Dans une semaine, c'est Noël, on va pouvoir se retrouver en famille et oublier un peu toute cette merde...

Mais avant la fête, il y a encore des cours : permettez-moi donc de vous montrer ce que j'ai ramené de deux soutenances de thèses qui se sont tenues récemment à la faculté des lettres et sciences humaines de Brest. D'abord, la soutenance de Sophie Le Hiress, dont la thèse s'intitule Le détective herméneute en fiction sérielle : origines et évolutions d'une figure mythique, du texte à l’image : 

Petit hommage à la jeune docteure qui a enquêté sur la figure de l'enquêteur...

Il s'est trouvé un juré pour déplorer que la thèse ne parle pas davantage de la figure de l'inspecteur Columbo...

Il a été question de la notion de mythe : on a opposé le "mythe réactionnaire" que serait celui de Dracula et le "mythe progressiste" que serait celui de Frankenstein...

...et on n'a pas manqué de rappeler la surproduction de série depuis les années 2010.

Autre soutenance de thèse que je ne voulais pas manquer, celle de Pierre-Guillaume Prigent sur le thème Les stratégies des pères violents en contexte de séparation parentale : contrôle coercitif et complicité institutionnelle :

Le thème des violences faites aux femmes est pour moi une source d'inspiration infinie et cette soutenance de thèse m'a inspiré quatorze dessins, un véritable record personnel. D'abord, il faut savoir que les violences faites aux femmes, ce n'est pas seulement le cliché du mari qui bat sa femme : contrairement à un préjugé tenace, il peut y avoir souffrance d'un point de vue strictement psychologique, sans même que l'intégrité physique de la victime soit menacée... 

...mais surtout, et là est le cœur de l'enquête menée par Pierre-Guillaume, la séparation est loin d'être la solution miracle : se séparer ou divorcer ne signifie pas forcément couper les ponts, à plus forte raison si le couple a eu un enfant. 

Les pères violents ont souvent tendance à se poser en victimes...

Une autre stratégie consiste à mobiliser l'idée, souvent répandue, selon laquelle un enfant aurait absolument besoin de son père, même s'il est violent...

...voire incestueux !

Précisons auprès des lecteurs mal-comprenants que ce dessin fait allusion à "Lemon Incest", la sulfureuse chanson que Gainsbourg a chantée en duo avec sa fille Charlotte.

Autre idée qui a la vie dure, celle selon laquelle une femme qui a étudié serait plus ou moins "dégénérée"... 

...idée au secours de laquelle les juges viennent trop souvent au secours.

Car la thèse de Pierre-Guillaume montrait justement que les juges et les travailleurs sociaux ont tendance à prendre la défense des pères violents, sur la base de préjugés sur les genres - contrairement à ce que prétendent les pères séparés qui se posent en victimes de la justice.

La question générationnelle a aussi été soulignée à propos de la doyenne des femmes interrogées par Pierre-Guillaume, qui a souligné que ces violences étaient taboue en son temps : 

Enfin, la soutenance fut l'occasion pour moi de découvrir la notion de "dette de conjugalité" : l'idée est que les hommes ont tendance à considérer que la vie de couple leur serait due et que la femme qui se sépare de son conjoint serait donc fautive... 

Bon, quittons la faculté et allons aux Beaux-Arts : au cours du soir, la prof a demandé aux élèves de se tirer le portrait entre eux, à la lueur de bougies. Voici ce que ça a donné :

Dans un tout autre ordre d'idées : si vous voulez ouvrir la période des fêtes en beauté, je vous donne rendez-vous mercredi prochain à partir de 19h au bar-restaurant-cabaret La Raskette (5 rue de la Réunion, Brest) : j'y serai présent dans le cadre de la scène ouverte "Open Mik" pour proposer des caricatures et, si possible, faire quelques slams ; voici une caricature d'Eleonore Duhennois, l'animatrice de cette soirée hebdomadaire :

Bon, je vous laisse avec un petit ange dessiné à ma façon...

...et mon dernier slam, consacré à mon département bien-aimé :

Voilà, c'est tout pour cette semaine. A la prochaine et joyeuses fêtes !