Du 26 avril au 2 mai : les 100 jours de Trump ? Ça m'a paru 100 ans !

 

Puisque c'est le fait de la semaine, commençons avec ce dessin qui, je le concède, est valable aussi pour les électeurs européens : 

 

05-01-Electeur-Mémoire-Trump.jpg

Samedi 26 avril

 

9h50 : Je quitte la poste où j’ai perdu une demi-heure ! Je pensais naïvement qu’il n’y aurait pas trop de monde un samedi matin. Vous croyez que j’aurais pu me douter que tous ceux qui travaillent la semaine allaient rappliquer ? Et bien ce n’est qu’à moitié vrai : si j’ai poireauté, c’est surtout à cause d’une petite vieille qui a provoqué un bouchon en retenant la guichetière si longtemps que, pour une fois, je n’ai pas été le seul à perdre patience ! Résumons-nous : il n’y avait qu’une personne au guichet et cette vieille dame a été obligée de se débrouiller toute seule. On privilégie la rentabilité au détriment de l’efficacité, aussi bien à la poste que pour l’assistance aux personnes âgées, et voilà le résultat : il n’y pas que pour les personnels et pour les seniors que c’est une calamité…

 

Dimanche 27 avril : il y a 34 ans, Rob-Vel, le créateur de Spirou (et non, ce n'était pas Franquin !) nous quittait

 

04-27-Mort de Rob-Vel.jpg
Cette photo a été prise alors que je revenais du festival d'Angoulême : j'avais 17 ans et demi et j'avais gagné le voyage à un concours de BD... J'ai malheureusement perdu le chapeau en route.

 

20h15 : Je rentre de Scaër au terme d’un voyage sans histoire. J’étais au salon Créa’bulles où Lyz’An m’avait proposé de venir présenter mon travail : l’accueil était irréprochable, mention « peut pas mieux faire », une place m’était spécialement réservée et j’ai même pu compter sur les bénévoles pour me garantir la navette entre la gare de Quimperlé et le boulodrome de Scaër. Le bilan de l’opération n’est même pas négatif, l’expérience est donc à renouveler, en prenant soin de mieux m’organiser la prochaine fois. Ça fait chaud au cœur quand on s’apprête à dire adieu à un être cher…

 

Un visuel bricolé de bric et de broc pour la nouvelle page d'accueil de mon site officiel - cliquez sur l'image pour y accéder :

 

04-25-Nouvelle page d’accueil.jpg

Lundi 28 avril

 

16h15 : Me voilà rentré de Quimper où les obsèques de ma tante Christine ont eu lieu ce matin : pendant que certains continuaient à verser des larmes de crocodile sur la dépouille d’un pape qui n’a jamais servi à rien (tout comme ses prédécesseurs, du reste), ma famille a su rester solidaire dans son chagrin d’avoir perdu un de ses membres qui, plus est une personne qui avait voué sa vie à soulager les souffrances de ses semblables – elle était infirmière. J’ai rencontré quelques personnes que je ne connaissais pas mais qui me connaissaient au moins de nom par le biais de la défunte qui leur parlait volontiers de ma personne : je ne m’étais pas rendu compte qu’elle était si fière de moi… Moi qui ai tendance à me voir comme la honte de la famille, me voilà détrompé ! Mais ça n’atténue pas le sentiment de gâchis et d’injustice que m’inspire ce décès prématuré : avant de fixer le départ à la retraite à 64 ans, on devrait s’assurer que les gens puissent vivre au-delà de cet âge…

 

04-21-XXl-Marinière.jpg
Christine m'offrit ma première marinière...

 

20h : Je termine la journée avec une chanson qui me trotte dans la tête. Bien entendu, il s’agit d’un des titres qui ont été diffusés aux funérailles de Christine, à savoir « La marelle », que j’avais entendue en maternelle et que je n’avais pas oubliée, à défaut de savoir comment l’écouter à nouveau. Je donc d’autant plus satisfait de l’avoir retrouvée que j’ai toujours été persuadée que c’était une chanson italienne ! Mais je sais maintenant qu’elle est due à la brésilienne Nazaré Pereira qui, bien entendu, chante en portugais – j’en parle au présent car elle vit toujours, elle… Il se trouve que je dois faire une illustration sur le thème de l’enfance et que je patauge depuis des jours pour trouver une idée : cette évocation de la marelle tombe donc à pic pour débloquer ma créativité[1]… On a aussi passé « Le baiser » d’Alain Souchon aux funérailles, mais ce n’est pas ma préférée de « la pauv’ souche »[2], sans doute parce que je l’ai trop entendue ; je dois aussi dire que je n’y trouve pas la distanciation ironique que je perçois dans « Bidon », « On avance », « La ballade de Jim » pour n’en citer que trois… Si j’étais méprisant, je dirais bien que c’est toujours ce qu’il y a de moins bon dans le travail d’un artiste qui marche le mieux auprès du public ! Ma mère, qui est fan de Julien Clerc, n’a cependant jamais aimé « Femmes, je vous aime » qui est pourtant celle qui a eu le plus de succès au cours de sa carrière…

 

Vous ne connaissez pas la chanson ? La voici... Belle plante, cette Nazaré, n'est-ce pas ?

 

Mardi 29 avril

 

23h : C’est toujours quand j’ai le plus de problèmes voire de malheurs qu’il y a le plus de soleil ! J’ai dû offenser Râ, Apollon ou Tonatiuh[3] dans une vie antérieure… Ça n’en rend que plus insupportable cette chaleur persistante qui m’empêche de dormir ; dire qu’il y a un an à la même époque, il pleuvait comme vache qui pisse presque tous les jours ! Les années se suivent et ne se ressemblent pas : je dirais bien que dans certains cas, ce n’est pas plus mal… Sauf qu’il y un an, je n’étais pas en deuil ! Demain, il faut que j’aille en ville : je jure de mettre mon poing dans la gueule à tous ceux qui me demanderont « comment ça va, avec ce beau temps ! » Mais avec un peu de chance, la pluie arrivera dans la nuit…

Une petite pointe contre la grosse truie du RN :

 

04-29-Marine Le Pen.jpg

Mercredi 30 avril


9h30 :
La chance n’est pas de mon côté, la journée s’annonce clémente. Dans un sens, ça me facilitera les nombreux déplacements que je dois effectuer aujourd’hui. Pour commencer, je prends le dernier Côté Brest où j’ai réussi à faire passer deux articles sur la BD, ce qui pourrait suffire à ma satisfaction si je ne constatais pas également que ma colonne sur la biographie de Victor Fénoux, bâtisseur du viaduc de Morlaix, tombe particulièrement à point pour compléter l’article d’Amélie Thomas sur cet ouvrage d’art. Étant plutôt habitué à être en porte-à-faux vis-à-vis de mes semblables, je ressens toujours une certaine satisfaction les rares fois où j’arrive à être en phase avec autrui, même au sein de l’équipe du journal. Amélie, justement, consacre aussi un article aux prêtres exorcistes, un thème que je n’aurais jamais songé à aborder. D’accord, leur quotidien n’a rien à avoir avec le film L’exorciste, il n’est même pas exagéré d’envisager cette œuvre de William Friedkin comme une grosse connerie d’un point de vue strictement factuel, mais quand je lis leurs déclarations, je me demande s’ils y croient sérieusement :

 

« Nous sommes souvent la dernière solution que les gens ont trouvée pour évacuer leur douleur. Ils arrivent tourmentés, anxieux, avec un mal-être énorme. (…) Nous cherchons aussi à savoir ce qui relève de la psychiatrie ou de l’ordre du spirituel. Nous posons la question de la contamination extérieure, s’ils ont ouvert leurs portes à des esprits occultes. »

 

Avouez qu’à une époque où les causes de mal-être sont légion, il faut être un peu naïf pour y voir la marque de quelque perlimpinpin venu de l’Enfer ! Cela dit, Amélie a eu raison de faire cet article : qu’il y ait encore des gens pour y croire, c’est bon à savoir ! Effarant, peut-être, mais bon à savoir.

 

04-29-Baptêmes d'adultes.jpg

 

10h30 : Passage au Conseil Architectural et Urbain de notre chère ville, pour en savoir plus sur la rénovation de l’église Saint-Martin : il est écrit noir sur blanc, à l’entrée de l’édifice, que le dossier du chantier est consultable ! Évidemment, ce n’est pas si simple : la secrétaire qui m’accueille n’est même pas au courant et doit consulter sa collègue. Il lui faut dix minutes pour me dire qu’elle ne peut pas me laisser consulter l’original et que je dois lui signer un papier pour avoir le droit d’en recevoir une copie par mail… Ça y est, je me rappelle pourquoi tant de services publics ont pu être privatisés sans que ça ne fasse réagir davantage la population : c’est parce que l’administration n’a jamais su soigner son image.

Sans transition, un dessin représentant le PC sur lequel je cisèle ce que vous lisez en ce moment :

 

04-21-Ordinateur.jpg

 

14h30 : Bonne idée : prendre un forfait pour pouvoir nager en-dehors des heures de cours de natation. Mauvaise idée : aller en profiter le mercredi dans une piscine où il n’y a qu’un seul bassin. Résultat : je dois supporter la compagnie des gosses de Bellevue, lesquels se montrent particulièrement excités par le soleil et la libération de milieu de semaine que leur accorde l’éducation nationale. Je suis même obligé de hausser la voix pour qu’ils arrêtent de hurler sous la douche, et quand je nage, une gamine manque de me rentrer dedans en traversant le bassin dans le sens… De la largeur ! Ça lui vaut les remontrances de sa monitrice, je n’ose donc pas en rajouter, mais je n’en pense pas moins. Et une erreur à éviter à l’avenir, une !

Sans transition, un dessin représentant mon presse-agrumes : 

 

04-21-Presse-agrumes.jpg

 

21h30 : Après un dîner au Biorek, je traverse Saint-Martin pour prendre le bus. Je n’aurai donc rien raté de l’ambiance quasi-estivale qui s’est emparée de la ville et qui me pèse un peu. Il pleut encore dans mon cœur, je supporte donc assez mal ce soleil omniprésent jusque sur les sourires des gens ! Je croise les doigts pour que personne ne m’invite à boire un coup en terrasse, j’aurai du mal à l’éconduire poliment…

 

Toujours sans transition, un dessin représentant ma valise :

 

04-21-Valise.jpg

Jeudi 1er mai

 

15h : Petite promenade du 1er mai au bois : c’est toute mon action syndicale pour cette journée dédiée à la contestation sociale. J’étais un selon l’organisateur (moi-même), zéro selon la police. Et pourtant, du point de vue du pouvoir, nous serons toujours trop nombreux à passer du temps dans l’improductivité.

 

Encore une fois sans transition, un petit gag qui est sûrement une réminiscence :

 

04-21-USB-Porc.jpg

Vendredi 2 mai

 

14h30 : Visite-éclair de mes parents qui me confirment l’augmentation de l’AAH que j’avais constatée en consultant mon compte sur le site de la CAF. Je ne vais évidemment pas m’en plaindre, mais si l’État a les moyens d’entretenir les personnes en situation du handicap, il doit aussi pouvoir le faire pour les gens qui ne parviennent pas s’intégrer au monde du travail ! Et ils sont autrement plus nombreux que les profiteurs qui se complaisent dans l’inactivité, croyez-moi ! Nos dirigeants n’ont donc aucune excuse pour faire passer cette réforme injuste du RSA…

Une vidéo avant de se quitter :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine ! 

 


[1] Désolé, mais pour découvrir ce que j’ai dessiné, il vous faudra attendre que l’illustration en question soit déjà parue dans la revue à laquelle elle est destinée…

[2] Comme l’appelle Renaud.

[3] Dieux solaires, respectivement dans les mythologies égyptiennes, grecques et aztèques.


02/05/2025
0 Poster un commentaire

Du 20 au 25 avril : comme disait Reiser, élisez une papesse !

 

Commençons avec "l'événement" de la semaine :

04-24-Mort du Pape (3).jpg

Dimanche 20 avril

 

10h30 : Quelques soucis sans gravité mais tout de même désagréables m’amènent à me faire une réflexion désenchantée : on dit souvent que les relations sociales sont difficiles pour les gens du spectre, mais finalement, elles ne sont pas beaucoup plus simples pour les personnes sans autisme ! En fait, la vraie différence, c’est que les autistes s’efforcent de se les simplifier au maximum tandis que les neurotypiques semblent prendre un malin plaisir à se les compliquer ! Plus de détails dans le billet que j’ai publié sur mon nouveau blog, intitulé finement J’aurais voulu être un autiste.

 La bannière de ce nouveau blog : 

 

04-21-J'aurais voulu être un autiste-Bannière.png

 

21h : Avant de dormir, je lis quelques histoires du Petit Nicolas : un observateur extérieur pourrait juger que je retombe en enfance, mais il aurait tort ! Cette série est sans doute la plus mal comprise de toute l’œuvre de Goscinny : on ne cesse de parler à son propos de « fraîcheur », de « tendresse »… Mais il n’est même pas nécessaire de faire une lecture approfondie pour comprendre qu’à travers le regard d’un enfant, le grand René proposait une satire bien sentie de la France des « trente glorieuses » : les adultes sont tous plus ou moins stupides et bornés, à commencer par  les parents de Nicolas qui n’ont en tête que le standing et la réussite professionnelle (son père considère l’apprentissage comme une déchéance) ; ils se révèlent même franchement infantiles quand ils tentent de rendre jaloux leurs voisins ; il ne leur faudrait pas grand’ chose pour ressembler aux Bidochon… Le malentendu vient en partie, je pense, des images de Sempé, qui ont l’air si douces ; mais, là encore, on oublie trop souvent que sous un style trompeusement gentillet, Jean-Jacques Sempé fut un maître de l’humour noir, sans doute le dessinateur le plus impitoyable de sa génération envers les vanités humaines, ce qui faisait de lui, in fine, l’illustrateur idéal pour une série qui tournait en dérision le monde des adultes sur un ton faussement enfantin. Quand un film inspiré de la série est sorti en 2009, une certaine critique a reproché a accusé le réalisateur de se complaire dans la nostalgie d’une époque trompeusement présentée comme confortable et insouciante ; comme je n’ai pas vu le film, de deux choses l’une : ou bien la critique était à côté de ses pompes, ou bien le réalisateur avait raté son coup – l’un n’empêche pas l’autre, évidemment !

Puisque c'est Pâques, quelques dessins sur le thème de l'agneau pascal :

 

04-20-Pâques (1).jpg


04-20-Pâques (2).jpg


04-20-Pâques (3).jpg


04-20-Pâques (4).jpg

 

Ces dessins doivent beaucoup à un épisode de La Linea qui m'a marqué ; plus de précisions dans cette vidéo :

 

Lundi 21 avril

 

15h : J’apprends la mort du Pape François. En plein week-end pascal ! Si certains bigots n’ont pas l’impression, après ça, que Dieu se fout de leur gueule, je ne peux plus rien pour eux ! Bon, allez, malgré l’aversion que m’inspirent les religions en général et l’Église catholique en particulier, je vais être sympa et leur faire une suggestion : pour succéder à Jorge Mario Bergoglio, élisons… Yazemeenah Rossi ! Mais si, vous savez, ce mannequin sexagénaire qui éclipse ses collègues dont elle pourrait être la mère voire la grand-mère ! Alliant le charisme d’une reine à la sagesse d’une grande prêtresse, elle est une si parfaite incarnation de la sérénité et de l’équilibre que la tenue papale semblera avoir été faite pour elle ! Le renouveau de l’église serait certainement assuré, avec une si gracieuse papesse ! Bon, pas au point de me motiver à aller à la messe, hein ! ‘Faut pas trop m’en demander non plus…

04-24-Mort du Pape (1).jpg


04-24-Mort du Pape (2).jpg


04-24-Mort du Pape (4).jpg


04-24-Mort du Pape (5).jpg

Mardi 22 avril

 

13h30 : Je suis en train d’accomplir une action universellement désagréable : je remplis ma déclaration d’impôts. Ce n’est pas encore cette année que je serai imposable, mais ces formalités me donnent toujours de l’urticaire. C’est donc dans ces dispositions exécrables que j’apprends une triste nouvelle : ma tante Christine Quinquis est morte hier. Elle n’avait que 64 ans, elle a été emportée par un cancer du poumon. Pourtant, même si son hygiène de vie n’était pas irréprochable, elle ne fumait pas : d’après ma mère, qui m’annonce le drame au téléphone, elle aurait attrapé ce cancer fatal à cause des soins qu’elle avait reçus vingt ans auparavant contre un autre cancer… Je préfère ne pas en tirer de conclusions. Quoi qu’il en soit, j’ai le moral au tapis : je ne suis pas forcément proche de tous les membres de la famille (très) nombreuse dont je suis issu, mais Christine m’avait hébergé il y a deux ans et je correspondais avec elle assez régulièrement. Pour ne rien arranger, je viens à peine de me remettre de la mort de mon copain Pod survenue le mois dernier et, globalement, j’ai le sentiment d’accumuler les décès prématurés dans mon entourage depuis quelques années… Je sais bien que quand on a de nombreuses fréquentations, on est naturellement exposé à avoir de nombreux deuils à long terme : comme disait Wolinski, « vieillir, c’est devenir gardien d’un cimetière »[1]. Mais tout de même, je ne pensais que ça viendrait aussi vite…  Qu’est-ce qui va encore me tomber dessus ?

 

Mercredi 23 avril : Delfeil de Ton a 91 ans, bon anniversaire !

 

04-23-Naissance de Delfeil de Ton.JPG

 

20h30 : Rentré du cours du soir, je risque un tour sur le site du Courrier international ; j’apprends, sans trop de surprise, que la côte de popularité de Trump est en chute libre trois mois à peine après son retour à la Maison blanche. Le plus dérisoire, c’est que le même phénomène s’était produit trois mois après sa première élection il y a huit ans. Ce n’est pas la première fois que des électeurs renouvellent leur confiance à un individu qui avait déjà fait montre de son incompétence et qu’ils avaient même déjà désavoué : les Italiens l’ont fait deux fois avec Berlusconi, nous l’avons-nous-même fait avec Chirac… La démocratie serait une chose merveilleuse si les citoyens n’avaient pas une mémoire de poisson rouge !

Quelques dessins au crayon gris réalisés sur le vif, pour le plaisir :

 

04-21-Lampe.jpg

 

04-21-Nature.jpg

 

04-21-Quignon.jpg


04-21-Taille-crayons.jpg

Jeudi 24 avril

 

19h : La journée a été bien remplie, je la termine avec une conférence de Marie-Louise Goret sur l’histoire de Kerinou : jadis, la vallée où est sis ce quartier marquait la frontière entre les deux communes voisines et interdépendantes de Brest et de Lambézellec[2] ; la seconde vivait de l’agriculture et nourrissait la première qui était dominée par l’armée, laquelle ne voulait pas d’industries dans ses murs. Ce fut donc à Kerinou, qui avait à l’avantage de disposer de nombreux points d’eau, que furent installés les commerces et industries qui n’étaient pas directement pilotés par l’autorité militaire. Madame Goret a donc donné sur l’histoire de ce quartier assez particulier quelques détails qui devraient intéresser les lecteurs de Côté Brest : évidemment, la moyenne d’âge de l’assistance est assez élevée, elle serait même proche de celle d’un EHPAD si je n’étais pas là, et le public compte un certain nombre d’anciens de Kerinou qui n’ont pu s’empêcher de vouloir apporter leur version de tel ou tel point d’histoire, ce qui serait tout à leur honneur… S’ils attendaient que l’oratrice ait fini de parler avant de prendre la parole ! C’est justement pour m’épargner ça que j’évite désormais de donner des conférences sur des événements pour lesquels les témoins abondent encore : madame Goret est à peu près aussi âgée que le public qui la respecte donc encore un peu, mais je sais d’expérience qu’avec moi, qui suis encore trop jeune pour ne pas être perçu comme un freluquet par les seniors, ça ne se passerait pas comme ça ! Le jour où un vieux type m’a soutenu mordicus que mes chiffres de la catastrophe de l’abri Sadi-Carnot étaient faux (il s’est avéré ensuite que c’était moi qui avais raison), je ne suis pas près de l’oublier… Enfin bref : une fois la causerie terminée, les vieux profitent de la présence de l’adjointe au maire chargée du quartier pour exprimer leurs doléances ; ne me sentant plus concerné, je décide de ne pas m’attarder, je suis trop fatigué pour supporter d’entendre des gens se plaindre.

 

Vendredi 25 avril : saint Marc, patron de Venise

 

04-25-Saint Marc.jpg
Cette photo a été prise par moi-même en 2005 lors d'un voyage scolaire à Venise : j'en avais évidement pris beaucoup d'autres, mais j'ai choisi celle-ci parce qu'elle montre une facette de la ville à laquelle on ne pense pas spontanément... 

 

9h30 : Au marché, je retrouve le père de la fiancée de mon cousin, qui informe les citoyens de l’état d’avancement du chantier du nouveau réseau de transports : apparemment, les travaux de la ligne de bus à haut niveau de service sont pratiquement finis dans notre quartier, « ya-pu-ka » construire la station. Quand la ligne sera ouverte au public, Lambézellec sera desservi toutes les sept minutes par un véhicule qui conduira directement à la gare sans le moindre changement : je me rappelle que je dois justement prendre un train dimanche prochain ; rien que pour ça, je voudrais que les travaux soient déjà finis…

 

Pour terminer, ma vidéo de la semaine, sur un sujet qui m'est cher :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 


[1] Georges WOLINSKI, préface à BOSC, Dessins inédits, Le Cherche-midi, Paris, 1991, p. 8.

[2] N’oublions pas que « Lambé » n’a été rattaché au « grand Brest » qu’en 1945.  


25/04/2025
0 Poster un commentaire

Du 13 au 18 avril : Cette fois, ce n'est pas en Bretagne qu'il fait le plus mauvais !

 

Commençons avec un dessin sur la condamnation de Marine Le Pen - mais qui aurait été valable pour Benard Tapie ou Jacques Chirac, soit dit en passant :

 

04-15-Le Pen-Corruption.jpg

Dimanche 13 avril

 

15h : Je me suis inscrit à une visite guidée consacrée à la présence des styles « art nouveau » et « art-déco » dans l’architecture brestoise. J’espère en tirer des informations intéressantes pour ma chronique dans Côté Brest ; j’espère aussi que les autres personnes inscrites ne seront pas trop casse-pieds (pour rester poli) ! Hélas, ça commence mal : alors que la guide, au pied de l’église Saint-Martin, donne des précisions sur l’histoire de Brest et la différence entre art nouveau et art-déco[1], un vieux type n’arrête pas de renifler ; ça me perturbe et ça me dégoûte en même temps ! Voulant rester diplomate, je profite du déplacement du groupe vers la rue Jean Jaurès pour lui tendre un paquet de mouchoirs : il me répond qu’il n’en veut pas et qu’il ne peut pas s’empêcher de renifler ! Je ne puis réprimer un « Ben ça promet » : il n’en faut pas plus pour qu’il me lance « Décidément, y a des cons partout » ! Dans sa bouche, ça me rappelle Les Bidochon en vacances quand Robert, Raymonde et leurs nouveaux amis déblatèrent sur ce pauvre type séparé de ses enfants à cause du le règlement débile du village-vacances : dans la BD, c’était drôle, mais dans la vraie vie, c’est plutôt révoltant… Il y a vraiment du boulot pour faire admettre que l’hypersensibilité auditive est un handicap aussi pénible (sinon plus) que la surdité !

 

Quelques photos prises au cours de cette visite :

 

04-13-Visite.gif

 

17h30 : La visite guidée prend fin sur le Cours Dajot : elle devait durer en principe deux heures, la guide espérer locher l’affaire en une heure et demie vu qu’il n’y avait que six inscrits ; il a finalement fallu deux heures et demie pour en venir à bout ! À quoi doit-on ce miracle ? Au fait que nous vivons une époque de barbares où l’on méprise les détenteurs du savoir et où tout le monde croit tout connaître. Résultat : que ce soit à l’école, à l’université, lors d’une conférence et même durant une visite guidée, le public, au lieu d’écouter religieusement la personne « qui sait » et de se borner à poser des questions pour éclaircir un point, se croit obligé d’apporter son grain de sel à tout propos ! C’est d’autant plus regrettable que le plus souvent (inutile d’être démagogue), ils n’ont pas grand-chose à apporter : rien qu’au cours de cette visite-là, une rombière s’est crue obligée de dire, devant le monument américain, que nous nous trouvions en territoire des États-Unis ! C’était bien la peine que Bruno Calvès et moi-même fassions tout notre possible pour démentir cette croyance erronée[2] ! Franchement, j’admire les guides d’aujourd’hui qui doivent supporter des gens à ce point bouffis de suffisances et de certitudes ! J’ai parfois pensé à me faire guide touristique ; le problème, c’est que j’aurais toutes les compétences pour ce métier, sauf une, la seule qui semble compter pour le public à l’ère 2.0 : celle du Sourire-Bonjour-Au revoir-Merci ! J’avais fait de la philo pour essayer de comprendre les gens, mais plus je comprends comment ils fonctionnent, plus je désespère…

Le 13 avril, c'est aussi le jour de la naissance de Reiser (en 1941) :

 

04-13-Naissance de Reiser.jpeg

 

La photo ci-dessus a été prise l'an dernier sur les bords de Seine : celle ci-dessous a été prise dans la cour où se trouvaient jadis les locaux de Hara-Kiri ; ce robinet est très vraisemblablement celui où l'homme qui, d'après Cavanna, inspira Gros Dégueulasse à Reiser, faisait sa toilette matinale... 

 

04-13-Naissance de Reiser.JPG

 

Le 13 avril est aussi le jour de la découverte de la Victoire de Samothrace par Charles Champoiseau en 1863...

 

04-13-Découverte de la Victoire de Samothrace.jpg

 

C'est aussi le jour de la naissance de Patrick Moerell en 1951... 

 

04-13-Naissance de Moerell.jpg

 

...et de la loi Marthe Richard :


04-13-Fermeture des maisons closes.jpg
A l'attention des lecteurs non-comprenants : ce dessin fait allusion à la fermeture de l'antenne de la Cinq de Berlusconi, qui, le 13 avril 1992, était effective depuis Minuit. Jean-Claude Bourret, qui fut le chef de file du combat des salariés pour la défense de la chaîne (et qui est très difficile à caricaturer) trouva par la suite du reclassement sur RMC, d'où l'allusion à Monaco. Quant au hérisson, il fait (perfidement) allusion à la gaffe de la rédaction de La Cinq qui, en septembre 1988, avait annoncé que Pauline Lafont avait été retrouvée vivante ! Soyons juste : la responsabilité de cette erreur incombait surtout à Guillaume Durand ! Mais Jean-Claude Bourret n'a pas non plus été avare d'inepties au cours de sa carrière : ne citons que ses histoires d'extraterrestres...

Lundi 14 avril

 

17h15 : Malgré la météo maussade, je suis allé rendre visite à mon amie qui habite Hanvec. À l’issue d’un après-midi bien agréable, je la prie de me donner l’adresse mail d’une personne qu’il me faudra contacter en vue d’un projet commun. L’écoutant me l’épeler, je suis surpris de l’entendre me dire subitement « tiret du six » ! Constatant mon incompréhension, elle précise aussitôt qu’il s’agit en fait du bon vieux trait d’union : visiblement, on l’appelle ainsi pour le distinguer d’un autre tiret, celui qui, quand on écrit sur un traitement de texte, apparaît en position basse sur la ligne quand on tape la touche « 8 » ! C’est fou, quand même, de constater à quel point certains usages véhiculés par l’informatique sont entrés dans les mœurs au point d’en supplanter d’autres dont l’origine était pour ainsi dire immémoriale… J’imagine la tête de l’instituteur quinquagénaire (voire sexagénaire) quand un de ses élèves lui demandera, à propos du trait d’union, s’il s’agit « du tiret du 6 ou du 8 » ! Ça ne va pas arranger le décalage entre les écoliers et leurs enseignants assez vieux pour se faire traiter de « boomers »[3] par ces derniers… Voilà qui me conforte dans l’idée qu’on devrait autoriser les profs à prendre leur retraite avant quarante ans, comme pour les flics et les militaires ! Précision importante tout de même : mon amie est plus âgée que moi…    

 

Le 14 avril, Brigitte Lecordier a eu 69 ans ! Joyeux anniversaire à elle !

 

04-14-Naissance de Brigitte Lecordier.jpg

Mardi 15 avril

 

9h30 : Je reçois ce soir une amie qui vient prendre l’apéro : en prévision de cette visite, je brave la pluie battante pour faire quelques courses. C’est curieux, mais je n’arrive pas à trouver ça tellement désagréable : bien sûr, je ne tarde pas à être plus trempé qu’un bouillon, mais ce n’est jamais que de l’eau, et puis elle a la vertu de ne pas faire s’attarder les gens dans la rue, j’échappe donc à leurs sourires de ravis et à leurs conversations minables… Je n’aime pas grand-monde sur terre, finalement ! J’ai beau connaître beaucoup de gens, je ne fais pas don de mon amitié au tout-venant : comme me l’ai dit une autre amie, « plaire au plus grand nombre, c’est plaire à n’importe qui » ! Et si je suis en train de risquer un rhume pour faire plaisir à quelqu’un, c’est que c’est cette personne en vaut vraiment la peine…

 

Mercredi 16 avril

 

11h45 : C’est la semaine des retrouvailles ! Je revois une troisième amie venue prendre le thé. Enseignante à la retraite (retenez bien cet aspect, il est important pour la suite), elle est maman de deux garçons et d’une fille, je lui demande donc de leurs nouvelles : son aîné, qui est décorateur de théâtre avec statut d’intermittent du spectacle, a dû jouer des coudes afin de trouver assez de débouchés pour son talent et boucler ses 507 heures, à cause des restrictions budgétaires imposées à la culture. Sa fille, qui n’arrive pas à s’insérer dans le monde du travail, est actuellement bénéficiaire du RSA et vit donc avec une épée de Damoclès : tôt ou tard, le conseil départemental risque de la forcer à accepter n’importe quel boulot, même si elle n’est pas du tout faite pour l’emploi concerné et risque d’y faire plus de dégâts que si on la laisse au chômage. Son cadet, enfin, est étudiant à la fac de sport : à 21 ans, il vit toujours chez sa mère. Conclusion : pas besoin d’aller chez les cas sociaux pour toucher du doigt les conséquences de la politique de Macron…

Un dessin sur un individu encore plus nuisible que notre président - car oui, c'est possible malgré tout :

 

04-15-Trump.jpg

Jeudi 17 avril

 

14h45 : Je sors de mon appartement fraîchement nettoyé par mes soins. Au programme de cet après-midi : séance de natation à la piscine de Recouvrance, achat d’une bouteille de lait dans une supérette, passage dans un restaurant pour faire une réservation (je préfère aller sur place, c’est plus commode pour moi que le téléphone) et, enfin, pique-nique au Kafkerin avant la scène ouverte qui y est prévue ce soir. Avant de prendre le bus, je prends le dernier Côté Brest : je pense que mon article où je raconte comment un marin natif de Brest a ramené une preuve de l’existence du calmar géant fera son petit effet ! Mais je ne lis pas que ma propre page : j’ai ainsi la confirmation qu’il vaudra mieux éviter de sortir en ville ce week-end ! Comme si la circulation n’était pas déjà assez compliquée avec le chantier du tram, voilà qu’elle va être perturbée de plus belle par le Brest urbain trail… Les sportifs ont un blanc-seing pour pourrir la vie des gens ! J’apprends aussi la sortie d’un film consacré à une demoiselle qui rêve de devenir pilote de formule 1 mais n’arrive pas à se faire accepter dans un milieu blindé de testostérone : c’est un juste et noble combat, les femmes aussi ont le droit d’être de gros cons de pollueurs qui foncent sur des rubans d’asphalte pour le plaisir d’un public de gros beaufs ! Mon camarade Julien Saliou consacre une page aux éventuels candidats aux municipales de l’an prochain, non sans souligner que François Cuillandre n’a peut-être pas renoncé à un cinquième mandat. Ce qui est amusant, c’est qu’à la page suivante, on voit justement monsieur le maire poser sur la place de la Liberté, donc devant l’hôtel de ville, en compagnie de Yohann Nédélec, son adjoint le plus pressenti pour lui succéder au moins à la candidature du PS ! Et sur la photo, le document que tient ce dernier prend une forme qui évoque de façon plus que convaincante celle d’un poignard…

 

19h : Tout en mangeant mes sandwiches au Kafkerin, je fais le bilan de la journée. Et d’une : je me suis levé très tôt pour avoir le temps de faire le ménage avant midi. Et de deux : j’ai pris le tramway pour aller à la piscine, le véhicule était plein à bloc, vacances scolaires obligent. Et de trois : après avoir nagé et acheté mon lait (dans une supérette bruyante), j’ai voulu aller à pied au restaurant pour réserver, mais je me suis trompé de chemin et j’ai été bien obligé de prendre le tram puis le téléphérique, tous deux bondés ras la gueule, avec le bonjour des piaillements de la marmaille. Et de quatre : enfin arrivé au Kafkerin, il m’a fallu supporter le bruit d’une troupe de théâtre qui a préparait un spectacle, la femme qui semblait être leur chef m’a même crié dans le dos, et ses deux petites filles en rajoutaient en courant dans tous les sens… Bref : si, telle Astrid, j’utilisais des haricots pour évaluer la quantité d’énergie qu’il me reste en réserve, celle-ci ne serait pas loin d’être épuisée ! Mais bon, en principe, la soirée devrait se passer sans mauvaise surprise…

 

20h25 : En principe, tout va toujours bien ! Alors que j’étais déjà à bout de patience, la mauvaise surprise est arrivée : Claire n’est pas au rendez-vous ! Que la soirée commence en retard parce que Claire doit d’abord se sustenter ou parce qu’il faut régler un détail technique, c’est habituel. Mais qu’elle ne soit même pas là et n’ait averti personne d’un éventuel retard, ça, c’est totalement inhabituel ! Pour moi, la cause est entendue : pas d’animatrice, pas de scène ouverte ! Point de vue que ne partagent manifestement pas les autres personnes présentes qui rigolent et s’apprêtent à faire le bœuf entre potes… Bref, je me barre avec pertes et fracas, outré par ce que je considère, sur le coup, comme un manque de respect ! Comme d’habitude, la personne à laquelle je dis à quel point j’ai horreur de me déplacer pour rien m’accuse de me fâcher contre elle : les gens comprendront-ils un jour que ce n’est pas parce qu’on leur fait part d’une colère que c’est forcément à eux qu’on en veut ? Un guitariste me demande si j’habite si loin que ça ; je bredouille que non, mais je ne sais pas par quoi commencer pour me justifier : la fatigue que j’ai eu le temps d’accumuler depuis ce matin ? La raideur de la pente entre mon immeuble et le café, qui m’oblige à y réfléchir à deux fois avant de venir ? Les affronts que j’ai déjà essuyés dernièrement et qui suffisent pour que je n’en tolère plus un seul ? Ou, plus simplement, le fait que le moindre déplacement est pour moi une aventure à part entière ? Je m’en tire en disant que je ne suis pas en état de m’expliquer : si je m’attarde encore, je risque de rater le bus… Je ne suis pas fier de moi, je vous rassure !

 

20h35 : Alors que le bus arrive, je reçois un SMS de Claire : elle dit qu’elle est malade… Je me sens con de l’avoir soupçonnée de nous manquer de respect ! N’empêche qu’elle aurait pu ne pas attendre la dernière minute pour le dire…

Ma vidéo de la semaine :

 

Vendredi 18 avril

 

10h : Je n’ai pas très bien dormi cette nuit : j’étais tellement énervé que j’ai dû oublier de prendre ma mélatonine… Je me suis donc levé assez tardivement. Fort heureusement, il pleut tellement qu’il y a peu de monde au marché. Au stand du marchand de pommes, une dame demande de l’aide pour éviter à un monsieur en fauteuil roulant de tomber : entre handicapés, il faut s’entraider, j’interviens donc pour éviter une mauvaise chute à cette personne à mobilité réduite… Et ça me vaut une roue sur le pied ! Je hurle de douleur : ça ne me rapporte que des regards pleins de reproches, et je n’ai même pas droit à un merci. Je ne peux pas en vouloir à ce pauvre homme qui est assurément plus à plaindre que moi, mais l’attitude des témoins à mon égard me conforte dans l’idée que je n’inspire pas le respect : quand je hausse la voix, personne ne me prend au sérieux ; quand je me fais mal, personne ne me plaint ; quand je suis malheureux, personne ne m’écoute ; et quand je me fais dépouiller, ça ne me vaut que des remontrances. Si je me faisais agresser en plein jour, les témoins riraient, et si je me faisais violer, on dirait que mon assaillant n’est pas dégoûté – et le pire, c’est que ce serait un peu vrai !

 

10h30 : À la boulangerie, je me retrouve à côté d’un monsieur qui parle un peu trop fort : je le lui fais savoir, il proteste qu’il ne parle pas fort. Je suis bien obligé de lui dire que je suis hypersensible au bruit ; il me répond, désignant mon casque : « C’est parce que vous écoutez trop de musique ! » Je réplique que ce n’est pas un walkman mais un casque anti-bruit… Ce n’est pas la première fois que je fais face à un malentendu de ce genre, mais je dois vraiment prendre sur moi pour ne pas le traiter de vieux crétin ! Il y a vraiment du boulot pour faire admettre que l’hypersensibilité auditive est un handicap aussi… Ah, zut, je l’ai déjà dit ! Mais si je répète ce constat, c’est bien parce que les faits n’arrêtent pas de me le confirmer…  

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !



[1] Sans entrer dans le détail, le style « art nouveau » est caractéristique du début du XXe sièlce et se définit par une richesse décorative, on parle aussi de « style nouille » ; le style « art-déco », en revanche, est caractéristique des années 1930 et se définit au contraire par sa sobriété. Et oui, ces deux styles architecturaux antérieurs à la seconde guerre mondiale coexistent dans Brest, ce qui prouve que TOUT n’a pas été saccagé par les Alliés et les promoteurs immobiliers ! Encore faut-il prendre la peine de regarder…

[2] En fait, la parcelle du Cours Dajot sur laquelle s’élève le monument commémorant l’action des militaires américains lors de la première guerre mondiale n’est que prêtée au gouvernement américain qui rémunère effectivement le personnel chargé de son entretien ; mais ce terrain n’en est pas moins territoire français et ne bénéficie d’aucun statut d’extraterritorialité. 

[3] Précisons que dans la bouche des moins de vingt ans, un « boomer » ne désigne pas forcément une personne effectivement née à l’époque du baby-boom mais un individu assez âgé pour être considéré comme un vieux con, pas assez pour être respecté.


18/04/2025
0 Poster un commentaire

Du 4 au 12 avril : l'économie américaine va bientôt cesser de souffrir, Trump va l'euthanasier !

 

Ouvrons avec un dessin illustrant littéralement mon titre de la semaine dernière : "Le Pen est condamnée mais ses idées courent toujours"

 

04-05-Le Pen condamnée 01.jpg

Vendredi 4 avril

 

11h : Alors que j’écris dans mon bureau avec la fenêtre ouverte, j’ai le déplaisir d’entendre chouiner un bébé au pied de l’immeuble. Avant que les limites de ma patience ne soient franchies, je m’adresse donc à la famille postée devant le bâtiment : « Si vous voulez, je peux ouvrir la porte, comme ça, vous ne me casserez plus les oreilles ! » Et ces braves gens me répondent qu’en fait, ils s’en vont ! Je ne comprendrai jamais cette manie qu’ont les neurotypiques de mettre des heures à de dire « au revoir »…

 

11h30 : J’ai reçu un message m’annonçant l’arrivée d’un colis, mais son contenu était blanc : pas la moindre trace d’un numéro à fournir à la personne censée me le délivrer. Aussi, à peine arrivé pour récupérer mon bien, je préviens tout de suite la postière que je n’ai pas de code à lui donner. Croyez-vous qu’elle va protester ? Et bien non ! Sur présentation de ma carte d’identité, elle consent à aller chercher le paquet et, finalement, elle ne met que quelques secondes à le trouver ! Incroyable mais vrai : les postières qui font encore leur boulot, ça existe encore !

 

20h30 : Dîner au Biorek après la piscine. J’en profite pour terminer la lecture de Maboul Kitchen, cinquième et dernier[1] tome de la série Mémé Cornemuse : Nadine Monfils n’a pas osé tuer sa vielle folle ingérable mais, dans cette aventure elle la pousse clairement dans les derniers retranchements de la dinguerie ! Elle accumule même tant « d’exploits » surréalistes qu’on finit par en être presque saturé, mais c’était le prix à payer pour que l’on puisse enfin la quitter sans rester sur sa faim. Encore que… Je serais curieux de voir Mémé Cornemuse retrouver les personnages qui s’étaient plus ou moins attachés à elle : je pense à sa fille qu’elle abandonne dans Les vacances d’un serial killer, au flic homosexuel qu’elle épouse dans La petite fêlée aux allumettes[2], à son fils qui la retrouve dans La vieille qui voulait tuer le bon Dieu et la famille rupine qui l’adopte dans Mémé goes to hollywood ! Et si George Clooney, qui a été si gentleman avec elle, lui proposait un rôle dans son prochain film ? Je la verrais bien en vieille patronne de ranch qui tirerait à vue sur tous ceux qui essaient de s’emparer de ses terres ! Et si Jean-Claude Van Damme, son grand amour utopique, à défaut de l’épouser, lui proposait un plan à trois sur la suggestion de son épouse ? Après tout, si j’en crois l’actualité autour de l’acteur belge, il n’en plus à ça près niveau perversions ! Bon, ce sont juste des idées comme ça…

 

Cette semaine, j'ai complété une série de variations autour du loup et de la girl de Tex Avery. En voici une :

 

04-08-Ange et démon.jpg

Samedi 5 avril

 

13h50 : J’ai enfin réussi à finir Les guignols, le jeu ! En fait, il faut retenir plusieurs choses avant de se lancer dans une partie. Primo : il faut VRAIMENT avoir l’œil sur le « Gigamat », ce plateau de jeu qui indique votre position par rapport aux célébrités auxquelles sont consacrés les reportages que vous pouvez ramener, et il faut aussi tenir compte de l’avis des chefs qui vous avertissent si les images que vous choisissez de ramener seront profitables ou défavorables pour la personnalité concernée. Quand vous êtes encore bas dans le Gigamat, il ne faut pas hésiter à diffuser des reportages présentés comme flatteurs pour une personnalité mieux classée que vous ; inversement, plus vous montez, plus vous avez intérêt à enfoncer les individus qui sont derrière vous. Deuxio : pour progresser rapidement, il peut être intéressant de répondre aux offres de promotion figurant sur le panneau d’affichage à l’entrée de votre bureau, mais attention ! D’une part, si le journaliste qu’on vous propose de remplacer est moins bien classé que vous, ce n’est pas intéressant d’être candidat à son poste ; d’autre part et surtout, vous n’avez pas le droit à l’erreur : si vous rentrez bredouille, c’est vous qui êtes renvoyé ! Tertio, enfin, il peut arriver qu’on vous envoie fouiller dans l’ordinateur de monsieur Sylvestre pour révéler les dessous de la World Company : contrairement à ce que j’ai cru, il ne s’agit pas là de l’épreuve ultime censée vous assurer la victoire mais plutôt d’une sorte de « quitte ou double » qui ne vous fait pas progresser si vous réussissez mais vous vaut la porte si vous échouez ! Ne me demandez pas ce qui déclenche cette mise à l’épreuve, j’avoue ne pas l’avoir compris. De toute façon, la véritable épreuve ultime n’intervient que si vous réussissez à progresser sur le Gigamat au point d’y atteindre la case représentant PPD ; à ce stade-là, ce dernier, beau joueur[3], vous cède sa place et on ne vous demande plus qu’une chose : deviner quel va être son choix pour sa reconversion – tâchez de ne pas vous tromper, ce serait dommage de trébucher si près du but. Précisons enfin que, même quand on connaît toutes les arcanes du jeu, il reste tout de même deux épreuves vraiment difficiles : les enchères, d’où il faut impérativement ramener deux objets dont celui lié à votre mission, et, enfin, le jeu vidéo de JPP, Shangaï Pizza contre le ninja volant[4], qui demande une très bonne mémoire visuelle et des réflexes fulgurants ! Personnellement, je n’arrive pas à en venir à bout..

 

18h : J’avais voulu faire une vidéo d’imitations mais, au montage, je me suis trouvé tristement lamentable. La raison ? Même sur les voix que je maîtrise à peu près, je finis par m’essouffler et ma « vraie » voix reprend le dessus sur celle que j’essaie d’interpréter. Je réalise que pour transformer un talent de société en compétence exploitable dans le monde du spectacle, il faut mener une vie d’athlète ! J’ai beau faire de la natation régulièrement et ne jamais fumer, j’en suis quand même assez loin… Tant pis, je ne serai pas le nouveau Yves Lecoq !

 

Une autre variation, avec la déesse Athéna et Perdrix - selon certaines version du mythe d'Icare, Perdrix serait le second fils de Dédale et Athéna lui aurait sauvé la vie en le transformant en oiseau avant qu'il ne touche le sol : 

 

04-08-Athéna et Perdrix.jpg

Dimanche 6 avril

 

14h30 : Sorti poster une lettre, j’ai été interpellé par un vieil homme qui voulait me demander un chemin : même quand on m’interroge pour un lieu que je connais, je ne suis pas capable de répondre ! J’ai eu mal de chien à me tirer de cette situation, c’est donc avec l’insouciance que procure le soulagement que j’ai repris le chemin de mes pénates, et comme je marchais sur le côté auquel je n’étais pas accoutumé, je n’ai pas anticipé la différence de niveau sur cette pente descendante mais irrégulière. Résultat : une mauvaise réception de mon pied gauche au sol et une douleur à la cheville qui me contraint pendant quelques minutes à l’immobilité ! Il faut vraiment que je m’en rappelle : quand on me demande un chemin, toujours dire que je ne suis pas capable d’apporter une réponse satisfaisante ! Je gagnerai du temps et j’éviterai peut-être de me mettre dans des situations qui me font oublier la prudence élémentaire…

 

Lundi 7 avril

 

12h30 : Malgré ma douleur persistante, je suis quand même allé en ville pour régler quelques affaires : entre autres, je passe à l’office du tourisme pour réserver une place à une visite guidée qui, je l’espère, m’apportera des renseignements intéressants pour ma chronique dans Côté Brest. Avant de payer, j’en profite pour demander s’ils font des remises pour les personnes en situation de handicap : la personne qui m’accueille ne trouve pas le renseignement sur son ordinateur et est obligée de déranger trois personnes avant de me répondre finalement par la négative… Voici le résultat de l’hyper-spécialisation du monde du travail, conjugué à l’envahissement du numérique !

 

Ma vidéo de la semaine :

 

Mardi 8 avril

 

15h : Sur les conseils d’une amie, je prends mon premier bain de mer de l’année ! Je n’aurais jamais songé à faire ça en plein mois d’avril si cette personne de confiance ne me l’avait pas suggéré. Je m’attendais à ce que la plage soit déserte, mais quand j’arrive au Moulin Blanc, il y a presque autant de monde qu’en plein été ! En revanche, il y a peu de monde dans l’eau : il est vrai qu’elle est très fraîche et que j’ai moi-même du mal à y entrer, mais j’y arrive quand même et je nage une bonne heure… Je dois avouer que j’ai le moral en berne depuis un certain temps et que découvrir un ciel bleu chaque matin ne m’aide absolument pas, bien au contraire : cette lumière pétante rend le réveil brutal ! Alors autant que j’en profite un peu, histoire que cette météo ne se résume pas à une charge pour moi…   

 

Mercredi 9 avril

 

17h : Rentrant d’un deuxième bain de mer, je dois supporter dans le bus la compagnie d’une troupe de marmots. C’est déjà crispant. Mais quand l’un d’eux, croyant pouvoir s’asseoir, me touche la jambe, je laisse échapper un hurlement ! Je comprends que ce pauvre gosse va se faire incendier par les accompagnatrices du groupe si je ne réagis pas : j’ai été bien obligé de baisser mon casque pour expliquer à cette dame qu’il ne m’a pas fait mal, que c’est moi qui suis hypersensible et que ma réaction était plutôt due à la surprise. On est passé à deux doigts de l’injustice !  

 

Jeudi 10 avril

 

15h30 : Je prends un troisième bain de mer, mais il m’en coûte de le dire : je ne m’amuse pas vraiment. Je le fais par devoir moral plutôt que par plaisir. Oui, j’ai beau aimer nager, et notamment dans la mer, je ne me livre présentement à cette activité que parce que je sais que j’aurais encore plus de regrets si je restais enfermé au lieu de sortir profiter de cette météo qui, pourtant, m’agresse au quotidien… Je ne regrette cependant pas de l’avoir fait car qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ? Je n’ai d’enthousiasme pour rien, en ce moment…

 

Une dernière variation (pour l'instant) avec Chipie et Clyde, les "héros" d'un dessin animé diffusé sur Canal+ dans les années 1990 et entièrement réalisé par ordinateur - une première pour l'époque : 

 

04-08-Chipie & Clyde.jpg

Vendredi 11 avril

 

13h30 : J’ai accepté de présenter mon travail à de jeunes artistes avec autisme, mais le rendez-vous est fixé dans un café que je ne connais pas et j’ai un mal de chien à le trouver malgré mon plan. En désespoir de cause, je me renseigne auprès de l’employée d’un bar-tabac que j’ai repéré : je l’avoue le cœur gros, je ne peux m’empêcher de malmener cette jeune femme dont les explications me paraissent peu crédibles ! Faute de mieux, je me fie quand même à ses indications… Et je finis par trouver l’établissement, non sans m’étonner qu’on ait pu avoir l’idée d’installer un café dans un trou pareil, au pied du pont du Forestou ! J’en arrive à me demander si l’affaire peut vraiment être rentable…  Mais surtout, je repense à la reconstruction de Brest par Jean-Baptiste Mathon et à son plan orthogonal qui a été tellement décrié : premièrement, il faut savoir que l’idée d’imposer des rues rectilignes à la ville du Ponant datait de Vauban, Mathon n’a donc fait qu’appliquer un plan qui le précédait de trois siècles ; deuxièmement et surtout, on peut penser ce qu’on veut des plans à angles droits, mais ce n’est pas forcément moche et, surtout, c’est PRATIQUE ! Surtout pour ceux qui viennent pour la première fois et n’ont pour tout repère qu’un nom de rue et un numéro ! Les « venelles de caractère » et les « ruelles pittoresques », laissons ça aux bleds arriérés où les étrangers ne sont pas les bienvenus ! Et quand le terrain le permet (j’insiste tout de même sur cette nuance importante, je ne demande pas qu’on rase les montagnes), ne nous privons pas d’une organisation rationnelle et efficace de l’espace urbain ! Et je vais vous dire franchement une chose qui tient presque du blasphème au pays de Lenôtre[5] et d’Hardouin-Mansart : je me CONTEFOUS que le décor dans lequel je déambule au quotidien soit beau ou moche ! Ce n’est justement pour moi qu’un décor, il suffit à mon bonheur d’avoir un chez-moi que je peux aménager à ma guise et d’où je peux avoir facilement accès à tout ce qui est nécessaire au bien-être quotidien : alors n’essayez pas de me persuader que je dois être malheureux sous prétexte que je n’habite pas à Versailles ou à Florence, vous n’y arriverez pas !  

 

16h : Je quitte le café où j’ai tenu le crachoir à peu près une heure en présentant ce que j’ai produit depuis le début de l’année : je pense avoir apporté satisfaction à l’assistance, somme toute restreinte, qui était rassemblée dans la petite salle. On m’a posé des questions à peu près « bateau » auxquelles j’ai apporté les réponses habituelles ; seule une personne a réussi à me surprendre en me demandant comment je trouvais le temps pour dessiner alors que je faisais aussi de la natation ! Il a bien fallu lui expliquer que je ne nage guère plus d’heure par semaine en temps normal et que je fais ça pour le plaisir, pas dans l’espoir de devenir un nouveau Florent Manaudou… Seul moment délicat : celui où ils m’ont montré leurs œuvres pour avoir leur avis. Je savais bien que ça m’arriverait un jour, mais je ne pensais pas que ça viendrait aussi vite, et j’ai beau prendre toutes les précautions, j’arrive quand même à vexer quelqu’un… J’ai honte le dire, mais ma plus grande satisfaction aura été d’arriver à vendre un exemplaire de Voyage en Normalaisie !

 

Samedi 12 avril

 

11h30 : Le ciel est couvert ce matin ; ça me repose un peu ! Je sors en ville car j’ai une furieuse envie d’envoyer paître la diététique et de manger des frites. Passant sur la place de la Liberté, je vois quelques personnes, dont le député avec son écharpe d’élu, qui s’apprêtent à manifester : reconnaissant l’un des manifestants, je lui demande ce qui se passe, et il m’explique que c’est une manif anti-extrême-droite pour protester contre le raout que fait la Le Pen autour de sa condamnation. Il est vrai qu’il n’est pas inutile de signaler que tout le monde ne tombe pas dans le piège de la propagande de cette politicienne démagogue… Sur le côté de la place, quelques policiers sont présents, comme de bien entendu : j’imagine que ça doit bien les faire chier, d’avoir des antifascistes, dont un élu LFI, à portée de main et de ne même pas pouvoir les charger ! 

Tout comme pour Trump, je pense que je peux me passer de dessiner son visage :

 

04-05-Le Pen condamnée 02.jpg

 

12h : Attablé au Bistrot Saint-Louis, je feuillette la BD que je viens de m’acheter : un témoin non averti pourrait croire que je tiens un livre pour enfants et ce n’est pas le titre Les vacances chez Pépé-Mémé qui pourrait le détromper immédiatement ! Seulement voilà : cet album est en réalité une des dernières publications de Fluide Glacial et il est dû au crayon de Guillaume Bouzard. Je ne me rue pas systématiquement sur tous les albums édités par Fluide car, même si j’ai aimé les planches parues dans le magazine, je ne suis pas sûr de prendre le même plaisir à toutes les redécouvrir d’un seul coup. Mais là, c’est différent : la publication de cette série dans le mensuel avait débuté en 2019 et a été ensuite relativement sporadique, il y avait donc un sens à la relire transposée en album. Et je ne regrette pas mon achat : je ne souriais presque plus depuis des semaines, e voilà j’éclate de rire à presque toutes les pages ! Bouzard est un vrai génie de l’humour ! Et je dois avouer que, pour moi qui ai été un gosse que toute la famille s’accordait à trouver peu dégourdi, assister aux déboires de ce pauvre Ethan, qui n’a pas l’air d’être une flèche, est une petite vengeance bienvenue… Quoi ? Ne me dites pas qu’il ne vous arrive jamais de vous comparer à pire que vous pour vous réconforter !

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !



[1] Ou plutôt avant-dernier si l’on tient compte de L’agence Corleone où la vielle infernale fait équipe avec l’autre « héros » fétiche de sa créatrice, le commissaire Léon.  

[2] On ne sait même pas dans quelles circonstances ils se sont séparés ! Est-ce qu’il est parti parce qu’il a fini par ne plus la supporter… Ou est-ce qu’elle l’a flingué, comme pour les autres ?

[3] Cette attitude est d’ailleurs surprenante quand on se souvient à quel point ce personnage était, dans Les Guignols de l’info, accroché à son poste au point de l’envisager comme un dû non-négociable – ce qui le rapprochait de son modèle.

[4] D’après le « film culte » du guignol de Jean-Pierre Papin, sûrement un bon long-métrage d’action pour les amateurs du genre…

[5] Le jardinier de Louis XIV, pas le pâtissier !


12/04/2025
0 Poster un commentaire

Du 28 mars au 4 avril : Le Pen est condamnée mais ses idées courent toujours !

 

En introduction, voici une mini-BD parlant des déserts médicaux et des électeurs campagnards du RN - vous savez, ceux qui habitent dans des bleds où il y a zéro chômeur, zéro délinquant, zéro immigré et où les scores de l'extrême-droite explosent néanmoins... Certains me diront qu'ils sont plus à plaindre qu'à blâmer : je réponds qu'ils sont AUTANT à plaindre qu'à blâmer ! 

 

04-03-Déserts médicaux-Xénophobie.jpg

Vendredi 28 mars

 

20h30 : Après le cours de natation, je descends au Kafkerin pour écouter le concert de Louve Furieuse ; l’ayant rencontrée à des scènes ouvertes, je savais déjà qu’elle avait beaucoup de talent, mais j’étais curieux de savoir si elle allait tenir la distance sur un concert d’une heure et demie : la réponse est oui. Il faut dire que son jeu de scène est sobre : elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes ! Juste sa voix et sa guitare, c’est tout, et elle remporte l’adhésion de la salle : c’est dans l’économie de moyens que l’on reconnaît les grands artistes. Seule fantaisie : un maquillage étrange qui peut évoquer le masque de Zorro et qui m’avait d’abord fait croire à une ombre sur son visage. Mais renseignements pris, il s’agit d’un maquillage viking : en effet, Louve affirme descendre des « guerriers, navigateurs et marchands des pays scandinaves qui, du VIIIe au XIe siècle, entreprirent des expéditions maritimes et fluviales de la Russie à l’Atlantique »[1] ; elle conclut même son concert par un tour de chant. Je me demande où elle a pu trouver un généalogiste assez zélé pour remonter si loin dans le passé de sa lignée mais, de toute façon, le public retiendra surtout sa chanson anti-Macron ! Si vous entendez, lors d’une manif, la foule entonner « Macron, Macron, fais bien attention, y a le peuple qui gronde, ce n’est pas qu’une illusion », vous pourrez dire que c’est une chanteuse brestoise qui l’a écrit : décidément, tout commence en Finistère !

 

Un croquis représentant Louve sur scène :

 

03-28-Louve au Kafkerin.jpg

 

Louve posant avec un dessin que j'ai réalisé pendant son tour de chant et l'article que je lui ai consacré dans Côté Brest :

 

03-28 (2).JPG

Samedi 29 mars

 

19h : Après une séance d’écriture assez laborieuse, je signe la pétition contre les sanctions sur le RSA. Je ne le fais pas pour moi car je ne suis plus vraiment concerné maintenant que je touche l’AAH : je peux néanmoins attester que personne ne peut vivre décemment rien qu’avec le RSA ; de surcroît, la charge morale est telle qu’on ne même peut plus le percevoir sans culpabiliser. Jeff Tuche, c’est du cinéma : je ne dis pas qu’il y a bien quelques individus qui profitent des aides sociales pour vivre sans travailler, mais ils sont ultra-minoritaires et, en général, ce sont de tels cas sociaux que la société a tout à gagner à les payer à ne rien faire ! Donc, le RSA pour un foyer, c’est comme l’avortement pour une femme : nul n’y a recours de gaité de cœur. Qu’on ne nous raconte pas d’histoires : de l’argent pour assurer le minimum vital à celles et ceux qui restent sur le bord du chemin, il y en a ! Mais on préfère l’investir dans l’intelligence artificielle et les autres inventions diaboliques qui n’ont d’autre raison d’être que celle d’exclure toujours plus d’humains du marché du travail et de rendre les aides sociales de plus en plus indispensables… À moins de programmer l’extermination pure et simple des non-riches de la Terre, bien sûr !

 

Dimanche 30 mars : il y a 153 ans, en 1872, à Saint-Pétersbourg, naissait la petite Maria Godebska, celle qui allait devenir la séduisante Misia Sert, pianiste, égérie et mécène du Tout-Paris

03-30-Naissance de Misia Sert.jpg

 

17h30 : Ma priorité actuelle est d’avancer sérieusement sur mon œuvre ; toutefois, le temps le permettant, je m’octroie une sortie au bois pour ne pas me rouiller complètement et m’apporter juste ce qu’il me faut d’oxygène. Nietzsche affirmait que la marche était une activité philosophique, il n’avait pas tort : tout en marchant, et malgré le vacarme des familles en goguette, je repense au malentendu de la semaine dernière avec une employée de la Brûlerie du Léon. J’en avais tiré le constat que si l’inclusion est nécessaire, elle n’est pas facile pour autant : mine de rien, j’avais mis le doigt sur le nœud du problème ! J’ai bien dit DU problème pas d’un problème. En effet, rappelez-vous : qu’était l’homme à son apparition ? Un animal tout nu, dépourvu de moyen de défense naturel efficace contre une nature qui lui était toute entière hostile. Malgré son dénuement originel, il n’en était pas moins déterminé, comme tout organisme vivant, animal ou végétal, à persévérer dans son être et donc à s’efforcer de croître et de prospérer ; mais puisque la nature l’avait fait partir avec un sérieux handicap dans la lutte pour la survie, il s’est donc trouvé dans l’obligation de se poser une question concrète : comment faire pour survivre, de la façon la plus profitable pour l’espèce, et avec le minimum de casse possible ? En d’autres termes, comment subsister tout en veillant à ce que le rapport entre l’effort fourni et le bénéfice engrangé soit le plus avantageux, aussi bien du point de vue de la communauté que de l’individu, ? Un exemple : le mammouth était une véritable mine, que ce soit pour la nourriture, l’habillement et l’outillage, mais comment en tirer le maximum de profit avec le minimum d’effort ? Réponse : en surveillant les troupeaux en transhumance et se ruer sur le premier individu qui cassait sa pipe en route car il y en avait immanquablement au moins un ; ça risquait d’être long et pénible, mais c’était mille fois moins dangereux qu’attaquer de front un bestiau qui pesait entre six et huit tonnes ! Donc voilà : l’humanité n’a pu surmonter son handicap dans la sélection naturelle qu’en cherchant ce qui était le plus facile pour elle, c’est ainsi qu’elle a pu subsister et prospérer ; dès lors, l’être humain reste, encore aujourd’hui, « programmé » pour privilégier les solutions les plus faciles pour lui. C’est à la fois une force et une calamité : c’est une force dans la mesure où c’est justement en cherchant à devoir fournir le moins d’effort possible qu’il déploie sa créativité ; mais c’est aussi une calamité parce que cette tendance spontanée à chercher la facilité l’amène à repousser la difficulté s’il n’en perçoit pas du premier coup d’œil, sinon la nécessité, au moins le profit. Voilà donc pourquoi, à une heure où tout le monde se proclame écologiste, l’écologie ne progresse cependant pas plus rapidement dans les actes : parce que cela nécessiterait des efforts dont la nécessité dont l’évidence ne sautera pas aux yeux tant que la catastrophe écologique annoncée restera à l’état de virtualité ; de même, à une heure où tout le monde se déclare favorable à l’inclusion des personnes « différentes », cette cause juste ne progresse néanmoins pas plus vite dans les faits, précisément parce que c’est difficile : a contrario, il est incomparablement plus facile d’exclure, il suffit pour ça de laisser sur le bord du chemin tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule, c’est déjà ce qu’on fait depuis des années, et le mâle blanc hétérosexuel, cisgenre, catholique et valide ne s’en porte pas plus mal pour autant, bien au contraire ! Inversement, c’est aussi pour cette raison que les populismes ratissent large : parce qu’ils proposent des « solutions » faciles ; si vous dites de Trump, Erdogan, Meloni, Le Pen et autres joyeux drilles qu’ils proposent des « solutions de facilité », vous perdez déjà la bataille du langage puisque c’est justement ce que leurs électeurs attendent d’eux ! Dites plutôt que leurs propositions ne sont justement pas des solutions et font même partie du problème : là, vous avez encore une chance de convaincre les moins cons… Je suis assez content de cette réflexion, preuve des bienfaits de la marche sur le raisonnement : cela dit, depuis que je fais de la natation, il me semble que je marche plus rapidement, sans doute parce que j’ai les mollets plus musclés. C’est inquiétant : si je continue comme ça, je vais marcher de plus en plus vite et j’aurai de moins en moins de temps pour faire de bonnes analyses ! À croire qu’entre penser et être gaulé, il faut choisir…  

 

Sans transition, un dessin illustrant l'un des travaux d'Héraclès : la biche aux pieds d'airain.

 

04 (2).jpg

Lundi 31 mars

 

16h : À chaque fin de mois, j’envoie à mes contacts une newsletter les informant des événements auxquels je participe, des publications dont mon travail dont fait l’objet… Bref, je tiens mon réseau au courant de ce que je peux proposer en tant que créateur. Aujourd’hui, proximité du 1er avril oblige, j’écris une FAUSSE newsletter diffusant des informations fantaisistes : je raconte que je vais redonner mon cours d’histoire de la BD à l’université de Rennes, que j’ai interviewé Pierre Lescure et Alexandra Lamy, que je vais passer dans Secrets d’histoire à l’occasion d’une émission sur Brest et que j’ai été invité à un salon du livre en Guadeloupe ! Je me dis que c’est si énorme que personne n’y croira… Je ne sais pas si les destinataires en riront : dans le pire des cas, l’ambiance actuelle est tellement sinistre qu’on ne me reprochera pas d’avoir voulu faire une farce !

Puisqu'on parle de 1er avril, voici une jolie sirène en attendant le poisson :

 

04-01.jpg

 

19h30 : Après une nouvelle fois pataugé sur le jeu des Guignols de l’info (celui de 1995, pas Le Cauchemar de PPD), je tombe sur la bande annonce du film Natacha (presque) hôtesse de l’air : franchement, ça ne me donne pas envie d’aller le voir. Je ne doute pas de la bonne volonté de la réalisatrice quand elle dit avoir voulu rendre hommage à une héroïne culte des années 1970 et proposer une comédie féministe par la même occasion : seulement, à part Chabat et Astier, aucun Français ne sait adapter une bande dessinée et les extraits de son film ne m’aident pas à changer d’avis. Et puis… Je risque une baffe si je dis qu’à mon avis, Camille Lou n’est pas assez sexy pour être Natacha ? Je ne nie ni son charme ni son talent, mais je ne la sens pas dans ce rôle. Remarquez, ça aurait pu être pire : on nous a épargné Marion Cotillard ou Audrey Tautou ! Mais si on avait tenu à faire jouer l’une de ces deux gourdes, je l’aurais plutôt vue dans le rôle de Walter le steward ! Je suis odieux, et alors ?

 

Mardi 1er avril : il y a 50 ans, Gotlib et Jacques Diament déposaient les statuts de Fluide Glacial

 

 

21h : Bon, ne soyons ni malhonnêtes ni démagogues. Ne pas être malhonnête, ça consiste à reconnaître ceci : même si, en France, la justice est, sur le papier, indépendante, il va sans dire que les prévenus qui ont les moyens financiers et / ou intellectuels de se défendre efficacement sont favorisés. Bon. Mais ne pas être démagogue, ça consiste à reconnaître que Marine Le Pen appartient indubitablement à cette catégorie de privilégiés ! C’est une riche héritière, de surcroît avocate, elle siège à l’assemblée nationale et au parlement européen : qui peut croire sérieusement qu’elle peut être démunie face à la justice ? N’en faisons pas une victime du « système » : le « système », elle en fait partie depuis longtemps. Sa condamnation me rappelle l’incarcération de Bernard Tapie, la condamnation d’Alain Juppé, la chute de Dominique Strauss-Kahn ou encore l’arrestation de Carlos Ghosn : nos démocraties parlementaires et représentatives sont pleines de défauts, mais des pays où des individus riches et puissants ne sont pas à l’abri des foudres de la justice ont quand même des côtés merveilleux, non ? Bref : notre système judiciaire est certes imparfait, ne serait-ce que parce qu’il est humain, mais la grosse blonde n’est pas crédible une seconde dans le rôle de la victime innocente ! Si elle est la première à bramer qu’on la condamne pour la mettre hors-jeu politiquement, c’est pour la simple et unique raison qu’utiliser les tribunaux pour faire taire ses adversaires, c’est ce qu’elle ferait à tour de bras si elle était présidente ! Le populo devrait se réjouir de l’humiliation infligée à cette bourgeoise arrogante et y voir une revanche pour lui : mais il gobe sans broncher la propagande dont l’abreuvent les médias financés par Bolloré et il crie à au procès politique… On s’étonne souvent de voir des gens de gauche virer leur cuti et finir à droite : mais force est de constater que plus on connaît le peuple, moins on a envie de le défendre – ce qui n’est certes pas une raison pour ne pas le défendre… Enfin bref ! Quant à celles et ceux qui parlent de cette condamnation comme d’un « séisme », je trouve que c’est manquer de tact envers les Birmans !

 

Mercredi 2 avril : Willem, ultime survivant de l'équipe fondatrice de Hara-Kiri Hebdo (aujourd'hui Charlie Hebdo) a 84 ans. Voici une photo de moi en sa compagnie, prise suite à l'entretien qu'il a eu la gentillesse de m'accorder l'an dernier - retrouvez ses déclarations dans  le dixième (et dernier) numéro de mon fanzine Blequin Reporter

 

04-02-Naissance de Willem.JPG

 

12h30 : Les plus courtes étant les meilleures, j’ai envoyé à mes contacts ma vraie newsletter du mois d’avril, assorti d’un démenti de celle expédiée avant-hier. Et bien vous savez quoi ? Six personnes, dont certaines me connaissent très bien, m’ont avoué être tombées dans le panneau ! Je ne sais pas ce que j’ai le plus sous-estimé entre mon pouvoir de persuasion et la naïveté des gens : dans le premier cas, c’est inquiétant. Dans le second, c’est encore pire !

 

14h20 : Entre le retrait d’un livre que j’ai acheté chez une particulière et un rendez-vous chez une vieille amie qui a accepté de relire un tapuscrit, je passe à la banque encaisser un chèque : j’ai déjà rempli le bordereau prévu à cet effet, mais le banquier qui m’accueille m’annonce que le système va changer. Je me fige un instant, craignant d’apprendre qu’il faudra un smartphone pour pouvoir réaliser cette opération ! Mais je suis vite rassuré : il m’explique qu’ils ont seulement changé de sous-traitant et qu’il faudra donc utiliser de nouveaux bordereaux… À force d’entendre parler sans cesse des « applications » pour faire ci ou ça, je finis par m’imaginer n’importe quoi ! Une fois le chèque en de bonnes mains, je me dépêche donc d’aller honorer le rendez-vous chez mon amie : ça me fera des vacances, elle n’a même pas Internet chez elle…

 

Le livre que j'étais allé retirer était un roman de Nadine Monfils, ce qui me donne un prétexte pour vous montrer un dessin représentant le "travelo ménagère" Madame Edouard, l'héroïne du premier tome des Enquêtes du commissaire Léon, avec sa fille Marie :

 

03-30-Madame Edouard.jpg

 

20h15 : Je rentre du cours du soir, ramené par une élève avec laquelle j’ai noué des liens qui ressemblent à de l’amitié. Elle me parle des Rencontres du Papotin sur France 2 et me dit tout le bien qu’elle pense de ces intervieweurs autistes qui posent des questions que les neurotypiques n’oseraient peut-être pas mettre sur le tapis : je devrais être content de savoir que la valeur des personnes du spectre est reconnue, et pourtant, j’éprouve un malaise dont je ne m’explique pas l’origine… C’est seulement après avoir pris congé de cette serviable interlocutrice que je comprends : lycéen, j’avais été marqué par un dessin étudié en cours d’anglais et représentant un Australien (ou un touriste) à gros ventre qui disait à des aborigènes vivant dans la misère : « Pourquoi ne pouvez-vous pas être tous comme Cathy Freeman[2] ? ». Voici donc la source de mon malaise : ce n’est pas parce qu’on valorise un ou plusieurs individus issus d’une minorité que l’on améliore le sort de ladite minorité dans son entièreté. Dire à un autiste peu télégénique qu’on aime le Papotin, c’est un peu comme dire à un non-voyant peu mélomane qu’on aime Stevie Wonder… Je ne doute pas un instant de la sincérité de mon amie et je suis sûr qu’elle ne voulait pas me mettre mal à l’aise : il n’empêche que le résultat est là.

 

Pour en finir avec le poisson d'avril :

 

02-09-Barbe Eau.jpg

Jeudi 3 avril

 

8h : La mélatonine commence à faire effet, ce qui me permet de me lever à des heures décentes : c’est plutôt appréciable quand on a du ménage à faire et qu’on ne veut pas non plus y consacrer toute sa journée. Si je n’étais pas aussi occupé, j’irais bien rejoindre mes camarades de l’université qui ont organisé aujourd’hui un rassemblement sur le campus du Bouguen dans le cadre de l’opération Stand up for science… Ce qui effarant dans cette histoire, c’est que ce ne sont même pas les moyens financiers alloués à la recherche qui sont menacés mais bien la légitimité même de la science ! La façon dont les chercheurs sont traités par Trump me rappelle cet épisode des Simpson où Lisa découvre un squelette qui semble être celui d’un ange, ce qu’elle est seule à nier farouchement : ses concitoyens ont tellement peur que les chercheurs leur fasse perdre cette illusion qu’ils en arrivent à se mobiliser contre la science et à saccager les musées… La caricature est de plus en plus dépassée par la réalité ! La connerie en dessin animé, c’est parfois drôle ; dans la vraie vie, ça l’est beaucoup moins…

 

18h : J’ai fini de fouiller mon blog pour récupérer les dessins et photos qui y étaient publiées et dont je n’avais plus de trace sur mon disque dur depuis le larcin dont j’ai été victime à Paris en septembre 2023 : cette tâche avait été longue et fastidieuse, mais je me suis enfin vengé, au moins partiellement, du malandrin qui m’avait dépouillé ! Il y a certaines productions que je ne récupérerai jamais, mais il ne sera pas dit que j’aurai laissé un malfaisant anéantir ma carrière…

 

Vendredi 4 avril

 

9h : Qu’il est bon de se lever assez tôt pour faire son marché avant la cohue ! Je n’ai quasiment pas eu à faire la queue ! Ayant encore quelques emplettes à effectuer à la supérette, je peux risquer un œil sur les quotidiens et je constate que la condamnation de la Le Pen a déjà été éclipsée par la guerre économique qu’un autre gros con a déclarée au reste du monde… Que croyez-vous qu’il va arriver ? Vous pensez peut-être que les gros capitalistes vont renoncer gentiment à la marge bénéficiaire que leur rapportait le marché américain ? Vous rêvez ! Ils ont beau nous rebattre les oreilles des « risques » qu’ils prennent, les faits sont là : la société industrielle a été bâtie par des millionnaires qui n’avaient pas peur de perdre mille dollars mais qui l’ont laissée en héritage à des milliardaires qui pètent de trouille à l’idée de perdre un cent ! Donc il n’y a qu’un seul scénario envisageable… Vous avez deviné, hein ? C’est votre dernier mot, Jean-Pierre ? Et oui, c’est ça : les prix vont augmenter ! Vous aviez déjà du mal à remplir le caddie, vous n’aurez même plus de pièce pour en avoir un vide ! Et vous le devrez à Donald l’ami du peuple, celui qui inspirait à la grosse Marine l’avenir radieux dont la France vient d’être privée à cause d’une justice inique…  Il n’y a de salut que hors du capitalisme et le repeindre en bleu-blanc-rouge ne résoudra rien : je ne suis pas le premier à le dire, mais c’est peut-être la première fois que vous le lisez…  

 

Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine ! On peut aller boire un coup...

 

03-31-Kil.jpg

La chanson du hérisson retentit à la fin de "La curaille et le rouquin", "Le corbeau et le renard" revisité par Jacques Bouillol.


[1] Définition des Vikings dans l’édition 2009 du Petit Larousse illustré

[2] Cathy Freeman est une athlète australienne d’origine aborigène qui s’est notamment illustrée aux jeux olympiques de Sydney en 2000 où elle gagna le 400 mètre est porta le drapeau aborigène lors du tour d’honneur.   


04/04/2025
0 Poster un commentaire



Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Espace de gestion