire poser sur la place de la Liberté, donc devant l’hôtel de ville, en compagnie de Yohann Nédélec, son adjoint le plus pressenti pour lui succéder au moins à la candidature du PS ! Et sur la photo, le document que tient ce dernier prend une forme qui évoque de façon plus que convaincante celle d’un poignard…

 

19h : Tout en mangeant mes sandwiches au Kafkerin, je fais le bilan de la journée. Et d’une : je me suis levé très tôt pour avoir le temps de faire le ménage avant midi. Et de deux : j’ai pris le tramway pour aller à la piscine, le véhicule était plein à bloc, vacances scolaires obligent. Et de trois : après avoir nagé et acheté mon lait (dans une supérette bruyante), j’ai voulu aller à pied au restaurant pour réserver, mais je me suis trompé de chemin et j’ai été bien obligé de prendre le tram puis le téléphérique, tous deux bondés ras la gueule, avec le bonjour des piaillements de la marmaille. Et de quatre : enfin arrivé au Kafkerin, il m’a fallu supporter le bruit d’une troupe de théâtre qui a préparait un spectacle, la femme qui semblait être leur chef m’a même crié dans le dos, et ses deux petites filles en rajoutaient en courant dans tous les sens… Bref : si, telle Astrid, j’utilisais des haricots pour évaluer la quantité d’énergie qu’il me reste en réserve, celle-ci ne serait pas loin d’être épuisée ! Mais bon, en principe, la soirée devrait se passer sans mauvaise surprise…

 

20h25 : En principe, tout va toujours bien ! Alors que j’étais déjà à bout de patience, la mauvaise surprise est arrivée : Claire n’est pas au rendez-vous ! Que la soirée commence en retard parce que Claire doit d’abord se sustenter ou parce qu’il faut régler un détail technique, c’est habituel. Mais qu’elle ne soit même pas là et n’ait averti personne d’un éventuel retard, ça, c’est totalement inhabituel ! Pour moi, la cause est entendue : pas d’animatrice, pas de scène ouverte ! Point de vue que ne partagent manifestement pas les autres personnes présentes qui rigolent et s’apprêtent à faire le bœuf entre potes… Bref, je me barre avec pertes et fracas, outré par ce que je considère, sur le coup, comme un manque de respect ! Comme d’habitude, la personne à laquelle je dis à quel point j’ai horreur de me déplacer pour rien m’accuse de me fâcher contre elle : les gens comprendront-ils un jour que ce n’est pas parce qu’on leur fait part d’une colère que c’est forcément à eux qu’on en veut ? Un guitariste me demande si j’habite si loin que ça ; je bredouille que non, mais je ne sais pas par quoi commencer pour me justifier : la fatigue que j’ai eu le temps d’accumuler depuis ce matin ? La raideur de la pente entre mon immeuble et le café, qui m’oblige à y réfléchir à deux fois avant de venir ? Les affronts que j’ai déjà essuyés dernièrement et qui suffisent pour que je n’en tolère plus un seul ? Ou, plus simplement, le fait que le moindre déplacement est pour moi une aventure à part entière ? Je m’en tire en disant que je ne suis pas en état de m’expliquer : si je m’attarde encore, je risque de rater le bus… Je ne suis pas fier de moi, je vous rassure !

 

20h35 : Alors que le bus arrive, je reçois un SMS de Claire : elle dit qu’elle est malade… Je me sens con de l’avoir soupçonnée de nous manquer de respect ! N’empêche qu’elle aurait pu ne pas attendre la dernière minute pour le dire…

Ma vidéo de la semaine :

 

Vendredi 18 avril

 

10h : Je n’ai pas très bien dormi cette nuit : j’étais tellement énervé que j’ai dû oublier de prendre ma mélatonine… Je me suis donc levé assez tardivement. Fort heureusement, il pleut tellement qu’il y a peu de monde au marché. Au stand du marchand de pommes, une dame demande de l’aide pour éviter à un monsieur en fauteuil roulant de tomber : entre handicapés, il faut s’entraider, j’interviens donc pour éviter une mauvaise chute à cette personne à mobilité réduite… Et ça me vaut une roue sur le pied ! Je hurle de douleur : ça ne me rapporte que des regards pleins de reproches, et je n’ai même pas droit à un merci. Je ne peux pas en vouloir à ce pauvre homme qui est assurément plus à plaindre que moi, mais l’attitude des témoins à mon égard me conforte dans l’idée que je n’inspire pas le respect : quand je hausse la voix, personne ne me prend au sérieux ; quand je me fais mal, personne ne me plaint ; quand je suis malheureux, personne ne m’écoute ; et quand je me fais dépouiller, ça ne me vaut que des remontrances. Si je me faisais agresser en plein jour, les témoins riraient, et si je me faisais violer, on dirait que mon assaillant n’est pas dégoûté – et le pire, c’est que ce serait un peu vrai !

 

10h30 : À la boulangerie, je me retrouve à côté d’un monsieur qui parle un peu trop fort : je le lui fais savoir, il proteste qu’il ne parle pas fort. Je suis bien obligé de lui dire que je suis hypersensible au bruit ; il me répond, désignant mon casque : « C’est parce que vous écoutez trop de musique ! » Je réplique que ce n’est pas un walkman mais un casque anti-bruit… Ce n’est pas la première fois que je fais face à un malentendu de ce genre, mais je dois vraiment prendre sur moi pour ne pas le traiter de vieux crétin ! Il y a vraiment du boulot pour faire admettre que l’hypersensibilité auditive est un handicap aussi… Ah, zut, je l’ai déjà dit ! Mais si je répète ce constat, c’est bien parce que les faits n’arrêtent pas de me le confirmer…  

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !



[1] Sans entrer dans le détail, le style « art nouveau » est caractéristique du début du XXe sièlce et se définit par une richesse décorative, on parle aussi de « style nouille » ; le style « art-déco », en revanche, est caractéristique des années 1930 et se définit au contraire par sa sobriété. Et oui, ces deux styles architecturaux antérieurs à la seconde guerre mondiale coexistent dans Brest, ce qui prouve que TOUT n’a pas été saccagé par les Alliés et les promoteurs immobiliers ! Encore faut-il prendre la peine de regarder…

[2] En fait, la parcelle du Cours Dajot sur laquelle s’élève le monument commémorant l’action des militaires américains lors de la première guerre mondiale n’est que prêtée au gouvernement américain qui rémunère effectivement le personnel chargé de son entretien ; mais ce terrain n’en est pas moins territoire français et ne bénéficie d’aucun statut d’extraterritorialité. 

[3] Précisons que dans la bouche des moins de vingt ans, un « boomer » ne désigne pas forcément une personne effectivement née à l’époque du baby-boom mais un individu assez âgé pour être considéré comme un vieux con, pas assez pour être respecté.


18/04/2025
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