Blogquin du 7/05/2022
Pour commencer, mon avis sur les négociations à gauche pour les législatives...
Ensuite, quelques dessins qui m'ont été inspirés par deux colloques qui se sont tenus dans le même laps de temps, en mars dernier, à la faculté Victor Segalen (Brest). Tout a commencé le jeudi 17 mars avec un colloque sur les républicain(e)s exilés en France pendant la seconde guerre mondiale. Le bal a été ouvert par madame Geneviève Dreyfus-Armand...
...dont la conférence m'a inspiré sept dessins :
Car oui, les résistants espagnols ont eux aussi joué un rôle dans la Libération.
Car oui, il était difficile de parler de guerre et d'exil sans évoquer le drame ukrainien actuel...
Ensuite, nous avons eu les communications de messieurs Peter Gaïda (à gauche) et Antonio Muñoz Sanchez :
Monsieur Gaïda a évoqué, entre autres, un projet délirant du régime de Vichy pour lequel les républicains espagnols ont été mis à contribution à leur corps défendant : la construction d'une ligne de chemin fer traversant le Sahara ! On imagine aisément le coût humain d'un chantier aussi surréaliste...
Monsieur Muñoz Sanchez, quant à lui, a évoqué le combat des anciens travailleurs forcés espagnols pour être reconnus en tant que victimes du nazisme... Et qu'on ne se fasse pas d'illusions : l'administration est aussi obtuse en France qu'en Allemagne !
Je cite les jeux olympiques parce que c'est la première futilité hors de prix qui m'est venue à l'esprit, mais j'aurais pu indifféremment parler de la coupe du monde de football ou de l'exposition universelle...
L'après-midi a débuté l'autre colloque, consacré aux lectures françaises de Virginia Woolf, inauguré par Catherine Lanone et Anne-Marie Di Biasio :
Ce fut l'occasion d'évoquer Charles Mauron, le traducteur français mal-voyant et méritant de Virginia Woolf...
...ainsi que la difficulté à rendre compte du rêve par l'écriture.
Sont ensuite intervenues Marine Laniel et Valérie Favre :
La première a traité de la présence de Time passes dans Nevermore de Cécile Wajsbrot - bien entendu, si vous n'avez pas lu ce livre, mon dessin risque d'être quelque peu hermétique :
La seconde a traité de la lecture de Virginia Woolf par Léonie Vilard, une critique française (plus précisément lyonnaise) injustement oubliée :
L'après-midi s'est terminé avec Naomi Toth...
...qui a traité de l'impersonnalité littéraire, laquelle peut être un moyen de mettre les femmes écrivains à égalité avec leurs homologues masculins.
Notons cependant que des romancières contemporaines tournent totalement le dos à l'impersonnalité littéraire et revendiquent au contraire complètement leur position pour lutter contre le patriarcat, à l'image, par exemple, de Virginie Despentes.
Le lendemain, retour au colloque sur les républicain(e)s espagnol(e)s, avec une conférence de José Maria Naharro Calderon :
Son intervention m'a inspiré quatre dessins :
Rappelons qu'Argelès est le camp où les exilés espagnols ont été parqués... Par la république. Et oui, la France n'a pas attendu le maréchal pour traiter ces exilés comme des chiens !
Rappelons que Canigou est aussi le nom d'un pic situé dans les Pyrénées françaises que les exilés espagnols avaient donc forcément en vue quand ils passaient la frontière...
Sont intervenues ensuite Arlette Gautier et Maria-Villa Cuadrado-Jimenez :
Madame Gautier avait intitulé sa communication "Penser le genre du travail forcé" :
L'intervention de madame Cuadrado Jimenez, où il fut aussi question des femmes exilées, ne m'a inspiré qu'un seul dessin, mais particulièrement explicite :
La matinée s'est terminée avec Guadalupe Adamez Castro et Carmen Valcarcel...
...qui ont toutes deux, sous un angle différent, traité de la correspondance des exilées espagnoles.
"Rotspanier" (littéralement, "espagnol rouge") était le terme méprisant par lequel les nazis désignaient les républicains espagnols.
Malheureusement authentique : les rares témoignages dont nous disposons attestent que des Espagnoles réfugiées en Ille-et-Vilaine ont été "hébergées" en cave.
Certaines exilées ont écrit aux autorités en essayant de s'adresser à leurs sentiments pour obtenir une amélioration de leur sort. En vain, évidemment.
L'après-midi, retour au colloque sur Virginia Woolf avec Anne-Laure Rigeade et Virginie Podvin - cette dernière était d'ailleurs la responsable de la manifestation.
Les deux communications ont démontré l'importance de l'influence française dans l'écriture de Woolf :
Sont ensuite intervenues Luca Pinelli et Marie Allègre (en visioconférence) :
Luca Pinelli a traité de Mrs Dalloway où l'héroïne organise des fêtes qui s'avèrent renforcer sa servitude au lieu de l'en libérer :
Marie Allègre a traité de la lecture psychanalytique française des écrits de Woolf, qu'il vaut mieux prendre avec des pincettes :
La journée s'est terminée avec Chirara Zerlini et Christelle Larra, deux comédiennes de la compagnie Palimpsteste qui nous ont interprété un extrait de leur production sobrement intitulée Qu'y a-t-il de pire qu'une femme ?, inspirée d'Une chambre à soi...
...et un concert de la pianiste Florence Nicol qui nous a joué la B.O. du film The Hours, assorti d'une lecture de lettres de Virginia Woolf par Anne-Aël Ropars et Marie-Josette Le Han.
Le lendemain, retour au colloque sur les républicain(e)s espagnol(e)s exilé(e)s, avec une conférence d'Alfons Cervera...
...qui m'a inspiré quatre dessins.
La matinée s'est terminée avec Hugues Vigouroux et Claudine Allende Santa Cruz (et mon amie Nathalie Narvaez-Bruneau comme traductrice) - je n'ai pas de dessins pendant ces deux communications : il a été question des républicains espagnols exilés en Finistère, j'étais donc trop occupé à prendre des notes pour Côté Brest.
Dans un autre ordre d'idées : le 27 mars, j'ai assisté au concert "Patro chantant" au patronage laïque de Saint-Pierre (Brest) - les organisateurs m'avaient demandé de venir pour faire des croquis du spectacle, en échange de quoi je pouvais entrer sans payer.
Voilà, c'est tout pour cette semaine. A la prochaine !