Du 6 au 12 janvier : les affaires reprennent...

 

En ouverture, un petit dessin sur Gwenola Jouan, la "coiffeuse des célébrités", qui a ouvert son salon à Brest en décembre dernier : 

 

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Vendredi 6 janvier

 

16h30 : De passage dans une boutique de téléphonie pour récupérer un colis, je profite du canapé pour attendre mon tour sans me fabriquer des varices : un petit enfant y est assis, visiblement intimidé par cet environnement hostile ; il est si peu à l’aise qu’il s’emmitoufle dans son petit imperméable, je n’arrive même pas à voir si c’est un garçon ou une fille… Quand je peux retirer mon paquet, le commerçant m’offre deux bonbons en me souhaitant une bonne année ! Avant de partir, j’offre l’un des deux au petit bout de chou : je sais trop ce que c’est, de se sentir oppressé dans un endroit où on n’a pas du tout envie de venir…

 

18h : « Finissage » de l’exposition « Flou artistique d’hiver » à La Vagabunda : l’ambiance est bon enfant, Paty et sa fille sont de bon accueil. Nous recevons la visite de l’adjoint du maire à la culture : celui-ci ne connaissait même pas la salle d’exposition, ouverte depuis déjà six mois, jusqu’à ce qu’un particulier lui signale ce dévernissage… Cette anecdote illustre bien un constat que j’ai souvent fait : il se passe beaucoup de choses à Brest, mais la plupart des gens ne prennent même pas la peine de se tenir au courant. En fin de compte, ceux qui disent qu’il ne se passe rien à Brest, c’est parce que ça les arrange bien : ça leur fait une excuse pour ne pas sortir, ne pas se fatiguer à se cultiver et à rencontrer des gens, et rester sagement devant leurs écrans à se faire abrutir par Hanouna et Pascal Praud... Bien entendu, les œuvres que j’exposais n’ont pas trouvé preneur, mais Paty a quand même réussi à placer un de mes calendriers : c’est mieux que rien.

 

20h : Après le dévernissage, je rejoins mes camarades du Collectif Synergie pour la scène ouverte organisée le premier vendredi de chaque mois au Temple du Pharaon ; c’est toujours un plaisir de retrouver cet établissement chaleureux et le bon accueil de Mamdouh ! Mais il n’est pas facile de mobiliser les gens moins d’une semaine après le réveillon : ce soir, nous ne sommes pas très nombreux et la scène ouverte est vite expédiée au bout d’une heure et demie seulement. Je n’essaie pas de la faire durer davantage, me sentant un peu las moi-même. Je repars quand même satisfait, ayant fait une belle découverte avec Delphine, une nouvelle slameuse qui est aussi sculptrice sur bois, et j’ai même réussi à placer un autre calendrier.

 

Quelques participants : Manuèle...

 

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Delphine...


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Guillaume et Nathalie...


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Un vieux couple qui passait par là...


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...et, bien sûr, Claire :


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22h45 : Rentré au bercail, je m’écroule sur mon lit mais, malheureusement, trouver le sommeil s’annonce plus laborieux que prévu car un voisin semble avoir décidé de bricoler : j’entends des coups de maillet… Je croyais que le bruit était interdit passé vingt-deux heures ! Mais allez faire respecter des règles élémentaires dans cet immeuble peuplé de cas sociaux qui laissent les portes grandes ouvertes et prennent le local à poubelles pour un garage à moto ! Bon, je dois être juste : il est assez rare que les voisins soient bruyants au point de m’empêcher de dormir. Mais même si ce n’arrivait qu’une fois, ce serait toujours une fois de trop…

 

Samedi 7 janvier

 

17h : J’avais voulu consacrer ma journée au montage d’une série de vidéos sur les scènes de transformation physique, thème qui me fascine depuis que, enfant, j’ai vu la sorcière Hazel se transformer en jolie femme dans un cartoon de Chuck Jones. Alors que je touchais à la fin de ce travail, j’ouvre l’un de mes fichiers Movie Maker pour vérifier une bricole… Et je constate que toutes les images que j’avais rentrées ont disparu ! Des heures de boulot foutues en l’air ! Je ne sais plus ce que j’ai dit, mais ça ne devait pas être joli à entendre…

 

La transformation qui m'a marqué étant petit :

 

 

18h : Décidant de faire contre mauvaise fortune bon cœur, j’essaie de débuter un autre projet vidéo, à savoir une série de lectures de textes de Cavanna à l’occasion de son centenaire. Seulement, je suis déjà fatigué de ma journée et ma mésaventure a sérieusement entamé ma patience, de sorte que je n’ai aucune envie de me lancer dans un travail de montage important : il faudrait donc que je puisse faire une lecture d’un seul tenant, sans passage où je bafouille à couper. Hélas, dès le premier paragraphe, ma langue se prend les pieds dans une syllabe… Après trois faux départs, je préfère remettre tout ça à plus tard, me rappelant que le centenaire de Cavanna n’est que le moins prochain. Il n’empêche que je me demande comment font les autres pour parler sans bafouiller et je suis à deux doigts d’abandonner la vidéo… 

 

Dimanche 8 janvier

 

10h15 : Levé tardivement, j’entreprends de me faire griller du pain comme j’en ai l’habitude chaque matin… Et mon grille-pain, qui marchait encore si bien hier, a profité de la nuit pour décider de faire sauter le disjoncteur de mon appartement à chaque tentative de ma part pour l’enclencher (le grille-pain, pas le disjoncteur). Je m’étonne de mon attitude plutôt calme face à cette nouvelle avanie : il est vrai que depuis 2020, avec tous ces deuils et toutes ces restrictions pour cause de Covid, il m’est tombé tellement de choses dessus que je peux relativiser !

 

Un autre dessin sur Gwenola Jouan, dont le salon "Hair salon" est situé sur le quai Malbert, en plein port de commerce :

 

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Lundi 9 janvier

 

10h : La récréation est finie, je reprends l’écriture. Au programme de mon marathon de rédacteur, une page histoire pour Côté Brest et, surtout, une intervention que j’ai accepté de faire à Rennes à la fin du mois : en effet, l’Institut Culturel de Bretagne m’a invité à participer à un colloque qu’il organise à l’occasion de l’anniversaire de la mort d’Armand Tuffin de la Rouërie, un héros breton de la guerre d’indépendance américaine, et qui aura pour thème les relations entre la Bretagne et les États-Unis. Ils m’ont demandé de parler de la présence américaine à Brest pendant la première guerre mondiale, me promettant qu’ils prendraient en charge le déplacement en train et le repas de midi ; par-dessus le marché, la consule des États-Unis devrait être présente en personne ! J’avais pourtant promis de mettre la pédale douce sur les manifestations de ce genre, mais je ne pouvais pas refuser une telle proposition qui, avec un peu de chance, devrait avoir des retombées intéressantes… En attendant, donc, à charge pour moi de rassembler tous mes souvenirs des commémorations de 2017 pour préparer une communication ayant un minimum de cohérence. On me réclame comme orateur alors que je ne peux pas aligner deux mots sans bafouiller ! Allez comprendre…

 

Une caricature de Jean-Claude Plessis, président de l'AS Brestoise :

 

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Mardi 10 juillet

 

12h45 : Je relève mon courrier, inhabituellement fourni : quatre lettres ! Plus précisément, trois cartes de vœux et mon chèque énergie envoyé par le ministère de la transition écologique. Détail révélateur : les cartes de vœux, qui m’ont été envoyées par des amis, me sont arrivées parfaitement propres et sèches, tandis que le courrier du ministère est tellement trempé que je suis obligé de le passer sur le radiateur si je ne veux pas envoyer une charpie illisible à mon fournisseur de gaz et d’électricité… Les particuliers sont plus soigneux de leur courrier que l’État lui-même ! Le plus dingue, c’est que ça ne m’étonne même plus…

 

15h45 : J’étais prévenu que j’allais recevoir la visite du réparateur pour mon thermostat d’ambiance ; je m’attendais aussi à ce qu’il m’appelle par téléphone au lieu de simplement sonner à la porte d’entrée. Ce que je ne pouvais pas deviner, c’est que j’allais devoir sortir pour guider jusqu’à mon immeuble ce pauvre gars auquel ses employeurs n’ont même pas pris la peine de donner un plan (car aujourd’hui, tout le monde se guide par GPS, n’est-ce pas, et tant pis si ce merveilleux appareil a parfois quelques malheureuses années de retard, quatre ou cinq par exemple, sur la construction urbaine) et avec lequel je ne peux même pas converser par téléphone car je ne comprends rien à ce qu’il dit vu qu’on capte mal dans mon appartement – l’accent à couper au couteau avec lequel s’exprimer ce technicien n’arrange rien, et de toute façon, je n’ai jamais su indiquer verbalement un chemin. Je ne voudrais pas insister lourdement sur les limites de la technologie, mais…

 

Un dessin sur les drapeaux qui flottent sur la façade de l'hôtel Océania, sur la rue de Siam :

 

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Mercredi 11 janvier

 

10h : J’enlève ma décoration de Noël, c’est toujours un moment assez déchirant. Par la suite, je sors faire quelques achats au bourg : à la une de la presse, retour du débat sur les retraites avec lequel on noue pèle le jonc depuis au moins trente ans alors qu’il y a tellement de jeunes qui n’ont même pas de quoi vivre… À la boulangerie, il y a la queue, rallongée par un client qui a de toute évidence un vélo dans la tête et avec qui la discussion avec la vendeuse est des plus laborieuses… À la supérette, la caisse est en panne et l’employé est obligé de me faire l’addition à la main, sur le coin du bac à surgelés… Encore une journée où on a le sentiment d’entrer dans la vie par la porte des domestiques !

 

17h30 : Je feuillette le dernier Côté Brest ; il n’y a pas d’article de mon cru cette semaine, il faut dire que le dossier sur les nouveautés promises en ville pour l’année 2023 prend beaucoup de place. J’étais au courant pour le nouveau Quartz, le cinéma aux Capucins et la nouvelle ligne de tram : mais j’ignorais qu’on allait aussi rénover la maison des associations de Pen ar Créac’h ; je m’en félicite car ce n’était pas du luxe ! C’était même à la limite du honteux, de faire se réunir les assos dans un lieu aussi crasseux, vétuste et malpratique ! Reste à voir si ça se concrétisera vraiment dans l’année…

 

18h : Au cours du soir, j’ai apporté une caricature d’une élève : elle m’avait servi de modèle lors d’une séance antérieure et je n’ai pas pu m’empêcher de partir de mon croquis pour la représenter en maillot de bain ! À ma grande surprise, cette femme encore assez jeune, qui exerce la noble profession d’institutrice (en plus…) prend très bien la chose, elle est même ravie que je lui offre le dessin ! Vous voyez, les machos, qu’on peut faire plein de choses avec les femmes : encore faut-il les respecter à la base ! Si elles sentent que vous les considérez comme des sujets  à part entière et non pas comme des machine à vous vider les couilles, elles vous le rendront !

 

Le dessin en question, intitulé, comme il se doit "La maîtresse en maillot de bain" :

 

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Un autre dessin réalisé dans le cadre du cours du soir :

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20h30 : Me voici au Biorek brestois qui a rouvert dans la semaine ; en attendant qu’Alex, fidèle au poste, me serve ma commande, je feuillette le dernier numéro du magazine gratuit Bikini où il est question, entre autres, du photographe naturaliste Erwan Balança. La façon dont le journaliste parle de la jeunesse de cet artiste ne peut que m’interpeler : « Et alors que ses copains de classe sont plutôt branchés par le basket, le foot et les jeux vidéo, Erwan cultive, lui, son goût pour la pêche et la cueillette. » Je ne suis pas un passionné de photographie, j’ai même tendance à trouver qu’il y a trop de photographes, ou plutôt pas assez qui proposent quelque chose de vraiment innovant, mais j’ai une sympathie spontanée pour les gens qui, dès l’enfance, ne se sont pas sentis forcés de s’intéresser aux mêmes choses que la majorité ; moi-même, je cultivais ma passion pour le dessin alors que mes « camarades » n’avaient en tête que le rap, le foot (et oui, aussi…) et les séries télé… Je ne sais pas si cultiver sa différence a valu à monsieur Balança de se faire harceler lui aussi, mais en tout cas, je le considère déjà comme un frère de cœur !

 

Un hommage à Siné ET aux Guignols (rappelons que Yves Le Rolland, le directeur artistique historique des marionnettes, a en commun avec Siné d'avoir été viré par un ami de Sarkozy) :

 

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Jeudi 12 octobre

 

12h30 : Avant un rendez-vous, je déjeune à l’Ambassade Bretonne, sur la rue Jean Jaurès. Les choses ont un peu changé depuis mon dernier passage : maintenant, il faut passer sa commande au comptoir et il y a une fenêtre ouverte en permanence sur la rue, sans doute pour permettre à celles et ceux qui veulent des crêpes à emporter de commander sans entrer. Cette disposition a l’inconvénient, en cette saison, de faire entrer un courant d’air passablement désagréable pour les clients installés à l’intérieur, d’autant qu’il risque de faire refroidir les galettes qui attendent plus d’une demi-minute pour être servies… Deux femmes aveugles entrent dans le restaurant : les non-voyants sont les seuls handicapés qu’on peut regarder sans qu’ils s’en offusquent ! Mais ces deux femmes me pardonneraient mon regard si elles pouvaient y lire l’admiration qu’elles m’inspirent… Je ne sais pas comment elles font, sans rien y voir, pour trouver l’établissement où elles souhaitent déjeuner et s’y attabler ! Bien sûr, elles ont quand même besoin de l’assistance du serveur pour savoir ce qu’il y a au menu, les gérants de l’enseigne n’ayant pas encore eu la bonne idée d’imprimer des cartes en braille. Bien sûr, l’une d’elles n’est peut-être que malvoyante, elle a une canne blanche mais n’a pas de lunettes noires, mais je suis quand même impressionné par ce triomphe quotidien de l’entraide… Et je me dis que Frank Margerin, malgré tout son talent, était un peu à côté de ses pompes en dessinant un aveugle qui avait absolument besoin de l’aide de son chien pour arriver chez le vétérinaire… Alors qu’il voulait aller chez le coiffeur !

 

13h15 : Ayant encore un peu de temps avant mon rendez-vous, je risque un tour à la FNAC pour jeter un œil sur les nouveautés en librairie. Passons rapidement sur le livre du prince Harry et celui de la maman d’Elon Musk : ce genre d’ouvrage, on sait qui l’a signé mais on ne sait pas qui l’a écrit ! Le dernier livre de Jean Teulé doit s’arracher, maintenant qu’on sait qu’il n’y en aura plus jamais d’autre, à moins que son éditeur racle les fonds de tiroir… Mais je flashe sur un rayonnage où sont alignés l’album de dessins de famille de Franquin, le recueil des chroniques de François Morel et les entretiens que Philippe Geluck a accordés à Sophie Lhuillier ! Il est rare que je me retrouve à deux doigts de commettre un achat compulsif, mais là, je n’en étais pas loin ! Franquin, Geluck et Morel, voilà une sainte trinité qui a bien failli avoir raison de mes étrennes…

 

14h : En vue d’un bas de page de Côté Brest, j’interviewe Pauline Huon, une jeune historienne de mes amies qui, depuis peu, anime une émission de radio ; une fois posées les questions destinées à alimenter mon papier, je lui en pose d’autres, plus personnelles, sur les problèmes de diction, en lien avec mes mésaventures de ce week-end : mais elle n’a pas de conseils à me donner et juge que je parle suffisamment bien comme ça ! Quand je lui fais part de problèmes d’élocution me concernant, elle a même l’air surprise ! Je dois bien être le seul à me rendre compte que je bafouille…

 

Pauline :

 

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18h : Vernissage de l’exposition « Ciel Bave Nacre » aux Abords, la salle d’exposition abritée par la faculté Victor Segalen. Elle a été montée par trois jeunes peintres qui trouvaient que leurs pratiques respectives étaient assez proches et pouvaient être rassemblées dans un même espace – je vous l’écris en langage courant, ils disent à peu près la même chose sur la fiche de présentation de l’expo, mais en des termes plus élaborés, sans doute pour ne pas être méprisés des critiques d’art qui ont besoin d’expressions alambiquées pour se croire intelligents… Enfin bref : c’est vrai qu’ils se sont bien trouvés, à tel point que si on ne savait pas que leurs toiles étaient dues à des peintres différents, on pourrait les croire du même auteur ! Attention, je ne dis pas ça pour les dénigrer, bien au contraire : ce qu’ils font est vraiment agréable à regarder, leurs peintures sont douces, délicates, on est loin de l’agressivité de certains escrocs qui exposent des parpaings… Quand je les photographie en vue d’un article que j’ai promis à Côté Brest, je ne peux m’empêcher d’avoir l’impression d’avoir en face de moi Gaston Lagaffe, mademoiselle Jeanne et Solange[1] ! Voilà où ça mène de relire trois fois de suite Et Franquin créa la gaffe !

 

Les trois peintres, Kelly Weiss, Iwan Warnet et Margaux Janisset :

 

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19h : Je descends à La Raskette : sur place, on m’apprend que la scène ouverte n’aura désormais lieu que le premier jeudi de chaque mois… Je ne demande pas pourquoi, mais j’imagine que concentrer l’événementiel sur une seule journée par mois permet d’accroître les chances d’avoir des participants. Je me promets donc de revenir le mois prochain ! N’empêche… Entre la scène ouverte au Café de la plage le mercredi, celle à La Raskette le jeudi et celle au Temple du pharaon le vendredi, mes premières semaines du mois vont être bien remplies !

 

23h30 : Avant de me coucher, j’ai voulu me passer « Je ne suis pas méchante », la chanson où GiedRé, le temps d’un refrain, délaisse le second degré pour s’exprimer en son nom propre. Fatale erreur : je découvre que la chanteuse a pris l’habitude de venir se produire sur France Inter et je me passe toutes ses chansons disponibles sur la chaîne YouTube de la station ! Évidemment, ça me retarde, mais c’est un tel délice… J’apprécie surtout « Merci Baba », sa chanson sur Hanouna : si j’étais vraiment exigeant, je pourrais juger qu’elle gaspille son talent en le consacrant à cet individu abject, mais ça fait vraiment du bien d’entendre une personne de talent dire ses quatre vérités à ce moment de vulgarité et de cynisme ! GiedRé contre Hanouna, c’est une belle personne qui joue les salopes contre un salaud qui joue les mecs sympa, c’est l'esprit Hara-Kiri contre l’esprit Minute, c’est le professeur Choron contre Robert Ménard ! Cela dit, la chanson a beau être drôle, GiedRé a parfaitement compris ce qui fait le succès de ce valet de Bolloré : elle a raison sur tout la ligne, si ce Zemmour à nez rouge a tant d’audience, c’est parce qu’il flatte les plus bas instincts, parce qu’il fait croire aux plus cons que ce qu’ils ont de plus ignoble est respectable, parce qu’il « décomplexe » la haine, l’aigreur, la rancune…. Et ça, c’est déjà beaucoup moins rigolo. C’est ce qui fait de GiedRé une grande humoriste : elle fait du drôle avec du triste. Quand j’ai fini de me passer ses chansons, je constate qu’il est déjà plus de minuit, je vais encore avoir du mal à me réveiller : mon art ne dit pas merci à celui de GiedRé !

 



[1] Solange est le prénom de la secrétaire brune à laquelle Lebrac fait la cour : peu de gens le savent, ce prénom n’apparaissant que dans un numéro un peu spécial du journal Spirou intitulé Le journal de Gaston et publié en mai 1987 : en 1985, Franquin disait à Numa Sadoul qu’il n’avait pas encore trouvé de prénom pour ce personnage auquel il souhaitait donner un rôle plus important. Manifestement, deux ans plus tard, il avait trouvé…



13/01/2023
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