Du 20 au 27 juin : Beaucoup d'Iraniens n'auront bientôt plus de soucis à se faire pour leur retraite... Pour tout le reste non plus.

 

Commençons par un dessin réalisé pour le plaisir (bien qu'évoquant le drame de notre époque) : 

 

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Vendredi 20 juin

 

12h : J’arrive au Biorek où j’ai rendez-vous avec mon ami Mathieu que je n’ai pas revu depuis des mois. En attendant son arrivée, je demande à Alexandre s’il était à la marche des fiertés ; il me répond par la négative, mais il me fait quand même part d’une anecdote : d’après lui, certains participants auraient été pris à partie par les forces de l’ordre suit à un tag Free Palestine sur une rame du tramway. Alors, de deux choses l’une : ou bien les flics avaient un motif tangible pour accuser ces manifestants, et alors ce n’était pas malin de la part de ces derniers car on a souvent tort de mélanger les causes, aussi justes soient-elles, ne serait-ce que parce que ça finit brouille le message au risque de le rendre inaudible ; ou bien les poulets n’avaient pas de motif tangible, et alors il s’agissait d’un lynchage en bonne et due forme : dans Tintin en Amérique, Hergé dénonçait le racisme antinoir (ce qui suffirait presque à faire taire bon nombre de ses détracteurs) en faisant dire à un Yankee de base : « On a immédiatement pendu sept nègres mais le coupable s’est enfui » ; en France, quand on n’a pas de « nègre », on prend un « pédé », le résultat est le même auprès des honnêtes gens… Les fachos ont beau jeu de crier haro sur le « wokisme » et le « politiquement correct » : le règne absolu du mâle blanc hétérosexuel et cisgenre est encore loin d’être fini…

Je ne pouvais pas passer à côté de l'échec du conclave des retraites... 

 

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12h30 : Mathieu m’a rejoint ; il me parle de son quotidien à la Maison des Adolescents où il travaille en tant que spécialiste des addictions de l’âge ingrat. Apparemment, les cas les plus nombreux à lui être présentés relèvent de l’addiction aux écrans : rien d’étonnant, direz-vous ? Peut-être, mais mon ami précise aussi que la plupart des parents qui viennent lui présenter leurs enfants ne font aucune activité avec eux et n’ont que les écrans comme horizon à leur proposer. Conclusion : on n’a jamais que la jeunesse qu’on mérite – mais franchement, je m’en doutais déjà avant.

On remet une couche : 

 

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17h30 : Après un bain de mer au Moulin Blanc, je fais un croquis de deux baigneuses qui se font bronzer à deux pas de moi ; un passant aux allures de grand félin d’Afrique m’adresse un mot de félicitations pour ce dessin : je ne sais pas trop si c’est du lard et du cochon, je veux dire que j’ignore s’il saluait vraiment mon talent ou s’il ironisait sur le fait que, de son point de vue, je me rinçais l’œil ! Mais à tout hasard, je m’accorde le bénéfice du doute et je me laisse aller à la satisfaction d’avoir impressionné un bellâtre…

Le croquis en question :

 

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Samedi 21 juin

 

10h30 : Passer à la poste, c’est toujours une épreuve… Je n’ai qu’une personne devant moi, mais c’est un invertébré : il est si lent à interagir avec la postière qu’il suffit à me faire rater le bus que je comptais prendre ; rien de dramatique, je veux seulement retourner à la plage, mais tout de même. Et il fait si chaud que je me liquéfie sur place… Mon tour arrive : j’ai pris la peine de noter les numéros des deux colis que j’attends, mais on ne m’a prévenu de l’arrivée que d’un seul ; toutefois, la guichetière a décidé de faire un excès de zèle et de me retarder un peu plus en partant aussi à la recherche de l’autre colis, celui dont le dépôt ne m’a pas encore été annoncé – vous suivez, j’espère ? Bon, elle le retrouve, d’accord, mais j’aurais pu repasser ! Quand elle dit que ça m’évitera de revenir, je ne peux m’empêcher de penser que moins elle me voit, mieux elle se porte ! Et je ne peux pas lui donner tort : j’ai tellement de mal à me supporter moi-même que je ne peux pas en vouloir aux gens qui préfèrent m’éviter ! « J’aime pas un être humain sur cette planète. Ah si, moi… Peut-être… Non, non, je suis trop dégueulasse ! »[1]

 

Trois dessins pour la fête de la musique : 

 

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11h30 : Sur la Place de Strasbourg, j’attends le bus pour aller au Moulin Blanc ; un type a décidé de faire profiter tout le monde du rap de merde que crache l’appareil qu’il trimballe… Il y a deux choses que je ne comprends pas : un, comment peut-on prendre du plaisir à écouter une musique aussi nulle et, deux, pourquoi personne n’ose-t-il plus rien dire aux individus qui l’imposent sur la voie publique ? Le simple fait qu’ils se sentent autorisés à le faire en dit long sur le niveau d’incivisme au sein de notre société…

Un autre croquis pris sur la plage : 

 

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17h : Me revoilà au bercail après un bon bain de mer, ravi mais exténué. Il fait encore trop chaud pour laisser les fenêtres ouvertes, je ne rate donc rien des hurlements des gamins du voisinage… Ça y est, je me rappelle pourquoi je n’ai jamais vraiment aimé l’été !

 

Rappelons pour mémoire qu'il y a neuf ans, la statue de Jean Quéméneur et Fanny de Laninon était inaugurée sur la place Henri Ansquer à Brest, plus précisément à l'entrée de Recouvrance - voici une photo du sculpteur, Jérôme Durand, quand il était encore en plein travail sur cette commande : 

 

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Dimanche 22 juin

 

11h : Après un petit tour au bois, j’ai la désagréable surprise d’assister à une descente de police dans mon immeuble : j’ignore totalement ce qui a pu se passer pour motiver cette intervention. Je n’adresse même pas la parole aux agents qui, de toute façon, ne semblent pas s’intéresser à moi : quand j’arrive à mon étage, je constate, qu’ils sont trop occupés à prendre à partie un petit gars au type maghrébin… Trois flics contre un « Arabe », voilà le courage à la française ! Je n’en dis pas plus parce que je n’ai pas les moyens de me payer un avocat.

Allez, encore un ! 

 

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23h : La nuit tombe à peine, je ne peux m’empêcher de m’en étonner ; ça n’a pourtant rien de surprenant à cette période de l’année, me direz-vous ? Oui, mais il y a un an, à la même époque, le temps était pourri, je ne m’en rendais donc pas vraiment compte, et il y a deux ans idem, alors j’ai un peu perdu l’habitude… Les flics sont revenus au pied de l’immeuble, accompagnés du SAMU. Je risque une question auprès des représentants de ce service : je ne me heurte qu’à un mur d’indifférence… Je ne sais pas s’ils préfèrent rester discrets sur le motif de leur venue ou s’ils n’ont tout simplement que mépris pour les cas sociaux dont je fais « forcément » partie. Mon défaitisme, associé à mon déficit d’estime de moi, m’incline à ne pas insister.

 

Lundi 23 juin : il y a 13 ans, la première ligne du nouveau tramway brestois était inaugurée 

 

Comme le montre cette photo d'époque, on avait recours, avant la mise en service du tram, à des moyens de transport un peu rustiques pour circuler sur la rue Jean Jaurès ! De surcroît, comme ils étaient conduits par des enfants, les passager jouaient de la musique en route pour se donner du courage... 

 

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Photo prise lors d'une édition de la Foire aux croûtes. 

 

11h : Les États-Unis ont bombardé l’Iran : le plus incroyable, c’est qu’on s’en émeut à peine ! Les réactions sont incroyablement modérées en comparaison de celles qu’avait suscitée l’attaque de l’Irak par George W. Bush : en une vingtaine d’années, le monde entier semble avoir eu le temps de se résigner à ce que la loi du plus fort écrase tout et que la notion même de droit international passe au rang des utopies ! Il est vrai que l’Iran n’a rien pour plaire à l’étranger : liberticide à l’intérieur et agressif à l’extérieur, le régime des Ayatollahs semble tendre le bâton pour le battre ! Mais ne nous leurrons pas : ce ne sont pas les barbus qui vont payer le prix fort mais bien tous les pauvres types auxquels ils pourrissent la vie depuis quarante-cinq piges… Si la guerre pouvait rendre les gens libres et heureux, on le saurait !

 

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23h : Déjà au lit, la fenêtre ouverte, j’entends des détonations : un coup d’œil à l’extérieur suffit à ce que je constate que c’est un feu d’artifice. Ça m’étonnerait beaucoup qu’il soit tiré en toute légalite, mais c’est toujours plus sympathique que les tirs de mortier qui retentissent un peu trop souvent dans ce quartier…

 

En parlant de tirs et de détonations...

 

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Mardi 24 juin

 

8h40 : J’ai réservé un Accemo pour aller à Bureau Vallée où j’ai prévu d’acheter un carton pour expédier à une parente de Geneviève Gautier les écrits de cette dernière actuellement en ma possession (mais plus pour longtemps) : le paquet est si lourd que je ne me voyais pas le porter jusque là-bas... Chaque fois que je me déplace en Accemo, je suis obligé de demander au conducteur de couper sa radio et de ne pas me tutoyer : si j’ai recours à ce service de transport à la demande, c’est justement parce que je ne supporte plus le vacarme qui règne dans le bus, donc ce n’est pas pour devoir supporter une autre nuisance sonore, mais bon, tous les handicapés ne sont pas intolérants au bruit, alors je peux admettre que les chauffeurs n’aient pas le réflexe d’éteindre leur boîte à boucan. Mais pourquoi nous tutoient-ils ? Ce n’est pas parce que nous sommes handicapés que nous devons accepter d’être traités comme des gosses ! Quoi qu’il en soit, chemin faisant, je constate qu’on peut à nouveau rouler dans les deux sens sur la rue Camille Desmoulins et que l’agence BNP de la rue Jean Jaurès est à nouveau ouverte ou, au moins, est en passe de l’être : c’est fou à quel point le paysage urbain peut évoluer rapidement !

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9h40 : Pour rentrer, j’attends un autre Accemo sur la terrasse du Beaj Kafé : le café n’est pas encore ouvert, mais je ne vois pas pourquoi je me gênerais pour m’asseoir là où il y a des tables et des chaises et aucun panneau précisant que ce serait interdit. Trois femmes voilées au type africain approchent… Je devine ce que vous pensez, mais non : ces femmes sont des bonnes sœurs ! Et oui : les nonnes, on est obligé d’en importer, sinon, les couvents n’ont plus qu’à mettre la clé sous la porte ! Alors, vous, les Franchouillards qui invoquez les « racines chrétiennes de la France » pour justifier votre refuse de partager l’espace public avec des femmes voilées et basanées, vous me faites bien marrer : et d’une, il n’y pas que les musulmanes qui sont voilées, et de deux, si on expulsait toutes les femmes d’origine africaine, les « racines chrétiennes » risqueraient de redevenir le mythe qu’elles n’ont jamais cessé d’être, faute de clergé pour les faire vivre… Toutes ces considérations ne me dissuadent pas de leur adresser les croassements exprimant le mépris que m’inspire les représentants du christianisme… De même que ceux de toutes les autres religions.

 

A propos de religions...

 

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11h : La cour des comptes a rendu son verdict : les jeux de Paris de l’an dernier ont coûté six milliards d’euros à l’État ! Ce n’est pas moi qui l’invente ! Vous ne me ferez jamais croire que les retombées suffiront à combler un tel gouffre financier ! On reproche aux enseignants et aux infirmières de coûter trop cher à la collectivité mais on trouve parfaitement normal de jeter des milliards par les fenêtres pour quelques semaines de pitreries exécutées par une poignée de bœufs aux hormones ! Je repense aux cons bien élevés qui disaient que ces jeux arrivaient au point pour réconcilier une nation fracturée : la facture va aggraver la fracture, bande de crétins ! La prochaine fois que je croise un type qui milite pour avoir les jeux olympiques de France, je l’envoie paître d’abord et je réfléchis après !

 

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11h05 : On sonne à la porte de mon appartement : ce sont des policiers qui me demandent où habite une dame dont le nom ne me dit rien… Ils n’insistent pas. Tous ces passages de perdreaux ne me disent rien qui vaille… Mon pire cauchemar ? Qu’un type soit tué dans mon immeuble : célibataire, sans horaires réguliers, pas de relations avec mes voisins… Je serais le coupable idéal !  

Un dernier dessin d'actualité : 

 

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14h : J’expédie les écrits de Geneviève. Évidemment, j’ai un pincement au cœur… Mais je n’ai aucun regret : j’ai fait tout ce que je pouvais pour ma défunte reine, ce qu’elle a laissé derrière elle revient de droit à sa famille. Une pensée au passage pour Pod qui avait récupéré ces archives qui, sans lui, auraient fini à la déchetterie… J’ai eu 37 ans le mois dernier, et je ne pensais pas que j’aurais autant de morts autour de moi aussi tôt…

 

Un dessin réalisé pour le plaisir (Maria est une amie qui m'a comparé à un phoque après m'avoir vu nager en mer pendant presque une heure) : 

 

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16h : Passage au Drugstore de la rue Algésiras : je n’y étais encore jamais entré et sa façade, ainsi que ce que j’avais lu à son sujet, me laissait présager un magasin d’un genre nouveau… Mais non. C’est un tabac-presse comme il y en a des milliers, c’est tout. Seule différence : il y a une sono et de la musique à fond la caisse, pour faire comme dans les supermarchés… Non, même pas : comme dans les bistrots à la mode. Je leur demande s’ils ont le journal du Papotin, dont une amie m’a parlé : ils ne l’ont déjà plus… Je veux bien croire que ce Et un établissement à éviter, un !

Un autre : 

 

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16h15 : Je débarque au local de la SEBL pour récupérer le dernier numéro des Cahiers de l’Iroise auquel j’ai contribué avec un article consacré à Geneviève Gautier – comment ça, « encore elle » ? Il m’avait aussi été annoncé que la société se débarrassait de vieux numéros de la revue, je suis donc venu avec mon cabas pour profiter de ce déstockage : mais quand je constate que ce surplus suffit à remplir une étagère qui couvre un mur entier, je me demande si je n’aurais pas dû amener une valise à roulettes… Même en ne prenant qu’un exemplaire de chaque numéro disponible, je suis vite débordé ! Le vice-président de la société me donne un sac supplémentaire… J’espère que les lecteurs de Côté Brest n’en ont pas marre de mes articles historiques, parce qu’avec toute la documentation que je viens de récupérer, je ne suis pas près d’arrêter ! Et rien que pour avoir trimballé deux sacs pleins à ras bord de vieilles revues, en plein centre-ville sous un soleil accablant, j’estime que je mériterais une prime…

 

Encore un autre : 

 

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Mercredi 25 juin

 

11h : Exceptée la santé de mon père, tous mes problèmes sont résolus ou en passe de l’être : dans le second cas, il me reste quand même quelques pages de BD à boucler et une commande à assurer. Avec la chaleur qui persiste et qui m’oblige à garder les fenêtres ouvertes, je suis donc condamné à travailler en supportant le vacarme que font des enfants dans la cour… Excédé, je finis par demander aux « adultes » (vous allez vite comprendre pourquoi je mets des guillemets) qui les accompagnent s’ils vont nous casser les oreilles toute la journée ! Une blondasse édentée me répond : « Ce sont des enfants, on fait ce qu’on veut ! » Et bien voilà : on ne peut plus se plaindre de la moindre gêne auditive générée par des mômes, les adultes ont définitivement abdiqué toute autorité à ce sujet ! Qu’on s’entende bien : je ne suis pas comme Cavanna qui reconnaissait que les enfants l’emmerdaient (et c’était son droit après tout), je trouve même que les gosses peuvent être intéressants à écouter, mais je ne juge pas pour autant qu’il faut tout leur passer ! Après ça, on s’étonne que les hôtels et les restaurants interdits aux enfants se multiplient, mais pourquoi en arrive-t-on là si ce n’est parce que les adultes n’osent plus rappeler aux gosses qu’il faut des règles pour vivre en société et qu’elles impliquent, entre autres, la nécessité de ne pas pousser des hurlements sur la voie publique, au risque, entre autres, de gêner des personnes handicapées ? No kids because no more parents anymore[2]

 

Un petit gag : 

 

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12h : Alors que je suis encore en plein travail de finalisation, je reçois un message de ma banque débutant par « Le QR Code fait partie de votre quotidien »… Ils sont mignons : n’ayant pas de smartphone, je n’ai aucunement usage de cette verrue graphique devenue omniprésente – ils ont réussi à faire plus moche et plus casse-pieds que le code-barres, on les applaudit bien fort ! Ça me ferait presque rire si ce n’était pas une confirmation (parmi d’autres) du fait que nous vivons sur sous « la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité »[3] : cette tyrannie est d’autant plus insupportable qu’elle n’a même pas le mérite de se présenter comme telle ! Elle est d’autant plus brutale qu’elle est insidieuse : au lieu de dire « Obéissez », elle dit « Vous obéissez déjà sans même qu’on ait pris la peine de vous l’ordonner et même si vous n’obéissez pas, on fait comme si vous obéissiez et ceux qui ne s’y conforment pas n’existent tout simplement pas à nos yeux ». Une telle société n’a qu’un pas à faire pour que les gens qui ne conforment pas à tous ces mots d’ordre tacites soient liquidés dans l’indifférence générale : nous ne l’avons pas franchi. Pas encore.

 

Un dessin réalisé avec des crayons de couleur : 

 

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14h30 : Il y a encore des gens qui s’imaginent que les artistes passent leurs journées à glander. Ceux-là n’ont jamais vécu ce qu’on ressent après avoir renversé un encrier… Le croiriez-vous : ça vient de m’arriver. Résultat : au bout d’une demi-heure, j’en suis encore à nettoyer mon plancher. Non seulement c’est chiant à laver mais je ne peux m’empêcher de me traiter de tous les noms… Et bien oui, la vie d’artiste, c’est ça aussi ! Rien que pour ça, je mériterais une bourse du ministère de la culture !

 

Un dessin colorié à l'aquarelle, intitulé "La Strip-teaseuse" : 

 

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Jeudi 26 juin

 

10h : Visite express de ma mère qui m’apporte des nouvelles de l’homme de sa vie et père de ses enfants : elles sont plutôt positives, mais il en a encore pour au moins une semaine d’hosto… Je n’envisage pas le pire, on n’en est pas là, mais je me demande comment je pourrais lui dire à quel point je l’aime. Sans être ridicule, bien sûr…

 

Un autre, intitulé "Le sphinx" : 

 

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21h55 : Je quitte le Kafkérin où vient d’avoir lieu la dernière scène ouverte de la saison organisée par le Collectif Synergie. Je ne peux m’empêcher d’éprouver un sentiment de frustration. Mes trois grandes satisfactions : j’ai interprété mon slam sur Iznogoud sans bafouiller, j’ai pu dire à Claire à quel point j’aime ce qu’elle fait et j’ai écouté une nouvelle fois Louve Furieuse, qui plus est avec une nouvelle chanson écrite pour sa fille… À part ça ? On a perdu un quart d’heure à rendre la sono opérationnelle, un gogol m’a abordé comme si j’étais son vieux copain, le vieux Roger m’a cassé les oreilles avec ses reprises des pires ringards de la variété française et un bénévole a pris la liberté de me toucher et de me tutoyer… J’aime Brest, mais il y a des jours où je me demande si c’est réciproque.

 

Quelques croquis réalisés au cours de la soirée : la maman de Gaëtan, qui accompagnait son slameur de fils... 

 

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Louve Furieuse en pleine action... 


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...et une jeune femme visiblement handicapée qui est montée sur scène pour chanter en trio avec le vieux Roger et sa jeune amie. 


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Vendredi 27 juin

 

10h : C’est jour de marché à Lambé. Voilà déjà deux jours que le temps est couvert avec des bruines plus ou moins régulières. Et, comme je m’y attendais, je n’en peux déjà plus. J’ai beau ne pas oublier qu’il y a un an, je craignais de me retrouver à Dachau, ça ne me rend pas plus supportables les caquètements des rombières sur la météo : je croise donc les doigts pour ne pas trop avoir à en supporter. Il semble que le destin soit de mon côté : il y a finalement peu de monde aux trois stands où je me rends… Plus ça va et plus je me dis que la phrase de Sartre sur l’Enfer s’accorde parfaitement à ce que je ressens ! Même s’il est pavé de bonnes intentions ? SURTOUT s’il est pavé de bonnes intentions !

Terminons par cette vidéo qui vous fait profiter de mon interprétation d'hier soir :

 

 
C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

[1] Jean-Marc REISER, Vive le soleil !, Albin Michel, coll. Les années Reiser, Paris, 2001.

[2] On ne veut plus d’enfants parce qu’il n’y a plus de parents…

[3] Pierre DESPROGES, Chroniques de la haine ordinaire, Seuil, coll. Virgule, Paris, 1987, p. 41.



28/06/2025
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