Du 6 au 13 juin : Orages sur la France, mais peu de tempêtes sous les crânes !

 

Ouvrons le bal avec un dessin qui me semble approprié à l'air du temps où la bondieuserie semble gagner du terrain : 

 

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Vendredi 6 juin

 

16h : N’ayant pas la télévision, la nouvelle numérotation de la TNT ne m’intéresse pas outre mesure, en dépit de mon soulagement d’être débarrassé de NRJ Bouse et de Sieg 8. Néanmoins, un aspect de l’affaire retient mon attention : en finissant de mettre à jour le présent blog, j’apprends que l’identité visuelle de la nouvelle dix-huitième chaîne a été conçu par Étienne Robial. Je suis un peu surpris, j’étais persuadé qu’il était à la retraite depuis longtemps, mais bon, même s’il l’est, ça ne lui interdit pas de mettre son talent au service d’un PAF qui manque cruellement de génies de son envergure ! Oui, malgré le mal qu’il a fait à Florence Cestac, je maintiens que c’est un génie : les habillages qu’il a conçus jadis pour M6, La Sept et, bien entendu, Canal+, n’ont pas pris une ride, on ne peut pas en dire autant de ceux dont ces chaînes se sont dotées par la suite, et ceux des autres canaux, n’en parlons même pas. Donc, si Robial continue à exercer son art, on ne peut que s’en féliciter, les bonnes nouvelles sont rares ! Cela dit, en écrivant, dans le présent paragraphe, « la nouvelle dix-huitième chaîne », j’ai tout de suite pensé à nos parents pour qui la naissance de Canal+ puis l’apparition de la Cinq et de la Six ont été des événements marquants, et j’ai eu pitié de nos aînés qui ont fait semblant de croire que plus on aurait de chaînes, plus on aurait de choix… Et merde, j’étais parti pour me féliciter du retour de Robial et voilà que je me remets à dire du mal ! Y a vraiment pas moyen d’être positif cinq minutes !

 

Pour mémoire, petit hommage au travail effectué par Robial pour Canal : 

 

 

20h : Je pars de la piscine. J’ai bien failli ne pas écrire cette petite phrase très simple, cette semaine ! Avec la grève des bus qui n’en finit pas et la mauvaise foi des responsables du service Accemo, j’aurais pu rater l’avant-dernier cours de l’année, sous peine de me retrouver en rade en ville ! Heureusement, mon camarade est au rendez-vous et je rentre chez moi sans encombre. Bien entendu, j’invite mon bienfaiteur à boire un verre chez moi pour le remercier : il refuse poliment car il ne veut pas rater un match de tennis avec Noval Djokovic. Comme l’a dit une grande dame, « il faut accepter de ne pas comprendre certaines choses chez ses amis »[1]. Je suis bien obligé d’accepter, même si j’ai du mal à comprendre qu’on puisse aimer regarder un match de tennis, ayant toujours trouvé ça plus ennuyeux que la pluie ! Même quand c’est une rencontre féminine avec des joueuses canon, de toute façon, c’est filmé de telle façon qu’on ne peut pas apprécier la beauté des athlètes… Bref, je rentre chez moi, non sans avoir hâte de retrouver mes parents pour le week-end de Pentecôte.

 

En hommage à la grande dame en question, voici un nouveau dessin représentant Trémière et Déodat : 

 

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21h : D’après une amie qui répond à un mail, les chauffeurs grévistes se plaignent… De douleurs musculaires ! Des types qui passent leurs journées assis au volant, c’est étonnant, hein ? Ils travailleraient dans le porno, ils n’en reviendraient pas d’en avoir mal aux couilles, c’est ça ? Alors de deux choses l’une : ou bien ils ont postulé sans avoir la moindre idée de savoir ce qu’impliquait cet emploi (dont je ne nie pas la difficulté), ou bien leurs patrons refusent que les douleurs en question soient reconnues en tant que maladies professionnelles ! Dans le premier cas, c’est aberrant ; dans le second, c’est encore pire ! Mais dans quel monde de fous vivons-nous ?

 

Sans transition : 

 

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Samedi 7 juin

 

12h30 : Je me serais bien passé de sortir par ce temps pourri, mais j’ai promis d’être présent aux 20 ans d’Asperansa pour proposer mes caricatures, mes livres et autres produits dérivés : je n’ose pas espérer y faire un gros bénéfice, mais bon, on m’invite à y aller gratuitement et ça console mon ego de penser que la publication de Voyage en Normalaisie a fait du bien aux autres personnes du spectre et à leurs proches. Donc, comme ça se passe au Patronage Laïque de mon quartier, j’y vais à pied malgré la bruine persistante, mais ce caprice du temps, à tout prendre, me gène moins que le chien qui me renifle les chevilles à mi-chemin ! Je hurle : le propriétaire, ne comprenant pas cette réaction, me le reproche vertement. J’essaie de lui faire comprendre que je me suis senti agressé par son animal : bien entendu, il fait la sourde oreille et me prend pour un fou… Comme l’a dit un grand poète que j’aimais beaucoup de son vivant, « j’aime aussi ces bestioles, pas jusqu’au fanatisme »[2], pas au point en tout cas de penser que la parole d’un humain compte moins que la leur – qui, dit-on, est de surcroît la seule chose qui leur manque…

 

Un petit hommage au grand poète en question : 

 

 

17h15 : Je quitte le patro avec soulagement : mes parents doivent venir me chercher chez moi à 18 heures afin que nous ouvrions le week-end par un apéro chez la veuve du frère de ma mère – ma tante maternelle par alliance, si vous préférez. Je mentirais si je disais que cette expérience aura amélioré mon humeur : l’acoustique de la salle était déplorable et les causeries m’ont plus tapé sur les nerfs qu’autre chose, j’ai envoyé paître une dame qui m’interrogeait sur la fréquentation de mon stand, j’ai même failli m’enguirlander avec le fondateur de l’association qui m’a demandé où je voulais m’installer – typiquement le genre de question qu’il ne faut jamais me poser ! Ma seule satisfaction aura été de vendre mes derniers exemplaires de Voyage en Normalaisie : désormais, pour acquérir ce chef-d’œuvre très bon marché[3], il faudra aller en librairie – ne le commandez pas sur Amazon, sinon je ne vous parle plus ! Ah, il est vraiment temps que je retrouve ma famille…

 

Toujours sans transition : 

 

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Lundi 9 juin

 

18h : Les gens heureux n’ont pas d’histoire, vous m’excuserez donc de passer sous silence le récit de mon week-end familial. J’ai beau savoir que je reviendrai bientôt à Guilers, je ne peux m’empêcher d’avoir le vague à l’âme : chaque fois que je revois les auteurs de mes jours, je suis toujours surpris de ne jamais essuyer d’engueulade ou de remontrance ! Tous les parents n’ont pas la même attitude vis-à-vis de leurs enfants qui mènent la vie d’artiste et / ou se font entretenir par la collectivité – fût-ce en raison d’un handicap… Bref, j’ai la chance d’avoir des parents qui ne sont pas « des flics ou des curés »[4] et je ne sais pas en profiter… Il n’y a de justice, et à part ça, quoi de neuf ?

 

Mardi 10 juin : il y a 206 ans naissait Gustave Courbet

 

Je décline toute responsabilité si ces images rendant hommage au chef de file du courant réaliste et notamment à "L'origine du Monde" venaient à être vues par des enfants ; vous n'avez qu'à surveiller vos moutards, après tout ! 

 

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12h30 : C’était trop beau. Pour une fois, j’arrivais à exécuter tout ce que j’avais prévu de faire en ville, sans le moindre souci ni même le plus petit contretemps : commander des tirages chez Grenier, check ! Passer chez la coiffeuse, check ! Expédier une commande à la poste, check ! Faire imprimer le texte d’une conférence, check ! Allez à la piscine Recouvrance pour faire valoir mes droits à une entrée gratuite, check ! Nager à cette piscine… Et bien pas check, justement ! J’avais complètement oublié qu’elle n’ouvrait qu’à dix-huit heures, comme me le rappelle la jolie caissière ! J’avais confondu avec la piscine Foch qui ouvre à l’heure de midi… Il y a sûrement une logique à ces horaires, mais elle m’échappe un peu pour l’instant !

 

13h10 : Je me suis dépêché de sauter dans un tram pour me rendre à la piscine Foch avant la fermeture, mais quand j’arrive, il est déjà trop tard. Je ne sais pas à qui je dois en vouloir le plus : aux transports publics où la grève n’en finit pas ou aux responsables des piscines qui sont manifestement partis du principe que seuls les citoyens travaillant en entreprise pouvaient avoir besoin d’aller se délasser dans leurs bassins ! Au point où j’en suis, je n’ai plus qu’une alternative : ou bien je descends au port de commerce où je dois encore retirer une commande, ou bien je rentre chez moi.

 

13h25 : Le bus desservant le port tarde à venir ; en revanche, celui qui mène à mon quartier se présente déjà. De surcroît, je commence à avoir faim et je n’ai toujours pas rendu ma copie à Côté Brest : je dépose donc les armes et décide de rentrer au bercail, non sans un certain sentiment de frustration…  

 

16h30 : J’ai rendu mon article à temps ; le ciel, qui était couvert ce matin, est maintenant dégagé ; la piscine Foch ouvre dans une demi-heure. Bref, je décide de prendre ma revanche : en route pour la séance de natation que j’avais prévue pour aujourd’hui ! Il ne sera pas dit que l’adversité aura été plus forte que moi… J’en profiter pour récupérer les tirages commandés ce matin et il ne me restera plus qu’à retirer mon paquet au port, ce que j’ai déjà prévu pour demain matin.

 

Mercredi 11 juin : il y a un an mourait Françoise Hardy

 

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Ce dessin plutôt gentil a été publié en quatrième de couverture de la revue L’Eponge

 

13h : Ça ne sert à rien d’habiter en face d’un bois si c’est pour ne pas en profiter quand il fait soleil : je sors donc pique-niquer. Dans le hall de l’immeuble, un petit garçon peine à refermer la boîte aux lettres, sans doute celle de ses parents qui lui ont demandé de relever le courrier. Ni une, ni deux, je décide de l’aider et je boucle en un tour de main cette boîte qui lui opposait une farouche résistance : j’éprouve la petite satisfaction qu’ont dû ressentir par le passé tous les fiers-à-bras qui ont réussi du premier coup les tâches sur lesquelles j’ai moi-même peiné, que ce soit ouvrir un bocal de confiture récalcitrant ou baisser un store peu pratique…

 

Deux compositions réalisées dans le cours du soir - l'avant-dernier de l'année, et je n'envisage pas de me réinscrire à la rentrée : 

 

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Jeudi 12 juin

 

18h45 : J’étais aujourd’hui à la PAM pour les dix ans de la plateforme de financement participatif Kengo ; une fois encore, je mentirais si je disais que je suis ravi de ma journée : les organisateurs manquaient un peu d’expérience, ils avaient l’air de découvrir les lieux, la communication n’était pas à la hauteur, il a même fallu annuler la conférence que j’avais prévu de donner. Je remballe et je me dirige vers l’endroit où doit avoir lieu le cocktail d’anniversaire : quand la responsable me voit avec mon manteau et mon chargement, elle me demande « Tu t’en vas ? » Elle le dit certainement sans malignité aucune, mais je ne peux m’empêcher de trouver ça violent : je n’avais pas l’intention de partir tout de suite, je voulais profiter un peu du cocktail, et si j’étais chargé à ce point, c’est simplement parce que je rechigne à me séparer de mes affaires… Quand je m’installe, je ne suis donc pas d’excellente humeur, d’autant que je comprends qu’avant que le buffet soit ouvert, il faudra subir une démonstration de danse dont je n’ai rien à foutre et un discours d’autocongratulation qui ne m’intéressera pas davantage… Bref, je préfère rentrer tout de suite avant d’en arriver à être désagréable avec des gens qui ne le méritent pas ! Enfin bon, je ne repars pas bredouille…

 

Une vidéo où je chante a capella - qui a dit "je sais d'où vient l'orage" ?

 

Vendredi 13 juin

 

11h : La grève est enfin terminée chez Bibus ! Je ne sais pas en quoi consiste l’accord que la direction et les syndicats ont finalement trouvé, et je ne veux pas le savoir ! De toute façon, je vais réserver un Accemo pour chaque jour de la semaine prochaine : j’y ai droit, il n’y a pas de raison, et puis c’est le seul moyen pour que mes déplacements ne soient pas aussi épuisants que le travail que je fournis. Cela dit, il leur a fallu presque un mois de grève pour qu’une catégorie de travailleurs, somme toute restreinte, obtienne un aménagement de ses conditions de travail : qu’est-ce qu’il faudra pour obtenir le retour à la retraite à 60 ans ? Paralyser la France entière pendant toute une année, j’imagine ! Ou alors voter à gauche, mais là, ça devient franchement utopique…

 

Terminons avec ce dessin, justement : 

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine ! 
 

[1] Amélie NOTHOMB, Mercure, Albin Michel, Paris, 1998 – j’ai la flemme de chercher la page et de toute façon, je ne l’ai qu’en livre de poche.

[2] Extrait de la chanson « Pondichéry » de Renaud.

[3] 13 euros seulement !

[4] Extrait de la chanson « Baston » de Renaud.



13/06/2025
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