Du 16 au 23 juillet : Good bye, miss Birkin !

Dimanche 16 juillet

 

16h30 : Alors que je m’apprête à disputer une partie de Scrabble avec ma mère, celle-ci m’apprend la mort de Jane Birkin. Encore un peu de grâce, de beauté, d’élégance et de liberté qui s’en va… Bien que ravagée par le cancer, elle montait encore sur scène, ne craignant visiblement pas de se montrer boursouflée par les traitements : il faut un certain courage pour se présenter ainsi à son public, surtout quand on a été un sex-symbol ! Mais il faut aussi beaucoup d’honnêteté : l’honnêteté fut peut-être le maître-mot de sa carrière et de sa personnalité ainsi que la clé de sa classe naturelle… Jane Birkin est morte, ça me fait de la peine. C’est bizarre, parce que quand Brigitte Bardot est morte, ça ne m’a rien fait !

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23h : Après une comédie française lamentable (un pléonasme, excusez-moi) et qu’il vaut mieux oublier malgré la présence de l’excellent Josiane Balasko et de la ravissante Alexandra Lamy, mes parents et moi-même regardons avec plaisir le concert de Louise Attaque aux Francofolies de La Rochelle, retransmis sur France 2. Comme quoi, des fois, la télévision française a de bonnes idées… Gaëtan Roussel a la bonne idée de rendre hommage à Jane Birkin en interprétant « Je suis venu te dire que je m’en vais »… Pourquoi attend-on toujours qu’ils soient morts pour dire aux gens à quel point on les aime ?

 

Lundi 17 juillet

 

14h30 : Ayant pris congé (provisoirement, j’espère) de ma famille, je passe à La Vagabunda pour y déposer quelques œuvres qui seront exposées dans le cadre de l’exposition « Flou artistique d’été ». C’est l’une des filles de Paty qui monte à l’échelle pour les accrocher : cette demoiselle a autant de cran que de dextérité et l’accrochage de mes dessins en noir et blanc est vite fait. Je ne m’attarde pas, ne voulant pas déranger le travail et ayant rendez-vous avec une amie qui doit m’emmener à Portsall.

 

L'affiche de l'exposition :

 

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18h : Me voici, avec deux complices, à L’Ancre An Eor pour assister au vernissage de la double exposition des peintures de mon amie Josette Georgel et d’Anne Laurent. Présenter ses travaux dans un cadre aussi enchanteur, c’est un rêve ! Hélas, il faut croire que ça a enthousiasmé les deux artistes au-delà du raisonnable : il y a beaucoup trop d’œuvres exposées et la surcharge dessert leurs toiles… Les peintures de Josette qui m’interpellent le plus sont celles où elle emploie le « rayonnisme », une technique qui peut rappeler la méthode des petits carreaux que l’on enseigne aux enfants mais que l’artiste a apprise auprès d’un peintre japonais à côté duquel elle a exposé au Salon des Artiste Français à Paris – et oui, je ne fréquente pas n’importe qui… L’intérêt de cette méthode, de mon point de vue évidemment, est qu’elle permet de rendre justice à la pluralité des teintes que peut prendre un même visage au cours d’une journée, un peu comme si on concentrait la démarche de Monet sur une seule toile… Ce vernissage me permet de retrouver quelques vieilles amies et me procure d’autant plus de plaisir qu’en lieu et place des discours indigestes servis habituellement à cette occasion, nous avons droit à deux tours de chant, dont un de mon amie Yvette Lucas qui a toujours autant de talent. Une fois le buffet ouvert, nous ne nous attardons pas outre mesure, l’une de mes deux camarades n’étant pas une amatrice de vernissages : de toute façon, nous sommes pressés de continuer à prendre du bon temps à Portsall…  

 

Mardi 18 juillet

 

15h : Entre deux bains de mer à Sainte-Anne, je prends le temps de lire Au bonheur des ogres de Daniel Pennac, premier tome de la fameuse « saga Malaussène ». J’aime à penser que Benjamin Malaussène, ce bouc émissaire professionnel, ressemble un peu à Ed Sheeran, en plus brun, plus petit et plus débraillé : il ne peut de toute façon qu’avoir un look de loser, à l’image de sa fonction. C’est aussi dans ce livre qu’il rencontre la belle Julie : je la vois elle aussi brune, mais beaucoup plus grande que Malaussène, vêtue avec élégance, mais à la fois simple et pratique, avec un jean moulant ses larges hanches et ses longues jambes musclées… Pourquoi me concentrer sur leur couple, qui n’est qu’un aspect parmi d’autres de cet excellent roman ? Parce que j’en ai ma claque d’entendre parler de haine, de guerres, d’émeutes, de violences et j’en passe : je veux de l’amour !

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Mercredi 19 janvier

 

13h : Avant de prendre un nouveau bain de mer, je termine la lecture de l’adaptation en bande dessinée de La petite lumière, le roman d’Antonio Moresco. Je connaissais déjà Grégory Panaccione, notamment pour ses pages sur le tennis dans Fluide Glacial, mais là, je trouve qu’il a vraiment poussé son talent ! L’humour, chez lui, doit être un ingrédient, pas une fin en soi : ici, il l’utilise dans la représentation de l’ufologue, représentant d’une profession de charlatans qui mérite amplement d’être caricaturée. Pour le reste, son graphisme s’adapte parfaitement à cette histoire qui peut donner lieu à diverses interprétations mais que je comprends ainsi : un vieil homme se coupe d’un monde qui ne l’a que trop malmené et, à une heure où la mort s’approche, il va retrouver l’enfant qu’on a tué en lui et qu’il va ramener à une forme de vie… Évidemment, ça me parle ! Je retiens de cette lecture une phrase qui résume admirablement le fait de subir la cruauté à un âge où on n’a pas les moyens d’y faire face : « Se prendre la grêle juste au moment de la floraison »…

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Jeudi 20 juillet

 

11h30 : Je tombe sur la vidéo où Laura Laune parle de son rapport à son autisme. J’ignorais totalement qu’elle était autiste Asperger ! Je ne suis sûrement pas le seul car elle n’a pas la tête de l’emploi : elle est jolie, elle est souriante, elle parle bien… Pour ma part, j’ai conscience de trop ressembler à l’image caricaturale que l’on se fait des « aspies » : je suis gros, moche, binoclard, boutonneux, je fais tout le temps la gueule et je bafouille même pour dire « oui » ou « non » ! Alors heureusement qu’il y a des gens comme Laura pour donner une image différente de cette différence (ah ! ah !). Oserais-je avouer aussi que cette découverte me redonne espoir ? En tant qu’artiste, bien sûr : en tant que personne, je sais bien que, contrairement à elle, je ne trouverai jamais personne pour me prendre dans ses bras quand j’ai une crise d’angoisse : il ne faudrait pas être dégoûté…  

 

15h15 : Après une certaine hésitation, je suis quand même allé prendre un bain de mer : le ciel est couvert, mais il n’est pas nécessaire qu’il soit tout bleu pour que je m’adonne à ce plaisir. C’est même mieux comme ça : il y a moins de monde sur la plage, la différence de température entre l’air et l’eau est moins grande… Bref, mon bain est plutôt agréable.

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17h30 : Je n’avais encore jamais pris la peine d’aller boire au café qui surplombe la plage. Le prix des consommations est assez élevé, mais la vue qu’on a de la terrasse justifie ce montant… Cela dit, j’ai failli tomber en arrière, ayant mis l’un des pieds de ma chaise dans un trou ! Et j’ai dû batailler avec deux guêpes, dont une particulièrement énorme qui se noie dans ma pinte ! Décidément, l’été, ce n’est pas 100% idyllique : on a moins d’ennuis en hiver, dans un chalet où on se coupe du monde…

 

19h30 : Je termine la journée avec une poutine dans un restaurant qui s’est spécialisé dans ce domaine gastronomique typiquement canadien et dont je ne citerai pas le nom pour ne pas faire de contre-publicité à une enseigne qui fait sûrement vivre des gens : en effet, je suis très déçu. J’étais habitué aux poutines au reblochon et aux lardons servies à La Raskette, je ne peux donc qu’apprécier modérément celle qui m’est servie : de la saucisse de Francfort et un « fromage en grains » qui m’évoque plutôt la mozzarella mal cuite ! Le tout servi dans un plat qui me rappelle une gamelle de chien… On ne m’y reprendra plus !      

 

Vendredi 21 juillet

Encore un croquis pris sur la plage :

 

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23h : La première « marinade de Recouvrance » de l’été vient de prendre fin, j’attends le tram tout en savourant une pizza savoyarde : je suis ravi de ma journée ! J’ai pris un bain de mer, je me suis fait plus de cent euros en une journée grâce à mes caricatures, et quand je suis monté sur scène pour faire du slam, j’ai eu beaucoup de succès : le public en a redemandé ! Tous les participants n’ont pas eu cet honneur ! Mon vague à l’âme n’est plus qu’un souvenir, je suis heureux comme un Pape, je me sens invincible !

Un client avec son dessin :

 

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Samedi 22 juillet

 

19h : Je rentre de Plougonvelin où l’ami Pod m’a invité à intervenir dans le cadre de sa traditionnelle exposition estivale : cette fois, je suis d’humeur plus mitigée, malgré le bon accueil que Pod réserve toujours aux artistes qu’il soutient et l’excellent repas que j’ai fait à la crêperie. Je n’ai eu que quatre clients en une journée pour les caricatures (c’est mieux que rien, d’accord), j’ai pris la peine d’apporter mes livres et je n’en ai pas vendu un seul, j’ai poussé un coup de gueule ce qui, comme toujours, me fait culpabiliser, et, pour ne rien arranger, la pluie est de retour… Il m’avait fallu cinq jours pour retrouver le moral, il m’en a fallu un jour pour qu’il s’effondre à nouveau ! Pourquoi les jours qui se suivent ne se ressemblent-ils pas ? Un jour au sommet, un autre au fond du trou… Ça m’épuise !

 

L'un de mes rares clients avec son dessin :

 

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Deux autres dessinateurs en pleine action : 

 

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Dimanche 23 juillet : les enfants nés à partir d'aujourd'hui seront du signe du lion

 

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11h30 : Bien entendu, j’ai fait la grasse matinée : une fois levé, je fais le ménage en grand dans mon appartement. Je brique même les rebords des fenêtres ! Ce nettoyage est une étape dans celui que je dois faire dans ma tête…

 

Pour conclure, quelques dessins tirés d'un portfolio que j'ai offert à une amie pour sa retraite. D'abord, le dessin de base...

 

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Le Néandertal et la Cro-Magnonne :


06-27-Nathalie et moi 02 - Préhistoire - Le Néandertal et la Cro-magnonne.jpg

 

Héphaïstos et Athéna :


06-27-Nathalie et moi 03 - Grèce antique - Dieux de l'Olympe - Héphaïstos et Athéna.jpg

 

Le ménestrel et la sorcière :


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Pierrot et Arlequin :


06-27-Nathalie et moi 07 - Renaissance italienne - Commedia dell'arte - Pierrot et Arlequin.jpg

 

Le moine franciscain et la prêtresse aztèque :


06-27-Nathalie et moi 08 - Conquête de l'Amérique - Le moine et l'Indien - Le mythe des cinq soleils.jpg

 

Le cosmonaute et l'extraterrestre :


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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


23/07/2023
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Du 8 au 13 juillet : En route pour l'été pourri

Samedi 8 juillet

 

16h30 : Je descends du bus, en centre-ville. Une passagère me fait un doigt d’honneur : tout ça parce que j’ai eu le malheur de regarder de travers son moutard qui faisait du boucan… Ce n’est pas la première fois qu’on me met sous le nez ce qui tient lieu d’éducation aux gosses d’aujourd’hui, et je me dis qu’il ne faut pas chercher plus loin pourquoi tant de jeunes se sentent autorisés à tout casser dans les rues…

 

17h : De retour au Celtic pour voir une seconde fois la version restaurée de Mission Cléopâtre : la salle ne sera accessible, me dit la caissière, que dans une demi-heure. En tout cas, je ne suis pas le seul à attendre, le hall se remplit d’une bonne vingtaine de personnes qui attendent pour le même film et n’ont qu’indifférence pour les autres blockbusters que propose la salle. C’est à ça que l’on reconnaît un film culte !

 

18h : J’éprouve toujours le même plaisir à voir ce film. Il y a tellement d’astuces qu’il est impossible de ne pas en avoir oublié au moins une bonne dizaine, même après l’avoir vu cinquante fois ! Et s’il n’y avait que les gags… La réalisation est parfaite, le casting impeccable, les images sont hyper-soignées sans pour autant sombrer dans l’esthétisme… Non, il n’y a absolument rien à jeter ! Oui, même Dieudonné est excellent dans le rôle de Caius Céplus, même si l’on comprend mieux, aujourd’hui, comment il faisait pour être aussi à l’aise dans le rôle de ce personnage plutôt antipathique… Mais laissons ces considérations de côté et ne boudons pas notre plaisir constamment renouvelé ! Alors, Alan Chabat, un génie ? Ben oui, cette question ! On le sait au moins depuis l’époque du JTN, non ? Et du génie, il en faut, pour rendre Clavier drôle et Depardieu sympa…

 

Dimanche 9 juillet

 

15h15 : J’ai enfin pris le temps de lire Ukraine : pourquoi la France s’est trompée, l’essai signé Xavier Moreau paru en 2015 – il m’a été prêté par un de mes anciens professeurs, jamais je n’aurai acheté un ouvrage écrit par un homme d’affaires et édité par une maison monégasque… Mais même en faisant abstraction de ces deux aspects qui avaient tout lieu de m’inspirer une certaine méfiance, j’avoue avoir de sérieuses réserves concernant l’analyse de la question ukrainienne que propose l’auteur : qu’il nous dise que la situation désastreuse de ce pays est le fruit des magouilles des puissances occidentales destinées à défendre des intérêts capitalistes, ça, je veux bien le croire, je ne suis même pas surpris de l’apprendre, l’histoire de l’Europe n’est faite que de ça au moins depuis la première guerre mondiale. En revanche, le parti pris anti-atlantiste et pro-russe de Moreau est visible comme le nez au milieu de la figure : quand il nous vante la « bienveillance » de Moscou, on a envie de se pincer le nez… Et puis je ne peux pas pardonner à un individu qui semble instruit d’employer le mot « autiste » dans un sens péjoratif comme il le fait en page 151 !

 

Lundi 10 juillet

 

14h : Avec une amie, nous nous apprêtons à partir pour le vallon du Stang-Alar pour une séance de dessin en plein air. Pouvoir rencontrer quelqu’un avec qui partager ma passion, j’avoue que je n’y croyais plus ! Comme ni elle ni moi n’avons déjeuné, nous achetons tous deux un sandwich à l’enseigne « Au bon pain chaud » située sur la place de Strasbourg : je n’avais encore jamais été client de cette chaîne, je ne pense pas que je renouvellerai prochainement l’expérience tant mon panini raclette me déçoit, d’autant qu’il est sur-emballé et que je me retrouve rapidement encombré d’un papier gras dégoûtant comme je ne croyais en trouver que dans mes pires cauchemars… Mine de rien, j’ai une raison supplémentaire pour fuir la vie urbaine et reprendre contact avec la nature !

 

14h30 : Au vallon, nous nous mettons d’accord assez vite pour nous installer en face d’un lac pour dessiner le paysage, remarquable entre autres pour ces fameuses plantes gigantesques qui pendent au-dessus de l’eau. Ce genre d’exercice est encore nouveau pour moi, et quand j’ai sous les yeux ma feuille blanche sur laquelle je suis censé restituer les merveilles qui sont devant moi, je me demande vraiment comment je vais faire… Je suis le premier surpris de m’en tirer plutôt honorablement ! Notre séance se déroule sans incidents notables, sauf peut-être un chien en quête de câlins dont j’ai du mal à me débarrasser et, surtout, un homme d’un certain âge qui vient nous poser des questions : d’un autre côté, nous sommes sous un chêne, il est normal d’y trouver un gland…

 

Le dessin que j'ai ramené du vallon :

 

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Mardi 11 juillet

 

15h15 : Je suis obligé de renoncer à lire au bois : la pluie se renforce et les frondaisons ne me protègent plus… Quand je pense qu’il y a quinze jours à peine, on se plaignait presque d’avoir trop chaud ! Et qu’on suffoque encore dans certains départements… « Les saisons m’empoisonnent, ce n’est jamais la bonne », chante Yvon Étienne…

 

Mercredi 12 juillet

 

15h30 : Passage à la librairie Excalibulle pour retrouver Léo Beker qui dédicace le troisième tome des Tribulations de Louison Cresson, réédité par ses soins. Est également présent un dessinateur qui signe Monsieur K et dont j’achète l’album intitulé Maria veut un enfant : j’éclate de rire en découvrant les aventures déjantées de cette femme qui refuse d’admettre que son fils est en réalité un chien et que son amour maternel va conduire en Syrie où son fort tempérament va lui permettre de se faire respecter des djihadistes ! Cette satire de notre monde me rappelle les Simpson à l’époque où ils étaient drôles, Maria ayant en commun avec Homer d’oser se comporter comme nous rêvons tous secrètement de le faire. Cela dit, c’est très drôle mais c’est émouvant aussi : il s’agit tout de même de l’histoire d’une mère qui se bat pour que son fils soit accepté par la société avec sa différence…

 

Jeudi 13 juillet

 

16h : Me voilà en villégiature chez mes parents jusqu’à lundi midi. Je m’offre ainsi une parenthèse bienvenue, d’autant que je ne sais pas trop ce que je vais faire de mes journées dans les semaines à venir : après cette période d’activité, je n’ai plus que soleil, bain de mer et filles en maillot en tête, or la météo est plutôt pessimiste… Si je devais résumer mon état d’esprit actuel ce serait avec ce dialogue fictif entre moi et une tierce personne :   

« Tu sais ce qui me ferait plaisir ?

- Non ?

- Et ben moi non plus… »

 

Puisque nous sommes le 14 juillet, voici trois "Marianne" qui, mises ensembles, peuvent représenter la diversité de la société française...

 

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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


14/07/2023
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Du 30 juin au 7 juillet : le Monde est TROP petit !

 

Pour ouvrir le bal, ce dessin d'arbre entamé au cours du soir et finalisé récemment :

 

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Vendredi 30 juin

 

17h40 : Riche idée que j’ai eue, de prendre le bus n°4 pour assister à une remise de médaille ! Non seulement il ne dessert plus la station à laquelle je fois descendre (Mobibreizh ne me l’avait pas précisé, ce qui prouve à quel point ces applications sont fiables) mais, par-dessus le marché, il y a un bouchon monstrueux ! Il y a vraiment des jours où j’en ai ma claque…

 

18h : J’arrive in extremis au jardin partagé de Kerourien où la cérémonie est censée avoir lieu, mais il n’y a personne, exceptée une femme qui m’annonce qu’au dernier moment, en raison des récents événements, la remise de médaille a été déplacée à la mairie de quartier de Saint-Pierre ! J’ai beau connaître l’endroit concerné, qui n’est guère éloigné, je n’ai aucune idée de l’itinéraire que je dois emprunter depuis ce jardin dont j’ignorais jusqu’à l’existence hier encore… Heureusement, cette dame accepte gentiment de me guider. Il n’empêche que je commence à être à bout de nerfs !

 

18h10 : Arrivé à la mairie de quartier de Saint-Pierre, je retrouve un confrère du Télégramme qui m’annonce, entre autres, qu’en raison de la situation, les bus mettent progressivement fin à leur service à 20 heures pour revenir définitivement au dépôt à 21 heures… En d’autres termes, j’ai intérêt à ne pas m’attarder ! Dès que j’ai assez de renseignements pour mon article, je me tire ! Abattu, je n’ai plus la force de rester debout : je prends une chaise et coiffe mon casque anti-bruit pour ne pas être achevé par le bourdonnement des discussions…

Lucienne Montfort décorée par Patrick Appéré :

 

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19h : J’en sais assez : je pars sans demander mon reste. Mon état de nervosité m’a empêché d’apprécier à sa juste mesure l’honneur rendu à Lucienne Montfort pour ses cinquante ans de bénévolat au service de ses concitoyens de Kerourien… Je marche donc sous la pluie, j’attends ensuite une demi-heure pour qu’un bus daigne se présenter et je fais la route en compagnie de trois bavardes qui me cassent les oreilles… On s’étonne que les gens ne soient pas plus nombreux à prendre les transports communs : seulement, on aura beau faire de beaux discours sur la mobilité éco-responsable, tant que les usagers continueront à avoir un comportement incivique et que les décideurs persisteront à traiter les sans-bagnoles comme des sous-hommes dont on peut pourrir la vie à grands coups de décisions injustes et inadaptées, les choses n’avanceront pas !

 

Samedi 1er juillet

 

11h15 : Je sors. Je ne constate pas de nouveaux dégâts dans le bourg de Lambé. N’ont été vandalisées que la sandwicherie et la boutique de cigarettes électroniques. En revanche, les banques sont intactes ! Ceux qui comptent sur les « cailleras » pour faire la révolution sont à côté de leurs pompes : ces petits cons ont totalement assimilé les codes du capitalisme qu’ils se bornent à appliquer jusqu’au bout… Comme disait le guignol de Guy Bedos (je cite de mémoire) : « On dit qu’ils s’intègrent pas, moi je trouve qu’ils s’intègrent un peu trop vite »… Cela dit, je suis persuadé qu’ils devaient avoir des comptes à régler avec les gens qui travaillent dans ces magasins !

 

11h50 : J’arrive au Beaj Kafé, bien décidé à boucler tout le courrier que je dois faire depuis des mois. Je croise une jeune docteure en psychologie que j’ai connue à la fac : après les politesses d’usage, je lui explique la raison d’être de mon passage en ces lieux. Quand je lui parle de courrier, elle croit qu’il s’agit de lettres de mes fans auxquels je dois répondre ! Mes fans ! Elle me prend pour Johnny Depp ? Elle s’imagine que des jeunes filles hystériques m’envoient leur culotte par la poste ? Bon, dans un sens, c’est flatteur pour moi, mais je la détrompe vite fait : c’est moi qui dois écrire à des gens qui ne m’ont rien demandé, dans l’espoir que mon travail les intéresse et qu’ils sollicitent mon talent… Pourquoi aller au café pour ça ? Parce que chez moi, l’angoisse de recevoir une réponse me descendant en flammes me paralyse ! Non, décidément, je ne suis pas en mesure de me prendre pour une star…

 

16h : J’ai fini, ouf ! « Ya-pu-ka » imprimer tout le bazar, le mettre dans les enveloppes et l’expédier à la poste ! Vous pouvez rire, mais je vous assure que le plus gros est fait : le plus dur et le plus tétanisant pour moi a été d’écrire les lettres et de trouver les bons arguments pour promouvoir mon travail… Je veux profiter d’être en ville pour rendre visite à un ami graphiste : malheureusement, son épouse m’annonce qu’il fait la sieste. Je n’insiste pas, mais madame me tient le crachoir et me parle des récentes émeutes… Je me serais passé de ce rappel de l’ambiance pourrie qui règne en ce moment ! Je rentre chez moi, épuisé et déprimé.

 

Dimanche 2 juillet

 

14h : J’ai enfin fini de lire Les récits de la demi-brigade de Jean Giono. Vous avez déjà lu un de ces polars où le « héros », revenu de tout, garde le sens de la justice malgré son désespoir mais n’en ferme pas moins les yeux sur bon nombre de saloperies contre lesquelles on ne peut plus rien ? Et bien cette ambiance n’est pas l’apanage de l’Amérique du XXe siècle : Giono, avec son personnage de Langlois déjà vu dans Un roi sans divertissement, retrouve le même esprit dans la France de la Restauration, cette période mal-aimée de l’histoire où les rois, ayant retrouvé leur trône, n’ont pas su insuffler de nouveau souffle héroïque après la déculottée de l’épopée napoléonienne – rappelons que le dernier roi français à ce jour était surnommé « le roi-bourgeois », ça fait rêver, hein ? Bref : ancien soldat de l’empereur, Langlois a gardé le goût du combat et semble chercher désespérément une occasion de se battre dans un monde où la valeur héroïque n’a plus aucun sens. C’est en tout cas ainsi que je l’interprète… Que dire d’autre ? La langue de Giono est sublime, mais c’est une lecture exigeante qui demande un effort pour saisir des clés que l’auteur ne livre pas : vous êtes prévenus !

 

Lundi 3 juillet

 

10h30 : La quantité de documents que je dois imprimer est telle que je préfère faire ça dans la boutique de reprographie de la rue Morvan. C’est relativement bon marché, et au moins, je suis à peu près sûr que le boulot sera bien fait : si j’utilisais ma propre imprimante, entre le prix du papier et celui des cartouches, ça me coûterait sûrement plus cher ! Il n’empêche que je sens peser sur mes épaules grasses le regard du personnel qui se demande à quoi peut bien travailler cet hurluberlu…

 

15h : Ça y est, tout est dans la boîte aux lettres, il n’y a plus qu’à attendre que je reçoive une réponse… Je n’en aurai probablement pas avant une semaine : ce n’est pas plus mal car je suis épuisé. Les sollicitations peuvent attendre, le héros est fatigué !  

 

Mardi 4 juillet

 

18h : Vernissage de l’exposition des cours publics des Beaux-Arts de Brest. Je suis venu pour faire acte de présence, mais j’ai le moral au trente-sixième dessous et je ne profite absolument pas de l’ambiance. J’accepte néanmoins de discuter avec une jeune femme, qui fait le modèle à l’école, et nous échangeons nos coordonnées : comme elle n’a pas de carte de visite, elle me les écrit sur un papier ! C’est bien la première fois qu’une personne que je rencontre prend cette peine, je ne sais pas comment l’interpréter…

Mon dessin intitulé Schonheit macht frei figure parmi les travaux exposés ici :

 

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Ce mur recouvert de dessins circulaires comprend des travaux de mon cru (j'en ai même fait une bonne trentaine !) :

 

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Mercredi 5 juillet

 

17h45 : Niveau moral, ça ne va pas beaucoup mieux. Je me rends donc au Celtic pour voir la version restaurée d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Le Celtic, seul cinéma d’avant-guerre de Brest à avoir survécu jusqu’à nos jours, a beau mériter d’être soutenu face au Multiplexe Liberté et à la salle des Capucins, le plaisir d’y entrer est tout de même un peu gâché par l’odeur que dégagent les friandises vendues à l’entrée… Une fois mon ticket validé, la caissière me demande si je veux acheter quelque chose à manger ou à boire : je réponds par la négative… La salle où le film est projeté est située en hauteur, à tel point que je dois gravir tous les escaliers du cinéma pour y accéder : je ne me rendais pas compte à quel point le bâtiment était élevé… J’ai ainsi le loisir de voir les affiches pour les autres sorties ciné : franchement, je ne vois rien qui me fasse envie…

 

18h : La projection commence enfin, avec les pubs et les bandes-annonces. Avant les pubs « nationales » introduites par l’indétrônable petit mineur, nous avons droit à des « pubs locales » comme au bon vieux temps pour des commerces brestois. Je me souviens d’un numéro de L’œil du cyclone entièrement consacré à ce genre publicitaire qui tendait alors à tomber en désuétude mais qui semble revenir au goût du jour sous une forme plus fonctionnelle, qui ne donne plus prise aux tentatives « artistiques » qui faisaient croire à du second degré là où il n’y en avait pas… Quant aux bandes-annonces, désolé : il faudra plus que le dernier Indiana Jones ou un énième Mission : impossible avec le gnome scientologue pour me donner envie de profiter des nouvelles technologies rendant les projections plus  « immersives »…

 

18h20 : Le film commence enfin. J’ai beau le connaître par cœur, quelle rigolade ! On ne se lasse jamais de toutes ces répliques savoureuses, de cette mise en scène soignée malgré la déconne… On a même droit à quelques scènes bonus, à savoir celles où Omar Sy (alors loin d’Hollywood) et Fred Testot peignent des hiéroglyphes, plus l’intégrale du monologue d’Otis (Édouard Baer) qui donne presque envie de le tuer… N’empêche que ça fait bizarre de revoir certains visages, avec le recul dont on bénéficie aujourd’hui sur leurs personnalités : on se dit que pour rendre Clavier drôle et Depardieu sympa, le réalisateur doit vraiment avoir du génie ! Quant aux scènes où Jules César (Alain Chabat) donne ses ordres à Caius Céplus (Dieudonné), ça fait drôle de voir monsieur M’Bala M’Bala obéir à un Juif…

 

20h15 : Le moral remonté par mon film culte, je vais dîner au Biorek brestois : le service de bus ne prendra fin qu’à 22 heures, merci monsieur Darmanin d’accepter de donner une chance aux minables de mon espèce de profiter un peu de la vie… Chaque fois que je vais au Biorek, il y a au moins deux autres clients, maintenant : tant mieux pour Alex si son établissement trouve son public. J’ai ainsi l’occasion de voir à l’œuvre un couple de blaireaux qui dégainent leurs smartphones pour publier leur avis en ligne… Voici un miracle de la technologie : permettre au premier imbécile venu de se prendre pour un inspecteur du guide Michelin et de faire la pluie et le beau temps sur la vie gastronomique ! Je ne publie jamais ce genre d’avis et j’en lis encore moins : si j’ai besoin de savoir qu’un restaurant mérite que j’aille y dépenser mes maigres revenus, figurez-vous que, malgré mes difficultés d’interaction sociale, je suis assez grand pour poser la question à des gens qui y sont allés avant moi, sans avoir besoin de passer par des sites alimentés par des prétentieux qui se prennent pour des jurés de Top Chef !

 

Alexandre vu par moi-même :

 

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21h20 : Je rentre à Lambé où je croise une voisine qui habite juste au-dessus d’un des magasins vandalisés et qui me raconte sa nuit de terreur : elle a clairement entendu les vandales (je ne trouve pas d’autre mot) clamer que c’était « open bar » et qu’ils venaient pour piller les boutiques. C’est sûrement vrai, mais ce n’est pas totalement incompatible avec ma thèse du règlement de comptes personnels : il est très facile pour un commerçant de se fâcher avec une « caillera », il suffit de lui refuser de lui faire crédit, par exemple…

 

Jeudi 6 juillet

 

18h30 : À l’issue d’un deuxième bain de mer, je prends le tram pour boire un coup et dîner en centre-ville avant de rentrer. Mais alors que le tramway remonte la rue de Siam, je reconnais, par la fenêtre, un couple d’amis qui la descendent avec leur petite fille ! C’est trop bête : après une courte hésitation, je descends à la première station et je redescends la rue aussi vite que je le peux pour les rattraper ! Ce n’est pas facile, avec la fatigue accumulée en nageant et le lourd chargement que je porte, mais une fois que j’estime être assez prêt, je crie le prénom de madame : miracle, elle m’a entendu ! Ils me reconnaissent et m’invitent à les suivre au port où ils ont prévu de boire un verre et de partager une assiette de frites… Ça ne se refuse pas ! Comme quoi, l’imprévu a parfois du bon. Parfois.

 

Deux croquis réalisés sur la plage :

 

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Vendredi 7 juillet

 

12h30 : Après un pique-nique léger (thon, tomates et fruits), je prends mon troisième bain de mer de l’année. Il était temps que j’aille dans l’eau : une troupe de gamins, surveillée par deux ou trois dames, arrive sur la plage. Ils sont manifestement venus pratiquer la pêche à pied. À tous les coups, ce sont des gosses de maternelle qu’on emmène à la mer pour marquer le coup à l’occasion du dernier jour de classe. Quand j’ai trouvé un endroit assez profond pour nager, je suis bien content de ne pas devoir supporter la promiscuité de ces rejetons braillards ! Je repense à la chanson de Renaud : « Allongés sous les vagues, le soleil dans les yeux, loin des cris de la plage où s'ébattent joyeux des enfants dérisoires, des crétins boutonneux, des lecteurs de France Soir et des chiens dangereux »... Je me dis que ce n’est rien qu’un avant-goût de ce qu’il faudra supporter à chaque jour de baignade quand les vacances scolaires auront commencé pour de bon… Comme je suis seul à nager, j’espère cependant que les surveillantes, qui essaient de retenir les gosses d’entrer dans l’eau, ne vont pas me demander d’en sortir pour ne pas donner le mauvais exemple aux petits ! 

 

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18h40 : Après un bref passage à l’EESAB pour y récupérer mes œuvres qui y étaient exposées, Début d’une représentation un peu spéciale à la salle de l’Avenir, la ZAD située en plein cœur de Brest, dont les occupants sont menacés d’expulsion. N’ayant pas de préjugés et étant plutôt du côté de ces gens qui ont bâti un lieu de culture et de réflexion là où il n’y avait que de la friche, je suis venu y soutenir Slamity Jane et j’en profite pour lui reverser une petite somme que je luis dois. Au programme : une scène ouverte, le spectacle d’une humoriste appelée Cindy (on ne choisit pas son prénom) et celui de Slamity sur la dignité des femmes intitulé Elle(s). J’ai eu la présence d’esprit d’apporter mes textes de slam, je saisis donc l’occasion pour interpréter « Voyage en Normalaisie » qui me permet de faire la promotion de mon livre du même nom qui sort prochainement. Tous s‘annonce bien, mis à part un crétin qui n’arrête pas de pousser des cris et qui m’a déjà mis mal à l’aise en me touchant l’épaule sans me demander la permission – précision importante : je déteste qu’on me prenne par l’épaule, je trouve que ce geste exprime une condescendance insupportable !

 

Claire ouvre les hostilités :

 

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Félix, un jeune homme qui a participé aux ateliers d'écriture animés par Claire, nous lit son texte écrit dans ce cadre :

 

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18h50 : Je passe une deuxième fois sur scène, décidé à interpréter « Pourquoi si tôt » où je reviens sur mon passé d’adolescent harcelé. Hélas, le crétin crie de plus belle, ce qui me met dans les plus mauvaises dispositions pour interpréter ce texte très délicat qui demande une ambiance un peu intimiste… Je perds patience, j’en oublie l’amabilité. J’ai beau lui hurler de se taire, rien n’y fait ! Bref, je craque, je jette le micro par terre et je retourne m’asseoir ! Les responsables finissent par entourer le criard pour lui dire de se taire : je ne comprends pas pourquoi ils ne l’expulsent pas carrément ! Claire vient me retrouver et me propose de remonter sur scène : j’accepte pour lui faire plaisir. Le micro que j’ai jeté par terre ne fonctionne plus : j’en prends un autre, mais je ne suis pas fier de moi… N’empêche que j’ai participé à des tas de scènes ouvertes et que c’est la première dois que j’ai un problème de ce genre ! Je comprends un peu mieux pourquoi l’endroit pâtit d’une réputation mitigée : ce n’est cependant pas une raison pour en expulser les occupants…

 

19h15 : Dernier passage sur scène pour moi avant le spectacle de Cindy. J’interprète « Quoi de neuf, docteur ? », mon slam le plus lié à l’air du temps (et donc le plus sinistre), non sans m’excuser pour mon esclandre de tout à l’heure. Je ne devrais pourtant pas culpabiliser : dans un sens, tout est de la faute de ce connard qui m’a perturbé… Je rends hommage à Léo Beker qui m’appelle justement « docteur » et j’en profite pour faire un peu de pub pour la réédition de son troisième album de Louison Cresson : une dame dans l’assistance me dit connaître Léo avec qui elle a dansé le tango… Le monde est petit ! Je dirais même, en rependant au criard qui m’a perturbé, qu’il est TROP petit ! Cela dit, il semble qu’il a compris la leçon : on ne l’entend plus qu’au moment des applaudissements…

 

19h40 : Cindy joue son spectacle : elle raconte, à sa façon, ses misères de femme séparée en quête d’une nouvelle relation… Ce n’est pas d’une originalité phénoménale, mais ça marche : on rigole, Cindy joue bien et, pour ne rien gâcher, elle est plutôt jolie. Que demande le peuple ? Les femmes osent de plus en plus s’affirmer en tant que comique, elles parlent de plus ouvertement de questions  jadis considérées comme taboues… Et c’est tant mieux !

 

Cindy croquée par mes soins :

 

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Puis photographiée :

 

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20h10 : Claire joue son spectacle. Je l’ai déjà vu, je ne suis donc plus très surpris, mais je dois rester jusqu’au bout car j’ai accepté de jouer un dialogue « entre hommes » qui fait partie du script mais pour lequel le fichier audio fait défaut. J’ai accepté ça à la dernière minute pour rendre service à Claire (que ne ferais-je pas pour elle !), de même que le type censé me donner la réplique et j’espère que ce dernier, qui semble un peu à l’ouest, va tenir correctement son rôle… J’en suis là de mes appréhensions quand je reçois un sms m’annonçant que le rendez-vous que je suis censé avoir juste après a sauté : je devais voir un ami psychologue qui travaillait pour Parentel, mais l’association vient d’être dissoute par un coup bas venu d’en haut, et mon ami déprime (mettez-vous à sa place)… Vous êtes parents et vous avez besoin d’aide ? Le message de l’État est on ne peut plus clair : les pauvres n’ont qu’à cesser de se reproduire ! J’ai honte…  

 

Claire en pleine action (oui, je l'ai souvent dessinée) :

 

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20h40 : Tout est fini. Claire est plutôt satisfaite de ma participation en binôme avec un homme que je ne connaissais même pas et dont j’ai eu tort de remettre en doute la clarté d’esprit. Les gens de l’Avenir me félicitent finalement d’avoir hurlé au criard de se taire, ça a fait son effet : ils me précisent que le type était sous l’emprise d’une drogue dure que je ne nommerai pas… Quant au micro, c’est juste une soudure qui a sauté sous le choc, c’est donc  réparable. Bref, tout est bien qui finit bien. Je ne peux cependant pas m’empêcher de ressentir une certaine amertume ; j’ai aussi très soif car je m’étais préparé mentalement à boire un coup avec mon pote et il faisait très chaud dans la salle : je fonce donc au Café de la plage pour consommer une bière brune. Je regrette sincèrement de ne pas avoir revu mon ami psychologue, ne serait-ce que parce que j’aurais aimé lui parler de la jeune femme qui m’a donné son numéro de téléphone à l’EESAB : qu’est-ce qu’on est censé faire dans ces cas-là ? Je veux dire : à part déchirer le papier et le jeter à la poubelle pour ne pas se compliquer la vie ?          

 

Samedi 8 juillet : il y a 402 ans naissait Jean de la Fontaine

 

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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


08/07/2023
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Du 24 au 30 juin : Nahel, j'y suis pour rien !

 

Samedi 24 juin

 

11h20 : Passage dans une boutique de la rue Louis Pasteur pour y récupérer un colis : je suis désormais en possession de tous les albums de la série Jojo, il ne me manquait plus que le dix-septième intitulé sobrement Confisqué ! L’un des mérites, et non le moindre, d’André Geerts était qu’il se renouvelait à chaque épisode, de sorte qu’aucun album de Jojo ne ressemble à un autre. Mais ce tome 17 se distingue particulièrement, non seulement sur le fond mais aussi sur le forme : en effet, la plupart des aventures de Jojo se déroulent sur le long terme, il n’est pas rare qu’elles aient pour cadre temporel une saison complète voire une année scolaire entière. Dans Confisqué !, au contraire, le rythme est particulièrement effréné : l’action ne dure guère plus que quelques jours, le petit Jojo y étant à la poursuite d’une montre précieuse qu’il tient d’un lointain aïeul et qui passe de main en main suite à un abus de pouvoir du directeur de son école ; cet aspect est d’autant plus étonnant que, paradoxalement, c’est précisément dans cet album que Jojo est rattaché pour la première fois au très long terme puisque l’objet de sa convoitise est dans sa famille depuis huit générations ! Tout se passe comme si le long terme, en devenant thématique, devait s’effacer de la structure… Quant au directeur de l’école, on savait depuis Un été du tonnerre et, surtout, Jojo au pensionnat que son attitude de chef d’établissement hyper-strict n’était qu’une façade derrière laquelle se cachait un personnage au cœur tendre : il tente ici de renouer avec son image de « peau de vache », mais ça ne prend plus, il est bien le seul à ne pas se rendre encore compte qu’il a déjà cessé d’impressionner son monde depuis longtemps ! D’ailleurs, Jojo n’est plus dupe et brave son autorité… Bref, tout ça pour dire que, treize ans après sa mort, Geerts n’a pas fini de nous faire rêver ! Et de nous manquer. 

 

11h30 : Je profite d’être dans de le secteur pour rendre visite à Pod dans sa galerie : comme beaucoup de neurotypiques, il me fait des commentaires sur ma tenue (je porte une marinière à manches courtes et un jean), et j’en profite pour lui avouer que je n’ai jamais aimé me mettre en short, au grand désespoir de ma mère. Il me déclare avoir exactement le même avis que moi sur cette question ! Il ne se rend probablement pas compte à quel point il me fait du bien en me disant cela ! Je me croyais seul au monde à ne pas aimer montrer mes genoux : je sais désormais qu’il n’en est rien ! Non, ce n’est pas bizarre, ce n’est pas une tare ! Merci, Pod, de m’avoir décomplexé sur ce sujet !

 

Photo prise dans la galerie Pod, avec un dessin de Gildas Java, déjà bien avancé :

 

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11h45 : Je passe sur la place de la Liberté où se tient le village associatif installé à l’occasion de la marche des fiertés : j’espère y retrouver ma sœur qui participe à l’organisation. J’apprends sur place l’existence des « intersexes », ces personnes qui « naissent avec des caractères sexuels primaires et / ou secondaires, internes et / ou externes, qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps dits masculins ou féminins ». Et on a recensé plus de quarante variations possibles ! Et oui, la nature a plus d’imagination que les réacs ne le croient ! En soi, l’existence des intersexes ne poserait aucun problème à la société, sauf que certains médecins obtus ne sont pas d’accord… Et s’arrogent donc le droit de charcuter des bébés tout juste sortis du ventre maternel sous prétexte qu’on ne peut pas clairement les faire rentrer dans les cases « féminin » ou « masculin » ! Oui, vous avez bien lu ! On dénonce à juste titre l’excision, d’aucuns fustigent la circoncision, mais on trouve parfaitement normal qu’en France, au XXe siècle, on puisse imposer une opération chirurgicale très lourde et dangereuse à un nouveau-né sous prétexte qu’il présente une particularité physique qui n’est absolument pas dangereuse pour la santé et ne nuit qu’à des normes sociales fabriquées de toutes pièces ! C’est purement et simplement une perversion de la médecine, dont le but devrait être de soigner la personne humaine, pas de mettre en péril son intégrité physique ! La prochaine fois que je verrai un vegan dénoncer la castration à vif des porcelets, je pourrai lui dire qu’on fait à peu près la même chose avec des enfants humains et que ça ne se passe pas chez les barbus !

 

11h50 : Après avoir signé une pétition contre les persécutions dont les LGBT sont victimes en Pologne (qui, je le rappelle, fait partie de l’Union européenne), je retrouve ma sœur en train de se faire dédicacer un livre à un stand. Le plus étonnant pour moi, ce n’est pas de me trouver face à une femme encore très masculine. Ce n’est même pas de retrouver ma métalleuse de sœur vêtue d’une robe multicolore : s’habiller en noir par cette chaleur serait suicidaire. Non, ce qui m’impressionne le plus, c’est que je garde le souvenir d’un frère malheureux, qui ne sortait pour ainsi dire jamais de sa chambre et se rasait la tête, j’estime donc que je gagne largement au change quand je retrouve une sœur épanouie, qui se bat à son échelle pour la justice, la liberté et le droit et laisse à nouveau pousser ses cheveux blonds ! C’est une chenille qui devient papillon… Même pas, c’est un crapaud qui se transforme en princesse ! La prochaine fois qu’on me demandera si j’ai conscience que le changement de genre d’une personne occasionne un bouleversement pour ses proches, je répondrai : « oui, et j’ajoute que c’est tant mieux ! » Je ne peux m’empêcher de faire remarquer à ma sœur et aux deux auteurs qui tiennent le stand que le village est installé juste sous les fenêtres de Bernadette Malgorn : ils ne savent pas qui est cette personne, je suis bien obligé de le leur expliquer, ce qui occasionne le dialogue qui suit :

 

MOI : C’est la chef de l’opposition municipale.

L’UN : Ah bon ? Elle est de quel bord, alors ?

L’AUTRE : Ben ici, c’est une mairie de gauche…

L’UN : Oui, enfin, socialiste, c’est des escrocs…

L’AUTRE : Bon, donc, elle, elle est plutôt LREM ?

L’UN : Non, elle, c’est LR…

L’AUTRE : Oui, en attendant que ce soit bouffé par le RN…

MOI : Heu… Oui, bon, toujours est-il que cette dame était contre le mariage pour tous…

EUX : Ah ben tant mieux, ça doit la faire chier, alors !

 

J’ai atteint mon but, mais il n’empêche que ce dialogue résume illustre assez bien, je pense, le désenchantement de notre société et le peu d’espoir que la politique inspire désormais aux citoyens… Je voulais faire rire, je n’éprouve que de l’amertume !

 

12h : Ayant fait le tour de la place, je déjeune au premier stand de restauration ouvert qui me tombe sous la main, en l’occurrence un stand de crêpes où je savoure une galette « complète » où le jambon est remplacé par… Des courgettes. C’est bon, je ne dis pas le contraire, mais ça ne remplacera jamais vraiment. J’ai souvent mauvaise conscience quand je mange de la viande, car je n’ignore pas tous les problèmes que cela pose en terme d’environnement, mais je sais aussi que j’aurais énormément de mal à m’en passer ! Certains vegans fraîchement convertis mettent en avant leur perte de poids pour tenter de recruter de nouvelles ouailles : mais pour ma part, je n’ai pas envie de maigrir ! Pourquoi il n’y aurait que les femmes qui auraient le droit d’être rondes et de s’accepter comme telles ? Ces réflexions achèvent de me briser : dès que j’ai fini de manger, je pars prendre un bain de mer.

Croquis réalisé sur la plage :

 

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16h : Fidèle à mon habitude, je suis resté dans l’eau pendant une heure et demie. Pour mon premier bain de mer de l’année, j’ai oublié de faire un vœu : j’aurai dû faire celui de pouvoir rentrer rapidement chez moi. Je ne suis pas exaucé : aux difficultés imposées par les travaux de la deuxième ligne de tram s’ajoute la fermeture du passage par le pont de Recouvrance à cause de la marche des fiertés ! J’en suis quitte pour prendre la ligne qui passe par le pont de l’Harteloire, desservie à raison de deux bus par heure ! Mon retour devient quelque peu laborieux, heureusement que mes plaisirs balnéaires m’ont permis d’emmagasiner une réserve de joie suffisante pour affronter cette épreuve…

 

17h : J’arrive enfin au niveau de la place de la Liberté : quitte à avoir attendu longtemps et à avoir fait un long détour, j’en profite pour retrouver ma sœur et lui faire un dernier coucou. Apparemment, la manifestation a eu beaucoup de succès, on parle de 4.000 personnes ! Dans un sens, c’est rassurant de voir qu’on trouve autant de monde pour défendre l’égalité en droits contre les discours réactionnaire de tout poil. Quand je me dirige vers l’arrêt pour enfin rentrer à Lambé, je me dis qu’ils pourraient quand même se passer d’allumer des fumigènes…        

 

Dimanche 25 juin : 95ème anniversaire de Peyo

 

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11h35 : J’ai décidé de me rendre sur les rives de la Penfeld pour assister à « Un dimanche au bord de l’eau », une fête qui a lieu, en principe, tous les deux ans et dont j’avais gardé un bon souvenir. Je pourrais y aller à pied, mais comme j’ai encore dans les jambes ma nage d’hier, je prends les transports en commun, ce qui, un dimanche à Brest, est déjà une aventure en soi… Le bus aurait dû passer il y a vingt minutes : il arrive enfin… À l’intérieur, un type parle fort dans son téléphone : à bout de patience, je lui demande, assez vivement il est vrai, de la mettre en sourdine. Il me répond : « C’est quoi ton problème ? » Je n’ose pas répondre… Je crois que je hais cette saison.

 

Croquis réalisé en attendant une correspondance :

 

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13h10 : J’ai quand même fini par arriver sur les rives de la Penfeld où la fête bat son plein. La queue pour se faire servir au barbecue est proprement démentielle ! Je prends mon mal en patience jusqu’à ce qu’une vieille amie de ma famille, qui participe à la cuisson, me reconnaisse et me fasse signe de venir la rejoindre par l’arrière : je n’aime pas user de privilèges, mais je n’ose pas refuser son élan de générosité qui la pousse à me faire passer en priorité, qui plus est sans payer ! Avec ce que j’ai économisé, je me paierai une glace à l’italienne…

Croquis réalisé en faisant la queue :

 

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14h : Attiré par les activités nautiques, je me suis inscrit pour un tour de « dragon-boat » : hélas, il faut que j’attende une heure. Je patiente donc comme je peux, je me livre même à une activité que j’ai toujours trouvé barbare : le tir à l’arc ! Ce n’est pas si facile qu’on le croit, il me faut deux essais avant d’enfin trouver la position grâce à laquelle je peux atteindre la cible. Je quitte brièvement la position pour prendre une flèche : le moniteur se sent obligé de me recadrer ; je lui réponds que c’est juste le temps de changer de projectile, il me dit « ça râle » ! Ce n’est même pas vrai, je ne suis pas de mauvaise humeur, tout au plus réponds-je de façon un peu trop vive parce que je suis pris dans le feu de l’action… Pourquoi les gens « normaux » ne comprennent-ils pas qu’on ne peut pas toujours leur répondre posément, surtout quand on fait autre chose en même temps ?

 

14h30 : Ayant quitté sans regret le stand de tir, je me dirige vers un espace où une grande bande de papier a été déroulée pour peindre une sorte de fresque participative. Je trempe le pinceau dans la peinture noire pour y dessiner mon hérisson : une bénévole me dit « super ». Une petite satisfaction qui fait toujours plaisir…

 

15h : C’est parti, je suis à bord du dragon-boat, je rame donc sur la Penfeld en compagnie d’une bonne dizaine d’autres amateurs. Il y avait longtemps que je n’avais plus eu l’occasion de pagayer, ça me rappelle l’époque où, avec mes parents, nous faisons du canoë sur le Loir. J’ai un peu de mal à me caler sur le rythme des autres rameurs, je cogne régulièrement ma pagaie contre les autres, mais ça ne compromet pas l’avancée de l’embarcation. J’ai mal au dos et aussi un peu aux épaules, mais c’est délicieux : cette petite navigation me fait oublier qu’on est en plein cœur de Bellevue, je redécouvre la Penfeld sous un autre angle… Bref, je passe un merveilleux moment. Et pour pas un sou, s’il vous plaît !

 

Lundi 26 juin

 

11h : Je reçois un message m’apprenant que la scène ouverte du Café de la plage, prévue pour le 5 juillet, n’aura pas lieu. La cause ? L’établissement risque une fermeture administrative à cause des concerts qu’ils organisent et qui attirent beaucoup de monde sur la voie publique… Dès que les pauvres s’amusent autrement qu’en restant devant un écran ou en dépensant du fric, les puissants se dépêchent de les en empêcher ! Mais après tout, s’ils veulent se distraire, les pauvres n’ont qu’à jouer au golf, comme tout le monde, n’est-ce pas ?

 

14h : Passage à la résidence senior située en face de chez moi pour rencontrer la responsable des animations. Comme toujours quand j’entre dans un lieu que je découvre, je ne suis pas à mon aise. Et oui, je passe devant tous les jours mais je n’y avais encore jamais mis les pieds, aucune des nombreuses personnes âgées que je fréquente n’ayant eu, pour l’heure, l’idée de venir s’y installer. Face à la responsable, je me présente d’une manière assez laborieuse, mais le courant finit quand même par passer : la conviction d’avoir en face de moi une cliente potentielle sérieuse me donne un semblant de courage pour surmonter mes appréhensions. J’éprouve néanmoins le besoin de préciser tout de suite que je suis autiste afin de prévenir tout malentendu éventuel… Mon autisme est un atout, mais ça n’élude pas les difficultés qu’il implique dans notre société hyper-normative. 

 

14h45 : Tant qu’à faire d’être sorti, j’en profite pour faire un crochet en centre-ville afin de faire scanner deux dessins de grande dimension : je fais faire ça dans la petite boutique de reprographie de la rue Morvan où, au moins, le personnel n’oblige pas le client à tout faire lui-même… Tout se passe bien, mis à part deux petites pestes qui, en attendant le bus, font un boucan du diable en s’amusant à siffler dans des canettes vides toutes tordues ! J’ai beau leur crier d’arrêter, elles semblent bien décidées à casser les oreilles de tout le quartier ! Le temps que je sorte, elles sont déjà parties : encore heureux, car je ne voulais risquer de tomber pour violence sur mineurs…

 

L'un des dessins scannés à l'occasion de cette sortie : ma famille en Crétois. De gauche à droite : le Minotaure, Pasiphaé, Minos, Phèdre, Ariane, Thésée et Hippolyte.

 

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Mardi 27 juin

 

11h15 : J’ai un rendez-vous en centre-ville : je trouve une place assise dans le bus, juste derrière une jeune fille dont les yeux sont rivetés sur son smartphone. Je suis affligé par ce qu’elle regarde, on voit deux crétins qui grimacent en boucle… Idiocracy, ce n’est décidément pas de la science-fiction ! Et on voudrait que j’aie un smartphone…

 

11h30 : Je descends la rue Jean Jaurès à pied : passant devant le Celtic, je suis bien surpris d’y voir l’affiche de Mission Cléopâtre, 21 ans après sa sortie ! Renseignement pris, cet excellent film sera projeté le 5 juillet en soirée à l’occasion de la fête du cinéma… Il y avait longtemps que je n’avais pas eu envie d’aller au cinoche ! J’ai beau le connaître par cœur, c’est toujours un plaisir indicible… Personne n’a fait mieux, depuis, en matière d’adaptation d’Astérix au cinéma, à part peut-être Alexandre Astier et encore ! Mission Cléopâtre est une explosion de rire tellement violente qu’on en oublie d’admirer la beauté des images : pour ne prendre qu’un exemple, les dialogues de la scène du bain de Cléopâtre sont tellement fous (« attention, c’est très, très tiède », « moi aussi, ça m’saoule quand y a trop de monde ») qu’on ne remarque plus le soin qui a été apporté à cette scène sur le plan strictement esthétique… Puisqu’il n’y aura pas de scène ouverte ce soir-là, rien ne m’empêchera d’aller revoir mon film culte. N’empêche que je n’étais plus allé au cinéma depuis la sortie du Secret de la potion magique d’Alexandre Astier… Vous pensez que je m’intéresse plus à la BD qu’au cinoche ? Et bien vous avez raison !

 

12h : Il y avait longtemps que je n’étais plus passé à la rédaction de Côté Brest : j’en ai un peu perdu l’habitude que j’avais à l’époque où je venais remettre mon relevé d’activité une fois par mois. Mais aujourd’hui, la rédactrice en chef a eu l’idée d’organiser une réunion, assortie d’un déjeuner, pour que les nouveaux correspondants fraîchement recrutés fassent connaissance avec les « anciens » dont je fais partie et l’équipe de journalistes permanents. À part notre chroniqueuse cinéma, tout le monde est là, y compris l’éditeur du journal. J’ai cependant du mal à me mettre dans l’ambiance, comme toujours dans ce genre de circonstance : pour ne rien arranger, l’un des nouveaux correspondants est engagé dans les associations sportives et tout le monde semble pressé de lui poser des questions… Une conversation sur le sport ! Au secours ! Je dégaine vite mon carnet pour prendre un croquis en attendant que ça passe : évidemment, je me fais repérer… Comment il faisait, Cabu, à la fin ?

 

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14h15 : Après cette réunion finalement bien sympathique (d’autant que je ne crache pas sur un repas offert), je décide de rentrer chez moi comme il se doit. Un véhicule sur lequel il est écrit « ce bus ne prend pas de voyageurs » me passe sous le nez, et c’est littéralement dans la seconde qui suit qu’il est finalement annoncé qu’il va à Lambé ! Heureusement, le conducteur a compris : il s’arrête et me laisse monter, non sans s’excuser pour cet incident dû aux joies de l’informatique… Bibus s’y prend plutôt bien pour abuser de la patience des usagers, je trouve !

 

Mercredi 28 juin

 

10h30 : Mal réveillé, avant de faire le ménage, j’ouvre mes fenêtres en grand pour aérer. La pluie se met à tomber : sincèrement, je n’arrive pas à trouver ça désagréable, bien au contraire ! Toute averse est même plutôt bienvenue en ce moment… Cette ondée apaise mes nerfs mis à rude épreuve depuis quelque temps et je m’étends sur mon lit pour apprécier cette ambiance à sa juste valeur… Allez, encore quelques minutes et je m’y mets, au ménage, promis !

 

19h : Au Beaj Kafé avec trois collègues, nous lisons des textes de Victor Segalen. Le public n’est vraiment pas nombreux, mais ça nous fait une mise en jambe en prévision d’un événement plus important ; les quelques spectateurs que nous avons rameutés semblent conquis et les échanges sont fructueux. Toutefois, j’avais tout organisé de A à Z et l’une de mes camarades, qui a consacré sa thèse à Segalen, se croit forcée d’improviser pour donner des détails que je n’avais pas envisagés… Il faudra bien que je m’y prépare si on remet ça ! N’empêche que les neurotypiques me tueront…

 

De gauche à droite : votre serviteur, Maire-Hélène Delavaud-Roux, Sophie Gondolle et Danielle Déniel 

 

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Jeudi 29 juin

 

12h30 : Je m’apprête à prendre le téléphérique pour aller aux Capucins où une exposition sur Jim Sévellec vient d’ouvrir. Juste devant la station, des Thaïlandais ont installé des tables pour faire la fête autour du buste de Kosa Pan : j’essaie de demander à quelle occasion a lieu cette célébration, mais je ne comprends rien à la réponse qui m’est fournie… On m’invite à manger sur place, mais je sors déjà de table et, de toute façon, ce n’était pas dans mon scénario ! J’ai beau défendre bec et ongles l’amitié entre les peuples, j’ai mes limites. N’empêche que Brest est décidément plus cosmopolite qu’on ne le croit !

 

13h : L’exposition Jim Sévellec est fort bien conçue, la vie et l’œuvre, toutes deux hors normes, de ce personnage polyvalent y sont présentées avec clarté et pédagogie, c’est un bel hommage à cette figure brestoise d’exception. Que dire de plus ? Allez-y, c’est jusqu’au 17 septembre, et on s’y piétine moins qu’à l’expo Banksy !

 

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17h30 : Pot à la fac pour arroser l’anniversaire d’un collègue et, surtout, la sortie d’un ouvrage collectif auquel j’ai contribué, consacré aux relations entre la Bretagne et l’Amérique du Nord : mon article est consacré aux commémorations, organisées en 2017, du débarquement américain. Mine de rien, c’est déjà ma troisième publication cette année ! Je profite allègrement d’un moment d’insouciance, je laisse de côté mes soucis et mes craintes concernant l’avenir…

 

Croquis réalisés pendant les discours :

 

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19h40 : Alors là, c’est le bouquet : plus aucun bus ne circule ! Étant chargé comme un mulet et fatigué de cette journée assez bien remplie, j’appelle une voisine, à laquelle j’avais rendu visite ce matin, pour qu’elle vienne me chercher. Elle accepte sans problème, ouf ! N’empêche que si je ne m’étais pas trouvé en rade en plein centre-ville, je n’aurais jamais su qu’un gosse avait été tué à Nanterre par un flic (l’histoire de France est pleine de glorieux moments de cette espèce) et que ça avait provoqué des émeutes un peu partout… Ceux qui ont cru bon de profiter de cette bavure pour foutre la merde, on leur a dit que Brest est à plus de 500 kilomètres de Nanterre ? Et les responsables de Bibus, on leur a dit que la plupart des usagers avaient passé l’âge d’admettre le tristement célèbre « Si le coupable ne de dénonce pas, je punis toute la classe » dégainé par les profs injustes qui perdent patience ?

 

Vendredi 30 juin

 

10h : Je fais mon marché. Il n’y a pas grand monde. Je le fais remarquer au charcutier : d’après lui, la nuit a dû être courte pour beaucoup de gens... De fait, des crétins ont cassé un abribus et un panneau publicitaire, deux boutiques ont été dévalisées, j’ai même vu des cendres, vraisemblablement celles d’une bagnole… Ce n’est pas Oradour-sur-Glane, loin s’en faut, mais tout de même ! Quatre ans que j’habite à Lambé et c’est la première fois que je vois ça ! Il faut croire que la police française a dépassé les bornes, mais ça ne justifie en rien ces actes de vandalisme pur et simple qui, de surcroît, ne gênent absolument pas les responsables ! Cela dit, j’ai deux suggestions : premièrement, depuis le temps qu’on emploie la manière forte, est-ce qu’il ne serait pas temps d’admettre une fois pour toutes qu’elle ne donne aucun résultat et, deuxièmement, est-ce qu’on ne pourrait pas cesser d’écouter religieusement les footballeurs ?  

 

Terminons sur une nouvelle série : celle des femmes "XXL"...

 

Audrey Hepburn :

 

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Blanche Neige :


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Géante verte :


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Une énorme envie :


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La femme esclave (voir Iznogoud et les femmes) :


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La Kodakette :


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Madame Mim :


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Marge Simpson :


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Micheline :


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L'hôtesse de l'air :


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La nonne :


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Pocahontas :


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La schtroumpfette (comment ça, "encore" ?) :


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La sorcière Hazel (quand elle devient belle dans Broom-stick Bunny) :


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Et enfin, Wonder Woman :

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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 

 


30/06/2023
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Du 16 au 21 juin : Je n'ai pas vu Banksy, je n'ai pas vu la fête de la musique, je n'ai pas vu la Lumière et je m'en fiche !

 

Une fois n'est pas coutume, ouvrons le bal avec ces deux images estivales :

 

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 Vendredi 16 juin

 

14h30 : J’assiste aux obsèques du père d’un ami à l’église de Lambézellec… J’en entends déjà qui ricanent. Que ce soit clair : je suis là uniquement pour aider mon ami à faire son deuil, point barre ! Il s’agirait d’un enterrement juif, musulman, bambara ou haré-krishna, j’aurais exactement la même attitude ! J’ai d’ailleurs trop de peine pour mon vieux copain pour ricaner aux niaiseries débitées par « l’officiant » - car on n’a même pas droit à un vrai prêtre. J’accepte de brûler un cierge car allumer une bougie, c’est toujours joli, mais je ne touche pas au goupillon : j’ai déjà essayé d’en manier un jadis et ça a failli mal tourner… Pour le reste, non, je n’ai pas vu la lumière, je n’ai pas vu apparaître la Vierge (la seule créature qui y ressemblait un peu était une amie commune belle comme le jour) et encore moins Dieu derrière un pilier ! De toute façon, quand mon ami fait un discours en hommage à son père, il est aisé de constater que, tout croyant qu’il soit, la croix à laquelle il tient le plus a deux branches horizontales et a symbolisé la résistance à l’oppresseur nazi : petit-fils de résistant et fils de syndicaliste, il trouve dans son ascendance des exemples autrement plus édifiants que les saints dont on nous rebat les oreilles depuis deux mille ans… Bon, j’arrête, ce n’est vraiment pas le moment de laisser s’exprimer mon anticléricalisme désuet !

 

19h35 : Le Collectif Synergie organise sa dernière scène ouverte de la saison au Kafkerin. Après un petit tout de piste des musiciens coutumiers du lieu, Claire reprend vite la main. En principe, il devrait y avoir un bon roulement, pas mal d’artistes ayant exprimé leur envie de participer : j’ai donc apporté ma banderole annonçant mon activité de caricaturiste, comptant sur une fréquentation respectable pour mettre un peu de beurre dans mes épinards.     

 

19h50 : Je passe sur scène. J’ai sans doute trop mangé ou alors c’est la chaleur, toujours est-il que je me sens moins à l’aise que d’habitude et je bafouille excessivement sur mes deux premiers slams. Je suis davantage satisfait pour le troisième, mais je réalise que si je veux vendre mon spectacle à moyen terme, il faudra que je prenne quelques précautions…

 

20h10 : Un monsieur coiffé comme Gillot-Pétré passe sur scène, interprétant des chansons rigolotes en s’accompagnant au piano – le Kafkerin dispose d’un clavier qui permet ce petit plus. Le gars est bon musicien et on sent chez lui une énergie, une générosité… Il aurait pu nous offrir une belle prestation s’il avait eu un semblant de filet de voix ! Très franchement, je ne trouve que pas que ce soit le cas : dommage…

 

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 20h35 : Passage du duo « Symbiose », un homme et une femme, avec une guitare. Ils n’ont pas de mal à faire mieux que le bonhomme qui les a précédés, d’autant que leurs chansons ont du fond : j’en retiens notamment une qui revient sur le mur de Trump et qui souligne que non content d’empêcher les Mexicains d’entrer aux États-Unis, il aurait empêché les Américains de sortir de leur pays… Les crétins qui voudraient revenir au temps des frontières-forteresses, éventuellement jusqu’à reconstruire la ligne Maginot, feraient bien d’y penser ! Mais je suppose qu’à leurs yeux chassieux, les gens qui veulent sortir du pays sont des traîtres… Pour revenir à la chanson de « Symbiose », ils l’introduisent en traitant Donald le connard de « grand benêt » ! Si c’est tout ce qu’on trouve pour qualifier un nuisible de cette espèce, c’est plutôt gentil ! C’est un signe du peu de crainte qu’il inspire aujourd’hui ! Pauvre Donald, même les froggies n’ont plus peur de toi…  

 

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21h15 : Je n’ai pas apporté mon matériel pour rien : les duettistes de « Symbiose » viennent se faire tirer le portrait, ça fait déjà vingt euros de gagnés en une soirée. De surcroît, ils me demandent l’autorisation d’utiliser le dessin comme visuel pour leur prochain CD ! D’une pierre, deux coups ! Pendant que je suis occupé à les défigurer, Julien, un comédien qui fréquente plus ou moins régulièrement le Collectif, joue son sketch du « Cœur d’artichaut » qui comprend, entre autres, une question posée au public, mais, malheureusement pour lui, il n’a pas très bien choisi la personne à laquelle il s’adresse : il a fallu que ça tombe sur notre clarinettiste et celle-ci, qui est assez extravertie, ne peut s’empêcher d’en rajouter, au point de perturber sa prestation ! Toutes proportions gardées, ça me rappelle presque le sketch d’Antoine de Caunes foutu en l’air par Jango Edwards sur le plateau de Nulle Part Ailleurs… Concentré sur mon dessin, je n’ai pas la possibilité de prier la clarinettiste de se taire : sinon, je l’aurais fait, promis !

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21h35 : Nous avons droit à un autre sketch, interprété par un certain Florian : grand, maigre avec des lunettes et un look assez tristounet, il est plutôt bien dans son rôle de « loser » qui, après avoir vainement essayé de faire un métier de ses passions pour le sexe et les jeux vidéo, finit par se faire engager dans l’armée où sa personnalité déprimante devient un atout ! Il est rare que nous ayons des sketches au cours de nos scènes ouvertes, alors nous ne boudons pas notre plaisir…

 

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22h30 : Claire et Christophe me ramènent à Lambé en voiture… Sous la pluie. Ces quelques gouttes me rafraîchissent le corps et l’âme : malgré la triste célébration de cet après-midi, une grande sérénité m’envahit. Jadis, la pluie sur l’été me déprimait, mais ma vision des choses a « un peu » changé…

 

Samedi 17 juin

 

13h : Au bois de la brasserie, je termine la lecture de l’ouvrage sur la notion d’empire auquel j’avais contribué. Ce genre de livre, composé dans un cadre universitaire, devrait être mieux connu, ça bousculerait bien des idées reçues. Ainsi, si je vous dis « néoconservateurs », je suppose que vous pensez aussitôt à des gros enculés d’Américains, racistes, puritains, porte-flingue et défenseurs acharnés du capitalisme made in USA ? Et bien ce n’est pas si simple ! En fait, les « néocons » sont sincèrement convaincus que la domination américaine sur la planète serait un bienfait pour les autres pays et, de ce fait, ils rejettent tout ce qui ternit l’image de leur nation dans le reste du monde ; pour cette raison, ils sont majoritairement anit-Trump ! Et oui : toutes proportions gardées, les « néocons » sont encore des gens bien par rapport au milliardaire et à ses défenseurs ! La grosse différence réside dans le fait que les premiers veulent le bonheur du monde tandis que les seconds ne veulent que le bonheur des États-Unis au détriment du reste du monde ! Bien sûr, il n’empêche qu’ils ont en commun de tous se mettre le doigt dans l’œil jusqu’à l’orteil…   

 

Dimanche 18 juin

 

10h15 : Je profite d’un courant d’air bienvenu pour aérer mon logis : les fenêtres grandes ouvertes, je suis étendu sur mon lit, à profiter de cette fraîcheur réparatrice… Je me croirais au paradis s’il n’y avait les cloches de l’église pour me casser les oreilles ! On va donner la messe où seront célébrés les défunts de la semaine, dont le père de mon ami enterré vendredi… Merci, j’ai déjà donné ! Non, décidément, cette cérémonie ne m’a pas fait voir « la lumière »… Quel con, ce Claudel !

 

Lundi 19 juin : salon du Bourget

 

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Mardi 20 juin

 

10h15 : Après un lundi fort satisfaisant, je reviens à la fac où, avec trois collègues, nous répétons notre lecture de textes de Segalen programmée pour la semaine prochaine. Comme je sais à quel point il est difficile d’organiser un événement avec plusieurs intervenants, j’accepte à peu près systématiquement les suggestions de mes camarades. Ainsi, nous nous mettons assez vite d’accord sur l’ordre de passage et l’attribution des paragraphes à lire. L’ensemble ne devrait pas prendre plus de trois quarts d’heure : ça vaut mieux ainsi, il ne faut pas non plus lasser le public.

 

18h : Je lis le dernier Côté Brest : ouf, j’y suis enfin de retour ! Mes admirateurs vont pouvoir me retrouver avec une page sur la traversée de la Penfeld à l’époque où elle se faisait à bord de bacs transbordeurs – avec les risques que cela comportait, évidemment. Mais le reste du journal est très intéressant aussi ! Il est vrai qu’on aura du mal à faire pire que la dernière fois, avec l’interview de Ragnar le gros con, mais là, vraiment, l’équipe a fait du beau travail : on parle fête de la musique, dimanche au bord de l’eau, premier titre de Louis Something, expo sur Cadix ou sur les sous-marins, maison de la photo, lieu d’accueil pour les victimes… Là oui, c’est la ville de Brest comme je l’aime, culturelle et solidaire ! La seule fausse note à mon goût, c’est le bas de page sur la candidate brestoise à Miss International France, mais on ne va pas chipoter, d’autant qu’il y a aussi un article pour annoncer la marche des fiertés. Et vous savez quoi ? Il est illustré d’une photo de ma sœur qui participe à l’organisation ! Bravo, sister !

 

Puisqu'on parle de la marche des fiertés, voici le Kanevedenn, le rainbow flag breton ou Gwenn ha Du arc-en-ciel ! Pas mal, hein ?

 

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Mercredi 21 juin : les enfants nés à partir d'aujourd'hui seront du signe du cancer

 

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17h : Passage à la Vagabunda pour y déposer quelques exemplaires papier de mon fanzine Blequin reporter : Paty est de retour, peu après avoir eu… Le Covid. Il n’y a pas si longtemps encore, dès l’annonce de cette maladie, tout son entourage aurait été vert d’inquiétude et l’aurait crue condamnée, elle aurait été enfermée dans sa chambre pendant quinze jours et elle n’aurait même pas osé m’approcher de trop près ! Mais maintenant, non : je la retrouve fraîche comme la rosée, elle parle de sa maladie comme s’il s’agissait d’une simple grippe, certes pénible mais pas dramatique, et elle me fait même la bise ! Décidément, on s’est bien fichu de nous, avec cette pandémie… Avant de partir, je craque pour un des vieux bouquins en vente, à savoir une édition française d’Andy Capp, la géniale BD de Reg Smythe mettant en scène un chômeur professionnel qui passe son temps à glander et à boire des coups, vivant aux crochets de son épouse. La traduction française laisse à désirer, mais quelle rigolade ! Sans compter qu’à notre époque où de plus en plus de gens tournent le dos à un système de production dont tout le monde (à part ceux qui en profitent, bien sûr) reconnaît le caractère absurde et mortifère, ce flemmard d’Andy pourrait presque être reconnu comme un précurseur… Nonobstant son machisme aussi révoltant qu’archaïque, of course !    

 

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Mon fanzine, en vente à La Vagabunda.

 

17h30 : Me voilà devant l’annexe des Beaux-arts pour l’avant-dernier cours de l’année qui débute dans une demi-heure. En attendant, je m’assieds sur le banc pour poursuivre ma lecture des Récits de la demi-brigade de Giono : hélas, dans ce quartier habituellement calme et désert, voilà que j’entends un crache-musique vomir des flots de décibels vaguement « techno-rap » aussi inattendus que désagréables ! Ils semblent venir d’une voiture autour de laquelle s’affairent deux ou trois abrutis : je n’ose pas protester, craignant qu’ils ne m’opposent que c’est la fête de la musique et qu’ils ont « donc » le droit de casser les oreilles des gens impunément ! J’en suis quitte pour rentrer dans le bâtiment, coiffé de mon casque antibruit, pour être sûr de pouvoir finir mon chapitre… C’est fou comme les gens deviennent plus bruyants quand vient l’été ! Ça suffit à gâcher ce qui pourrait être une saison agréable…

 

18h30 : Delphine a eu l’idée de nous faire prendre en photo un arbre dont la silhouette lui plaît afin que nous nous en servions comme modèle : heureusement que j’avais mon appareil photo sur moi. Cela étant, quand elle voit les photos que les autres élèves ont prises avec leurs smartphones, elle est déçue du résultat ! Je ne peux m’empêcher de suggérer que c’est peut-être parce que le smartphone salit tout ce qu’il touche : ma remarque vise cependant moins la qualité intrinsèque des photos prises sur smartphone que l’appareil en tant que tel qui, à mes yeux, symbolise à lui seul toute la vulgarité de notre époque hyper-connectée où n’importe quel trou du cul peut faire chanter ses hémorroïdes dans le monde entier…

L'arbre en question :

 

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19h15 : L’exposition Banksy s’invite aux conversations. J’avoue, je ne suis toujours pas allé la voir ! De toute façon, à chaque fois que j’en entends parler, c’est pour apprendre qu’il y a une foule monstre et que la file d’attente est interminable ! Au final, on ne parle presque jamais des œuvres exposées en tant que telles, à croire que personne n’arrive à les voir ! Rien de plus désagréable pour moi que ces événements auxquels tout le monde se rue « parce qu’il faut y être allé »… Tant pis, je vais probablement la rater et mourir idiot ! Des œuvres contestataires, j’en ferai moi-même !

 

20h15 : Fête de la musique oblige, il y a beaucoup de monde sur la place de la Liberté. À la friterie, je fais la queue pendant une demi-heure dans une ambiance détestable à tout point de vue, ne serait-ce que parce que mes pauvres oreilles sont prises en sandwich entre les rythmes ultra-vulgos crachés par les baffles et les conversations minables des autres clients… Une évidence s’impose : hors de question de rester ici ! Une fois mon cornet vidé, je file ! Décidément, je vais rater beaucoup de choses, mais je m’en félicite ! Mieux vaut se sentir bien que se torturer pour assister à des événements où tout le monde va. Je n’aurai pas vu l’expo Banksy ni la fête de la musique, mais j’aurai vu la dernière scène ouverte de la saison du Collectif Synergie, je suis donc un privilégié ! Vous trouvez que c’est un peu élitiste, comme approche ? C’est bien possible… Il y a des jours où je comprends les inquiétudes de Tocqueville, pertinemment résumées par Charles Pépin : « Comment des hommes, qui ont maintenant « le même » droit de vote, pourraient-ils en effet accepter de n’avoir pas la même maison, de n’avoir pas les mêmes nains de jardin ? »[1] Pour ma part, j’accepte parfaitement de n’avoir pas la même soupe dans les oreilles que mon voisin…

 

Terminons avec ce dessin représentant mon pichet qui peut symboliser la soif du monde...

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !


[1] Jul et Charles Pépin, La planète de sages, Dargaud, Paris, 2011, p. 23.


23/06/2023
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