Du 4 au 10 février : semaine bête et méchante (au mauvais sens du terme, hélas !)
Commençons par la bonne nouvelle de la semaine : un stand à la prochaine Foire aux croûtes m'a été attribué ! Malheureusement, mon projet d'affiche pour l'événement n'a pas été retenu...
Samedi 4 février
20h : À l’issue d’une semaine riche, je m’apprête à prendre un peu de repos en prévision de l’accrochage, prévu pour demain matin, de mon exposition au Café de la plage. Néanmoins, par acquit de conscience, je jette un œil sur Messenger : je découvre ainsi une invitation à rejoindre un groupe appelé « Mouvement anti-Macron ». Je ne donne pas suite car je ne considère plus les réseaux sociaux comme des médias adaptés au débat citoyen : j’ai eu pour une vie entière (sinon plus) ma dose de militants donneurs de leçons ! Sans compter que, même si je suis bien d’accord pour dire que Macron mérite qu’on lui résiste, j’estime que s’opposer systématiquement à son action n’est ni nécessaire ni suffisant : il y a longtemps que j’ai compris qu’il ne suffit pas, pour changer la société, de changer ceux qui la gouvernent…
Puisqu'on parle de Macron, voici une planche vite faite sur sa stratégie pour la réforme des retraites :
Dimanche 5 février
10h40 : J’attends le bus pour aller à Saint-Martin, chargé d’une valise bourrée de cadres destinés à être accrochés aux cimaises du Café de la plage. Tout à coup, une dame me fait un signe : c’est la fabricante de bijoux que j’ai interviewée récemment, qui habite juste derrière la station de bus et qui rentre de ses courses. Elle se propose de me conduire à Saint-Martin : je n’ose pas refuser mais je suis touché par tant de sollicitude ! C’est dingue, la solidarité, ça existe encore ! Voilà bientôt quatre ans que j’habite à Lambé, et j’ai enfin trouvé, parmi mes voisins, une personne sur laquelle je peux compter…
11h10 : Grâce à ma nouvelle amie, je suis arrivé sans encombre au Café de la plage : sa conduite m’arrangeait bien, je suis un peu patraque… Alix, l’un des patrons du bar, m’a laissé les cimaises et l’arrière-salle à ma disposition : j’accroche ainsi une vingtaine de cadres donnant un aperçu à peu près représentatif de mon travail… Et je trouve le moyen de m’écorcher la paume. Heureusement, ça ne saigne même pas. Une fois le travail terminé, je prends un thé histoire de me soulager ; en général, je n’aime pas quitter un bistrot sans avoir consommé, même si j’y étais venu pour autre chose : les bistrotiers ont asses souffert pendant la « crise sanitaire » et va savoir ce que le gouvernement peut encore trouver pour leur pourrir la vie…
12h30 : Circuler à Brest en bus un dimanche demande une certaine patience, surtout quand on habite Lambézellec : ce n’est pas pour rien si Matmatah a vanté le quartier en chantant « Si t’aimes bien la marche à pied, viens donc faire un tour à Lambé » ! Avec un passage par demi-heure, il vaut mieux avoir parfaitement minuté son escapade ou, à défaut, ne pas être trop pressé. Heureusement, je suis dans la deuxième catégorie : en contrepartie, je dois supporter cette lumière désagréable émise par un soleil bas qui perce par endroits une pellicule de nuage aussi fine que crayeuse… Je ne suis pas pressé au sens où personne ne m’attend, mais j’ai quand même hâte de rentrer !
Un dessin réalisé en vue du cours du mercredi soir :
Lundi 6 février
10h : Depuis hier après-midi, je tousse comme la dame aux camélias. Pas question d’aller chez le docteur je ne suis pas malade au point d’être cloué au lit et je sais très bien comment ça va se passer si j’ai le malheur de consulter un médecin : j’aurai droit au test Covid, ce qui est déjà désagréable, et si, par malheur, il est positif, je suis bon pour la quarantaine, même si je n’ai aucun autre symptôme ! Plutôt crever ! Alors j’achète un sirop pour la toux chez le pharmacien : celui-ci m’énerve déjà, avec le ton faussement docte qu’il emploie pour me donner des recommandations que j’aurais de toute façon lues sur la notice… Il faudrait peut-être rappeler à ces braves apothicaires qu’ils ne sont que des commerçants, certes nécessaires, mais nullement légitimés à se prendre pour des médecins ! Dire que je voulais justement éviter ça…
11h : Je me rends chez Bibus pour renouveler mon abonnement : la personne qui m’accueille est si peu claire qu’elle trouve le moyen de m’embrouiller en essayant de me rappeler ce que je sais déjà ! Je ne sais pas ce qui m’agace le plus : qu’elle soit incapable de s’exprimer clairement ou qu’elle me prenne pour un imbécile ! Après le pharmacien, c’est à croire que toute la ville s’est jurée de m’infantiliser aujourd’hui…
Mardi 7 février
16h : Je reçois la visite d’une amie. Nous parlons de choses et d’autres, et je m’étonne que la réforme des retraites ne s’invite pas à nos conversations ! Pourtant, je connais assez mon invitée pour me douter qu’elle ne doit pas l’approuver et qu’elle a dû manifester ce matin… Mais non, elle n’en parle pas. En fait, cette réforme est la grande absente de toutes les conversations que j’ai pu avoir depuis le début de l’année ! Je ne sais pas quelles conclusions en tirer…
Mercredi 8 février
10h : Je me lève tardivement ; j’avoue avoir un peu de mal à me remotiver, en ce moment… En ouvrant les volets, je constate que la maison d’à côté a été démolie. Ce n’est qu’un début, on a déjà annoncé une construction de logements sur ce terrain. Il va donc falloir s’attendre à voir les engins de chantier se succéder : heureusement que l’isolation de mon immeuble est excellente et que je n’entends rien de ce qui se fait dehors…
10h30 : Passage au centre-ville pour poster un courrier : je passe devant le multiplexe Liberté et j’apprends qu’ils ressortent Titanic en version « remasterisée » à l’occasion du 25e anniversaire de la sortie du film… N’étant pas un fou de films tristes, je ne l’ai jamais vu en entier : mais depuis un certain temps, quand je fais un portrait ou une caricature, beaucoup de gens me parlent de la scène où Rose prend la pose pour Jack… Je suis certes flatté, j’y vois un signe que mon style a atteint une certaine qualité, mais je doute fort que ce soit vraiment Léonardo Di Caprio, malgré tout son talent d’acteur, qui dessine lui-même ! Certaines actrices se font doubler pour ses scènes un peu dénudées, rien n’empêche un acteur d’en faire autant quand il est censé se livrer à un art dont il n’est pas spécialiste ! J’ajoute que j’ai rarement eu de modèles ayant le charme de Kate Winslet ! À part mon amie Audrey, bien sûr…
11h : Je feuillette le dernier Côté Brest : il n’y a aucun article de mon cru cette semaine, deux pages étant occupées par des « publirédactionnels » liés à la Saint-Valentin. Et oui, la presse gratuite, c’est ça aussi… Mais ce numéro est quand même intéressant à lire, ne serait-ce que pour la critique que fait Anaïs Briec d’Astérix et Obélix : l’empire du milieu ; ma voisine de colonne ne le descend pas en flammes, mais elle avoue ne pas avoir vu les autres adaptations cinématographiques des aventures du petit Gaulois, et elle en parle comme d’un film moyen, « pas mal mais sans plus » ; en gros, cette production ne justifie pas son budget colossal… De toute façon, pour reprendre une réplique d’une autre adaptation (qui était réussie, elle), « Ce n’est pas qu’une question de moyens ! » Bref, merci, Anaïs, de m’éviter de dépenser mon argent dans une séance décevante ! Poursuivant ma lecture, j’apprends aussi que la ville a décidé d’ouvrir un lieu d’accueil pour les victimes au sens large du terme : une belle initiative, mais dans ce monde égoïste et agressif, j’ai peur qu’un seul lieu ne suffise pas ! Je n’exagère pas : les chiffres de la délinquance en Finistère sont en hausse et il y a même eu une femme agressée par un chien à deux pas de chez moi ! Et ce n’est que la partie émergée d’un iceberg d’incivilités de plus en plus banalisées…
Puisqu'on parle de la Saint-Valentin, voici deux illustrations destinées à un recueil de poèmes qui ne verra pas le jour :
11h30 : De retour à Lambé, j’en profite pour me réapprovisionner en pain : avant d’aller à la boulangerie, je m’apprête à retirer de la monnaie au premier distributeur à ma portée… Mais le chemin est barré par un cas social qui me demande de la monnaie, alors que je suis encore à cinq mètres de lui ! Je ne peux quand même pas la lui refuser alors que je vais retirer de l’argent sous son nez ! Je préfère faire demi-tour et payer mon pain avec ma carte bleue… Je ne fais pas montre de solidarité, je sais, mais si je me mettais à donner de l’argent à tous ceux qui font la manche, je serais vite sur la paille ! De toute façon, quand je pense à tout le fric qui est planqué dans les paradis fiscaux, je me dis que ce n’est pas à moi de prendre en charge tous les démunis de la Terre !
13h30 : J’apprends que la faculté Victor Segalen est bloquée par les étudiants depuis hier. Il fallait s’y attendre : dès que le climat social est un peu tendu, il y a des blocages à la fac, c’était déjà comme ça quand j’étais étudiant. Je suis sûr qu’à chaque fois, les jeunes ont vaguement l’impression de refaire mai 68, mais ce n’est jamais comparable. Ne citons que le cas présent : en 1968, les étudiants luttaient pour avoir le droit de profiter de leur jeunesse, tandis qu’aujourd’hui, ils luttent plutôt pour pouvoir profiter de leur vieillesse ! J’ai beau les approuver, j’en ai tout de même la larme à l’œil…
20h : Je rentre du cours du soir. Curieusement, je suis à peine sorti que le bus est déjà là ! Comme ça ne correspond pas aux horaires dont je dispose, je demande à la conductrice si elle est en avance ou en retard : elle me répond qu’elle n’en sait rien car l’engin qu’elle a en face d’elle est en panne ! Les chauffeurs de bus ont donc besoin qu’une machine leur dise s’ils sont dans les temps ou pas… Au cours du trajet, le véhicule s’arrête à chaque arrêt, mais personne ne descend ! La cause ? Une femme s’est adossée à un bouton d’arrêt et l’actionne donc continuellement, jusqu’à ce que la conductrice le remarque… Je suis consterné ! Finalement, le flm Idiocracy, ce n’est pas de la science-fiction, c’est une satire du monde actuel…
Vendredi 10 février
10h : Jour de marché. Je fais la queue devant le stand du charcutier : le commerçant tombe sur un os qui n’était pas dans ses steaks puisqu’il s’agit d’un client qui lui reproche de manipuler la marchandise avec ses doigts et refuse finalement d’acheter la bidoche qui avait été tranchée à sa demande ! Indigné par cette attitude, je lui fais remarquer que ce n’est pas lui qui va apprendre son métier au charcutier : il fait mine de ne pas me comprendre… Il n’y a pas pire sourd que celui que ne veut pas entendre ! Décidément, cette semaine aura été placée sous le signe de la bêtise et de l’agressivité ! Heureusement qu’il y a au moins eu le patron du Café de la page, la fabricante de bijoux et mon invitée de mardi pour sauver l’honneur de l’humanité ! Quand je disais qu’il ne suffit pas, pour changer le monde, de changer ceux qui le gouvernent…
En guise de post-scriptum, un petit dessins sur l'attitude de certains journalistes (je rappelle que ce n'est qu'une caricature) :
Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !