Du 29 décembre 2022 au 6 janvier 2023 : Bonne année derechef !

 

Pour commencer, la carte de vœux que mes proches ont reçue cette année :

 

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Ne me demandez pas pourquoi cette année sera celle du chat OU du lapin dans l'horoscope chinois : je ne me documente pas outre mesure sur ces balivernes que je n'exploite que parce que je les trouve graphiquement intéressantes. Pour dessiner les chats, j'ai pompé sur ceux que Franquin a mis en scène dans Les pirates du silence et dont il était, si j'en crois Numa Sadoul, fort mécontents ! M'enfin ! Erwan Auffet et Matthieu Gallou sont deux personnalités brestoises décédées au cours de l'année 2022, respectivement "crieur intergalactique" et président de l'Université de Bretagne Occidentale...

 

 

Jeudi 29 décembre

 

18h40 : Plus qu’une fois dormir avant que je ne regagne mes pénates. En attendant, comme chaque soir avec mes parents, nous regardons N’oubliez pas les paroles. Ce soir l’un des candidats exerce la profession de Community manager, ce qui veut dire qu’il gère les réseaux sociaux d’une entreprise… Encore un « métier » inutile et trop payé ! Je ne devrais pas le dire, mais le meilleur moyen de gérer les réseaux sociaux… C’est de ne pas y aller ! Le bonhomme, caricature vivante de geek maigrelet, se plante lamentablement : je ne devrais pas non plus dire ça, mais ça me soulage… 

 

Quelques candidats défigurés par mes soins : avec mes parents, nous aimons bien Manon qui est très douée. J'ai aussi un faible pour la jolie prof Frédérique, qui ressemble à Rihanna, mais ma préférée reste Aline Impieri ! 

 

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19h55 : Nous avons zappé sur France 5, ce qui nous permet de voir Vu, c’est-à-dire le Zapping nationalisé depuis que Bolloré a contraint les dépositaires de « l’esprit Canal » à l’exil médiatique. Ce soir, j’en retiens essentiellement la séquence avec deux très jeunes filles auxquelles on demande ce qu’elles feraient sans smartphone. L’une de ces deux pisseuses répond : « Je serais morte »… La prochaine fois qu’on me demandera pourquoi je n’ai toujours pas de smartphone, je citerai cette scène et je dirai : « Vous voulez que je ressemble à ça ? »

 

Vendredi 30 décembre

 

13h : Avant de me déposer chez moi, ma mère me traîne au Leclerc de Kergaradec pour y faire des courses. Mon séjour dans la maison où j’ai grandi s’est si bien passé que j’ai la larme à l’œil à l’idée de partir, ce qui ne m’était encore jamais arrivé en quittant Guilers, même le jour où je m’étais installé dans mon appartement de Lambézellec ! Mais ce passage à l’hypermarché fait office de « sas décontaminant » qui me rend la séparation moins difficile : j’ai beau être fier d’accompagner Maman, qui est une jeune et jolie femme de soixante ans, il y avait longtemps que je n’avais plus mis les pieds dans cet immense temple de la surconsommation, dont j’avais oublié l’ambiance électrique ; la démesure du bâtiment, la foule de la veille du réveillon et le bruit qui va avec ont vite fait de m’oppresser, tant et si bien que je pousse un soupir de soulagement quand je regagne mon cocon… Mes larmes ne sont plus qu’un souvenir !

 

Samedi 31 décembre

 

20h : J’étais censé passer le réveillon à Nantes chez une amie, mais celle-ci est tombée malade ; je passe donc la soirée chez un couple d’amis qui habite moins loin, à Guipavas. Nous ne sommes que quatre, ce qui a l’avantage de garantir des conversations intelligibles : ainsi, le compagnon de mon hôtesse me rapporte avoir vu une vidéo où un chat attaquait un hérisson mais n’arrivait même pas à entamer les piquants de l’insectivore qui s’était mis en boule ! La prochaine fois qu’on me demandera pourquoi j’ai choisi le hérisson comme mascotte, je répondrai que c’est parce que c’est le seul, parmi les petits mammifères de nos régions, à pouvoir résister aux assauts d’un chat ! Ayant vu la chatte de mes parents ramener le cadavre d’un lérot, je peux vous assurer que ce n’est pas anodin… Mais quand la conversation embraie sur la maladie de mon amie nantaise, mon hôte fait remarquer qu’il y a quand même beaucoup de virus qui circulent cet hiver et il émet l’hypothèse suivant laquelle le confinement aurait affaibli nos défenses immunitaires en privant nos organismes de tout contact avec d’autres agents pathogènes… Je n’y avais pas pensé, mais c’est plausible : si tel est le cas, c’est une pièce supplémentaire à ajouter à l’écrasant dossier de la gestion de la « crise sanitaire »…

 

Dimanche 1er janvier 2023

 

12h : Ayant pris congé de mes hôtes, je prends le bus et je me coiffe de mon casque anti-bruit : je l’avais testé à la nuit tombée, voyons maintenant si, de jour, quand il y a encore plus de nuisances sonores, c’est aussi efficace. L’essai est concluant : ça ne supprime pas le bruit, mais ça l’atténue tout de même grandement, les conversations des autres usagers ne me cassent plus les oreilles. La sensation est tellement agréable que je suis à deux doigts de prier pour que personne n’aie l’idée d’interdire le port d’un tel casque pour raisons de sécurité ! Supposition absurde ? Pas tant que ça : il suffirait qu’un piéton traverse la rue avec un casque de ce genre et se fasse écraser par une bagnole qu’il n’avait pas entendue, et qu’un(e) politicien(ne) en mal de popularité s’empare de l’affaire pour avoir des choses à dire aux journalistes… Bon, j’arrête de me faire peur !

 

18h : J’ai visionné le premier sketch du Projet M, le programme de marionnettes par lequel Denis Robert et Bruno Gaccio espèrent combler le vide laissé par les Guignols de l’info : les « Jeveux du président de la République » me laissent une impression globalement positive, on sent qu’il y a un bon esprit derrière tout ça, caricaturer Macron en adolescent narcissique est pertinent. Alors, bien sûr, on peut discuter sur la qualité de la marionnette, de la voix, de la synchronisation des gestes… On peut aussi déplorer que la vidéo soit un peu longue, le sketch aurait sûrement été plus percutant s’il avait été écourté d’une minute… Mais il ne faut pas oublier que Blast, le média de Denis Robert, ne dispose que de moyens dérisoires en comparaison de ceux que Canal+ mettait à la disposition des Guignols dans les années 2000 ! Pour l’instant, ils en sont à peu près au même stade qu’à l’époque des Arènes de l’info, il ne faut donc pas être trop exigeant sur le plan formel ! Bref : c’est perfectible, d’accord, mais ne faisons pas la fine bouche, nous avons enfin un espoir de revoir notre tradition satirique française prendre un coup de jeune ! Les débuts seront certainement difficiles, ils auront besoin de soutien financier, il ne faudra pas rater la campagne de financement participatif… Mais qui sait ?

 

Lundi 2 janvier

 

10h30 : N’étant pressé par rien pour l’instant, j’ai décidé de profiter de la semaine pour achever de me reposer. Je sors quand même acheter du pain car je suis vraiment à court : je remarque au passage que la cordonnerie ne rouvre que demain. Je ne suis pas le seul…

 

Mardi 3 janvier

 

10h30 : En prévision des défis qui m’attendent cette année, j’ai décidé de refaire une cure de magnésium : sur la porte de la pharmacie, il est toujours écrit que le port du masque est obligatoire, mais seuls les vendeurs semblent appliquer scrupuleusement cette consigne… Les lieux de soin sont les seuls endroits où le port du masque me paraît légitime : seulement voilà, je suis peut-être le seul, mais une pharmacie, pour moi, c’est un commerce, pas un lieu de soin ! Ce n’est pas parce qu’on autorise les apothicaires à vacciner les gens que je vais me mettre à les traiter comme des médecins : il ne viendrait à personne l’idée de se déshabiller dans une pharmacie, que je sache ? À moins de vouloir plagier Madonna, bien sûr…

 

Un dessin de fourchette réalisé en prévision du cours du lendemain :

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 Mercredi 4 janvier

 

10h : Première vraie sortie en centre-ville de l’année : je confirme les bienfaits du casque anti-bruit ! Je vais enfin pouvoir prendre les transports en commun sans qu’ils me fatiguent davantage qu’une journée de travail complète…  

 

12h30 : Je me suis acheté le dernier Lucky Luke, déjà le dixième tome paru depuis la mort de Morris ; le génial Jul m’avait habitué à plus de verve depuis qu’il est aux commandes de la série, mais j’adresse quand même un satisfecit à cet album qui taquine les défenseurs des animaux en général et les vegan en particulier : l’idée n’est même pas artificielle, il était logique de voir le poor lonesome cow-boy sensible à la cause animale, lui qui a toujours respecté Rantanplan et, surtout, Jolly Jumper. L’intrigue me rappelle La ferme des animaux de George Orwell, pas seulement pour la thématique mais aussi parce qu’on assiste, une nouvelle fois, au dévoiement d’un combat juste et généreux par des profiteurs sans scrupules : puisse cet album servir d’avertissement à tous ces militants gonflés d’idéal et leur éviter d’instaurer un ordre plus invivable que celui contre lequel ils combattent… Détail piquant : je feuillette cet album en mangeant une brochette de bœuf ! Pas facile, de « mettre d’accord sa panse, son cœur et sa raison » comme dit Yvon Étienne dans « Le tango des buzuks »…

 

17h30 : En attendant le début du cours du soir, je feuillette la dernière édition du tome 3 des Dingodossiers, celle comprenant des pages qui manquaient encore à la première édition. Un seul regret : ils ont oublié l’épisode consacré aux cadeaux, que je me souviens avoir lu dans une compilation du journal Pilote et qui avait était publiée en 1966 dans le numéro 374 de cet estimable (et regretté) périodique… Bon, je chipote peut-être, mais c’est quand même regrettable pour une édition qui se veut « définitive », d’autant que j’avais adoré ces deux pages, avec le jeune hippie auquel on offre une cravate dont il n’a que faire, le bon père de famille qui met de côté le stylo en or de son garçonnet en prévision de son baccalauréat, la dame aux airs de dame patronnesse qui croit pouvoir inculquer l’esprit d’économie à un écolier en lui offrant une tirelire puis un gros billet… Bref, cette double page m’avait paru représentative de ce qui fait l’intérêt de cette série due aux géniaux Goscinny et Gotlib, à savoir une satire, bienveillante mais sans concession, de cette France des trente glorieuses, bouffie de certitudes et encroutée dans sa prospérité qui ne s’attendait pas au réveil brutal de mai 68 ; comme la nostalgie pour le bien-être en carton-pâte de cette époque semble avoir la vie dure, cette série n’est pas près de se démoder !

 

18h : Jamais à court d’idées, notre professeur nous distribue la photo d’un vieux téléphone, à charge pour nous de la transformer à notre guise, suivant ce qu’elle nous inspire. Je décide de faire de l’appareil un téléphone qui ne peut pas marcher, dont tout le dispositif est figé par des chaînes reliées par un cadenas dont je ne dessine même pas la clé… Pourquoi cette idée ? C’est bien simple : certaines personnes pensent qu’on ne peut plus rien dire de nos jours, mais pour ma part, j’ai plutôt tendance à estimer qu’on dit trop de choses, le plus souvent sans réfléchir ! J’ai beau ne pas remettre en cause la liberté d’expression, l’inflation discursive est telle aujourd’hui qu’un peu de silence de temps en temps serait bienvenu ! Sur le plan graphique, le résultat n’est pas mauvais et peut même être interprété comme une dénonciation des entraves à une expression libre : ce n’est pas parce que j’en ai ras-le-bol d’entendre toutes ces bêtises que je vais virer fasciste, quand même !

 

Le téléphone aphone :

 

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21h : Comme à chaque premier mercredi du mois, me voici au Café de la plage pour la scène ouverte Mic Mac. J’installe mon stand de caricaturiste là où je trouve de la place, en l’occurrence, devant la scène : je ne sais pas si c’est directement lié, mais j’ai un joli succès ce soir-là, je n’ai même pas le souvenir d’avoir déjà eu autant de clients lors de cet événement mensuel ! La qualité des prestations sur scène n’y est peut-être pas étrangère non plus : à part Mequi, le grand ordonnateur de ces soirées, l’excellente Sterenn et l’adorable Slamity Jane, qui sont fidèles à eux-mêmes, les autres musiciens venus se produire ne sont pas vraiment au top niveau… Il suffirait que le spectacle soit faible pour que mes caricatures aient du succès, comme si le public compensait ? Je ne vais quand même pas demander aux musiciens que je fréquente d’être mauvais pour arranger mes affaires ! Et je ne vais pas non plus installer mon stand aux concerts de Pascal Obispo ou de Nolwenn Leroy : même un casque anti-bruit, je ne suis pas sûr de tenir le coup…

 

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Vendredi 6 janvier

 

10h : Après un jeudi sans histoire, je sors faire le marché, ce qui me permet de lire, à la une de la presse, que la Russie a décrété un cessez-le-feu en Ukraine. On peut y voir un aveu de faiblesse déguisé de la part de Poutine qui, après quasiment une année de guerre, n’a pas réussi à écraser l’Ukraine : c’est curieux, j’ai du mal à me réjouir de cette nouvelle, sans doute parce que je ne serai satisfait que quand le criminel de guerre Poutine passera devant une cour internationale…  

 

Terminons avec quelques illustrations destinées à un livre qui ne verra pas le jour... 

 

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La dernière tombe à point à la veille du 7 janvier : Charlie, 8 ans déjà... Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



06/01/2023
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