Du 26 avril au 2 mai : les 100 jours de Trump ? Ça m'a paru 100 ans !
Puisque c'est le fait de la semaine, commençons avec ce dessin qui, je le concède, est valable aussi pour les électeurs européens :
Samedi 26 avril
9h50 : Je quitte la poste où j’ai perdu une demi-heure ! Je pensais naïvement qu’il n’y aurait pas trop de monde un samedi matin. Vous croyez que j’aurais pu me douter que tous ceux qui travaillent la semaine allaient rappliquer ? Et bien ce n’est qu’à moitié vrai : si j’ai poireauté, c’est surtout à cause d’une petite vieille qui a provoqué un bouchon en retenant la guichetière si longtemps que, pour une fois, je n’ai pas été le seul à perdre patience ! Résumons-nous : il n’y avait qu’une personne au guichet et cette vieille dame a été obligée de se débrouiller toute seule. On privilégie la rentabilité au détriment de l’efficacité, aussi bien à la poste que pour l’assistance aux personnes âgées, et voilà le résultat : il n’y pas que pour les personnels et pour les seniors que c’est une calamité…
Dimanche 27 avril : il y a 34 ans, Rob-Vel, le créateur de Spirou (et non, ce n'était pas Franquin !) nous quittait
Cette photo a été prise alors que je revenais du festival d'Angoulême : j'avais 17 ans et demi et j'avais gagné le voyage à un concours de BD... J'ai malheureusement perdu le chapeau en route.
20h15 : Je rentre de Scaër au terme d’un voyage sans histoire. J’étais au salon Créa’bulles où Lyz’An m’avait proposé de venir présenter mon travail : l’accueil était irréprochable, mention « peut pas mieux faire », une place m’était spécialement réservée et j’ai même pu compter sur les bénévoles pour me garantir la navette entre la gare de Quimperlé et le boulodrome de Scaër. Le bilan de l’opération n’est même pas négatif, l’expérience est donc à renouveler, en prenant soin de mieux m’organiser la prochaine fois. Ça fait chaud au cœur quand on s’apprête à dire adieu à un être cher…
Un visuel bricolé de bric et de broc pour la nouvelle page d'accueil de mon site officiel - cliquez sur l'image pour y accéder :
Lundi 28 avril
16h15 : Me voilà rentré de Quimper où les obsèques de ma tante Christine ont eu lieu ce matin : pendant que certains continuaient à verser des larmes de crocodile sur la dépouille d’un pape qui n’a jamais servi à rien (tout comme ses prédécesseurs, du reste), ma famille a su rester solidaire dans son chagrin d’avoir perdu un de ses membres qui, plus est une personne qui avait voué sa vie à soulager les souffrances de ses semblables – elle était infirmière. J’ai rencontré quelques personnes que je ne connaissais pas mais qui me connaissaient au moins de nom par le biais de la défunte qui leur parlait volontiers de ma personne : je ne m’étais pas rendu compte qu’elle était si fière de moi… Moi qui ai tendance à me voir comme la honte de la famille, me voilà détrompé ! Mais ça n’atténue pas le sentiment de gâchis et d’injustice que m’inspire ce décès prématuré : avant de fixer le départ à la retraite à 64 ans, on devrait s’assurer que les gens puissent vivre au-delà de cet âge…
Christine m'offrit ma première marinière...
20h : Je termine la journée avec une chanson qui me trotte dans la tête. Bien entendu, il s’agit d’un des titres qui ont été diffusés aux funérailles de Christine, à savoir « La marelle », que j’avais entendue en maternelle et que je n’avais pas oubliée, à défaut de savoir comment l’écouter à nouveau. Je donc d’autant plus satisfait de l’avoir retrouvée que j’ai toujours été persuadée que c’était une chanson italienne ! Mais je sais maintenant qu’elle est due à la brésilienne Nazaré Pereira qui, bien entendu, chante en portugais – j’en parle au présent car elle vit toujours, elle… Il se trouve que je dois faire une illustration sur le thème de l’enfance et que je patauge depuis des jours pour trouver une idée : cette évocation de la marelle tombe donc à pic pour débloquer ma créativité[1]… On a aussi passé « Le baiser » d’Alain Souchon aux funérailles, mais ce n’est pas ma préférée de « la pauv’ souche »[2], sans doute parce que je l’ai trop entendue ; je dois aussi dire que je n’y trouve pas la distanciation ironique que je perçois dans « Bidon », « On avance », « La ballade de Jim » pour n’en citer que trois… Si j’étais méprisant, je dirais bien que c’est toujours ce qu’il y a de moins bon dans le travail d’un artiste qui marche le mieux auprès du public ! Ma mère, qui est fan de Julien Clerc, n’a cependant jamais aimé « Femmes, je vous aime » qui est pourtant celle qui a eu le plus de succès au cours de sa carrière…
Vous ne connaissez pas la chanson ? La voici... Belle plante, cette Nazaré, n'est-ce pas ?
Mardi 29 avril
23h : C’est toujours quand j’ai le plus de problèmes voire de malheurs qu’il y a le plus de soleil ! J’ai dû offenser Râ, Apollon ou Tonatiuh[3] dans une vie antérieure… Ça n’en rend que plus insupportable cette chaleur persistante qui m’empêche de dormir ; dire qu’il y a un an à la même époque, il pleuvait comme vache qui pisse presque tous les jours ! Les années se suivent et ne se ressemblent pas : je dirais bien que dans certains cas, ce n’est pas plus mal… Sauf qu’il y un an, je n’étais pas en deuil ! Demain, il faut que j’aille en ville : je jure de mettre mon poing dans la gueule à tous ceux qui me demanderont « comment ça va, avec ce beau temps ! » Mais avec un peu de chance, la pluie arrivera dans la nuit…
Une petite pointe contre la grosse truie du RN :
Mercredi 30 avril
9h30 : La chance n’est pas de mon côté, la journée s’annonce clémente. Dans un sens, ça me facilitera les nombreux déplacements que je dois effectuer aujourd’hui. Pour commencer, je prends le dernier Côté Brest où j’ai réussi à faire passer deux articles sur la BD, ce qui pourrait suffire à ma satisfaction si je ne constatais pas également que ma colonne sur la biographie de Victor Fénoux, bâtisseur du viaduc de Morlaix, tombe particulièrement à point pour compléter l’article d’Amélie Thomas sur cet ouvrage d’art. Étant plutôt habitué à être en porte-à-faux vis-à-vis de mes semblables, je ressens toujours une certaine satisfaction les rares fois où j’arrive à être en phase avec autrui, même au sein de l’équipe du journal. Amélie, justement, consacre aussi un article aux prêtres exorcistes, un thème que je n’aurais jamais songé à aborder. D’accord, leur quotidien n’a rien à avoir avec le film L’exorciste, il n’est même pas exagéré d’envisager cette œuvre de William Friedkin comme une grosse connerie d’un point de vue strictement factuel, mais quand je lis leurs déclarations, je me demande s’ils y croient sérieusement :
« Nous sommes souvent la dernière solution que les gens ont trouvée pour évacuer leur douleur. Ils arrivent tourmentés, anxieux, avec un mal-être énorme. (…) Nous cherchons aussi à savoir ce qui relève de la psychiatrie ou de l’ordre du spirituel. Nous posons la question de la contamination extérieure, s’ils ont ouvert leurs portes à des esprits occultes. »
Avouez qu’à une époque où les causes de mal-être sont légion, il faut être un peu naïf pour y voir la marque de quelque perlimpinpin venu de l’Enfer ! Cela dit, Amélie a eu raison de faire cet article : qu’il y ait encore des gens pour y croire, c’est bon à savoir ! Effarant, peut-être, mais bon à savoir.
10h30 : Passage au Conseil Architectural et Urbain de notre chère ville, pour en savoir plus sur la rénovation de l’église Saint-Martin : il est écrit noir sur blanc, à l’entrée de l’édifice, que le dossier du chantier est consultable ! Évidemment, ce n’est pas si simple : la secrétaire qui m’accueille n’est même pas au courant et doit consulter sa collègue. Il lui faut dix minutes pour me dire qu’elle ne peut pas me laisser consulter l’original et que je dois lui signer un papier pour avoir le droit d’en recevoir une copie par mail… Ça y est, je me rappelle pourquoi tant de services publics ont pu être privatisés sans que ça ne fasse réagir davantage la population : c’est parce que l’administration n’a jamais su soigner son image.
Sans transition, un dessin représentant le PC sur lequel je cisèle ce que vous lisez en ce moment :
14h30 : Bonne idée : prendre un forfait pour pouvoir nager en-dehors des heures de cours de natation. Mauvaise idée : aller en profiter le mercredi dans une piscine où il n’y a qu’un seul bassin. Résultat : je dois supporter la compagnie des gosses de Bellevue, lesquels se montrent particulièrement excités par le soleil et la libération de milieu de semaine que leur accorde l’éducation nationale. Je suis même obligé de hausser la voix pour qu’ils arrêtent de hurler sous la douche, et quand je nage, une gamine manque de me rentrer dedans en traversant le bassin dans le sens… De la largeur ! Ça lui vaut les remontrances de sa monitrice, je n’ose donc pas en rajouter, mais je n’en pense pas moins. Et une erreur à éviter à l’avenir, une !
Sans transition, un dessin représentant mon presse-agrumes :
21h30 : Après un dîner au Biorek, je traverse Saint-Martin pour prendre le bus. Je n’aurai donc rien raté de l’ambiance quasi-estivale qui s’est emparée de la ville et qui me pèse un peu. Il pleut encore dans mon cœur, je supporte donc assez mal ce soleil omniprésent jusque sur les sourires des gens ! Je croise les doigts pour que personne ne m’invite à boire un coup en terrasse, j’aurai du mal à l’éconduire poliment…
Toujours sans transition, un dessin représentant ma valise :
Jeudi 1er mai
15h : Petite promenade du 1er mai au bois : c’est toute mon action syndicale pour cette journée dédiée à la contestation sociale. J’étais un selon l’organisateur (moi-même), zéro selon la police. Et pourtant, du point de vue du pouvoir, nous serons toujours trop nombreux à passer du temps dans l’improductivité.
Encore une fois sans transition, un petit gag qui est sûrement une réminiscence :
Vendredi 2 mai
14h30 : Visite-éclair de mes parents qui me confirment l’augmentation de l’AAH que j’avais constatée en consultant mon compte sur le site de la CAF. Je ne vais évidemment pas m’en plaindre, mais si l’État a les moyens d’entretenir les personnes en situation du handicap, il doit aussi pouvoir le faire pour les gens qui ne parviennent pas s’intégrer au monde du travail ! Et ils sont autrement plus nombreux que les profiteurs qui se complaisent dans l’inactivité, croyez-moi ! Nos dirigeants n’ont donc aucune excuse pour faire passer cette réforme injuste du RSA…
Une vidéo avant de se quitter :
C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !