Du 5 au 10 octobre : Terre promise, mon cul !
Samedi 5 octobre : Caroline Loeb a 69 ans
18h20 : Le centre social de Pen ar Créac’h accueille une soirée slam organisée par Gaëtan Kerdraon. Le spectacle est assez confidentiel, nous ne sommes que cinq pour assister au tour de slam de Gaëtan (avec Slamity Jane en première partie) qui, outre ses propres textes, interprète des classiques de la chanson française en les déclamant. Je n’approuve pas forcément ses choix de répertoire : quand il interprète du Daniel Guichard, pourquoi pas, je veux bien croire que tout n’est pas à jeter chez ce vieux routier un peu oublié aujourd’hui, mais quand on a droit à « La bohème » du petit père Aznavour, là, je vais aux toilettes ! L’inconvénient majeur, quand il y a peu de public, c’est que les rares spectateurs se sentent autorisés à ne pas attendre que le spectacle soit terminé pour poser leurs questions et exprimer leurs remarques ! D’ailleurs, ça ne rate pas et je signale à la personne qui s’y laisse aller (qui est sûrement un brave homme par ailleurs) que Gaëtan est, comme moi, aussi une personne du spectre et qu’il vaut mieux donc, pour éviter de le déstabiliser, garder ses réflexions et ses interrogations pour la fin : il doit pourtant se demander de quel droit je lui donne des leçons de conduite, moi qui me lève régulièrement pour filmer ! Je pourrais faire la prise de vue depuis ma place, mais si je le faisais, on verrait à l’écran que le slameur se produit devant la porte des toilettes et je crains que ça ne soit un aimant à quolibets…
Deux croquis réalisés lors de cette soirée :
Une vidéo sur l'événement :
19h45 : Je repars sous une pluie battante. Je n’ai même pas d’imperméable, je n’ai que ma casquette pour me protéger des trombes d’eau. Curieusement, je n’arrive pas à trouver ça désagréable, d’une part parce que la pluie n’a rien d’incongru en cette saison, surtout en Finistère, d’autre part parce que je sors tout juste d’une petite salle éclairée au néon où la moindre parole résonnait terriblement, de sorte que cette ambiance pluvieuse et déjà nocturne offre un apaisement on ne peut plus bienvenu à ma grosse tête malade… De surcroît, par un temps pareil, les gens ne s’attardent pas dans la rue ou se font discrets, je préfère ça à la surexcitation estivale qui me tape toujours sur les nerfs. Bien sûr, je ne passerais pas des heures entières dans cette humidité, je n’en apprécie que d’autant plus mon appartement : mais si ça doit me réconcilier avec ma chance d’avoir un tout au-dessus de la tête, n’est-ce pas aussi un effet positif, et non des moindres ?
Une composition sur l'automne :
Dimanche 6 octobre
21h : Je rentre de la fête de quartier où j’ai tenu mon stand de caricaturiste. Comme l’an dernier, tout s’est très bien passé : d’abord, quand je suis arrivé, mon emplacement était déjà prêt, ça me change de certains événementiels où je n’ai eu pour tout accueil que des personnes indifférentes qui savaient à peine que je devais venir et me disaient de m’installer « où je voulais » – proposition qui m’angoisse toujours terriblement car j’ai toujours peur, si on me laisse choisir l’endroit, d’en prendre un où je vais gêner ou passer inaperçu. Ensuite, justement, mon stand a été très fréquenté, je n’ai pour ainsi dire pas eu un seul temps mort entre chaque modèle, il a même fallu que je reste une demi-heure de plus pour pouvoir satisfaire tout le monde ; non seulement il est toujours grisant d’avoir du succès mais, de surcroît, ça m’a beaucoup moins fatigué que l’année dernière : comme je n’avais pas de table, il m’avait donc fallu garder mon matériel sur les genoux, et comme je n’avais pas mis mon casque antibruit, l’ambiance sonore m’avait épuisé. Cette fois, j’avais une table et j’ai gardé mon casque, je n’ai donc pas fini la journée à moitié moribond. Enfin et surtout, j’ai pu compter sur le soutien sans faille des bénévoles qui ont été aux petits soins jusqu’au bout. Naturellement, mon après-midi a passé comme un coup de fusil et je n’ai pas du tout profité de la fête, mais je n’en fais pas une affaire : je regrette même que tous mes dimanches ne soient pas aussi gratifiants… D’autant que donner ce genre d’animation, c’est toujours 200 euros de gagnés assez facilement !
Sans rapport : deux dessins représentant Trémière et Déodat, le couple du Riquet à la houppe d'Amélie Nothomb.
Lundi 7 octobre
10h : J’ai honte le dire, mais je n’arrive pas à me sentir tant que ça concerné par le triste anniversaire que l’on célèbre aujourd’hui. J’avoue même que je ne comprends pas pourquoi les gens ont été si surpris par les attentats du 7 octobre 2023 : ça fait bientôt 80 ans que les Israéliens et les Palestiniens s’entretuent pour savoir qui est en droit d’habiter cette terre aride et minable que les deux peuples prétendent promise par un dieu qui ne peut avoir de bon que le nom ! Je ne nie pas la gravité de ces attentats, encore moins celle des représailles par eux suscitées, mais vous ne me ferez pas croire que la paix régnait là-bas avant cette triste date ! Et ne me demandez pas non plus de choisir un camp plutôt qu’un autre : j’ai beau penser bien sincèrement que Netanyahu et son gouvernement sont des assassins, le Hamas et le Hezbollah ne sont pas la sainte famille non plus. Comme pour chaque guerre, tout est une histoire de gros sous et les motifs spirituels ne sont que des prétextes : le processus de paix n’avancera que quand on aura renoncé à l’hypocrisie et cessé de prendre Dieu en otage pour justifier des querelles de frontière. Mais ce n’est pas gagné…
16h : Quel délice de travailler de chez soi tandis que la pluie tombe : c’est comme si les éléments se mettaient d’accord pour soutenir votre sédentarité et vous aider à faire abstraction du monde extérieur. Et quitte à ce qu’il pleuve quelque chose sur ma ville, j’aime autant que ce soit de l’eau : ce qui tombe actuellement sur Kiev, Gaza et Beyrouth, Brest a déjà dégusté il y a 80 ans… Vous me trouvez égoïste ? À tout prendre, je le suis sûrement moins que les braves gens qui râlent contre la pluie et oublient qu’il y a plus malheureux qu’eux… Sans parler de ceux qui rouspètent contre les travaux du tramway : ils ont tendance à omettre que pendant qu’on construit chez nous, ailleurs, on détruit… Et pas que du matériel !
Mardi 8 octobre
11h30 : Lu dans Le Télégramme aujourd’hui : une série d’accidents de chasse pourrait déboucher sur la remise en cause du permis de chasse à 17 ans ET de plus en plus de mineurs sont impliqués dans le trafic de stupéfiants. Personne ne relève la concomitance de ces deux informations… J’avoue que j’ignorais jusqu’à présent qu’on pouvait avoir le permis de chasse avant d’atteindre sa majorité et je suis même abasourdi de l’apprendre ! Et j’estime qu’il ne faut pas s’étonner : d’un côté, on n’arrête pas de rabâcher aux jeunes qu’il faut respecter la nature et éviter de recourir la violence, de l’autre, on leur permet de porter des armes et de massacrer des animaux alors qu’ils sont encore mineurs ! Comment voulez-vous, dans ces conditions, qu’ils aient une vision claire de ce qu’il est bon ou mauvais de faire et qu’ils ne tombent pas pieds et poings liés dans les pattes de la première personne qui leur promet monts et merveilles, même si c’est un dealer de la pire espèce ? Je ne prétends évidemment pas que le permis de chasse à 17 ans soit la seule cause de cette implication grandissante de mineurs dans des activités hautement répréhensibles, mais cette disposition scélérate est symptomatique, à mon sens, de la profonde amoralité de notre société qui est manifestement incapable d’inculquer d’autres valeurs que celle du profit à court terme et de l’écrasement des faibles par les forts… Et ne me dites pas que les chasseurs ne sont pas violents ou c’est moi qui vais le devenir !
11h45 : Alain Delon avait des origines finistériennes : cette information me rappelle une BD publiée peu avant les présidentielles de 1988 dans laquelle le comédien acceptait de devenir premier ministre de son ami Jean-Marie Le Pen et décidait de se rebaptiser Yvon Kervalec…[1] Évidemment, c’était une pure fiction : si Delon avait vraiment voulu mettre en avant ses racines bretonnes, il aurait plutôt demandé à prendre la tête du mouvement indépendantiste à la condition expresse et non négociable d’être président à vie de Bretagne ! Non, même pas : d’en être couronné roi sous le nom de Nominoë… Premier ! Ben oui, pas Nominoë II ! Le vrai Nominoë n'a jamais porté le titre de roi de Bretagne et puis vous n’imaginez quand même pas Delon accepter de jouer les seconds rôles ? Cela dit, je ne pense pas que Romy Schneider aurait été crédible en successeuse de notre bonne duchesse Anne…
Sans rapport : un paysage entièrement imaginaire dessiné par votre serviteur.
12h30 : Je reçois la newsletter de L’Harmattan, l’éditeur de mon Voyage en Normalaisie : j’apprends ainsi que cette honorable maison s’honore d’une nouvelle signature prestigieuse, à savoir celle de Rama Yade ! Si on m’avait dit un jour que j’aurais le même éditeur qu’une ancienne ministre de Sarkozy, je ne l’aurais jamais cru, peut-être même aurais-je cassé la figure de celui qui m’aurait annoncé ça ! Plein de curiosité, je me renseigne sur madame Yade : je découvre ainsi qu’elle n’a « que » 47 ans, qu’elle est divorcée et qu’elle est devenue encore plus belle... Je n’en dirai pas plus pour ne pas être traité de mâle blanc primaire !
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Jacques Diament fut le premier rédacteur en chef de Fluide Glacial et il a effectivement raconté sa carrière dans un livre paru chez L'Harmattan.
17h : J’assiste au pot de départ de trois chercheurs du laboratoire auquel je suis rattaché : l’une part en retraite, les deux autres ont trouvé un poste ailleurs. Ils partent au bon moment car le conseil d’administration de l’université pourra désormais accueillir en son sein des personnes issues du secteur privées : ça veut dire que les gratteurs de lingots vont pouvoir rogner les ailes des chercheurs qui auraient la mauvaise idée de vouloir jouer les empêcheurs de faire du fric en rond ; par exemple, si les pollueurs de la FNSEA entrent au CA, on pourra faire tintin pour les recherches sur les inconvénients de l’agriculture intensive… Le monde devient étouffant !
Un dessin offert à la chercheuse en retraite :
19h : Rentré chez moi, je découvre avec plaisir le dernier Fluide Glacial avec une couverture d’Isa, et c’est justement en parcourant l’histoire que cette excellente dessinatrice[2] a consacrée à sa couvrante que je prends conscience de ce qui faisait défaut, sans que je puisse le définir exactement, aux derniers numéros parus, en dépit de la bonne qualité globale de ce qui y était publié : depuis que Gaudelette[3] se fait rare dans les pages du magazine et que les fameuses marges, qui ont longtemps fait partie de l’identité de Fluide, n’apparaissent plus que dans les hors-série thématiques, il manque au mensuel une chronique décalée de la vie de sa rédaction et de ses auteurs ; cet ingrédient donnait un supplément d’âme au journal. J’espère donc qu’Isa va poursuivre dans cette voie qui sera pour beaucoup dans la préservation de l’esprit de Gotlib… Mais quoi qu’il en soit, ne faisons pas la fine bouche : à bientôt 50 ans, Fluide Glacial reste ce qu’il y a de mieux sur le marché pour les amateurs d’humour et de bandes dessinées… Et puis parcourir une revue de 84 pages sans tomber sur une seule page de pub, ça vaut toutes les thalassothérapies du monde !
Sans rapport : quelques croquis de mon cru réalisés en vue de BD que vous pourrez peut-être lire un jour...
Mercredi 9 octobre
9h : Au sommaire du dernier Côté Brest, outre la rubrique histoire de votre serviteur, on trouve un article d’Amélie Thomas annonçant que les déchets seront désormais collectés tous les quinze jours en raison de la « baisse constante du poids des bacs d’ordures ménagères ». Les bonnes nouvelles sont rares, ne boudons donc pas celle-là ! Julien Saliou semble aimer les animaux : il a consacré un article à l’apparente prolifération des rats en ville et un autre à la campagne de sensibilisation sur l’abandon des animaux domestiques lancée par la municipalité. Je dis bien « apparente prolifération » car les rats ne sont pas plus nombreux qu’avant à Brest : ils sont seulement plus visibles en raison des pluies et des travaux qui les conduisent à quitter leurs refuges souterrains. Chaque fois qu’il est question des rats, je repense à cette double page de Reiser qui vaut toutes les fiches encyclopédiques sur le sujet et qui disait, entre autres, ceci : « On croit l’éliminer en élevant le niveau de vie. Il a très bien compris que si on élève le niveau de vie dans un endroit, on trouve vite à manger dans un autre. »[4] En clair, Reiser, qui avait compris que les richesses du monde ne sont pas illimitées, disait en substance que si on élève le niveau de vie quelque part, il faut le réduire autre part : ça se vérifie pleinement aujourd’hui où la gentrification de certains quartiers de Brest s’évère impuissante à faire disparaître le rat de la ville du Ponant… Ce qui, pour nous ramener à l’autre article de Julien, donne une raison supplémentaire pour ne pas abandonner son chat ! D’ailleurs, celui qui abandonne son animal, quelle qu’en soit l’espèce, il n’a pas intérêt à me tomber sous la main… En page sport, enfin, un article revient sur la Leclerc-Gouesnou, une course organisée au profit de la recherche médicale : on aurait du mal à ignorer l’événement qui est annoncé un peu partout en ville avec un visuel montrant une belle athlète dont la tenue légère ne laisse rien ignorer de sa silhouette ciselée par l’effort… Question : est-ce que lutter pour une bonne cause justifie le racolage ? Réponse : je vous laisse trancher…
Puisqu'on parle de Brest :
9h30 : Moi à la fac de sports, on aura tout vu ! Mais la nouvelle doyenne de cette faculté est ma cousine et j’ai eu la bonne idée de l’interviewer pour Côté Brest, partant du principe que la sportive de la famille ne fermerait pas la porte à son cousin. Bien m’en a pris, elle a accepté de me recevoir et livrer ses coups de cœur brestois : elle en profite d’ailleurs pour me demander si je suis d’accord pour participer aux prochaines assises de la pédagogie et revenir sur mon parcours d’ancien élève et étudiant avec autisme. Bien entendu, j’accepte, et je ne peux m’empêcher de déjà réfléchir à ce que je dirai à cette occasion : je pense proposer que l’on autorise les enseignants à prendre leur retraite à cinquante ans ! Pourquoi ? Parce que quand je reviens sur mon passé d’enfant puis d’adolescent harcelé, il m’apparait avec évidence que tous mes ennuis ont commencé en CM1 à cause d’une institutrice aux conceptions pédagogiques d’un autre temps qui a d’ailleurs pris sa retraite l’année suivante… Je le dirai sans remords, mais ça m’étonnerait beaucoup que le ministère de l’éducation m’écoute !
Sans rapport : un dessin en couleurs de mon auriculaire droit
12h : Bref coup d’œil à un quotidien : sans surprise, la motion de censure contre Barnier a été repoussée et la procédure de destitution de Macron a été enterrée. Notre conducator d’opérette et son larbin auraient pourtant tort de triompher : leur gouvernement ne reflète absolument pas la volonté populaire telle qu’elle s’est exprimée aux dernières élections et, à supposer même qu’il tienne le coup face à l’assemblée, il n’est pas inenvisageable qu’il se rende insupportable au point de conduire le pays au bord de la guerre civile… Même Sarkozy n’avait pas osé aller aussi loin que Macron dans le déni de démocratie ! S’il ne le paie pas d’une manière ou d’une autre, c’est à désespérer des Français…
Jeudi 10 octobre
14h45 : J’arrive en retard au rendez-vous que m’avait fixé une amie dans une boutique de photographie, ce qui est déjà déstabilisant. Pour ne rien arranger, mon amie non plus n’est pas encore arrivée, je me retrouve donc seul dans un lieu que je ne connais pas, où les gens parlent très fort et où une vendeuse, pensant bien faire, me met le grappin dessus d’entrée de jeu : il n’en faut pas davantage pour que je sois au bord de la crise autistique ! Je sors donc ma carte « Je suis autiste » et la vendeuse me propose de m’asseoir sur un canapé du rez-de-chaussée en attendant que mon amie arrive… Rien de dramatique, mais il y a de meilleures façons de débuter un après-midi !
Sans rapport : une tête de bull-dog dessinée suite à je ne sais plus quel délire.
21h45 : Après un commencement timide, la scène ouverte organisée par le Collectif Synergie au Kafkerin attire finalement pas mal de monde et il y a un bon turn-over sur scène. Je suis déjà monté sur scène au début mais, pour satisfaire une demoiselle qui est arrivée un peu tard et est venue spécialement pour m’écouter, je demande à repasser, juste pour un slam. Je déclame donc une fable de mon cru, « La jeune femme amincie », mais je ne sais pas si j’ai très bien choisi : ce texte n’est pas très représentatif de ma production et, surtout, quand j’arrive au moment où la jeune femme en question traite de « porte-zizi » le mec qui la repousse parce qu’il la préférait grosse, tout le monde rigole ! Je devrais être heureux de faire rire, c’est après tout le but premier de mon métier mais je suis tellement surpris de provoquer l’hilarité avec cette expression que j’avais forgée uniquement pour la rime que je suis déstabilisé et ai du mal à reprendre le fil de ma déclamation ! Je dois être le seul humoriste au monde à être vexé d’entendre le public rire de mes trouvailles ! Mais si ma découverte de l’hilarité collective s’était faite autrement que par le biais des rires moqueurs dont mes « camarades » m’ont gratifié avec la bénédiction de certains enseignants, peut-être accepterais-je mieux ce qui est, en dernière analyse, la première des récompenses que l’on est en droit d’espérer dans mon secteur d’activité…
Quelques croquis réalisés sur le vif ce soir-là :
Une petite vidéo du slam en question :
Et enfin, l'affiche d'un salon auquel j'exposerai ce week-end - notez-le si vous êtes en région parisienne à ce moment-là :
[1] Six septennats… M’étaient contés, éditions Vents d’Ouest, 1988
[2] Dont je suis fan depuis l’époque où elle dessinait Puddingham Palace dans Spirou.
[3] Auquel Jean-Christophe Delpierre rend justement hommage dans ce numéro.
[4] Jean-Marc Reiser, La vie des bêtes, éditions du Square, Paris, 1979 – pages non numérotées.