Du 1er au 8 octobre : Le nez dans le guidon

Samedi 1er Octobre

 

15h : Passage à la médiathèque de mon quartier pour consulter un livre : je suis surpris par la rapidité avec laquelle la bibliothécaire le sort de la réserve où il est entreposé ! Elle a beau se justifier en disant que leur réserve n’est pas énorme, je me dis quand même que la vie serait belle si tous les agents du service public pouvaient être aussi efficaces…

 

15h30 : Je n’ai pas été long à trouver ce que je cherchais : déjà sorti, je fais quelques achats de première nécessité, ce qui me vaut de surprendre la conversation de deux « seniors » à l’entrée d’une boutique : j’en ai raté un gros bout, mais il est évident qu’ils parlent du rapport qu’entretiennent les « jeunes » avec le travail : « Nous, on n’a pas été élevés comme ça » dit l’un de ces duettistes. Parfaitement exact, mon cher : à peine sortis de l’école, vous étiez envoyés au champ, à l’usine ou au bureau où vous passiez huit heures par jour à produire des choses inutiles et même, parfois, nuisibles pour l’environnement, plus l’aller-retour interminable dans des rues encombrée et polluées. Vos enfants, tous les soirs, vont ont vu rentrer exténués et abrutis, tout juste bons à vous abreuver des conneries de la télé : et vous trouvez bizarre qu’ils n’aient pas envie de suivre votre exemple ?

 

16h15 : Un nouveau lieu d’exposition et de vente d’objets d’art vient d’ouvrir en ville, sur la rue Jean Jaurès : ça s’appelle Les Ovnis (vous auriez une meilleure idée, vous ?) et je suis bien décidé à jeter un œil pour voir si ma production pourrait y trouver sa place. Une fois franchi le seuil, j’en doute déjà, mais je me permets quand même de poser la question à l’un des deux jeunes gens qui ont l’air d’être les responsables : ne me connaissant ni d’Êve ni d’Adam, ils me disent de leur envoyer par mail un échantillon de mon travail. Affaire à suivre ! En attendant, n’hésitez pas à aller les voir car ils sont doublement méritants : premièrement d’ouvrir une boutique dans cette zone sinistrée qu’est le haut Jaurès et, deuxièmement, de créer un lieu dédié à l’art à une époque où tout le monde s’en fiche…

 

17h15 : Je pensais que j’avais le temps, après avoir récupéré un colis à l’épicerie où j’ai l’habitude de le faire, de passer à la BU pour rendre un livre dont je n’ai déjà plus besoin. Évidemment, j’avais oublié que cette bibliothèque fermait à 17 heures le samedi… Ne sachant que faire en attendant l’heure de me rendre à Kafkérin pour le concert de Liloo, je tue le temps en lisant le bouquin que je viens de réceptionner, le Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis de Pierre Desproges. Naturellement, on peut légitimement se demander si certaines trouvailles de ce grand auteur seraient acceptées aujourd’hui, je pense notamment à certaines blagues sur les femmes ou les étrangers qui étaient évidemment à prendre au second degré. Cela dit, je ne dirai pas que notre époque est moins tolérante que celle où vivait Desproges : je pense, au contraire, qu’elle l’est bien davantage, beaucoup trop même, et que là est précisément le problème ! En effet, ce que Desproges disait au second degré en son temps, beaucoup de gens le disent aujourd’hui au premier degré et il est donc devenu difficile de les imiter sans prendre le risque d’être assimilés à eux, d’autant que cette recrudescence d’idées que l’on croyait révolues met sur la défensive les progressistes qui ont tendance, inutile de se le cacher, à réagir au quart de tour, de façon parfois bien injuste… Bref, cette lecture me conforte dans une conviction : le problème de notre époque, ce n’est pas qu’on ne peut plus rien dire, c’est plutôt qu’on peut dire trop de choses ! Heureusement que Desproges me fait toujours autant rire 34 ans après sa mort, sinon j’en déprimerais…

 

19h : Fidèle à mes mauvaises habitudes, j’arrive largement en avance à Kafkérin où Liloo en est encore à faire les réglages : gentleman, je la laisse travailler et je commande à boire. C’est là que je découvre qu’il n’y a que des boissons sans alcool ! Après tout, c’est logique : l’association qui gère le lieu n’a probablement pas de Licence IV et cet établissement, du fait de sa vocation culturelle, n’est pas tout à fait indiqué pour les bagarres de poivrots et les rots de Kronenbourg… Pas question d’une bière sans alcool, je ne sais que trop le mal que ça a fait à mon père : je me rabats sur un jus de fruits et je ne boude pas mon plaisir d’écouter Liloo en répétition ! Je reconnais notamment « Le baiser » d’Alain Souchon dans son répertoire : ça nous fait déjà un goût commun !

 

20h : Après m’avoir fait une bise et pris un casse-croûte, Liloo commence son tour de chant, accompagnée de son claviériste, devant une petite salle bondée. J’ai l’heureuse surprise de me sentir à l’aise dans cet endroit qui n’est plus une terra incognita pour moi, d’autant que j’y ai déjà retrouvé des gens qui me connaissent et qu’on m’a remercié pour mon article annonçant le concert qui, semble-t-il, a drainé pas mal de monde. Et puis le talent de chanteuse et de guitariste de Liloo est si indiscutable qu’on ne peut que passer un bon moment !

 

Quelques croquis de Liloo et de son claviériste...

 

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...et une petite photo.

 

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Dimanche 2 octobre

 

14h : Je me souviens comme si c’était hier de l’édition 2021 de « Un dimanche à Lambé » : c’était le premier événement culturel auquel j’assistais après une assez longue disette, il y avait beaucoup de monde, j’y retrouvais tous mes amis musiciens… Cette année, c’est moins glamour : déjà, il y a beaucoup moins de public, l’effet post-covid ayant pour conséquence que l’événement fait face à une certaine concurrence, à commencer par celle des Geek days qui m’intéressent à peu près autant que le vie privée de Kate Middleton (ce qui donne une idée du nénat) mais dont la tenue à Brest me conforte dans l’idée que ma ville est de plus en plus attractive, ce qui suffit à me réjouir. Mais je m’égare : j’ai beau ne pas trop aimer la foule, c’est quand même un peu triste, ce public clairsemé pour une fête de quartier au demeurant fort sympathique… Ensuite, la seule artiste programmée que je connaissais, la peintre Josette Georgel, n’a finalement pas pu venir pour raisons de santé et les scènes de mer de l’artiste qui expose à sa place ne suffisent pas à combler le vide que me laisse mon amie. Enfin, la programmation n’est pas trop à mon goût : le bagad, ça va bien cinq minutes, et le groupe de « seniors » qui prend la suite ne relève pas le niveau avec sa reprise discutable d’une pourtant fort belle chanson de Nino Ferrer… J’ai la surprise de croiser mon amie chanteuse Lyz’An qui n’était pourtant pas au programme : elle m’explique, radieuse dans ce que je pense être une robe de scène, qu’elle et son groupe avaient été appelés en renfort suite à la défection d’une autre chanteuse mais que les organisateurs ont finalement réussi à se débrouiller ! Au moins, je ne serai pas le seul à m’être déplacé pour rien… Heureusement, l’asso organisatrice est composée de gens corrects et ma copine a été dédommagée : pour ma part, histoire de ne pas être sorti pour rien, je m’arrête à l’atelier « mosaïque » et à l’atelier « fabrication de badges » : au moins, j’aurai quelque chose à ramener. Je suis même tenté un instant par l’atelier « poterie » mais je n’oublie pas la tentative malheureuse que j’avais faite il y a vingt ans lors d’un voyage scolaire en Andalousie sous les yeux moqueurs de mes « camarades » : si c’est pour en arriver à ramener un vase moche dont le seul intérêt sera d’avoir été fabriqué de mes propres mains (ceci expliquant cela) alors que je suis déjà assez encombré comme ça chez moi, inutile de me salir les doigts… Bref, je ne m’attarde pas outre mesure, d’autant qu’il fait déjà froid. On ne devrait jamais revenir aux mêmes événements d’une année sur l’autre, ça éviterait bien des déceptions…

 

La mosaïque que j'ai réalisée à l'atelier du même nom :

 

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Un croquis pour une peinture que j'ai mise en chantier en rentrant :

 

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Lundi 3 octobre

 

14h30 : Le lundi est mon jour de prédilection pour écrire mes articles destinés à Côté Brest : je boucle ma production de la semaine à la bibliothèque universitaire où je comptais consulter le journal pour trouver des idées et, par la même occasion, m’enquérir du résultat des présidentielles brésiliennes – une expérience récente m’a fait comprendre que je ne pouvais plus compter sur la cafétéria pour ça, d’autant que je n’y retrouve plus l’ambiance qui me motivait tant jadis. D’habitude, les quotidiens du jour sont déjà en rayon dès le milieu de la matinée : aujourd’hui, ce n’est toujours pas le cas en début d’après-midi. Je rentre, me disant qu’il devient difficile de s’informer quand on a peu de moyens et qu’on n’aime pas consulter les sites web d’actualité – ça m’a fait trop de mal pendant le confinement.

 

15h : Revenu à Lambé, je fais la queue chez un bar-tabac-presse pour me payer deux quotidiens locaux : il y avait longtemps que je n’avais plus fait ça et j’avais oublié à quel point poireauter dans un tel endroit m’était désagréable… Je ne sais plus si la personne qui était devant moi s’attardait à ce point pour un jeu ou pour des cigarettes (ou pour les deux), mais j’ai bien du mal à cacher mon impatience. Pour couronner le tout, quand je peux enfin lire mes journaux sans remords (je ne tiens pas à affronter les regards que font les marchands aux gens qui feuillettent la presse sans rien acheter), je vois tout de suite qu’ils ne savent rien du Brésil ! J’aurai vraiment tout perdu…

 

15h30 : Rentré au bercail, n’y tenant plus, je tape « Brésil » sur un moteur de recherche pour savoir comment le premier tour des élections a tourné. Inutile de dire que je partage la déception de la gauche brésilienne qui espérait écraser d’entrée de jeu ce gros con de Bolsonarao ! Si même le goût du fascisme ne suffit plus à en dégoûter les gens, je ne sais vraiment plus quoi faire contre l’extrême-droite... D’accord, Lula peut encore gagner : mais ce n’est plus aussi sûr qu’on le croyait et, même s’il y arrive, le bolsonarisme ne passera pas aux oubliettes pour autant ! Je suis un peu découragé, pas vous ?

 

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Il n'y a rien d'étonnant à voir De Gaulle parler à Lula car la langue française est encore abondamment parlée au Brésil. Vous trouvez la facture de ce dessin étrange par rapport à mon style habituel ? Patience, vous allez comprendre...

 

Mardi 4 octobre

 

9h45 : Passage à Guilers, plus précisément à l’Agora, une maison dont j’ai longtemps été un habitué avant que ma route ne me sépare (sans trop de regrets, je dois bien l’avouer) de la commune où j’ai grandi : toutefois, comme l’asso abritée par le lieu fait (presque) systématiquement appel à moi pour faire annoncer ses événements dans Côté Brest, le lien n’est pas sur le point de se rompre. Ainsi, je collecte des informations sur un concert dessiné qui doit avoir lieu pendant les vacances de la Toussaint : je me dis que ce concept serait un bon débouché pour moi en tant que dessinateur… La personne qui me renseigne m’explique entre autres que l’événement se fera dans une ambiance « cocon » avec les rideaux tirés, les lumières tamisées et le public installé sur des canapés : comme quoi il n’y a pas que les « aspies » comme moi qui trouvent agréable ce genre d’ambiance, alors ne tirons pas sur les autistes !

 

10h15 : J’ai laissé passer le bus pour revenir à Brest et le prochain ne passe que dans vingt-cinq minutes ! Heureusement, j’ai de quoi lire pour patienter, à savoir la biographie de Berthe Morisot par Dominique Bona. Apprendre que cette artiste, sans doute la seule femme à s’être illustrée au sein du mouvement impressionniste, était d’origine bourgeoise ne me surprend pas : c’est malheureusement le cas de la plupart des peintres du XIXe siècle, pour la bonne et simple raison que pour être artiste, même quand on s’affranchit des canons officiels, il faut avoir à la base une certaine culture qui n’était pas la chose la plus répandue au sein du peuple, trop occupé à essayer de survivre à une époque qui n’avait de « belle » que le nom… En revanche, j’ignorais que Berthe avait deux sœurs dont une avec laquelle elle vivait en osmose presque parfaite : madame Nothomb se serait-elle inspirée, consciemment ou inconsciemment de ce détail pour créer les protagonistes du Livre des deux sœurs ? Après tout, Berthe aussi était toute vêtue de noir sur son portrait dû à Manet… Mais ma plus grande surprise arrive quand j’apprends qu’elle descendait du peintre Fragonard, qui n’a pourtant dû que peu l’influencer : ce détail qui n’en est pas un me conforte dans ma conviction sur le rapport entre milieu social et production artistique : quand une bonniche comme Séraphine de Senlis (ne vous fiez pas à la particule, elle était d’origine paysanne) produit des chefs-d’œuvre, c’est suffisamment événementiel pour donner lieu à un biopic avec Yolande Moreau… Pour Berthe Morisot, je verrais mieux Chantal Lauby qui a l’habitude de jouer les bourgeoises ! Je dis ça sans méchanceté car j’adore Berthe Morisot – et j’adore Chantal Lauby aussi.         

 

17h30 : Au terme d’une séance de travail au Béaj Kafé, j’y retrouve Liloo en vue d’un portrait qui paraîtra dans Côté Brest à l’occasion de la sortie de son cinquième album, qu’elle déclare avoir écrit et enregistré pendant le confinement : encore une personne qui a mieux vécu que moi cette épreuve, j’en trouve partout, je marche dessus ! L’interview en tant que telle est vite faite, mais nous nous attardons à converser de choses et d’autres… Je râle beaucoup, mais au fond, peu de gens peuvent se vanter de fréquenter autant de gens intéressants que je le fais.

 

Deux dessins inspirés par la chanson " Ode au dodo" de Liloo :

 

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19h30 : Déjà fourbu, je m’autorise un petit apéro devant la chaîne YouTube des Guignols : en attendant qu’une nouvelle émission satirique française apparaisse (on peut rêver, non ?), c’est déjà un plaisir de retrouver les célèbres marionnettes et certains sketches oubliés. Évidemment, les séquences postérieures au licenciement d’Yves Le Rolland ne m’arrachent, au mieux, qu’un sourire. Heureusement, il y a les autres : on n’a pas manqué d’accuser les auteurs d’homophobie à cause de la représentation très masculine qui était faite d’Amélie Mauresmo, mais abstraction faite des penchants amoureux de la tenniswoman, il faut bien reconnaître qu’elle a une carrure et des traits assez masculins – les caricatures de Cabu, totalement insoupçonnable d’homophobie, étaient d’ailleurs encore plus féroces ! Bref, je m’offre une séance de « guignolades » d’une durée équivalente à celle des best of édités dans les années 1990, autant dire que je renoue avec une époque où la société n’avait pas encore rattrapé sa propre caricature…

 

Mercredi 5 octobre

 

10h : Brève sortie pour acheter du pain et du papier, deux denrées de première nécessité pour moi : on installe le dernier Côté Brest dans les présentoirs pile au moment où je sors, ce qui me permet de découvrir, outre ma rubrique historique, un article consacré à la nouvelle Miss Bretagne, originaire de Guipavas. Sans nourrir la moindre animosité envers cette jeune femme, j’espère qu’elle ne deviendra pas Miss France : on nous a suffisamment cassé les oreilles (sans parler d’autre chose) avec Laury Thilleman il y a dix ans… Je n’ai rien contre la nouvelle Miss Bretagne, mais j’ai plus d’une dent contre les concours de beauté !

 

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18h : Au cours du soir, nous dessinons… Des éponges. Des éponges naturelles, pour être exact : encore une idée dont notre professeur a le secret. Ne riez pas ce n’est pas si facile : l’intérêt d’une éponge naturelle est que sa forme est rarement régulière et qu’il faut être attentif pour la restituer avec une relative fidélité. Dessiner est toujours pour moi un moment de plénitude, même si mon voisin m’énerve un peu : qu’il porte un masque, après tout, c’est son droit, mais qu’il passe le cours avec son walkman qui laisse échapper certains bruits, je trouve ça d’une rare incorrection à l’égard de la prof et des autres élèves ! Ce n’est pas la première fois que je vois quelqu’un faire coïncider un zèle prophylactique (déplacé) avec un irrespect flagrant d’autrui, mais je pensais naïvement que je n’en verrais plus une fois que le gros de la pandémie serait derrière nous… Qu’on ne me dise plus jamais que le port du masque est une preuve de civisme, sinon c’est moi qui risque de l’oublier, le civisme !

 

20h30 : Retour au Café de la Plage où j’arrive à avoir deux clients pour les caricatures, dont un monsieur d’un certain âge qui, quand il se voit, trouve que je le fais ressembler à Poutine ! Je m’empresse de lui montrer comment je dessine l’actuel tsar de toutes les Russies pour qu’il se rende bien compte que ça n’a rien à voir… Je passe sur scène après un jeune homme qui fait la human beat box, ce qui veut dire qu’il imite des instruments de musique à la bouche ! C’est effectivement impressionnant, même si je pense que ça reste un art de seconde main qui vaut surtout par les mélodies que l’on peut interpréter par ce biais. Évidemment, mon intervention est moins spectaculaire, même si elle me vaut toujours autant de compliments. Je ne rentre pas trop tard, d’autant que j’ai oublié mon carnet de route et ne peux donc pas le compléter avec des portraits d’artistes sur scène ; je reste néanmoins assez longtemps pour écouter chanter ma copine Sterenn Alix dont j’ai déjà vanté le talent et la force vindicative… Il paraît qu’elle va bientôt faire la première partie d’une artiste reconnue : que dire si ce n’est que justice et que je ne peux que lui souhaiter d’aller encore plus loin ?

 

Quelques photos prises au Café de la plage - faute de croquis :

 

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Jeudi 6 octobre

 

10h30 : Tard levé, je décide assez vite, après avoir évacué une corvée, de consacrer la journée au dessin : j’en profite pour mettre en application l’idée d’un nouveau style pour les dessins d’actualité afin de les rendre plus rapides et plus drôles. Évidemment, je ne sais pas comment ce nouveau grahisme sera perçu, mais je n’abandonne pas totalement le dessin plus « classique » que je réserve pour les BD et les caricatures de « grandes gueules ».

 

Quelques exemples : d'abord sur l'Allemagne qui renforce son armée...

 

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Vous remarquerez au passage que les couleurs sont désormais faites sur logiciel : j'en ai marre de m'user la santé à manier des matériaux rebelles, et ceux qui crient à l'imposture n'ont qu'à se faire voir !

 

Sur le roi d'Angleterre qui n'ira pas à la Cop27 parce que Liz Truss ne veut pas... 

 

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Sur les réfugiés...

 

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Je précise que le drapeau du personnage noir est celui du Burkina Faso.

 

... et sur les distributeurs de protections périodiques.


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D'autres dessins de facture plus classique : sur le combat des femmes en Iran...

 

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Sur le nouveau parti de Xavier Bertrand...

 

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...et sur la guerre en Ukraine qui ne tourne pas à l'avantage de la Russie.

 

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19h30 : Après une traversé de Brest rendue laborieuse par les travaux dans mon quartier et les bouchons de l’heure de pointe (d’autant que le port de commerce est aussi mal desservi qu’une commune périphérique), j’arrive à La Raskette pour l’Open Mik. Éléonore, me dit-on, est absente pour cause de grossesse : je suis surpris, je n’avais pas remarqué qu’elle était enceinte, mais je suis bien content pour elle et pour l’enfant qui aura la chance de l’avoir comme maman ! Elle est donc remplacée, non pas par le crétin prétentieux de la dernière fois mais par une exquise jeune femme qui se tire honorablement de cet exercice difficile. Je passe une soirée d’autant plus agréable que notre délicieuse hôtesse semble adorer ce que je fais : elle se pâme littéralement devant mes slams et mes caricatures, j’en ai les chevilles comme des montgolfières ! Bien sûr, ce n’est pas pour me déplaire, surtout en cette période où j’ai besoin de reprendre confiance en mes capacités artistiques…

 

Quelques croquis réalisés à La Raskette... 

 

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...et quelques photos : un couple de danseurs...

 

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Une belle méridionale qui a bien voulu se faire défigurer par votre serviteur...

 

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...et une accordéoniste venue de Leipzig.

 

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Vendredi 7 octobre

 

14h30 : Passage à Bureau Vallée afin d’acheter de nouvelles cartouches pour mon imprimante : on me dit que ce n’est pas possible si je n’ai pas la référence exacte de ma bécane ! La vendeuse me montre deux cartouches du type de celles dont j’ai besoin et m’explique qu’elles ont beau avoir exactement la même forme, elles ne sont pas forcément compatibles avec ma machine… Comme j’ai commis l’erreur d’enlever les étiquettes qui auraient pu indiquer clairement de quel modèle mes cartouches provenaient, j’en serai quitte pour revenir demain après avoir noté cette maudite référence. N’empêche : si on a réussi à imposer un standard pour les chargeurs de téléphones portables afin qu’ils soient compatibles avec (presque) tous les modèles disponibles, il y a encore beaucoup d’appareils avec lesquels les marchands de soupe font leur beurre en nous pourrissant la vie !

 

17h15 : J’arrive largement en avance à la mairie de quartier de Saint-Pierre où doit se tenir le vernissage de l’exposition « Regards d’artistes sur Saint-Pierre » : officiellement, le bâtiment est fermé, mais la porte est déjà ouverte, je me faufile donc sans demander l’autorisation à qui que ce soit – de toute façon, je ne croise personne. Une fois dans la place, je remarque la présence d’un ordinateur allumé, sans même un code pour m’en barrer l’accès, et aucun usager n’est assis devant. Je ne résiste pas à la tentation, je m’y installe pour écrire et mettre à jour le présent journal : tout en martelant le clavier, j’avise une affichette précisant que ce poste est destiné à permettre au public de se connecter à Internet, à condition de s’être préalablement inscrit auprès du personnel… Aussi, quand, plus tard, une employée municipale de passage me dit qu’elle utilise une cafetière remplie d’eau pour arroser ses plantes, je lui réponds : « Ne vous justifiez pas, je suis moi-même doublement dans l’illégalité » !

 

18h : Début du vernissage de l’expo, déjà la troisième du genre en ces murs, qui a attendu deux années pour enfin se tenir : censée se tenir au printemps 2020, elle a été reportée au moins trois fois (vous savez pourquoi) et les organisateurs, au lieu de lancer un nouvel appel, ont préféré rappeler les artistes qui s’étaient inscrits il y a déjà deux ans et demi, dont votre serviteur : comme quoi l’entêtement des Bretons n’est pas une légende ! Concernant l’expo elle-même, on n’a évidemment pas pu échapper à la « tarte à la crème » de la Maison blanche (petit port de pêcheurs célèbre à Brest pour ses maisonnettes colorées), mais il y a aussi des travaux plus originaux, comme ces 45 tours peints sur une face – l’autre restant écoutable ! C’est tout de même, en toute modestie, mon œuvre représentant la vieille gare de Saint-Pierre rénovée (dans la vraie vie, ce n’est pas pour demain) et réhabilitée en station de tram qui « tranche » le plus : contrairement aux années passées, je n’ai pas essayé de jouer au peintre et j’ai traité cette scène imaginaire dans le même style que pour une planche de BD. Pour cette raison, un ami pense que je n’ai aucune chance de gagner le concours organisé à l’occasion de l’expo : peut-être, mais lors des précédentes éditions, je n’ai jamais gagné non plus, alors autant rester moi-même !   

 

Mon dessin, parmi d'autres œuvres, en haut à droite :

 

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Les organisateurs de l'expo avec Robert Jestin, conseiller municipal et adjoint de la ville de Brest chargé du quartier de Saint-Pierre :

 

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20h45 : Me revoici à Kafkérin, dont je deviens peu à peu un habitué, pour écouter Cyril le jeune conteur dans son spectacle : une heure au cours de laquelle il raconte plusieurs histoires, reliées entre elles par une trame. Il a un timbre parfait pour cet exercice, j’arrive à l’écouter parler une heure sans en avoir marre. Ses récits sont particulièrement parlants pour notre époque où il est urgent de ralentir et de réfréner la course au profit : ses personnages ont à peu près tous en commun de chercher très loin une richesse qu’ils pensent pouvoir acquérir à toute vitesse sans savoir qu’ils la possèdent déjà, à condition de laisser du temps au temps… Message reçu, Cyril !

 

Cyril en pleine action : quatre croquis...

 

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...et deux photos.

 

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Samedi 8 octobre

 

10h30 : Je débarque chez une amie qui suit actuellement une formation de masseuse et a besoin de volontaires en vue de son évaluation ; je me suis donc porté volontaire, ne voulant pas rater une si belle occasion de revoir une personne chère à mon cœur et de m’offrir un bon massage pour une somme modique. Hélas, je n’arrive pas au meilleur moment : elle vient de rentrer après avoir passé une soirée festive et a eu la mauvaise surprise de retrouver son coquet intérieur désorganisé par son pré-adolescent de fils… C’est donc passablement agacée par ce manque de respect manifeste qu’elle m’accueille : je ne peux pas lui en vouloir, je serais dans le même état à sa place. Je connais bien son fils, qui devient déjà un grand et fort beau jeune homme (rien d’étonnant quand on voit sa mère) : avec son attitude effrontée, il me fait penser à Childéric, fils de Mérovée et père de Clovis, le roi des Francs Saliens tel que le représente Cavanna dans Le Hun blond : rien que pour ça, il devait se méfier, car l’histoire nous dit que Childéric a été exilé par ses propres sujets…

 

11h30 : Après un bon café et une douche réparatrice, mon hôtesse me prodigue le massage promis : c’est la première fois que je me fais masser par une professionnelle en devenir – et même par une professionnelle tout court, d’ailleurs ! Je dois convenir que ma praticienne en herbe a des gestes très doux, très délicats, idéaux pour un hypersensible tel que moi pour lequel le contact physique n’a rien d’évident… Je saurai à qui m’adresser à l’avenir en cas d’excès de stress ! J’y prends tellement de plaisir que je ne vois pas le temps passer et mon moral est regonflé à bloc quand je prends le car pour rentrer…      

 

En post-scriptum, une mini-BD réalisée cette semaine : 

 

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Pour dessiner à plusieurs reprises mon alter ego de papier dans la même position, il m'a suffi de réaliser le croquis ci-dessous et de le reproduire grâce à la table lumineuse :

 

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Voilà, c'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 

 



08/10/2022
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