Du 1er au 7 avril : La retraite à 15h30 !
Samedi 1er avril
16h40 : J’arrive à la Maison Pour Tous de Saint-Pierre pour assister à une conférence sur l’évolution du littoral de cette ancienne commune devenue un quartier de Brest. Une dame me reconnaît tout de suite : bien entendu, je suis incapable de me rappeler dans quel contexte je l’avais rencontrée, encore moins de mettre un nom sur son visage. Malgré cela, elle me félicite pour mes chroniques historiques : et si c’était ça, la notoriété ?
La dame qui m'a accueilli. Renseignement pris, il s'agirait de Nelly Menez, présidente de l'association "Mémoire de Saint-Pierre".
17h : La conférence commence ; c’est une causerie à plusieurs voix, où chaque intervenant revient sur l’histoire d’un secteur bien déterminé de Saint-Pierre-Quilbignon. C’est intéressant, mais un peu trop fragmentaire pour que je puisse vraiment en tirer un article. Je retiens tout de même l’histoire de la « Maison de l’espion » qui est digne d’un roman de cape et d’épée ! L’histoire du quartier est riche en anecdotes diverses, mais on peut lui trouver un « fil conducteur », à savoir la transformation assez radicale de la côte du fait de l’emprise militaire : là où les promeneurs et les baigneurs s’égayaient encore jadis, il n’y a plus que du béton et des ferrailles conçues pour tuer, seule la plage de Sainte-Anne-du-Portzic offre une oasis de vie sur ce littoral dénaturé pour servir l’instinct de mort… À bas toutes les armées !
18h45 : Je me dirige vers l’arrêt de bus : pour une fois, j’ai de la chance, la station est à deux pas du bâtiment et la ligne mène directement à Lambézellec. Mais toute médaille a son revers : à peine me suis-je approché de l’abribus qu’une espèce de cas social, qui a l’air issu d’une union consanguine, me regarde avec agressivité. Ce résidu vivant se fait de plus en plus menaçant et je me précipite vers le panneau d’affichage des horaires : une jeune femme, accompagné d’une petite fille, me dit que le prochain bus arrive dans cinq minutes. Je devrais la remercier, mais hélas, le « kassos » est arrivé au bout de ma patience, déjà entamée par le fait que je rentre presque bredouille de la conférence. Résultat : j’éclate et je lui réponds, un peu trop sèchement, « Je ne vous ai rien demandé » ! Le ton peu amène de ma réponse me vaut la réprimande d’un autre individu qui carbure à la Desperados en pleine rue : dans ces cas-là, je ne réplique jamais. Mais c’est injuste : je m’interdis de répliquer aux gens qui me cassent les pieds, pour peu que je les sente dangereux, je garde donc ma colère pour moi au lieu de l’extérioriser et, au final, ce sont des innocents qui paient pour les autres ! Je présente mes excuses à la jeune femme et je me tiens à distance respectable des deux cas sociaux : par bonheur, le bus arrive effectivement assez vite et ils s’installent loin de moi…
Le 1er avril, c'est aussi l'anniversaire de Fluide Glacial : cette année, l'illustre revue a déjà 48 ans, dont zéro avec pub, bravo à elle !
Cette photo me représente avec le numéro de mon magazine préféré daté du mois de ma naissance : une couverture d'Edika, j'aurais pu tomber plus mal...
Dimanche 2 avril
15h30 : Me voici au Centre Social de Kerangoff pour assister au tour de chant de mon camarade Mikaël Tygréat, alias Miika Bjørn, que je n’avais plus revu depuis trois mois. Il faut dire qu’entre ses articles pour Le Télégramme et la naissance de son deuxième enfant, il a été bien occupé ces derniers temps, surtout s’il a consacré le peu de temps qui lui restait à sa carrière de chanteur. La salle est presque pleine, je suis assis au premier rang, juste à côté de la femme de mon amie, de son fils aîné et, donc, de son petit dernier, un beau bébé joufflu d’un mois et demi… Mikaël chante : au programme, des reprises de Gauvain Sers et de Renaud, ce qui n’est pas nouveau venant de lui, mais aussi, ce qui est encore inhabituel, de Patrick Bruel ! Apparemment, c’est un ami commun qui lui a conseillé de reprendre le répertoire du chanteur pied-noir. Encore de la chance qu’il ne lui ait pas suggéré de reprendre Daniel Balavoine, Jean-Jacques Goldman ou, pire, Benjamin Biolay ! Je ne suis pas fan de l’interprète de « Casser la voix », mais je reconnais que son univers correspond bien à mon vieux complice. Cela étant, la chanson qui me fait le plus vibrer est « Si tu me paies un verre », le titre de Serge Reggiani repris récemment par Renaud…
Vous pouvez réécouter la reprise des "Oubliés" par Miika et la merveilleuse Audrey Raguenes :
16h10 : Entracte : Miika a chanté ses sept chansons comme prévu, il va céder la place à la Chorale des Capucins. Je ne suis pas fou des chorales, mais quitte à avoir pris le bus un dimanche, surtout pour traverser la ville d’un bout à l’autre, autant rester jusqu’à la fin, ne serait-ce que pour profiter pleinement de la présence de mon camarade et de sa famille. Avant de laisser le public profiter des gâteaux que les jeunes du quartier ont préparés, les organisateurs rappellent que le concert est gratuit mais qu’une collecte est organisée au profit d’une association qui œuvre pour aider les jeunes migrants à se loger et à s’intégrer. Il est ainsi question d’un jeune garçon qui a dû passer devant le juge pour qu’il soit reconnu comme majeur ! Ce genre d’histoire me choquera toujours… Toutefois, la collecte permettra de récolter presque 500 euros : ça redonne espoir ! Tous les Français ne sont pas xénophobes…
16h45 : La chorale chante. Miika se joint à elle pour trois chansons : curieusement, il préfère rester en retrait, on ne le voit même pas (même si on l’entend) pour la reprise de « La ballade nord-irlandaise » ! On ne pourra pas lui reprocher de tirer la couverture à lui. Le tour de chant de la chorale a au moins le mérite de me faire retrouver un nom que j’avais oublié. Vous vous souvenez de la fameuse pub pour la CNP où l’on voit, en un long travelling, un petit garçon, portant un étui à violon, grandir jusqu’à devenir grand’ père ? Et bien la musique de fond de ce spot devenu culte est une valse composée par Dimitri Chostakovitch – pas étonnant que j’aie du mal à retenir un nom pareil ! Au moins, comme ça, j’ai pu retrouver facilement cette mélodie qui est vraiment magnifique à écouter, sans pour autant me taper la réclame pour la compagnie d’assurances – entre nous, faire croire que la vie est belle, c’est déjà de la pub mensongère !
17h30 : Je repars en bus. Je remarque qu’il y a beaucoup de jeunes avec des valises, il y en avait déjà pas mal à l’aller. Sans doute des lycéens ou des étudiants qui reviennent d’un week-end chez leurs parents : j’avoue que je n’en avais jamais vu, du moins pas autant ! Qu’on ne me dise plus, après ça, que les transports en commun sont moins utiles le dimanche…
Le 2 avril, c'est aussi l'anniversaire de la naissance de Hans Christian Andersen, né il y a exactement 218 ans. Nous lui devons, entre autres, La petite sirène...
Encore une variation sur la rencontre entre Hazel, la sorcière de Chuck Jones, et Miss Red, la pin-up de Tex Avery.
Lundi 3 avril
10h30 : Je sors en ville pour prendre quelques photos ; j’ai eu l’idée de faire une chronique qui complèterait la double page sur les escaliers remarquables sur la ville de Brest parue récemment dans Côté Brest. Au programme de mes pérégrinations photographiques, il y, a entre autres, les vestiges d’un escalier de Recouvrance : ceux-ci sont situés dans une rue que je ne connais pas, derrière un poste de relevage des eaux usées… Heureusement, je trouve assez facilement l’endroit : mais mes recherches me valent tout de même de me faire réprimander par une automobiliste ! Il est vrai que la configuration des lieux est si bizarre que je ne remarquais plus que je marchais sur la voie carrossable… J’ai un peu de mal à trouver un bon angle pour mon cliché : les vestiges ne sont pas vraiment mis en valeur et le lieu est souillé de détritus divers, notamment des bouteilles probablement laissés par des pochards mi-zonards mi-fêtards… La rédactrice en chef m’a dit un jour que je devais faire parler ma féminité pour faire de bonnes photos : le problème, c’est que trop de gens font hurleur leur masculinité à certains endroits !
Les vestiges en question :
Un autre escalier, situé à deux pas de mon immeuble :
Le lavoir auquel il mène :
11h30 : Le dernier escalier que j’avais prévu de photographier relie le Cours Dajot au port de commerce. En le photographiant, je remarque que Le Fourneau, ce haut lieu de création artistique installé sur le port, arbore sur sa façade arrière (la porte d’entrée fait face à la mer) une grande affiche similaire à d’autres, de format plus modeste, qui ont fleuri en ville dernièrement et qui m’ont intrigué : je croyais que cette liste de revendications était liée à l’agitation sociale actuelle, mais je m’étonnais de la retrouver dans le bus ! En bon « journaliste », je me rends donc au Fourneau pour recueillir l’information sur place : on me confirme que ces affiches ont toutes été collées à la suite « d’impromptus » qui ont été joués aux quatre coins de la ville en attendant une grande représentation devant le Quartz en travaux. Il n’y a donc aucun rapport avec le conflit actuel, même si cette expression utopique et poétique est tout de même une belle réponse à la rudesse avec laquelle le peuple est traité depuis quelques années…
L'escalier en question :
L'affiche mystérieuse en question :
Mardi 4 avril
11h : Je suis convoqué à un endroit où je déteste particulièrement aller : au Pôle Emploi… Comme chaque année, on s’assure que je fais bien mon boulot de chômeur ! Fort heureusement, la conseillère qui m’accueille est vivement impressionnée quand j’énumère toutes mes activités : elle m’annonce même que je vais bénéficier d’un changement de catégorie, ce qui veut dire qu’au lieu d’être considéré comme un cas social qu’il faut épauler à tout prix, je vais être officiellement reconnu comme un créateur qui fait tout son possible pour s’en sortir ; ça devrait me mettre à l’abri des travaux forcés et des formations obligatoires… Je compte une admiratrice de plus !
11h45 : Déjeuner au Biorek brestois pour me remettre de cette sortie tout de même peu agréable. J’arrive à l’ouverture, Alexandre m’accueille joyeusement : comme il ferme le lundi, je suis son premier client de la semaine. Tout en savourant mes boreks, je réalise que je suis épuisé, comme à chaque fois que je viens de surmonter une épreuve. Ce n’est pas aujourd’hui que mon travail va avancer de façon spectaculaire…
Mercredi 5 avril
15h : En attendant de sortir en ville et de récupérer un colis avant d’aller au cours du soir, j’ai consacré l’après-midi à un projet de bande dessinée. J’avoue que ce projet m’enthousiasme et m’effraie à la fois car il s’agit tout de même d’un travail à long terme, qui devrait compter une soixantaine de pages ! Comme il y a longtemps que je n’ai plus vraiment fait de BD, je me suis donc demandé si j’allais m’en tirer. Mais je m’étonne moi-même : j’ai crayonné deux pages complètes en deux heures seulement ! En fait, je serais beaucoup plus productif si je me posais moins de questions, si je n’étais pas à ce point persuadé que je vais rater mon coup…
16h30 : J’ai récupéré mon colis : comme j’ai encore de la marge avant l’heure du cours, je m’arrête dans un café pour l’ouvrir tout en sirotant un thé noir. J’ai ainsi l’occasion de retrouver mon vieux copain Jojo. Mais non, pas Jean-Philippe Smet, déconnez pas ! Je parle de Jojo, la bande dessinée du regretté André Geerts. J’avais découvert ce brave petit môme à casquette dans le Spirou des années 1990 et j’essaie de compléter ma collection de ses albums (il m’en manque pas mal) : treize ans après la mort de l’auteur, je reste émerveillé par cette série qui chante l’enfance sans l’idéaliser. Son monde est tendre et poétique, mais il n’est jamais mièvre, Geerts ne passe pas sous silence la cruauté infantile : un album emblématique à cet égard est bien entendu Le mystère Violaine où une petite fille pas très jolie et rejetée par ses camarades en est réduite, pour se faire des amis, à commettre un larcin de poids dans le bureau du directeur… Ayant été victime de harcèlement à l’école, je m’identifie beaucoup à cette fillette malheureuse, mais j’ai aussi un faible pour ce « dirlo » apparemment sévère qui n’est lui-même, en fin de compte qu’un grand enfant... Geerts était un magicien : il arrive encore à m’émouvoir alors que je ne suis pas du tout nostalgique de mon enfance, et ses petits personnages peuvent dire les pires grossièretés sans être vulgaires ! De toute façon, Jojo disant « chiant », « con » ou « merde » sera toujours moins vulgaire qu’Hanouna disant « salut » ! Oups ! Je ne devrais pas parler de cet individu… Ayons plutôt une pensée pour Geerts, ce grand poète parti trop tôt, emporté par le cancer à la veille de ses 55 ans ! Avouez que ce n’est pas… Jojo !
17h30 : Je suis quand même arrivé en avance à l’école ; je taille le bout de gras avec une élève qui arrive plus tôt qu’à son habitude. Celle-ci est comme deux ronds de flanc quand je lui dis que j’ai bientôt 35 ans ! Elle m’en donnait facilement six de moins… Quand j’étais collégien, on me trouvait plus mûr que les autres : je n’explique pas complètement ce renversement qui, certes, ne me déplait pas outre mesure, mais qui m’intrigue tout de même. C’est vrai qu’avec mes cheveux longs, ma barbe, ma marinière mes jeans et, surtout, mon train de vie de cigale, je fais un trentenaire atypique : normalement, à mon âge, je devrais avoir le poil taillé à ras, porter la chemise et le pantalon de lin, et, surtout, mener la vie de dingue de l’employé de bureau standard. Seulement voilà : tout ça, j’ai déjà donné quand j’étais étudiant, quand je n’étais pas encore diagnostiqué ! Alors aujourd’hui, je rattrape le temps perdu….
18h : Au cours, nous essayons de boucler une petite BD de dix images consacrée à une journée particulière : j’ai jeté mon dévolu sur le jour de l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, où j’avais justement rencontré deux ressortissantes de la nation martyre… Comme pour confirmer la surprise que j’ai eue cet après-midi, j’arrive à boucler mon travail dans les temps : tout le monde n’a pas cette chance. En tout cas, je n’exclus pas de raconter d’autres journées marquantes de cette manière ça pourrait peut-être m’aider à surmonter bien des traumatismes.
En attendant, voici ce que ça donne :
Voici la vidéo réalisée par les Ukrainiennes :
20h45 : Scène ouverte au Café de la Plage. Je fais trois slams dont « Je suis à l’ouest », qui me vaut les applaudissements les plus nourris, et j’arrive à vendre une caricature. Du côté des autres artistes, je retrouve quelques-uns de mes chouchous, dont Carlos l’espagnol qui, pour la première, fois est venu avec son groupe, ou Slamity Jane qui nous interprète son texte portant son nom de scène. Je suis moins convaincu par le duo « Les chaleurs fatales » qui prend un temps fou à se préparer pour un résultat qui n’est pas tellement transcendant… Elles sont de toute façon largement coiffées au poteau par mon autre chouchoute, la délicieuse Morgane, dont la reprise de « La tendresse » de Bourvil arrache des larmes à plus d’un ! Je décide d’ailleurs de partir tout de suite après sa prestation pour être sûr de rester sur un bon souvenir… Et puis je ne vois pas qui pourrait faire mieux qu’elle ce soir !
A gauche : Mequi, le grand ordonnateur des scènes ouvertes au Café de la Plage. A droite: l'excellentissime Carlos.
Les "Chaleurs fatales", un duo qui semble faire l'unanimité - mais je suis moins convaincu.
A gauche : Slamity Jane. A droite : Morgane.
Mequi
Morgane
Vous voulez entendre le slam "Je suis à l'ouest" que j'ai joué ce soir ? Le voilà :
Jeudi 6 avril
Un petit croquis réalisé en attendant mon rendez-vous :
10h30 : À une heure où se poursuit une guerre que le gouvernement a déjà perdue dans l’opinion, y compris au-delà de nos frontières, je préfère retrouver à la PAM un ami photographe que j’ai rencontré au marché de Noël de Plougonvelin. À cette heure-ci, il n’y a pas grand’ monde dans la nef de ce haut lieu brestois, c’est parfait pour avoir une conversation. Je me pose beaucoup (trop) de questions en ce moment, et entendre ce collègue artiste me raconter son parcours me réchauffe le cœur… Au bout de trois quarts d’heure, deux petites filles, vraisemblablement libérées par la grève des enseignants, nous demandent si elles peuvent s’installer sur le canapé où nous nous sommes assis : elles sont trop mignonnes, nous n’osons pas refuser, nous leur laissons la place… Je serais trop sensible pour être père.
12h : Déjeuner à la friterie. De là où je suis assis, je peux voir passer quelques manifestants avec leurs pancartes et leurs drapeaux. C’est tout ce que j’aurai vu du mouvement ! J’avoue que je n’arrive pas à me sentir concerné : il y a eu trop de décès prématurés autour de moi pour que je prenne au sérieux l’inquiétude de ce qu’on deviendra après soixante ans ! J’aurais déjà été bien content si ma tante, qui a été emportée par le cancer il y a exactement dix ans, avait seulement pu atteindre cet âge-là… Mais je ne ferai pas reproches aux protestataires : c’est le gouvernement qui a tort de s’accrocher à un modèle économique d’un autre temps. On dit que cette colère profite au RN : soyez sérieux, vous croyez vraiment que des gens qui luttent pour la justice sociale et la démocratie (car c’est bien de ça qu’il s’agit, non ?) seraient assez stupides pour voter pour l’extrême-droite ? On nous prend vraiment pour des…
13h : J’attends le tram pour aller à Pontanézen, plus précisément à l’espace Kerlivet où je dois rencontrer un jeune homme en situation de handicap qui a besoin d’un illustrateur. J’attends à la station « Jean Jaurès » : en raison de la manifestation, le tramway ne va pas plus loin. De surcroît, il ne passe qu’un tram toutes les vingt minutes : pour une fois, on ne pourra pas me reprocher de partir en avance ! Comme à chaque fois que les choses ne se passent pas comme d’habitude, je suis légèrement perturbé…
14h : Arrive à l’espace Kerlivet, je montre mon travail au jeune handicapé, accompagné de deux professionnels de santé (ces gens sont des seigneurs !) dont une qui me sert d’interprète car je ne comprends rien à ce qu’il dit. Malgré la maladie dégénérative qui est en train de le ronger, il a visiblement toute sa tête, ce qui veut dire qu’il se rend forcément compte de son état, je n’en admire que davantage le pouvoir de résilience dont il fait montre… Comme je sais ce que c’est d’être en situation de handicap et qu’il y a une belle somme pour moi si j’illustre son scénario, je ne laisse rien paraître de la pitié qu’il m’inspire : mais quand je pense à ce garçon qui sera probablement déjà un légume à la quarantaine, je ne me soucie que d’autant moins de la question de l’âge du départ en retraite…
15h30 : Je suis rentré au bercail, épuisé. Je renonce à la scène ouverte de ce soir, où ma participation avait pourtant été annoncée dans la presse : avec la grève, je n’aurai probablement pas pu rentrer chez moi, à moins de traverser la ville à pied, de nuit, avec mon matériel sur le dos et, de surcroît, en tenue de scène… Je prends quand même la précaution de prévenir l’animatrice, au cas où quelqu’un viendrait pour me voir. Malgré ma sympathie spontanée pour le mouvement, je ne peux m’empêcher d’être las de ce contexte agressif, surtout s’il m’empêche de m’amuser… Même pas : d’exercer mon métier !
Avant de vous laisser, voici quelques variations dont j'ai le secret : je vous en ai déjà parlé, j'étais parti de ce dessin représentant un modèle que nous avons eu aux Beaux-arts l'année dernière...
Je me suis donc amusé à l'habiller, à la colorier, à la recoiffer, à l'installer dans des décors... Bref, à lui faire jouer plusieurs personnages. Voici donc une quinzaine de variations - il y en a d'autres que je vous monterai ultérieurement, quand l'occasion se présentera :
En africaine :
En ange :
En Marin quand, dans un délie hallucinatoire, elle se voit devenue une belle adulte dans l'épisode 15 de l'anime Brigadoon - si vous ne comprenez rien à ce que je viens de dire, reportez-vous à la vidéo que vous découvrirez en suivant ce lien.
En diablesse :
En Êve face au serpent :
Dans un harem :
En Laureline, la compagne d'aventures de Valérian - et non, ce n'est pas Jeanne d'Arc !
En Marge Simpson :
En Martienne :
En femme de manège :
En Melmo - si vous ne connaissez pas cette héroïne d'Osamu Tezuka, reportez-vous à la vidéo que je lui ai consacrée et que vous découvrirez en suivant ce lien.
En Moonbeam McSwine, la sublime porchère de Li'l Abner qui préfère les cochons aux humains - si vous ne connaissez pas cette excellente bande dessinée américaine due au génail Al Capp, vous êtes bien à plaindre, mais reportez-vous à la page qui lui est consacrée sur le site BD oubliées.
En Petit chaperon rouge :
En schtroumpfette - et oui, elle n'est pas une vraie blonde ! Je vous rappelle que c'est le grand schtroumpf qui l'a teinte ! Pourtant, les brunes ne schtroumpfent pas pour des prunes...
Et enfin, en Tarzane :
Attendez, ne partez pas ! Il faut encore que je vous montre cette vidéo :
Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !