Du 3 au 10 février : Cavanna, ne revenez pas, ils sont toujours aussi cons !

 

Pour commencer, puisque la Saint Valentin approche, un petit dessin pour les amoureux - j'ai voulu représenter Trémière et Déodat, le couple (apparemment) paradoxal mis en scène par Amélie Nothomb dans Riquet à la houppe.

 

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 Samedi 3 février

 

11h30 : De passage sur la place Guérin avec une amie, j’apprends auprès de cette dernière que la crêperie « Les pissenlits par la racine » a fait l’objet d’une fermeture administrative pour raisons d’hygiène ! Dire que j’ai failli y déjeuner ! Je n’ose imaginer quelles saloperies nous aurions pu y attraper ! Enfin, je dis ça, mais je connais mal le dossier : depuis qu’on a interdit le Café de la plage d’accueillir des concerts pendant tout un semestre, je ne peux m’empêcher de penser que les pouvoirs publics ont les bistrots de la place Guérin dans le collimateur et ne rêvent que de les voir disparaître…

 

11h45 : Je discute dans un bar avec deux autres créatrices : nous envisageons de partager ensemble un kiosque à la PAM que j’ai déjà réservé. Au prix de la réservation le samedi, nous ne serons pas trop de trois pour rendre le coût raisonnable ! Mes associées semblent prendre l’affaire au sérieux, elles sont presque choquées quand elles comprennent que les responsables du bâtiment ne nous apporteront aucune aide, logistique ou communicationnelle, et que nous ne sommes pour eux que des cochons de payeurs. Je me promets de ne pas les décevoir et de faire mon possible pour que notre opération ne passe pas inaperçue…

 

12h30 : Après un petit apéritif, je me retrouve seul avec l’une de mes deux associées ; nous en venons, je ne sais pas trop comment, à parler d’Astrid et Raphaëlle : c’est la première fois, depuis que je l’ai découverte, que je rencontre une personne qui n’apprécie pas cette série ; c’est aussi et surtout la première fois que j’entends quelqu’un qui ne salue pas le jeu d’actrice de Sara Mortensen. La raison est vite trouvée : cette dame n’a pas d’autiste dans son entourage et, de ce fait, elle est persuadée que la belle Sara en fait trop. Mais pas du tout : quand on vit au quotidien avec l’autisme, on se rend compte que, loin d’être caricatural, le personnage d’Astrid Nielsen est presque en-dessous de la réalité… En tout cas, c’est ce dont je peux témoigner !

 

Lundi 5 février

 

16h : Après un dimanche sans histoires, je règle quelques affaires en ville : je suis ainsi amené à passer à la poste du centre-ville pour acheter des timbres. La caissière (car je n’ose plus parler de postière dans le cas présent) me demande… Mon adresse mail ! Mon adresse mail pour me vendre des timbres ? Non mais ça ne va pas, des fois ? En fait, cette jeune femme s’était mise en tête que j’envisageais je ne sais quelle opération supplémentaire qui aurait nécessité que je lui donne cette information… Il y a des jours où je regrette presque les postières d’antan : elles étaient aimables comme des portes de prison, c’est entendu, mais après tout, on ne leur demandait pas d’être souriantes mais simplement de faire leur boulot. Je préfère qu’on me fasse la gueule mais qu’on rendre le service que je sollicite plutôt qu’on me sourie mais qu’on me propose une réponse à une question que je ne pose pas !  

 

Mercredi 7 février

 

11h45 : Hier soir, j’avais presque réussi à être fier de moi, j’avais enfin bouclé la BD basée sur le scénario d’un jeune homme lourdement handicapé. Je suis donc allé scanner la dernière planche dans une boutique prévue à cet effet… Et quand je vois le résultat, une chape de plomb me tombe dessus : les lettrages sont illisibles ! Il est vrai qu’ils étaient très fins, mon Rotring ayant depuis peu un débit très faible, mais je m’attendais à ce que, scannés en noir et blanc, ils ressortent convenablement : la dame m’explique qu’elle ne peut pas régler sa machine qui détecte automatiquement si la page est en couleurs, en noir et blanc ou en « nuances de gris »… Voilà ce qui arrive quand on délègue tout aux machines ! Tous ces trucs automatiques conçus par des crânes d’œuf qui croient savoir mieux que nous ce dont nous avons besoin ne facilitent absolument pas la vie : je ne compte plus le nombre de fois où, rien qu’en voulant utiliser un traitement de texte, j’ai été retardé dans mon élan scripturaire à cause de fonctionnalités qui se déclenchent automatiquement et ne me servent à rien… Tout le monde a, dans son entourage plus ou moins proche, un casse-pieds qui croit tout mieux savoir que les autres, qui ne peut s’empêcher de mettre son grain de sel quand on ne lui demande rien et qui, au final, ne fait qu’aggraver les choses : grâce à la technique moderne, tout le monde en a un en permanence chez soi, à ceci près qu’on ne peut même pas lui clouer le bec en lui criant qu’il fait chier !

 

Puisque je parle de mes déboires d'auteur de BD, voici quelques croquis réalisés dans ce cadre :

 

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14h : Passage à la faculté afin de m’assurer que tout est prêt pour la journée d’étude sur Cavanna que j’organise demain. Je sors rassuré : la salle est réservée et sera opérationnelle. Le technicien m’a demandé si il y avait de la visioconférence de prévue : ma réponse négative lui a fait dire que ce point suffisait à faciliter grandement les choses et que je n’avais donc vraiment pas à m’en faire. J’avais réservé l’après-midi pour m’assurer que tout était son contrôle : ça aura duré moins de temps que prévu… On n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas ?

 

15h30 : Je m’arrête à la médiathèque de Bellevue : de là, je pourrai gagner à pied l’annexe des Beaux-arts, ce qui m’évitera de devoir prendre le bus à l’heure de pointe. La circulation sur l’avenue Le Gorgeu n’a jamais été une partie de plaisir, mais les travaux du tramway en ont fait un vrai cauchemar… Assez vite, je n’ai plus grand-chose à faire, alors je me livre à une activité assez inattendue dans un tel lieu : je dessine. Plus exactement, je repasse au marqueur les lettres de la planche dans l’optique d’un rendu digne de ce nom quand je la ferai scanner. Je crains brièvement qu’on ne me fasse des remarques, mais dans la gigantesque écurie d’Augias qu’est la société actuelle, les médiathèques sont elles-mêmes devenues des fourre-tout où mon activité n’est pas plus incongrue que les cris des enfants…

 

A ce propos...

 

 

21h : Malgré mon obligation de demain matin, je suis quand même venu à la scène ouverte du Café de la plage. Désormais, quand je passe sur scène, je garde mon casque antibruit : ainsi, je suis forcé d’articuler pour m’entendre, on ne peut donc plus me reprocher mon débit oratoire, et je ne suis plus trop perturbé par le brouhaha du public qui a tendance à me freiner dans mon élan. Il faut croire que ça marche car on ne me fait aucune remarque sur la vitesse à laquelle je parle et un musicien se propose de m’accompagne au piano dans un avenir proche : je réponds que je ne suis pas certain de pouvoir caler ma voix sur une musique mais qu’on pourra toujours essayer à l’occasion.

 

Quelques photos prises lors de la scène ouverte :

 

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22h15 : Épuisé, je suis déjà parti. Arrivé à l’arrêt de bus, je me rends compte qu’il n’y en aura pas avant trois quarts d’heure. Il pleut, il fait nuit, je suis seul comme un chien. J’en ai vraiment ras-le-bol ! Pourquoi les horaires du bus sont-ils fichus ainsi, maintenant ? Il n’y a pas si longtemps, j’arrivais encore à ne pas devoir poireauter aussi longtemps ! Il parait qu’outre la seconde ligne du tram, les travaux visent à mettre en place une ligne de bus à haut niveau de service qui desservira mon quartier : en attendant, ils auraient déjà pu laisser en place la desserte qui existait déjà !

 

Jeudi 8 février

 

17h : Je quitte la faculté où la journée d’étude sur Cavanna, organisée sur mon initiative, vient de prendre fin. La fréquentation n’était pas énorme, mais les absents ont toujours tort. De toute façon, l’important n’est pas là : j’ai prouvé que j’étais capable d’organiser un événement et de le mener à bien. Tout s’est passé exactement comme prévu, nous avons même fini à l’heure, ce qui n’est pas si fréquent pour ce genre de manifestation. J’aimerais pouvoir savourer mon succès mais, à peine sorti, je me retrouve sous une pluie battante et mon parapluie est retourné par le vent… Franchement, la nature n’a pas besoin de me rappeler on insignifiance dans les moments où je pourrais m’aventurer à m’imaginer que j’ai de la valeur, la société fait déjà ça très bien ! Que dire de cette journée d’étude en elle-même ? Je l’ai à peine vue passer, tant j’étais concentré sur la bonne tenue de l’événement. Je ne reviendrai pas sur tout ce qui s’est dit, le public aura tout le loisir de le découvrir quand nous publierons les actes.

 

Quelques dessins qui m'ont été inspirés par les différentes communications : Pascal Tassy est revenu sur les parodies de vulgarisation scientifique écrites par Cavanna, notamment L'aurore de l'humanité.

 

02-08-Cavanna (1) Pascal Tassy - Ornithorynque.jpg

 

Monsieur Tassy explique d'ailleurs que ces parodies de vulgarisation scientifique trouvaient place dans un contexte de lutte contre le négationnisme...


02-08-Cavanna (2) Pascal Tassy - Dinosaures et négationnisme.jpg


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Lionel Simonneau a traité de Stop-crève, le combat le plus prométhéen mené par Cavanna...


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02-08-Cavanna (6) Lionel Simonneau - Stop-crève - Euthanasie.jpg

 

Magali Coumert a parlé des romans mérovingiens de Cavanna...


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Des romans historiques qui faisaient clairement référence à une vision de cette époque héritée de l'école de la IIIe République pour la subvertir...


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...ne serait-ce que la notion même "d'invasions barbares" qui sent son racisme à plein nez !


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Laurence Dalmon, enfin, est revenue sur Les écritures, véritable machine de guerre littéraire de Cavanna contre les religions. C'est vrai que cette histoire de "Sainte Trinité", je n'ai jamais marché...


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02-08-Cavanna (11) Laurence Dalmon - Sur la terre jette Dieu.jpg


02-08-Cavanna (12) Laurence Dalmon - A bas toutes les religions.jpg

 

Et puisqu'on parle de Cavanna...

 


Vendredi 9 février

 

9h20 : Je débarque à l’hôtel Bellevue, qui fut notamment l’établissement où était descendu Jack Kerouac, afin d’y retrouver l’une des intervenantes de la journée d’étude d’hier à laquelle j’ai promis de faire visiter Brest. En attendant qu’elle descende de sa chambre, je feuillette le dernier numéro du Télégramme où j’apprends, entre autres, que le conseil départemental du Finistère a voté le conditionnement du RSA à une activité : personnellement, je n’ai pas trop à m’en faire, il me sera facile de prouver que je ne suis pas inactif, mais je m’inquiète pour celles et ceux qui n’ont pratiquement que les aides sociales pour survivre. En fait, les économies réalisées ont de fortes chances d’être dérisoires pour la collectivité : le cliché du chômeur fainéant et alcoolique qui refuse de travailler pour ne pas perdre le RSA est une caricature qui n’a qu’un lointain rapport avec la réalité. Peu de gens risquent vraiment de tout perdre… Mais il y en aura tout de même quelques-uns qui risqueront de finir à la rue ! En fait, cette réforme est purement symbolique : les aides sociales, c’est comme les retraites, c’est de l’argent qui échappe au capital, et un technocrate comme Macron ne peut pas le supporter, pas plus d’ailleurs qu’un artistocrate comme Maël De Calan ; toucher de l’argent sans rien faire doit rester l’apanage de l’élite, n’est-ce pas ?

 

9h30 : Ponctuelle, ma visiteuse me rejoint. Je m’improvise ainsi guide touristique pour celle qui n’est autre que « la petite Virginie » que Cavanna avait immortalisée dans Lune de miel ! Elle me pose tellement de questions que je comprends ce que peuvent ressentir les parents sans cesse questionnés par leurs enfants ! Et pourtant, elle pourrait être ma mère : dans un sens, il est plutôt positif qu’à cinquante ans passés, elle garde une curiosité de petite fille… Faut-il y voir une influence de Cavanna dont la curiosité était en éveil permanent ?

 

13h : Alors que nous nous apprêtons à déjeuner aux Capucins, nous apprenons la mort de Robert Badinter… On retient surtout l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France : c’est vrai qu’il fallait déjà un sacré courage pour mettre la guillotine au rencart à cette époque où les Français étaient encore majoritairement favorables à la peine capitale, surtout quand on sait que Giscard a reconnu qu’il ne l’aurait pas abolie s’il avait été réélu en 1981. Mais Badinter, c’était aussi l’artisan de la suppression des tribunaux militaires, cette justice d’exception où l’armée était à la fois juge et partie : Cabu a dit que c’était le seul combat qu’il avait vu aboutir de son vivant. Badinter, enfin, c’était un avocat qui a sauvé la tête de son client non seulement contre la justice française mais aussi contre la vindicte populaire qui réclamait la mort de Patrick Henry, comme si le sang que cet assassin avait déjà versé n’avait pas suffi. Bref, encore un porteur de lumières qui s’en va, laissant la France un peu plus dans les ténèbres… Un bon point quand même : comme ça, on ne parle plus du remaniement ministériel !

 

17h15 : Après avoir longtemps marché pour faire découvrir Brest à Virginie, je m’arrête, celle-ci venant de me quitter pour regagner son hôtel, au Coco’s bar, un établissement ouvert depuis peu sur la rue de Siam et que je n’avais encore jamais essayé. La salle est vaste et raisonnablement éclairée et il y a des fauteuils confortables : exactement ce qu’il me faut pour me reposer en attendant d’aller à la piscine. J’en profite pour feuilleter Max a une amoureuse que je viens d’acquérir dans l’espoir de l’offrir à un enfant : c’est un peu régressif de ma part, mais j’avoue être plutôt bon client de cette série qui parle de façon assez frontale des questions auxquelles les enfants peuvent être confrontés ; il ne faut pas idéaliser l’enfance, c’est une période de la vie plus angoissante qu’on ne le pense, on devrait oser tout dire aux enfants, les non-dits et les tabous sont souvent plus lourds à porter que la vérité…

 

18h : Je quitte le bar. Le serveur me reconnaît, il a vu ma photo dans Le Télégramme d’aujourd’hui : je comptais profiter de mon départ pour lui demander s’il ne serait pas intéressé par une animation que je pourrais assurer, mais cette entrée en matière inattendue me déstabilise et je me borne à lui remettre ma carte de visite… Je prends la route de la piscine, avec une motivation mitigée.

 

19h : Comme prévu, je ne suis pas très en forme pour nager. Je fais cependant de mon mieux, même si ma fatigue aggrave ma difficulté à saisir l’implicite : quand la monitrice me dit « un devant, un derrière », je ne comprends pas qu’elle parle des bras ! Ma patience aussi en a pris un coup : une élève, une jolie noire, me lance « C’est physique, hein ! » Je sais bien que les neurotypiques s’échangent volontiers des banalités pour créer du lien, mais je ne suis pas d’humeur à m’accommoder de cette manie de dire des choses sans intérêt et je l’envoie paître… Et on s’étonne que je sois toujours célibataire.

 

20h30 : Je me rends au Biorek brestois où les patrons fêtent les deux ans de l’établissement. J’espérais y retrouver une de mes meilleures amies avec ses deux enfants, mais ils sont déjà partis. Petite consolation : il y a une femme d’âge mûr qui connaît mon travail, à laquelle je peux ainsi apprendre la publication de l’article du Télégramme et, par voie de conséquence, la sortie de mon dernier recueil. De toute façon, après toutes les émotions que j’ai eues dernièrement, j’avais besoin du cadre feutré du Biorek pour me réconforter.

 

Samedi 10 février

 

15h : Me revoici en ville pour faire scanner cette fameuse planche dont j’ai ré-encré les lettrages. Je tombe sur un os : la boutique est fermée le samedi… Les crétins qui militent pour l’ouverture des magasins le dimanche feraient bien de savoir qu’il est déjà difficile, à Brest, de trouver des commerces ouvert le samedi et le lundi ! Voire des commerces ouverts tout court !

 

15h10 : Le tramway étant bloqué à cause d’une manifestation de soutien à la Palestine (pas de toute, ça doit faire trembler Tsahal !), je décide de prendre le bus pour monter jusqu’à Bureau Vallée. Mais ma patience atteint déjà ses limites : je ne peux m’empêcher de crier « silence » au couple qui parle fort dans mon dos. Effrayé par mon cri, le mec, visiblement déjà saoul, en fait tomber sa bouteille de vodka, qui se brise et répand une odeur d’alcool répugnante… Quand je monte dans le véhicule, une personne me bloque l’accès : je lui demande sèchement de libérer le passage, ce qui me rend suspect aux yeux du conducteur. Résultat : le type à la vodka, monté peu après moi, raconte je ne sais quoi sur mon compte à ce chauffeur qui y croit comme un seul homme et me menace d’appeler la police si jamais il m’entend encore une fois ! C’est la deuxième fois en un semestre qu’on me traite comme un criminel alors que je ne suis que victime de cette agression permanente que l’on appelle société…

 

15h15 : J’espérais que le bus desservirait l’arrêt Saint-Michel, ce qui m’approcherait toujours un peu de Bureau Vallée… Mais non ! Aux déviations liées aux travaux s’ajoutent celles provoquées par cette fichue manif : je n’ose pas me renseigner auprès du conducteur et je descends au premier arrêt, aux alentours de la gare. Je saute dans le premier bus qui arrive, lequel ne peut me faire monter plus haut que la station dont je viens déjà : il va donc falloir que je me tape quand même la côte à pied. Quand je pense que j’étais seulement sorti pour faire scanner un dessin et faire imprimer un billet de train…

 

15h30 : Enfin arrivé à Bureau Vallée, je précise tout de suite à la dame qui m’accueille que je ne saurai pas me servir moi-même de leurs engins et que j’ai donc besoin de son assistance pour scanner un dessin. Un gosse se met à pigner, je ne peux cacher la crispation que cela génère en moi. « Ça arrive que les enfants pleurent » me dit la vendeuse : je lui oppose qu’à leur âge, quand je faisais du bruit, j’étais vertement réprimandé ! Qu’elle ne puisse pas intervenir, je le conçois, mais qu’elle ne me demande pas EN PLUS de le tolérer ! Je crois que je hais notre époque…

 

15h45 : Ayant enfin obtenu ce que je voulais, je ressens un vif besoin de réconfort : je me rends donc à la boutique de piercing et de tatouage où j’ai l’habitude de me réfugier. Heureusement, je peux compter sur l’écoute de la « meuf » de l’équipe, une fille douce, gentille et compréhensive. On peut être piercée, tatouée et teinte en rose et être douce, gentille et compréhensive : ce n’est pas incompatible, c’est même plus fréquent que chez les dames patronnesses BCBG… Je regrette d’avoir juré de ne jamais me faire tatouer, je suis sûr qu’elle doit traiter si bien ses clients qu’on ne sent même pas la douleur…

 

19h : Avant de me rendre à la MPT du Valy-Hir où mon ami Miika Bjørn doit chanter, je passe dans un établissement que je ne fréquente plus qu’occasionnellement : la friterie. Je commande un gros cornet : la consommation de frites est devenue exceptionnelle chez moi et j’ai cruellement besoin de réconfort. Je ne peux m’empêcher de culpabiliser, moi dont mes proches affirment que j’avais minci… Il ne faudra pas que je m’étonne si j’ai des boutons au menton demain matin !

 

19h30 : Je prends le tram. Celui-ci est plein à bloc et ça s’aggrave au niveau du bas de Siam où nous sommes rejoints par une troupe de beaufs qui prennent le véhicule pour une salle de baloche et font un boucan du diable ! Visiblement, il y a un concert à l’Arena : je ne sais pas de qui, mais au vu du public qu’il draine, je me félicite de ne pas y aller ! Jugeant intolérable qu’on fasse autant de bruit dans les transports publics, je réclame le silence : une dame me dit que ces gens ne sont pas agressifs, qu’ils sont enjoués… Mais j’en fiche ! Cette attitude est totalement irrespectueuse des autres voyageurs, je ne vois pas au nom de quoi je devrais la tolérer !   

 

20h15 : Il n’y a pas grand-monde au concert de Miika et il ne faut pas compter sur moi, qui suis épuisé et d’humeur massacrante, pour mettre de l’ambiance ! D’autant que je ne peux m’empêcher de pleurer quand il chante « En cloque » et « Morgane de toi ». Il ne chante pas que du Renaud et j’apprécie l’essentiel de son répertoire… Sauf quand il se met à interpréter « Que je t’aime » ! Non, écouter du Johnny est au-dessus de mes forces : j’en profite pour aller aux WC… Comme quoi, l’expression « Pleure un bon coup, tu pisseras moins » est une belle connerie, comme la plupart des clichés d’ailleurs.

 

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22h10 : Dans le tram, nous avons la visite des contrôleurs : je ne peux m’empêcher de les narguer et de leur faire remarquer qu’on aurait eu besoin d’eux à l’aller pour rappeler à l’ordre tous ces blaireaux qui faisaient du boucan ! Je m’entends rétorquer que s’ils étaient « en règle » (comprenez : en possession d’un titre de transport), ils n’auraient rien pu leur dire… Voilà qui n’arrange pas mon moral quand je me retrouve pour une énième fois dans l’obligation d’attendre le bus pendant quarante minutes ! Je pars demain pour Paris, ce qui m’ennuie profondément : j’espère au moins que les usagers du métro seront aussi calmes que la dernière fois…

 

L'événement qui me retient à Paris :

 

1_annonce_Salon_des_artistes_francais_2024-1-.jpg

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



11/02/2024
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