Du 23 au 25 novembre : Mes journées annuelles de thérapie psychomotricienne
AVERTISSEMENT : Les dessins réalisés à l'encre ont été directement inspirés par les différentes communications prononcées au cours de ces JA, ce qui peut les rendre difficilement compréhensibles pour ceux qui n'ont pas tous les éléments de contexte - ils ont de surcroît été réalisés avec une certaine célérité. Merci pour votre indulgence.
Jeudi 23 novembre
8h : Le grand jour est enfin arrivé : les journées annuelles de thérapies psychomotricienne commencent aujourd’hui au Quartz ! Ce n’est pas tous les jours que l’on anime un événement à portée nationale, il s’agit d’être à la hauteur ! L’accueil est assuré par de jolies jeunes filles vêtues de marinières, couleur locale oblige, et qui, si j’ai bien compris, sont toutes des étudiantes qui se destinent à exercer la profession de psychomotricienne : on a connu plus désagréable ! D’après ce qu’on me dit, le métier serait majoritairement exercé par des femmes. Je n’en suis pas étonné, certaines professions devraient être réservées à des éléments féminins doués de patience et de dextérité : le premier homme à avoir décrété que les tâches ménagères les plus ingrates et les plus fastidieuses devaient être réservées aux porteuses de chromosome X n’avait vraiment rien compris…
9h : Les JA commencent avec les discours des officiels, dont Émilie Kuchel qui représente le conseil municipal : il faut dire que l’événement inaugure le Quartz flambant neuf dont les travaux viennent à peine de prendre fin. Une telle première aurait mérité la présence du maire en personne, mais celui-ci est parti participer au congrès des maires ! Je lui souhaite bien du plaisir, les échanges risquent d’être animés…
10h30 : Première pause. Comme prévu, j’affiche mes premiers dessins, du moins ceux que j’ai eu le temps de finaliser, dans un espace qui m’a été spécialement réservé dans le hall. Je ne suis pas encore tout à fait à mon aise, je rustine pas mal, il y a au moins trois dessins pour lesquels je suis obligé d’attendre que mes retouches à la gouache blanche soient bien sèches. Néanmoins, les premières réactions sont très bonnes pour ne pas dire franchement enthousiastes.
10h45 : Difficile de rater l’heure de la reprise, elle a été annoncée dans des haut-parleurs ! Je ne suis pas habitué à ça, on sent qu’on est bien dans un congrès national où l’organisation n’est pas laissée au hasard. Ça ne me déplait pas, au contraire, les moments informels m’ont toujours mis mal à l’aise à moins que les heures de début et de fin ne soient clairement édictées et respectées. La matinée se poursuit donc avec un intermède artistique assuré par la troupe « La Grande Carriole » basé sur des témoignages de personnes expatriées et leur rapport à la notion d’identité. Et oui, le thème de ces JA, « Corps et identité(s) » permet d’aborder de nombreux sujets apparemment très différents, y compris l’immigration. Par les temps qui courent, il ne faut pas se priver d’une occasion de rappeler qu’il est finalement rarissime qu’un immigré arrive en France avec l’intention de rançonner les habitants ou de se faire sauter à la dynamite…
11h40 : Alors que débute une communication traitant des sujets avec autisme, je commence à me sentir plus à l’aise, suffisamment en tout cas pour renouer avec mes habitudes et saisir le premier prétexte venu pour égratigner mes têtes de turc préférées. Je commence avec Sophie Davant, devenue à mes yeux l’incarnation du narcissisme depuis qu’elle a osé lancer un magazine à son nom ! Et comme c’est quand même un joli brin de femme, ça me permet de ne pas passer mon temps à dessiner des sales gueules…
12h40 : Au repas, je m’assieds à la première table où il me semble reconnaître des visages familiers. J’ai déjà commis une bonne quinzaine de dessins et personne n’a pu me rater : à l’affichage dans le hall s’ajoutait, dans le théâtre, la caméra qui était parfois tournée vers moi et pouvait retransmettre mon manège sur l’écran entre deux diapositives des orateurs. Je ne connais pas tous mes commensaux mais ils semblent très intéressés par ma pauvre personne : je réponds comme je peux à leurs questions, suscitant une certaine admiration qui se manifeste parfois par de l’hilarité, les gens prenant souvent pour des bons mots ce qui n’est que l’expression fidèle de ma pensée. Comme on ajoute qu’on me trouve génial, je ne proteste pas.
14h : L’après-midi débute avec un autre intermède artistique assuré par le clown Jonathan Roudaut. Pas un clown qui fait rire, pas non plus un clown maléfique : plutôt un clown qui est en train de se révéler à lui-même sous nos yeux en tant que clown et qui doit réapprendre à maîtriser son corps visiblement meurtri… Il n’y a de lumière que sur la scène, l’obscurité est totale dans le théâtre, même la lumière dont je disposais ce matin a été éteinte : comme ce spectacle ne m’intéresse que modérément (j’ai l’impression d’avoir vu dix mille fois des gesticulations de ce genre), j’utilise donc la torche de mon téléphone portable pour pouvoir faire un croquis. Personne ne proteste, alors je persiste. Je me demanderai toujours comment faisait Cabu pour prendre des croquis dans les salles obscures…
14h20 : Les conférences reprennent. On parle de problèmes vraiment dramatiques tels que l’anorexie ou la vie carcérale : rien d’étonnant à ça, les psychomotricien(ne)s sont confrontés au quotidien à ces questions tragiques. Ça ne me gêne pas, au contraire, ça me resitue même dans mon rôle d’humoriste qui est précisément de « faire du drôle avec du triste » pour reprendre une expression du regretté Guy Bedos.
18h : Fin de la première journée. J’ai réalisé une trentaine de dessins, les gens semblent très satisfaits, je le suis aussi. Que dire de plus ? Pourvu que ça dure !
Vendredi 24 novembre
7h50 : Retour au Quartz. Sans le faire exprès, je suis arrivé avec un peu d’avance ; ça me laisse le temps, en attendant l’ouverture des portes, de converser avec un homme que j’avais déjà rencontré en amont, lors des négociations en vue de ma participation. Il anime un atelier de facilitation graphique : autant dire que nous faisons presque le même job ! Mais je n’assisterai pas à son atelier : en effet, le programme de cette journée prévoit plusieurs symposiums et ateliers simultanés et chaque participant est tenu de choisir ce à quoi il va assister. Je n’ai retenu que des symposiums, presque tous dans le grand théâtre. Nous en arrivons à parler de mon autisme, qui est quand même à la source de l’intérêt que les questions traitées m’inspirent, et donc du harcèlement dont j’ai été victime : encore une fois, je constate que ça ne fait plus rire personne et c’est tant mieux !
8h : Toujours le même accueil, avec toujours autant de jolies filles. Ayant déjà mon badge et mes tickets-repas, je n’ai plus besoin d’aller les voir, mais je leur adresse tout de même un petit compliment gentil, juste pour le plaisir : pas de quoi me retrouver de sitôt sur #MeToo ! Je n’entre pas tout de suite dans le grand théâtre, j’attends que le début des hostilités soit annoncé : je me poste à mon stand, là où mes dessins sont affichés, histoire de pouvoir échanger avec les autres congressistes. Ça ne tarde d’ailleurs pas, on commence même à me tendre des exemplaires de Voyage en Normalaisie pour que je les signe ! Je ne reçois que des compliments, mon moral est gonflé à bloc !
9h : Je suis de plus en plus à l’aise, je me permets même de faire dessins réagissant « à chaud » aux écarts de langage de certains orateurs : quand Julie Charbonnier appelle par erreur « Marteau » son petit patient qui s’appelle en réalité Marceau, je ne la rate pas et je fais une corrélation avec les coups de tête que ce pauvre garçon donnait, dit-elle, dans un mur… Venant de moi à qui on a pourri la vie avec la notion de « lapsus révélateur », c’est gonflé, j’en conviens ! Mais je peux me permettre d’être un peu de mauvaise foi. Ma situation dans ces JA me rappelle un peu celle de Statler et Waldorf, les deux petits vieux sarcastiques du Muppet Show ! À cette différence près, bien sûr, que moi, au moins, je suis content d’être là !
10h15 : C’est l’heure de la pause. Avant de rejoindre mon stand où mon public m’attend déjà (depuis hier, il y a un attroupement à chaque fois), je me fais servir un thé, un jus de fruit et quelques viennoiseries pour être sûr de tenir le coup avant le déjeuner. Une fois revenu, je fixe sur les panneaux les premiers dessins de la journée : je commence à prendre le pli et je rustine moins, en tout cas suffisamment peu pour pouvoir les afficher tous sans avoir à attendre que la gouache blanche soit sèche. Je termine quand même, devant témoins, un dessin représentant Gainsbourg dont j’avais eu l’idée en entendant une congressiste parler d’une patiente victime d’inceste : au moment où je m’apprête à y mettre la dernière main, je renverse mon gobelet de thé sur la table ! Plus de peur que de mal, heureusement, mais mon dessin est maculé : tant pis, je le laisse tel quel, cette saleté va plutôt bien à un sujet comme Gainsbarre ! Une dame est déçue d’apprendre que je vais passer la suite de la matinée dans la méridienne où sont annoncées des communications qui m’intéressent davantage : elle aurait voulu que je croque deux de ses collègues… Tant pis, ce qui est dit, j’ai même une chaise réservée dans la méridienne et je ne suis pas homme à changer mes plans dans la dernière seconde !
11h05 : Me voici dans la méridienne. Cette fois, il n’y a pas de caméra : pour rappeler ma présence, je pose mes dessins sur les marches qui mènent à l’estrade. Je suis obligé de déranger l’une des oratrices pour qu’elle me rappelle son nom ! J’en fais autant avec Hélène Bargain qui est assise à côté de moi mais que je ne reconnais pas sous son masque et que j’ai dessinée pour boucher un trou… Je me sens horriblement sans-gêne, mais c’est uniquement dans l’intérêt de ma prestation, j’en fais le serment !
12h40 : Pause déjeuner. Cette fois, je me suis trompé dans le choix de la table, je n’y reconnais pas grand-monde. Mais la gêne que cela véhicule est vite surmontée : les congressistes commencent à savoir qui je suis et sont ravis et fiers de m’avoir avec eux. Certains me comparent à Cabu, ce qui me flatte au plus haut point !
14h05 : Les travaux reprennent ; cette fois, je ne quitterai plus le grand théâtre. Je retourne tout de même la nappe de ma table qui commence sérieusement à être sale. Tous ces retours positifs m’ont fait gagner en confiance et je dessine sans relâche. Je ne fais que dessiner et je suis honoré pour ça : j’ai la vie dont j’ai toujours rêvé, en quelque sorte !
17h30 : Ces journées passent à une allure folle : les communications m’inspirent tellement que j’ai à peine le temps de souffler. L’organisation est impeccable, les travaux se terminent exactement à l’heure prévue, ce qui me permettra de partir le pied léger : je ne raterai pas le cours de natation.
18h : Je suis déjà à Recouvrance. Ayant largement le temps avant le début du cours, je consomme un jus de fruit au Grabuge. Il n’y a pas trop de monde dans le bar, ce qui me permet de m’isoler, à l’écart des autres conversations. Je suis tout de même reconnu par un comédien qui boit un verre avec sa troupe avant d’aller jouer au Mac Orlan : je prends un certain temps à le reconnaître car je l’avais un peu perdu de vue. Cette énième réitération d’une situation devenue commune pour moi me conforte dans l’idée que je suis devenu une personnalité à Brest : je vais avoir du mal à enfiler mes palmes !
19h45 : Ces leçons de natation passent trop vite elles aussi : c’est bon signe, ça veut dire que je n’y vois pas une corvée. La monitrice me dit bravo, elle trouve que je progresse convenablement. L’une des élèves, plutôt jolie, semble s’intéresser à moi : mais comment en être suffisamment sûr pour faire le premier pas ? Peu importe : ma confiance en moi est boostée comme jamais, je peux me permettre de rentrer seul ce soir !
20h30 : J’avais bien prévenu Claire Morin que je n’arriverai pas très tôt à la scène ouverte organisée ce soir au Kafkerin. La dernière fois que le Collectif Synergie s’y était donné rendez-vous, c’était le désert : je suis donc bien surprise d’y trouver toute une troupe de musiciens en pleine improvisation, dont une jeune chanteuse à la voix d’or ! Apparemment, il s’agit d’artistes rencontrés par Claire au cours de ses pérégrinations : la soirée est donc déjà une réussite ! Ravi, j’arrive à vaincre ma fatigue pour interprété une bonne dizaine de mes slams, accompagné ou non par les musiciens. Évidemment, il se trouve toujours au moins une personne pour me faire remarquer que je parle un peu vite… Mais je m’en contrefiche ! Ce soir, rien ne peut entamer ma bonne humeur !
22h15 : Rectification : PRESQUE rien ne peut entamer ma bonne humeur. Un exemple de presque rien ? Pour ne citer que celui qui me vient à l’esprit, le fait de me retrouver ENCORE UNE FOIS à attendre le bus le cul par terre pendant quasiment une heure parce que je me suis trompé en me remémorant l’heure de passage du véhicule. Deux bons points quand même : grâce à une valise abandonnée, je parviens à ne pas être en contact direct avec le sol froid et rugueux, et je suis reconnu par un autre comédien qui me fait la conversation et m’aide à prendre mon mal en patience, même si je sens une pointe de jalousie dans sa voix quand je lui détaille ce que j’accomplis en ce moment. Mais je peux me tromper !
Samedi 25 novembre
8h : Retour au Quartz. J’ai peu dormi cette nuit mais, à tout prendre, j’aurai quand même été plus raisonnable que les congressistes qui, à ce qu’on me dit, ont fait la bringue hier soir ! L’intérêt que mes gribouillages et mon Voyage en Normalaisie ont suscité m’ont incité à apporter un présentoir pour proposer aux gens de les caricaturer ainsi que mes recueils de dessins satiriques pour les vendre. Je crains qu’on m’oppose que je n’en ai pas le droit, comme c’est déjà arrivé à la PAM, mais il ne se passe rien de tel, les organisateurs semblent mêmes ravis de mon initiative ! Je retiendrai que les scientifiques sont moins chiants que les commerçants – mais ça ne m’étonne qu’à moitié !
10h20 : Pause après une heure et demie de conférences. Je dessine sans relâche, on me tend des livres à signer, on me couvre d’éloges… Ce serait presque routinier si ce n’était pas aussi passionnant ! Comme prévu, mes recueils de dessins intéressent, certaines personnes sont même obligées d’aller retirer du liquide pour pouvoir me les acheter ! Je me sens le roi du monde !
10h45 : La matinée continue avec « Euphorie de genre », un petit spectacle d’Emmanuel’le Body (non, il n’y a pas de faute de frappe) où l’artiste traite de son parcours de personne transgenre de façon si intensément émouvante que l’assemblée lui accorde une standing ovation ! Pour ne pas être en reste, j’écris en grand « Égalité » au dos d’un de mes carnets et je le brandis au-dessus de ma tête. J’ai presque les larmes aux yeux, je pense non seulement à ma sœur qui a mis trente ans à assumer pleinement sa féminité mais aussi à mon propre passé : ma masculinité a sans cesse été remise en cause sous prétexte que j’étais sensible et que je n’aimais pas les jeux de ballon… Aujourd’hui, tous ceux qui n’ont jamais su ni même voulu devenir « un homme, un vrai » prennent enfin leur revanche !
11h : Intervention d’Anne Vachez-Gatecel intitulée « La psychomotricité au service de l’exploration de l’identité de genre » : j’apprends à cette occasion que le Pape François a reconnu le droit au baptême pour les personnes transgenres. L’anticlérical désuet que je suis ne peut s’empêcher de ricaner : certains disent que l’Église catholique est en mouvement, je pense plutôt que si Sa Sainteté s’obstinait à être trop regardante sur le recrutement, elle n’aurait plus qu’à fermer boutique ! De toute manière, je me fiche pas mal que l’Église évolue : les religions ne doivent pas être modernisées, elles doivent être éliminées, point barre ! Au diable (si j’ose dire) toutes ces balivernes avec lesquelles ils nous prennent la tête depuis deux mille ans !
11h35 : Intervention de Fabien Joly, toujours sur les thématiques de genre. Plus circonspect, ce monsieur, qui rappelle son soutien à la cause des personnes transgenres, n’en met pas moins l’accent sur ce qu’il y a « d’éprouvant » à voir un proche changer de sexe et exhorte à ne pas être « politiquement correct »…Évidemment, Emmanuel’le Body ne manque pas de réagir ! Je pourrais ajouter que quand je vois le bien que ça a fait à ma sœur, j’atteste que si c’est éprouvant, c’est une épreuve plutôt agréable ! Il aurait été mille fois plus éprouvant, pour elle et pour la famille, qu’elle s’obstine à vivre dans le déni et à rester repliée sur elle-même ! Mais je n’ai pas le loisir de prendre la parole, je suis trop occupé à dessiner…
13h : J’arrive en retard au repas, j’ai été retenu par une congressiste qui voulait que je la caricature et par quelques autres personnes qui voulaient que je leur dédicace notamment Voyage en Normalaisie… Conscient que mes admirateurs m’attendent déjà, je prends soin de m’installer à une table qui, logiquement, ne devrait pas être servie en dernier. Décidément, je vais avoir du mal à trouver une casquette à ma taille !
14h : Les travaux reprennent devant une assistance quelque peu allégée : les JA touchent à leur fin, ne restent que les plus motivés et ceux qui n’ont pas de train à prendre – ce qui représente tout de même pas mal de monde. La compagnie The Creuze ouvre le bal avec un intermède artistique que j’ai un peu de mal à suivre : je comprends grosso modo qu’on y interroge le rapport au corps et tout le tralala… Le jargon des critiques d’art, le blabla pseudo-philosophique dont on entoure les productions de peur qu’elles ne soient pas validées par l’intelligentsia, je m’en tamponne ! L’art, j’aime ou j’aime pas, point barre ! Et dans le cas présent, je n’aime pas : je n’en retiens que les jambes trop courtes d’un des interprètes qui me rappellent un personnage de Freaks… Bah, rien n’est parfait !
16h : Les travaux ont pris fin. Je fais le bilan : j’ai fait 80 dessins, je n’ai eu que des bons retours (à part une enquiquineuse qui n’a pas aimé la façon dont je l’ai caricaturée), j’ai vendu plein de livres… Bref, pendant trois jours, j’ai eu la vie dont je rêvais ! Voilà dans quel état d’esprit je me trouve tandis que je vois les congressistes danser dans le cadre du Fest Deiz organisé pour terminer ces JA sur une note festive (je ne peux résister au plaisir de photographier les plus jolies filles)… Je terminerai donc en disant simplement : merci le SNUP ! J’espère que ce n’était pas la dernière fois !