Du 24 au 30 juin : Nahel, j'y suis pour rien !
Samedi 24 juin
11h20 : Passage dans une boutique de la rue Louis Pasteur pour y récupérer un colis : je suis désormais en possession de tous les albums de la série Jojo, il ne me manquait plus que le dix-septième intitulé sobrement Confisqué ! L’un des mérites, et non le moindre, d’André Geerts était qu’il se renouvelait à chaque épisode, de sorte qu’aucun album de Jojo ne ressemble à un autre. Mais ce tome 17 se distingue particulièrement, non seulement sur le fond mais aussi sur le forme : en effet, la plupart des aventures de Jojo se déroulent sur le long terme, il n’est pas rare qu’elles aient pour cadre temporel une saison complète voire une année scolaire entière. Dans Confisqué !, au contraire, le rythme est particulièrement effréné : l’action ne dure guère plus que quelques jours, le petit Jojo y étant à la poursuite d’une montre précieuse qu’il tient d’un lointain aïeul et qui passe de main en main suite à un abus de pouvoir du directeur de son école ; cet aspect est d’autant plus étonnant que, paradoxalement, c’est précisément dans cet album que Jojo est rattaché pour la première fois au très long terme puisque l’objet de sa convoitise est dans sa famille depuis huit générations ! Tout se passe comme si le long terme, en devenant thématique, devait s’effacer de la structure… Quant au directeur de l’école, on savait depuis Un été du tonnerre et, surtout, Jojo au pensionnat que son attitude de chef d’établissement hyper-strict n’était qu’une façade derrière laquelle se cachait un personnage au cœur tendre : il tente ici de renouer avec son image de « peau de vache », mais ça ne prend plus, il est bien le seul à ne pas se rendre encore compte qu’il a déjà cessé d’impressionner son monde depuis longtemps ! D’ailleurs, Jojo n’est plus dupe et brave son autorité… Bref, tout ça pour dire que, treize ans après sa mort, Geerts n’a pas fini de nous faire rêver ! Et de nous manquer.
11h30 : Je profite d’être dans de le secteur pour rendre visite à Pod dans sa galerie : comme beaucoup de neurotypiques, il me fait des commentaires sur ma tenue (je porte une marinière à manches courtes et un jean), et j’en profite pour lui avouer que je n’ai jamais aimé me mettre en short, au grand désespoir de ma mère. Il me déclare avoir exactement le même avis que moi sur cette question ! Il ne se rend probablement pas compte à quel point il me fait du bien en me disant cela ! Je me croyais seul au monde à ne pas aimer montrer mes genoux : je sais désormais qu’il n’en est rien ! Non, ce n’est pas bizarre, ce n’est pas une tare ! Merci, Pod, de m’avoir décomplexé sur ce sujet !
Photo prise dans la galerie Pod, avec un dessin de Gildas Java, déjà bien avancé :
11h45 : Je passe sur la place de la Liberté où se tient le village associatif installé à l’occasion de la marche des fiertés : j’espère y retrouver ma sœur qui participe à l’organisation. J’apprends sur place l’existence des « intersexes », ces personnes qui « naissent avec des caractères sexuels primaires et / ou secondaires, internes et / ou externes, qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps dits masculins ou féminins ». Et on a recensé plus de quarante variations possibles ! Et oui, la nature a plus d’imagination que les réacs ne le croient ! En soi, l’existence des intersexes ne poserait aucun problème à la société, sauf que certains médecins obtus ne sont pas d’accord… Et s’arrogent donc le droit de charcuter des bébés tout juste sortis du ventre maternel sous prétexte qu’on ne peut pas clairement les faire rentrer dans les cases « féminin » ou « masculin » ! Oui, vous avez bien lu ! On dénonce à juste titre l’excision, d’aucuns fustigent la circoncision, mais on trouve parfaitement normal qu’en France, au XXe siècle, on puisse imposer une opération chirurgicale très lourde et dangereuse à un nouveau-né sous prétexte qu’il présente une particularité physique qui n’est absolument pas dangereuse pour la santé et ne nuit qu’à des normes sociales fabriquées de toutes pièces ! C’est purement et simplement une perversion de la médecine, dont le but devrait être de soigner la personne humaine, pas de mettre en péril son intégrité physique ! La prochaine fois que je verrai un vegan dénoncer la castration à vif des porcelets, je pourrai lui dire qu’on fait à peu près la même chose avec des enfants humains et que ça ne se passe pas chez les barbus !
11h50 : Après avoir signé une pétition contre les persécutions dont les LGBT sont victimes en Pologne (qui, je le rappelle, fait partie de l’Union européenne), je retrouve ma sœur en train de se faire dédicacer un livre à un stand. Le plus étonnant pour moi, ce n’est pas de me trouver face à une femme encore très masculine. Ce n’est même pas de retrouver ma métalleuse de sœur vêtue d’une robe multicolore : s’habiller en noir par cette chaleur serait suicidaire. Non, ce qui m’impressionne le plus, c’est que je garde le souvenir d’un frère malheureux, qui ne sortait pour ainsi dire jamais de sa chambre et se rasait la tête, j’estime donc que je gagne largement au change quand je retrouve une sœur épanouie, qui se bat à son échelle pour la justice, la liberté et le droit et laisse à nouveau pousser ses cheveux blonds ! C’est une chenille qui devient papillon… Même pas, c’est un crapaud qui se transforme en princesse ! La prochaine fois qu’on me demandera si j’ai conscience que le changement de genre d’une personne occasionne un bouleversement pour ses proches, je répondrai : « oui, et j’ajoute que c’est tant mieux ! » Je ne peux m’empêcher de faire remarquer à ma sœur et aux deux auteurs qui tiennent le stand que le village est installé juste sous les fenêtres de Bernadette Malgorn : ils ne savent pas qui est cette personne, je suis bien obligé de le leur expliquer, ce qui occasionne le dialogue qui suit :
MOI : C’est la chef de l’opposition municipale.
L’UN : Ah bon ? Elle est de quel bord, alors ?
L’AUTRE : Ben ici, c’est une mairie de gauche…
L’UN : Oui, enfin, socialiste, c’est des escrocs…
L’AUTRE : Bon, donc, elle, elle est plutôt LREM ?
L’UN : Non, elle, c’est LR…
L’AUTRE : Oui, en attendant que ce soit bouffé par le RN…
MOI : Heu… Oui, bon, toujours est-il que cette dame était contre le mariage pour tous…
EUX : Ah ben tant mieux, ça doit la faire chier, alors !
J’ai atteint mon but, mais il n’empêche que ce dialogue résume illustre assez bien, je pense, le désenchantement de notre société et le peu d’espoir que la politique inspire désormais aux citoyens… Je voulais faire rire, je n’éprouve que de l’amertume !
12h : Ayant fait le tour de la place, je déjeune au premier stand de restauration ouvert qui me tombe sous la main, en l’occurrence un stand de crêpes où je savoure une galette « complète » où le jambon est remplacé par… Des courgettes. C’est bon, je ne dis pas le contraire, mais ça ne remplacera jamais vraiment. J’ai souvent mauvaise conscience quand je mange de la viande, car je n’ignore pas tous les problèmes que cela pose en terme d’environnement, mais je sais aussi que j’aurais énormément de mal à m’en passer ! Certains vegans fraîchement convertis mettent en avant leur perte de poids pour tenter de recruter de nouvelles ouailles : mais pour ma part, je n’ai pas envie de maigrir ! Pourquoi il n’y aurait que les femmes qui auraient le droit d’être rondes et de s’accepter comme telles ? Ces réflexions achèvent de me briser : dès que j’ai fini de manger, je pars prendre un bain de mer.
Croquis réalisé sur la plage :
16h : Fidèle à mon habitude, je suis resté dans l’eau pendant une heure et demie. Pour mon premier bain de mer de l’année, j’ai oublié de faire un vœu : j’aurai dû faire celui de pouvoir rentrer rapidement chez moi. Je ne suis pas exaucé : aux difficultés imposées par les travaux de la deuxième ligne de tram s’ajoute la fermeture du passage par le pont de Recouvrance à cause de la marche des fiertés ! J’en suis quitte pour prendre la ligne qui passe par le pont de l’Harteloire, desservie à raison de deux bus par heure ! Mon retour devient quelque peu laborieux, heureusement que mes plaisirs balnéaires m’ont permis d’emmagasiner une réserve de joie suffisante pour affronter cette épreuve…
17h : J’arrive enfin au niveau de la place de la Liberté : quitte à avoir attendu longtemps et à avoir fait un long détour, j’en profite pour retrouver ma sœur et lui faire un dernier coucou. Apparemment, la manifestation a eu beaucoup de succès, on parle de 4.000 personnes ! Dans un sens, c’est rassurant de voir qu’on trouve autant de monde pour défendre l’égalité en droits contre les discours réactionnaire de tout poil. Quand je me dirige vers l’arrêt pour enfin rentrer à Lambé, je me dis qu’ils pourraient quand même se passer d’allumer des fumigènes…
Dimanche 25 juin : 95ème anniversaire de Peyo
11h35 : J’ai décidé de me rendre sur les rives de la Penfeld pour assister à « Un dimanche au bord de l’eau », une fête qui a lieu, en principe, tous les deux ans et dont j’avais gardé un bon souvenir. Je pourrais y aller à pied, mais comme j’ai encore dans les jambes ma nage d’hier, je prends les transports en commun, ce qui, un dimanche à Brest, est déjà une aventure en soi… Le bus aurait dû passer il y a vingt minutes : il arrive enfin… À l’intérieur, un type parle fort dans son téléphone : à bout de patience, je lui demande, assez vivement il est vrai, de la mettre en sourdine. Il me répond : « C’est quoi ton problème ? » Je n’ose pas répondre… Je crois que je hais cette saison.
Croquis réalisé en attendant une correspondance :
13h10 : J’ai quand même fini par arriver sur les rives de la Penfeld où la fête bat son plein. La queue pour se faire servir au barbecue est proprement démentielle ! Je prends mon mal en patience jusqu’à ce qu’une vieille amie de ma famille, qui participe à la cuisson, me reconnaisse et me fasse signe de venir la rejoindre par l’arrière : je n’aime pas user de privilèges, mais je n’ose pas refuser son élan de générosité qui la pousse à me faire passer en priorité, qui plus est sans payer ! Avec ce que j’ai économisé, je me paierai une glace à l’italienne…
Croquis réalisé en faisant la queue :
14h : Attiré par les activités nautiques, je me suis inscrit pour un tour de « dragon-boat » : hélas, il faut que j’attende une heure. Je patiente donc comme je peux, je me livre même à une activité que j’ai toujours trouvé barbare : le tir à l’arc ! Ce n’est pas si facile qu’on le croit, il me faut deux essais avant d’enfin trouver la position grâce à laquelle je peux atteindre la cible. Je quitte brièvement la position pour prendre une flèche : le moniteur se sent obligé de me recadrer ; je lui réponds que c’est juste le temps de changer de projectile, il me dit « ça râle » ! Ce n’est même pas vrai, je ne suis pas de mauvaise humeur, tout au plus réponds-je de façon un peu trop vive parce que je suis pris dans le feu de l’action… Pourquoi les gens « normaux » ne comprennent-ils pas qu’on ne peut pas toujours leur répondre posément, surtout quand on fait autre chose en même temps ?
14h30 : Ayant quitté sans regret le stand de tir, je me dirige vers un espace où une grande bande de papier a été déroulée pour peindre une sorte de fresque participative. Je trempe le pinceau dans la peinture noire pour y dessiner mon hérisson : une bénévole me dit « super ». Une petite satisfaction qui fait toujours plaisir…
15h : C’est parti, je suis à bord du dragon-boat, je rame donc sur la Penfeld en compagnie d’une bonne dizaine d’autres amateurs. Il y avait longtemps que je n’avais plus eu l’occasion de pagayer, ça me rappelle l’époque où, avec mes parents, nous faisons du canoë sur le Loir. J’ai un peu de mal à me caler sur le rythme des autres rameurs, je cogne régulièrement ma pagaie contre les autres, mais ça ne compromet pas l’avancée de l’embarcation. J’ai mal au dos et aussi un peu aux épaules, mais c’est délicieux : cette petite navigation me fait oublier qu’on est en plein cœur de Bellevue, je redécouvre la Penfeld sous un autre angle… Bref, je passe un merveilleux moment. Et pour pas un sou, s’il vous plaît !
Lundi 26 juin
11h : Je reçois un message m’apprenant que la scène ouverte du Café de la plage, prévue pour le 5 juillet, n’aura pas lieu. La cause ? L’établissement risque une fermeture administrative à cause des concerts qu’ils organisent et qui attirent beaucoup de monde sur la voie publique… Dès que les pauvres s’amusent autrement qu’en restant devant un écran ou en dépensant du fric, les puissants se dépêchent de les en empêcher ! Mais après tout, s’ils veulent se distraire, les pauvres n’ont qu’à jouer au golf, comme tout le monde, n’est-ce pas ?
14h : Passage à la résidence senior située en face de chez moi pour rencontrer la responsable des animations. Comme toujours quand j’entre dans un lieu que je découvre, je ne suis pas à mon aise. Et oui, je passe devant tous les jours mais je n’y avais encore jamais mis les pieds, aucune des nombreuses personnes âgées que je fréquente n’ayant eu, pour l’heure, l’idée de venir s’y installer. Face à la responsable, je me présente d’une manière assez laborieuse, mais le courant finit quand même par passer : la conviction d’avoir en face de moi une cliente potentielle sérieuse me donne un semblant de courage pour surmonter mes appréhensions. J’éprouve néanmoins le besoin de préciser tout de suite que je suis autiste afin de prévenir tout malentendu éventuel… Mon autisme est un atout, mais ça n’élude pas les difficultés qu’il implique dans notre société hyper-normative.
14h45 : Tant qu’à faire d’être sorti, j’en profite pour faire un crochet en centre-ville afin de faire scanner deux dessins de grande dimension : je fais faire ça dans la petite boutique de reprographie de la rue Morvan où, au moins, le personnel n’oblige pas le client à tout faire lui-même… Tout se passe bien, mis à part deux petites pestes qui, en attendant le bus, font un boucan du diable en s’amusant à siffler dans des canettes vides toutes tordues ! J’ai beau leur crier d’arrêter, elles semblent bien décidées à casser les oreilles de tout le quartier ! Le temps que je sorte, elles sont déjà parties : encore heureux, car je ne voulais risquer de tomber pour violence sur mineurs…
L'un des dessins scannés à l'occasion de cette sortie : ma famille en Crétois. De gauche à droite : le Minotaure, Pasiphaé, Minos, Phèdre, Ariane, Thésée et Hippolyte.
Mardi 27 juin
11h15 : J’ai un rendez-vous en centre-ville : je trouve une place assise dans le bus, juste derrière une jeune fille dont les yeux sont rivetés sur son smartphone. Je suis affligé par ce qu’elle regarde, on voit deux crétins qui grimacent en boucle… Idiocracy, ce n’est décidément pas de la science-fiction ! Et on voudrait que j’aie un smartphone…
11h30 : Je descends la rue Jean Jaurès à pied : passant devant le Celtic, je suis bien surpris d’y voir l’affiche de Mission Cléopâtre, 21 ans après sa sortie ! Renseignement pris, cet excellent film sera projeté le 5 juillet en soirée à l’occasion de la fête du cinéma… Il y avait longtemps que je n’avais pas eu envie d’aller au cinoche ! J’ai beau le connaître par cœur, c’est toujours un plaisir indicible… Personne n’a fait mieux, depuis, en matière d’adaptation d’Astérix au cinéma, à part peut-être Alexandre Astier et encore ! Mission Cléopâtre est une explosion de rire tellement violente qu’on en oublie d’admirer la beauté des images : pour ne prendre qu’un exemple, les dialogues de la scène du bain de Cléopâtre sont tellement fous (« attention, c’est très, très tiède », « moi aussi, ça m’saoule quand y a trop de monde ») qu’on ne remarque plus le soin qui a été apporté à cette scène sur le plan strictement esthétique… Puisqu’il n’y aura pas de scène ouverte ce soir-là, rien ne m’empêchera d’aller revoir mon film culte. N’empêche que je n’étais plus allé au cinéma depuis la sortie du Secret de la potion magique d’Alexandre Astier… Vous pensez que je m’intéresse plus à la BD qu’au cinoche ? Et bien vous avez raison !
12h : Il y avait longtemps que je n’étais plus passé à la rédaction de Côté Brest : j’en ai un peu perdu l’habitude que j’avais à l’époque où je venais remettre mon relevé d’activité une fois par mois. Mais aujourd’hui, la rédactrice en chef a eu l’idée d’organiser une réunion, assortie d’un déjeuner, pour que les nouveaux correspondants fraîchement recrutés fassent connaissance avec les « anciens » dont je fais partie et l’équipe de journalistes permanents. À part notre chroniqueuse cinéma, tout le monde est là, y compris l’éditeur du journal. J’ai cependant du mal à me mettre dans l’ambiance, comme toujours dans ce genre de circonstance : pour ne rien arranger, l’un des nouveaux correspondants est engagé dans les associations sportives et tout le monde semble pressé de lui poser des questions… Une conversation sur le sport ! Au secours ! Je dégaine vite mon carnet pour prendre un croquis en attendant que ça passe : évidemment, je me fais repérer… Comment il faisait, Cabu, à la fin ?
14h15 : Après cette réunion finalement bien sympathique (d’autant que je ne crache pas sur un repas offert), je décide de rentrer chez moi comme il se doit. Un véhicule sur lequel il est écrit « ce bus ne prend pas de voyageurs » me passe sous le nez, et c’est littéralement dans la seconde qui suit qu’il est finalement annoncé qu’il va à Lambé ! Heureusement, le conducteur a compris : il s’arrête et me laisse monter, non sans s’excuser pour cet incident dû aux joies de l’informatique… Bibus s’y prend plutôt bien pour abuser de la patience des usagers, je trouve !
Mercredi 28 juin
10h30 : Mal réveillé, avant de faire le ménage, j’ouvre mes fenêtres en grand pour aérer. La pluie se met à tomber : sincèrement, je n’arrive pas à trouver ça désagréable, bien au contraire ! Toute averse est même plutôt bienvenue en ce moment… Cette ondée apaise mes nerfs mis à rude épreuve depuis quelque temps et je m’étends sur mon lit pour apprécier cette ambiance à sa juste valeur… Allez, encore quelques minutes et je m’y mets, au ménage, promis !
19h : Au Beaj Kafé avec trois collègues, nous lisons des textes de Victor Segalen. Le public n’est vraiment pas nombreux, mais ça nous fait une mise en jambe en prévision d’un événement plus important ; les quelques spectateurs que nous avons rameutés semblent conquis et les échanges sont fructueux. Toutefois, j’avais tout organisé de A à Z et l’une de mes camarades, qui a consacré sa thèse à Segalen, se croit forcée d’improviser pour donner des détails que je n’avais pas envisagés… Il faudra bien que je m’y prépare si on remet ça ! N’empêche que les neurotypiques me tueront…
De gauche à droite : votre serviteur, Maire-Hélène Delavaud-Roux, Sophie Gondolle et Danielle Déniel
Jeudi 29 juin
12h30 : Je m’apprête à prendre le téléphérique pour aller aux Capucins où une exposition sur Jim Sévellec vient d’ouvrir. Juste devant la station, des Thaïlandais ont installé des tables pour faire la fête autour du buste de Kosa Pan : j’essaie de demander à quelle occasion a lieu cette célébration, mais je ne comprends rien à la réponse qui m’est fournie… On m’invite à manger sur place, mais je sors déjà de table et, de toute façon, ce n’était pas dans mon scénario ! J’ai beau défendre bec et ongles l’amitié entre les peuples, j’ai mes limites. N’empêche que Brest est décidément plus cosmopolite qu’on ne le croit !
13h : L’exposition Jim Sévellec est fort bien conçue, la vie et l’œuvre, toutes deux hors normes, de ce personnage polyvalent y sont présentées avec clarté et pédagogie, c’est un bel hommage à cette figure brestoise d’exception. Que dire de plus ? Allez-y, c’est jusqu’au 17 septembre, et on s’y piétine moins qu’à l’expo Banksy !
17h30 : Pot à la fac pour arroser l’anniversaire d’un collègue et, surtout, la sortie d’un ouvrage collectif auquel j’ai contribué, consacré aux relations entre la Bretagne et l’Amérique du Nord : mon article est consacré aux commémorations, organisées en 2017, du débarquement américain. Mine de rien, c’est déjà ma troisième publication cette année ! Je profite allègrement d’un moment d’insouciance, je laisse de côté mes soucis et mes craintes concernant l’avenir…
Croquis réalisés pendant les discours :
19h40 : Alors là, c’est le bouquet : plus aucun bus ne circule ! Étant chargé comme un mulet et fatigué de cette journée assez bien remplie, j’appelle une voisine, à laquelle j’avais rendu visite ce matin, pour qu’elle vienne me chercher. Elle accepte sans problème, ouf ! N’empêche que si je ne m’étais pas trouvé en rade en plein centre-ville, je n’aurais jamais su qu’un gosse avait été tué à Nanterre par un flic (l’histoire de France est pleine de glorieux moments de cette espèce) et que ça avait provoqué des émeutes un peu partout… Ceux qui ont cru bon de profiter de cette bavure pour foutre la merde, on leur a dit que Brest est à plus de 500 kilomètres de Nanterre ? Et les responsables de Bibus, on leur a dit que la plupart des usagers avaient passé l’âge d’admettre le tristement célèbre « Si le coupable ne de dénonce pas, je punis toute la classe » dégainé par les profs injustes qui perdent patience ?
Vendredi 30 juin
10h : Je fais mon marché. Il n’y a pas grand monde. Je le fais remarquer au charcutier : d’après lui, la nuit a dû être courte pour beaucoup de gens... De fait, des crétins ont cassé un abribus et un panneau publicitaire, deux boutiques ont été dévalisées, j’ai même vu des cendres, vraisemblablement celles d’une bagnole… Ce n’est pas Oradour-sur-Glane, loin s’en faut, mais tout de même ! Quatre ans que j’habite à Lambé et c’est la première fois que je vois ça ! Il faut croire que la police française a dépassé les bornes, mais ça ne justifie en rien ces actes de vandalisme pur et simple qui, de surcroît, ne gênent absolument pas les responsables ! Cela dit, j’ai deux suggestions : premièrement, depuis le temps qu’on emploie la manière forte, est-ce qu’il ne serait pas temps d’admettre une fois pour toutes qu’elle ne donne aucun résultat et, deuxièmement, est-ce qu’on ne pourrait pas cesser d’écouter religieusement les footballeurs ?
Terminons sur une nouvelle série : celle des femmes "XXL"...
Audrey Hepburn :
Blanche Neige :
Géante verte :
Une énorme envie :
La femme esclave (voir Iznogoud et les femmes) :
La Kodakette :
Madame Mim :
Marge Simpson :
Micheline :
L'hôtesse de l'air :
La nonne :
Pocahontas :
La schtroumpfette (comment ça, "encore" ?) :
La sorcière Hazel (quand elle devient belle dans Broom-stick Bunny) :
Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !