Du 18 au 22 novembre : Oui, je suis en retard, et alors ?
Commençons par une annonce : le calendrier Blequin 2024 vient d'être commandé à l'imprimeur, vous pouvez donc déjà réserver votre exemplaire en me contactant. 15 euros, frais de port non compris - port gratuit pour les habitants de Brest Métropole. En voici la couverture :
Samedi 18 novembre
17h : Les conférences se suivent et ne se ressemblent pas. Celle d’Alain Croix ne m’avait pas apporté grand-chose de susceptible d’alimenter ma page « histoire » mais j’avais tout de même pris un immense plaisir à l’écouter, tant l’orateur avait un talent indéniable pour tenir en haleine l’auditoire. Aujourd’hui, j’écoute Louis Jestin parlant de son oncle FFL et c’est tout le contraire : sur le fond, c’est absolument passionnant, la vie de ce combattant de la liberté est digne d’un roman d’aventure, je prends des notes en masse et je suis sûr d’avoir de quoi écrire au moins deux articles… Mais l’orateur a une voix soporifique ! Autant j’aurais aimé assister aux cours d’Alain Croix, autant je me félicite que Louis Jestin n’ait pas embrassé la carrière d’enseignant ! C’est dommage, car ça dessert une histoire qui pourrait inspirer à Ridley Scott un film autrement plus épique et exaltant que son Napoléon dont je n’entends pas dire beaucoup de bien… Moralité : que l’on soit orateur ou réalisateur de cinéma, il ne suffit pas d’avoir une histoire intéressante pour passionner le public !
Lundi 20 Novembre
9h30 : Je quitte le Decathlon de la zone du Froutven, muni des palmes dont j’aurai désormais besoin pour poursuivre mon apprentissage de la natation. J’y suis allé deux fois en un trimestre, c’est un record à l’échelle de ma vie ! D’autant que ce magasin est situé dans une zone assez décentrée, ce qui n’en rend pas l’accès facile, surtout quand on ne peut compter que sur les transports en commun et quand il fait un temps des plus mitigé… Bref, j’ai vraiment fait cette escapade par nécessité ! Cela dit, je râle pour le principe, mais au fond, si je m’introspectais avec honnêteté, je suis sûr que j’avouerais adorer ce genre d’excursion qui me dispense d’avoir à me creuser la tête pour savoir ce que je vais faire de ma journée…
Mardi 21 novembre
10h30 : Les nouvelles d’Argentine m’épouvantent… Tout le monde devient dingue, en ce moment ! C’est à croire que face aux menaces qui pèsent sur elle, l’humanité n’a d’autre réaction que la libération de ses pires instincts ! « Foutus pour foutus, autant en profiter pour rester entre mâles blancs adultes, hétérosexuels, catholiques et de droite ! » Une tactique de la terre brûlée qui n’a aucune chance d’apporter quoi que ce soit de positif … Je me laisserais presque aller au désespoir si je pouvais encore me le permettre !
11h30 : Dans le cadre de la promotion de Voyage en Normalaisie, je suis interviewé par la rédactrice en chef de Côté Brest : c’est bien la première fois que j’arrive à faire pleurer une journaliste ! Et pourtant, elle me connaît depuis déjà plus de huit ans ! D’un autre côté, si entendre parler du harcèlement scolaire ne fait plus rire les gens, c’est plutôt bon signe. J’ai déjà été interviewé plusieurs fois pour ce livre, j’ai bon espoir qu’il rencontre un succès honorable à moyen terme…
Mardi 22 novembre
16h : Je quitte le Quartz où j’étais venu faire des repérages en vue des journées nationales de psychomotricité qui commencent demain et où je suis censé faire du sketching : j’ai ainsi pu découvrir comment j’allais être installé dans la salle, ce qui était indispensable pour ma préparation mentale. C’est que je vais dessiner en direct devant des centaines de personnes pendant trois jours d’affilée ! Ce n’est pas rien ! Mais l’équipe est plutôt bienveillante et, malgré l’effervescence qui règne à la veille du jour J, je sens que ces messieurs-dames sont vraiment contents de pouvoir compter sur moi. J’ai même pu en profiter pour finaliser mes illustrations pour le calendrier 2024 (je suis très en retard) sous les yeux émerveillés de quelques témoins. C’est donc quand j’essaie de sortir du bâtiment par la porte principale que se produit le seul incident de cette journée plutôt agréable : je constate que cette porte est fermée, j’interpelle donc l’un des jeunes hommes qui s’affairent à la caisse pour savoir s’il peut m’ouvrir. Quand je lui dis que je veux sortir, il réagit comme si je venais de proférer une énormité ! Pensant avoir affaire à un imbécile, je perds un peu patience : « Je veux sortir, c’est pas sorcier ! » Évidemment, il le prend mal, et quand il constate que la porte est bel et bien fermée, il ne manifester aucune velléité de me venir en aide et m’exhorte à sortir par où je suis entré, c’est-à-dire par le PC sécurité… Et naturellement, j’ai un mal de chien à en retrouver le chemin ! Bon, je finis par réussir à sortir, mais c’est tout de même navrant qu’un détail vienne gâcher un après-midi qui aurait pu être parfait…
16h30 : Avec tous ces travaux, traverser le centre-ville de Brest est une véritable gageure ; étant relativement peu chargé, je décide de faire la route jusqu’à Bellevue à pied. Chemin faisant, je découvre ainsi les affiches pour une énième adaptation cinématographique des Trois mousquetaires. Et devinez qui joue le rôle de la belle et redoutable Milady ? Un indice : c’est la seule Française à laquelle Hollywood peut faire appel pour un rôle de ce genre. Et oui, c’est Eva Green ! Encore un rôle de femme fatale ! Ce n’est pas un hasard : quelles sont les autres Françaises qui s’illustrent, à notre époque, dans les films américains ? Audrey Tautou, Bérénice Béjo et Marion Cotillard : bref, des filles mignonnes mais pas « canon », en tout cas pas suffisamment pour pouvoir rivaliser avec des créatures de rêve telles que Julia Roberts, Gwyneth Paltrow ou Scarlett Johansson (pour ne citer que mes préférées), et, de toute façon, toutes plus ou moins « cruchasses » – chaque fois que j’ai entendu l’une de ces trois frenchies en interview, j’ai été effaré ! Eva Green, c’est l’exception : elle est vraiment très belle et se paie même le luxe d’être intelligente, mais elle est cantonnée aux rôles de femmes dangereuses, on la surnomme même « la sorcière d’Hollywood ». Voici donc l’image que les États-Unis semblent avoir (ou, du moins, vouloir donner) de la femme française : soit c’est une gentille nunuche tout juste assez mignonne pour séduire sans pour autant égaler une Américaine, soit c’est une perverse qui pourrait émasculer le red-blooded u.s. male ! Je ne sais pas ce qu’il en est pout les ressortissantes des autres pays d’Europe, mais ça en dit long sur l’image de la France à l’étranger. Non, non, soyez juste : pour le coup, je crois bien que Macron n’y est pour rien !
Puisqu'on parle de cinéma : je ne sais pas ce que vaut le film sur Bernadette Chirac avec Catherine Deneuve dans le rôle principale mais, de toute façon, si vous tenez vraiment à en savoir plus sur cette personnalité, reportez-vous plutôt au film de John Paul Lepers ou, à la rigueur, aux sketches des Guignols de l’info qui ont été les seuls, à l'époque, à nous rappeler que derrière la gentille petite vieille se cachait une aristocrate pète-sec, réactionnaire et autoritaire qui abusait clairement de son statut de "première dame"...
18h : Au cours du soir, nous poursuivons l’exercice à l’aquarelle. Je n’y prends qu’un plaisir mitigé : je n’arrive décidément à me passionner pour la représentation d’une paire de chaussures et, surtout, j’ai l’impression de me battre littéralement avec mon papier et le matériau. Je suis incapable de peindre proprement ! Pourtant, le résultat plait beaucoup, surtout à notre prof qui apprécie les tons pétants et l’énergie avec laquelle ils s’entremêlent… C’est l’éternel malentendu avec le public : c’est toujours ce dont on est le moins content qui séduit le plus !