Du 30 mars au 5 avril : Pas de blagues !

Samedi 30 mars

 

18h30 : J’accueille une amie que j’avais conviée à prendre l’apéritif. Il pleut à seaux, ce qui embarrasse d’autant plus mon invitée qu’elle obligée de se garer à au moins cent mètres de mon immeuble, où le parking est rempli au-delà de ses capacités : il y a même plus de bagnoles que de locataires ! Pire, certaines empêchent complètement le déplacement des autres véhicules parqués ! Je ne serais pas étonné qu’il y ait des voitures abandonnées dans le tas. Mon amie m’arrive donc trempée comme une soupe et, comme beaucoup d’autres personnes, particulièrement lasse de ce temps infâme qui n’en finit pas. J’avoue que je commence moi-même à en avoir marre de cette situation météorologique des plus ingrates : quand je pense qu’il y a un an à la même époque on avait la sécheresse, je n’arrive pas à me consoler pour autant. Et quand je pense qu’il y a quatre ans, nous avions un soleil flamboyant dont nous ne pouvions même pas profiter parce que nous étions confinés au nom d’un virus dont on peut guérir en deux semaines, ça me donne juste envie de tout casser !  

 

Dimanche 31 mars

 

19h : Je m’étais bien promis de profiter de ce week-end pascal pour me reposer. C’est effectivement ce que j’ai fait ce matin. Mais l’envie de dessiner m’est revenue dans l’après-midi et j’ai significativement avancé sur mon programme ! Je me dis souvent qu’il faudrait repenser notre rapport au travail : commencer la journée en bourrinant dès les premières lueurs du jour alors qu’on est encore comme un nouveau-né trempé de placenta n’est peut-être pas la meilleure façon pour travailler de façon efficace et constructive. On gagnerait à laisser la motivation revenir en douceur, mais allez expliquer ça aux patrons…

 

Lundi 1er avril  

 

17h30 : Il parait que la tradition des poissons d’avril se perd dans les médias, notamment en raison de la multiplication des fake news sur Internet. C’est vrai qu’au milieu de toutes les fausses nouvelles que diffusent des imbéciles plus ou moins mal intentionnés, les canulars risquent de passer presque inaperçus ou, pire, d’être pris pour des vérités et de rester considérés comme tels malgré les démentis formels de leurs émetteurs. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années déjà, j’avais annoncé, pour rigoler, le lancement de La Cinquante-cinq, une chaîne de télévision censée être l’héritière de La Cinq de Berlusconi : peu de gens y ont cru, heureusement… Au cours de cette journée, j’ai reçu trois messages émanant soi-disant d’entreprises avec lesquelles je n’ai jamais fait affaire et me réclamant pourtant des informations, notamment mes coordonnées bancaires. Chat échaudé craignant l’eau froide, je ne suis pas tombé dans le panneau… En tout cas, si c’étaient des blagues, c’est grave. Si c’étaient des tentatives d’escroquerie, c’est encore pire !

 

Mardi 2 avril

 

10h : Je rends visite à une amie. Celle-ci me parle de cette fameuse exposition à l’auberge de jeunesse qui m’aura surtout rapporté des cheveux blancs : mon hôtesse me raconte notamment qu’elle a eu l’occasion de discuter avec une vieille dame qui avait été intriguée par mon dessin rendant hommage à Matthieu Gallou. J’avoue que je n’avais pas soupçonné, jusqu’à présent, à quel point ce dessin pouvait détonner au milieu de mes autres dessins d’actualité : c’était effectivement l’un des rares de la collection où je délaissais toute ironie et toute critique acerbe pour rendre un hommage sincère à une personne que j’estimais. Ce dessin sortait d’ailleurs doublement du lot puisque c’était également le seul pour lequel j’avais pris la peine de faire un croquis sur le vif : je m’étais installé devant la fac Segalen pour la dessiner et je m’étais ensuite borné à l’orner d’un brassard de noir en signe de deuil… Aussi bien sur le fond que sur la forme, donc, ce dessin était vraiment différent des autres mais je ne m’en serais jamais rendu compte si mon amie ne m’avait pas rapporté cette discussion avec une visiteuse. La vieille dame avait également demandé pourquoi j’avais pris la peine de rendre hommage à ce président d’université : elle a répondu que Matthieu Gallou méritait cet honneur puisque, contrairement à la plupart des individus exerçant ou ayant exercé une telle fonction, il n’était pas obnubilé par le pouvoir. Ce qui n’est pas inexact : monsieur Gallou avait certes de l’ambition, sinon il n’en serait pas arrivé à un tel niveau de responsabilité, mais il n’était pas obsédé par sa carrière, pas au point en tout cas d’y sacrifier les valeurs auxquelles il croyait, il a même plusieurs fois bravé sa hiérarchie et le pouvoir central, par exemple quand les flics ont fait une descente dans la bibliothèque universitaire ou quand le gouvernement a décidé d’augmenter les frais d’inscription pour les étudiants étrangers… Il n’a pas fini de me manquer, cet homme-là.

 

12h : J’ai pris congé de mon amie. Je suis resté deux heures chez elle et j’en suis sorti réconforté : c’est à ça, je pense, qu’on reconnaît les vrai(e)s ami(e)s… Avant de reprendre la route pour l’auberge de jeunesse afin de décrocher mon exposition, je m’arrête dans une boulangerie pour y acheter un sandwich : il y a la queue, ce qui ne doit pas m’étonner à une heure pareille, et il y a beaucoup de jeunes, ce qui m’étonne encore moins à proximité de la cité scolaire de Kerichen. Un homme d’âge mûr rouspète parce que tous les acheteurs de sandwiches passent devant lui qui veut seulement une baguette… En attendant mon tour, je feuillette le dernier Côté Brest, que je m’étonne de trouver si tôt mais qui tombe à point pour m’aider à faire abstraction des caquètements des jeunes. Juste à côté de ma chronique historique, je découvre un article intitulé « Deux parkings payants créés au port de commerce » ! Il y en a qui vont râler… Page suivante, je lis le témoignange d’un gazier qui s’est fait implanter une puce de carte bancaire au dos de la main ! La société ressemble de plus en plus à la caricature qu’on peut en faire… « Une expérience d’humain augmenté », qu’il dit ! D’humain contrôlé, oui ! 

 

13h30 : Arrivé à l’auberge de jeunesse, j’entreprends le décrochage de mon expo : il n’y a pas eu de nouveau vol, je respire ! Le technicien de l’auberge, qui vient me donner un coup de main, en profite d’ailleurs pour m’annoncer que mon voleur a été arrêté. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette nouvelle ne me fait pas plaisir : premièrement parce que je ne suis pas sûr pour autant de récupérer mes œuvres, je ne serais d’ailleurs pas étonné qu’ils les aient déjà revendues ou déposées aux pieds de quelque caïd dont il voulait se faire bien voir ; deuxièmement parce qu’il devient fort probable que je sois convoqué au commissariat ou, pire, au tribunal, autant dire deux des endroits que j’abhorre le plus sur Terre ; troisièmement, enfin, parce que, de toute façon, ça ne rattrapera en rien le désastre du vernissage… Je me demande si je pourrai tourner la page un jour. Pour l’heure, je ne sais rien du voleur si ce n’est qu’il est de Quimper : ça habite chez les bourgeois et ça vient voler chez les prolos ! Robin des Bois, c’est de la connerie : les vrais voleurs prennent aux pauvres pour donner aux riches… Non, pardon : pour REVENDRE aux riches !  

 

16h50 : Malgré le temps exécrable, j’ai décidé d’aller à pied pour mon rendez-vous en centre-ville : reprendre le bus et affronter à nouveau la foule me serait une épreuve insupportable. Maintenant, en l’état, je ne sais pas ce qui est mieux pour moi : prendre les transports en commun et risquer la crise de nerfs au milieu de la populace ou marcher à pied et avoir le moral au tapis à cause de la météo pourrie ? Je pose la question ! Je parcours les derniers mètres qui me séparent de la place de la Liberté quand je découvre que j’ai reçu un coup de fil d’une personne me rappelant que c’est aujourd’hui le décrochage de l’exposition collective installée dans la mairie et que je peux donc passer récupérer mes œuvres : ça tombe donc plutôt bien, mais ça signifie aussi qu’il va falloir que je garde sous le bras trois cadres, dont deux de grande dimension, jusqu’à mon retour à Lambé… Et il y en encore pour penser qu’être artiste consiste essentiellement à glander et à boire des coups !     

 

17h : J’ai juste le temps de faire un crochet à la mairie avant mon rendez-vous. Quand j’essaie d’ouvrir la porte, celle-ci résiste. Et pour cause : les poignées sont immobilisées par une sorte de sabot de Denver en bois ! Un cerbère s’approche et me fait signe de me calmer : il est fort probable qu’après avoir marché une heure sous la pluie, ma mine ne soit pas des plus amènes ! Il débloque la porte et l’ouvre : je crains qu’il ne m’oblige lui aussi à ouvrir ma sacoche comme m’y a déjà contraint un de ses collègues en ces mêmes lieux ; mais non, quand je lui explique que je viens seulement récupérer mes œuvres, il me laisse faire. Curieux, tout de même, que ce qui était à ce point indispensable à ma sécurité il y a à peine quinze jours soit devenu totalement dispensable entretemps ! Une preuve supplémentaire de l’inutilité et de l’incohérence de ces mesures censément destinées à nous protéger ! Si nous comptons vraiment là-dessus pour nous sauver du terrorisme islamiste, nous aurons plus vite fait de commencer tout de suite à apprendre le Coran par cœur…

 

17h15 : Me voici donc à Brest Métropole Aménagement où un responsable m’attend en vue d’un article que j’ai promis à Côté Brest sur la fameuse ligne de bus à haut niveau de service. J’en profite pour relayer auprès de ce monsieur les doléances de mes concitoyens de Lambézellec qui sont excédés et surpris par l’importance du chantier dans leur quartier : il m’explique donc que s’il y a presque autant de travaux sur le tracé de cette ligne que sur celui de la nouvelle ligne de tramway, c’est, entre autres, parce qu’on profite des travaux du nouveau réseau de transports publics pour en faire d’autres destinés à mettre la voirie aux normes. En gros, c’est l’éternelle histoire : on commence par repeindre un plafond et on s’aperçoit ensuite que tout est à remettre à neuf… Il m’assure néanmoins que cette phase de travaux sera moins longue que pour le tramway : qui vivra verra ! Quand je lui dis que je ne fais que rapporter les plaintes des riverains et que je ne suis pas le plus gêné par ces travaux car je ne suis même pas automobiliste, il me répond : « Ah, c’est bien, ça ! » Je précise aussitôt que je suis autiste et que le fait de ne pas conduire n’est pas tout à fait un choix de ma part… Mine de rien, cet échange est à lui seul symptomatique d’un clivage social : mon interlocuteur, qui m’a dit se déplacer à vélo, érige en vertu le refus de la voiture individuelle, mais il « oublie » que certaines personnes n’ont pas d’autre choix que l’automobile s’ils veulent gagner leur vie… Avant, les pauvres allaient bosser à vélo et les riches roulaient en voiture : ensuite, pour gagner plus d’argent, les riches ont poussé les pauvres à rouler en voiture eux aussi, et quand les riches se sont avisés que la voiture pourrissait la planète, ils se sont mis à rouler à vélo et ils ont reproché aux pauvres de rouler en voiture alors que ces derniers n’avaient déjà plus d’autre choix… C’est beau comme du Reiser, ce que je dis, non ?     

 

Mercredi 3 avril

 

11h30 : Petite halte au Beaj Kafé où je peux feuilleter le dernier numéro du magazine gratuit Bikini. Le contenu de cette revue est d’intérêt inégal, mais j’apprécie quand même le dossier sur la place des femmes dans les musées : instaurer des quotas n’aurait bien sûr aucun sens mais, étant donné que les artistes féminines ont longtemps été invisibilisées, on peut considérer que mettre fin à la discrimination dont elles ont été victimes en raison de leur sexe devrait suffire à rendre à leurs œuvres l’importance qui devrait leur être due et à parvenir, in fine, à un relatif équilibre entre hommes et femmes. De toute façon, j’ai beau être féministe, j’ai conscience qu’on n’élimine pas en un claquement de doigts deux mille ans de machisme occidental… Je souris en feuilletant le dossier sur les collectionneurs de vinyles qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne sont pas tous de vieux nostalgiques : il y en a aussi qui n’étaient même pas encore nés à l’époque où on annonçait la disparition définitive du microsillon au profit du CD ! Je repense à ça à chaque fois qu’on me présente la généralisation d’une nouvelle technique comme une évolution inéluctable : la prochaine fois qu’on me dira qu’il sera bientôt impossible de se passer des smartphones et les IA, je répondrai que nos grands-parents auraient été surpris d’apprendre que leurs descendants se déplaceraient en trottinette et que les avions supersoniques finiraient à la casse… Il y a enfin un article sur la pratique des photos mortuaires, devenue marginale aujourd’hui du fait de l’évolution de notre rapport à la mort : il y est dit, entre autres, qu’aujourd’hui, « on peut avoir 50 ans et n’avoir jamais bu un personne morte »[1]. J’en ai 35 et j’en ai déjà vu trois… Je ne suis définitivement pas moderne !

 

21h : Après un cours où la prof a eu la bonne idée de nous faire dessiner des chevelures, je me rends à la scène ouverte du Café de la plage. Mais j’avoue que je ne m’amuse pas vraiment : j’avais redécouvert ces soirées après le confinement et, après tous ces mois de réclusion, j’avais apprécié le petit air de liberté populaire que j’y respirais, mais aujourd’hui, je suis un peu las de cette petite salle facilement bondée où j’ai vite fait de me sentir oppressé. Le niveau des participants n’est pas formidable ce soir : le premier à passer sur scène, accompagné à la guitare par Mequi, m’a tout l’air de faire partie de ces pseudo-artistes à la limite de la clochardisation qui pourrissent bien malgré eux la réputation du quartier… Morgane et Carlos ne sont pas là, je ne vois pas grand’ monde que je connais, ce qui achève de me mettre mal à l’aise. Je ne m’attarde donc guère.

 

Voici les chevelures que j'ai dessinées pendant le cours : belle collection de scalps, n'est-ce pas ?

 

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Jeudi 4 avril

 

19h : Nouvelle scène ouverte à La Raskette, sur le port de commerce. J’ai honte de le dire, car le cadre est quand même moins populaire, mais je m’y plais mieux. Le niveau des participants est meilleur, j’y retrouve même la merveilleuse Jeanne Rose, l’enfant prodige. De surcroît, l’espace est plus aéré, on n’y est pas entassé les uns sur les autres, je n’ai donc pas la sensation d’étouffement que j’éprouvais hier au Café de la plage. Le patron paie une caricature à trois de ses employés, dont une charmante serveuse, ce qui me permet de boire sans grever mon budget et me donne de quoi faire le marché demain matin. Je pars donc satisfait, ma tristesse actuelle s’en trouve atténuée. Décidément, les soirées se suivent et ne se ressemblent pas…

Quelques croquis réalisés ce soir-là :

 

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Quelques photos, avec, en premier lieu, la merveilleuse Jeanne :

 

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Une charmante serveuse avec sa caricature réalisée par mézigue :

 

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Vendredi 5 avril

 

14h45 : Je sors d’une entrevue avec l’assistante sociale du Centre de Ressources Autisme. Celle-ci me demande une faveur avant de me laisser partir : que je lui dédicace son exemplaire de Voyage en Normalaisie. Je ne suis pas sûr qu’il soit fréquent, dans son métier, de recevoir des gens à qui l’on peut (et, surtout, veut) faire une telle demande ! Elle m’a remis, entre autres, une petite carte éditée par Asperansa, annonçant « Je suis autiste » et précisant un certain nombre de conduites atypiques que je suis susceptible d’avoir en société : je pense qu’elle risque de m’être très utile ! 

 

17h : Pause à la PAM pour écrire. Juste en face de moi, une petite fille très indocile croit malin de déplacer les chaises malgré la désapprobation réitérée de sa mère. Ce manège suffit à m’agacer et je suis à deux doigts de me lever pour l’exprimer vivement ! Je me retiens péniblement et je ne peux m’empêcher de penser que si j’avais eu la même conduite au même âge, ma mère aurait sûrement été plus sévère… Le pire, c’est que je ne peux pas reprocher son attitude à cette maman de notre temps : on déplore que les parents d’aujourd’hui attendent d’être aimés de leurs enfants et n’osent pas être trop sévères avec eux… Mais s’ils ne sont pas aimés de leurs enfants, qui d’autre va les aimer ? L’État ? Les entreprises ? Les voisins ?

 

20h30 : Après le cours de natation, je me rends au Temple du Pharaon où une scène ouverte est organisée par le Collectif Synergie. Mais la concurrence est rude en ville : un bar voisin organise lui-même une scène ouverte et il y a un concert à l’Arena. Bref, au début, Claire et moi-même sommes seuls à nous relayer sur scène : nous sommes cependant rejoints en cours de soirée par un vieux rocker et par une maman qui chante en duo avec sa charmante petite fille qui devient vite la coqueluche de la soirée. Ce n’était donc pas la soirée du siècle, mais peu importe, j’avais besoin de me changer les idées… Je n’étais pas le seul, tout le monde est plus ou moins las, en ce moment.

 

Trois croquis réalisés au cours de cette soirée :


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Une photo de la mignonne Océane (c'est son prénom) avec sa maman :

 

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23h : Je prends le bus pour rentrer. J’ai derrière moi deux jeunes filles qui caquètent et me cassent les oreilles. J’en profite pour faire une expérience : je sors la carte qui m’a été donnée par l’assistante sociale et je leur demande de parler moins fort. Et ça marche ! Je sens que ce petit bout de papier va me changer la vie…

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !



[1] Déclaration de Laurence Prod’homme, conservatrice au musée de Bretagne à Rennes, collectée et rapportée par Julien Marchand.



06/04/2024
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