Du 25 au 31 janvier : Le premier mois de l'année s'achève ! Premier bilan : nous sommes bien en 2025... Avant J.C. !
Ouvrons le bal avec une caricature pour soutenir le combat des femmes :
Samedi 25 janvier
10h : Bien décidé à avancer sérieusement sur mon œuvre, je me penche à nouveaux frais sur une part un peu marginale de celle-ci : mes nouvelles. Je ne me prends pas pour un nouveau Maupassant : à ce jour, j’ai dû en écrire une par an en moyenne et il y a beaucoup de déchet, mais en ne gardant que le meilleur, je devrais avoir de la matière pour maquetter un recueil qui suffirait à me faire reconnaître comme écrivain à part entière. Évidemment, certains textes datent d’il y a déjà plusieurs années : le recul et l’expérience aidant, je distingue mieux les passages dont je peux légitimement être fier et ceux qui, au contraire, méritent une révision. J’imagine que ce n’est pas très original et que tous les littérateurs, amateurs ou confirmés, vivent la même expérience à un moment donné quand ils réexaminent leurs travaux passés. Mais dans mon cas, je constate qu’il en va en littérature comme en tous les arts : loin d’être un don qui ne demanderait que l’effort de naître pour être acquis, le talent se travaille et s’amende avec le temps. Bien sûr, ça demande une certaine patience qui n’est pas forcément compatible avec le culte de l’immédiateté qui caractérise notre époque…
Sans transition, un petit dessin réagissant à une récente "une" de Libération :
Dimanche 26 janvier
21h30 : Imaginez un instant que, sous prétexte de résoudre les problèmes linguistiques de la Belgique, on force les Wallons à aller vivre dans le Midi de la France ou les Flamands dans les zones inondables des Pays-Bas ? Ou que l’on oblige les Alsaciens et les Mosellans à aller vivre en Bavière ? Ou les Bretons en Irlande ? Vous seriez indignés, n’est-ce pas ? C’est pourtant ce que propose la tête de con en chef des États-Unis pour les Gazaouis ! Ce serait presque risible si ce n’était pas si dangereux ! Les « solutions » les plus ridicules sont aussi les plus criminelles : l’extermination des Juifs, sur le papier, ça devait sembler grotesque ! Mais quand on s’est aperçu que le petit caporal autrichien ne plaisantait pas, on a moins rigolé…Vous pensez que j’exagère, que je caricature, que je délire ? Oh que non ! La caricature est du côté de ces imbéciles qui s’imaginent que le monde arabo-musulman est monolithique, que tous ses ressortissants se valent au point qu’on peut les faire vivre indifféremment dans n’importe quel État qui le compose (je ne suis pas certain qu’un Libanais aimerait vivre en Irak…) et qu’Israël serait une oasis d’état de droit au milieu d’une région de barbares ! On prétend que les cons osent tout : une chose qu’ils n’osent pas, c’est écouter les gens qui s’y connaissent vraiment en géopolitique… Et dont je ne prétends pas faire partie !
Lundi 27 janvier
10h : Je visionne Nous étions enfants à la Libération de Brest, le court-métrage documentaire réalisé par l’ORB, désormais accessible sur le site web de la cinémathèque de Bretagne – inutile de préciser de quoi ça parle, c’est très clair. Sans vouloir me vanter, je n’apprends pas grand’ chose à l’écoute des témoignages de tous ces nonagénaires, mais je suis impressionné par la vivacité d’esprit dont ils font montre : on est loin de la caricature du vieillard décrépit incapable d’aligner deux mots ! Quand on sait qu’il y a à peine un demi-siècle, certains septuagénaires étaient moins éveillés que ces femmes et ses hommes qui ne sont plus très loin des cent ans, on se dit que tout n’était pas mieux avant ! Je me surprends même à trouver très belle l’une de ces dames : la beauté d’une femme ne se dégrade pas forcément avec le temps, j’ai même la conviction que le vieillissement peut l’aider à s’exacerber et à s’exprimer dans toute sa vérité, comme si la nature tenait à nous révéler quelles personnes elle avait réellement voulu gâter et à les distinguer de celles dont le charme n’était soutenu que par leur jeunesse ; c’est ce qui explique que la regrettée Jeanne Moreau ait mieux vieilli que la mère Bardot et qu’Helen Mirren soit plus magnifique aujourd’hui que quand elle était une jeune actrice…
Voici une capture d'écran - c'est la femme de gauche qui m'a charmé :
Mardi 28 janvier
9h45 : Achat de timbres au bureau de poste de mon quartier : on me demande si j’ai une adresse mail. Ce n’est pas la première fois : n’étant plus surpris par cette question mais persistant à la trouver incongrue, je n’envoie pas paître la guichetière et je me borne à lui demander pourquoi elle a besoin de ce renseignement : « c’est pour notre fichier client », dit-elle. Comme si je n’étais pas déjà suffisamment fiché comme ça ! Voilà le monde d’aujourd’hui : on demande aux gens de faire gratuitement le boulot des RG, et avec le sourire ! Et ce n’est même pas en tant que citoyens qu’on le leur demande mais en tant que clients se services privatisés ! Orwell était en-dessous de la vérité…
28 janvier : il y a 53 ans, la cathédrale de Nantes prenait feu. Et oui, ça n'arrive pas qu'à Paris ! Je dois être très con car il ne m'en faut pas plus pour être convaincu que Dieu n'existe pas...
19h : Recevant la visite d’une de mes meilleures amies, je ne résiste pas à l’envie de lui montrer une de mes dernières créations, à savoir une planche où j’explique à des enfants certaines des bizarreries et incohérences de notre époque : je l’ai réalisée avec une certaine rapidité, je suis donc peu sûr de moi – à croire que la célérité engendre la sévérité ! Le commentaire de mon invitée me rassure assez vite sur ce point, même si je suis très étonné de l’entendre me demander… Ce qu’est #MeToo ! Voilà bientôt huit ans que #MeToo pourrit comme elle le mérite la vie des mâles blancs cisgenres, que les télés et les radios ne cessent d’en parler, que les imprécateurs médiacratiques machistes l’accusent de tous les mots, et voilà que cette femme chère à mon cœur, qui est pourtant intelligente, instruite et moderne (entre autres qualités) m’avoue qu’elle n’en avait jamais entendu parler ! C’est là qu’on relativise l’importances des polémiques médiatiques, même quand elles revendiquent une échelle mondiale…
Voici la planche en question :
21h : Tombant par hasard sur une vidéo revenant sur les mouvements que connaît actuellement la télévision française, je remarque le logo au poing levé qu’a adopté la future défunte NRJ 12 : je croyais avoir tout vu en matière d’indécence et de ridicule, mais je n’avais pas encore vu une machine à enconner oser adopter un symbole du mouvement ouvrier ! Cette chaîne est une émanation du Grand Capital, une machine à abrutir les téléspectateurs pour les réduire à l’état de consommateurs béats, rien d’autre : le fait qu’elle puisse s’arroger sans coup férir le droit de détourner la symbolique du point levé confirme que le mouvement ouvrier ne signifie plus rien et que la notion même de révolte est devenue anachronique à notre époque de porcidés heureux de se faire gaver de déchets…
Puisqu'on parle de télé :
Mercredi 29 janvier
15h30 : Ce matin, j’ai fait une sortie pour rien, ce que je déteste le plus au monde. Aussi, pour ne pas multiplier les allées et venues avant d’aller au cours de dessin et, surtout, pour éviter le chaos de l’heure de pointe, j’ai décidé de ma poster à Bellevue, non loin du bâtiment où a lieu le cours. Dans un premier temps, je m’arrête à la médiathèque pour pouvoir me connecter à Internet : j’ai ainsi l’occasion de jeter un œil au panneau placé à l’entrée et précisant les règles de comportement que les usagers sont tenus de suivre. C’est édifiant : il est écrit noir sur blanc qu’on n’est pas tenu de chuchoter pour se parler et qu’on peut utiliser son portable ! Le temps des bibliothèques silencieuses et définitivement révolu et les personnes hypersensibles au bruit dont je fais partie ne peuvent trouver de refuge nulle part ! Dans ses vœux de nouvel an, le président du conseil départemental a rappelé que le handicap était sa priorité… Et il commence quand, au juste ?
29 janvier : il y a 11 ans, Cavanna nous quittait...
Ce dessin est dédié à Jean Teulé car c'est sa préface à Cavanna raconte Cavanna qui m'a inspiré cette image. L'expression "baise la mort" est la traduction littérale de la retranscription japonaise du nom d'un autre grand fouteur de merde : Siné ! Le hérisson représente Virginie Vernay, la "petite Virginie" de Lune de miel, que vous voyez ci-dessous, photographiée par votre serviteur devant des clichés représentant Cavanna e Reiser lors d'une escapade à Paris - je l'ai prié de lever la main pour camoufler le visage d'une autre célébrité qui, quoi qu'on en dise, n'avait rien à faire dans cette image...
Jeudi 30 janvier
10h : Alors que j’attends déjà le tramway, je m’aperçois que j’ai oublié ma casquette dans la boutique de reprographie dont je viens de sortir : je suis donc obligé de retraverser la place de la Liberté pour récupérer mon couvre-chef auquel je tiens énormément… Ce n’est pas une longue distance à parcourir, on est bien d’accord ! Mais il fait si froid et j’étais si impatient de pouvoir me réchauffer dans le tram que ces quelques mètres à parcourir me font l’effet d’une insupportable corvée… Et je me dis que tant qu’on n’aura pas créé d’application permettant de ne rien oublier derrière soi, toutes les intelligences artificielles dont on nous rebat les oreilles ne serviront à rien !
A propos d'intelligence artificielle :
Vendredi 31 janvier
13h20 : Dans notre série « rien n’est parfait », aujourd’hui, j’ai réservé un Accemo pour ne pas arriver en retard au Centre de Ressources Autisme où j’ai un rendez-vous important. Le chauffeur est certainement un brave homme, mais il aurait peut-être fallu lui préciser plusieurs choses : premièrement, il n’était pas tenu d’arriver un quart d’heure plus tôt que prévu, c’est même plus déstabilisant qu’autre chose. Deuxièmement, couper sa radio pour ne pas gêner un passage souffrant d’hypersensibilité auditive est une très bonne chose, mais ne pas parler trop fort en est une meilleure. Troisièmement, enfin, il aurait pu se passer de me tutoyer d’entrée de jeu et de me poser des questions liées au fait qu’il ne m’ait encore jamais vu : ça part d’un bon sentiment, mais ça ne fait que me conduire à me recroqueviller… Mais ne faisons pas la fine bouche : dès que je reprendrai le tramway, je me rappellerai pourquoi je fais appel à ce service !
Puisque nous sommes le 31 janvier :
14h : Entrevue avec l’assistante sociale du CRA pour faire valoir mes droits à la Complémentaire Santé Solidaire (le nouveau nom de la CMU) et ne plus me faire racketter pa la MGEN : de son propre aveu, elle n’avait pas lu en détail le formulaire à remplir et elle est donc surprise de constater que les formalités s’annoncent un peu plus compliquées que prévu ! Fort heureusement, j’avais pris la peine d’apporter mon disque dur externe, ce qui me permet de fournir le renseignement qui aurait fait défaut. Il n’empêche que finalement, nous y mettons plus d’une heure… Même les professionnels sont surpris par les caprices de l’administration ! Bref : le formulaire est tout de même rempli et ma demande devrait être expédiée ce week-end, de sorte que d’ici peu, logiquement, je n’aurai plus qu’à envoyer à ma mutuelle un document attestant l’acceptation de ma requête… J’ai bien dit « logiquement » ! Mes mésaventures de l’an dernier m’ont rendu circonspect ! Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour ne plus être pris pour une vache à lait, quand même…
Sans transition (quoique...), une illustration réalisé dans le cadre des cours du soir :
15h30 : Qu’est-ce que je disais à propos du tramway ! Ça ne fait pas cinq minutes que je l’ai pris pour rejoindre le centre-ville et je n’en peux déjà plus ! J’essaie de finir la lecture d’un article dans un numéro de la revue Présence d’Albert Camus mais j’ai un mal de chien à me concentrer, entre autres à cause d’un crétin qui, dans son portable, livre ses impressions sur la machine qu’il vient d’acheter avec l’intention très nette d’être entendu de tout le monde ! Je comptais passer à la poste et m’arrêter à la médiathèque des Capucins en attendant l’heure du cours de natation : je préfère m’abstenir avant que ma batterie sociale soit épuisée…
Allez, on se quitte avec ma vidéo du vendredi :
C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !