Du 17 au 24 février : je suis un être abject !

 

Pour commencer, finissons-en tout de suite avec l'affaire Palmade...

 

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Vendredi 17 février

 

14h : Bref passage à la galerie de mon ami Pod qui expose actuellement les photos de Jean-Yves Guillaume : à une heure où n’importe quel con peut photographier comme il pisse avec son smartphone, il n’est pas mauvais de rappeler que prendre une bonne photo est une affaire de patience et doigté ! Un vrai photographe doit parfois se lever très tôt pour ne pas rater la bonne lumière, celle qui fera que son cliché ne ressemblera à aucune autre image du même paysage… Les mauvais peintres font des tableaux qui ressemblent à des photos ; les bons photographes font des clichés qui ressemblent à des peintures : Jean-Yves Guillaume est indubitablement de ceux-là ! Manque de pot pour moi, l’expo se termine bientôt, c’est donc un peu tard pour que je puisse la signaler dans Côté Brest : vous me direz que je ne suis pas très attentif, pour un correspondant de presse ! Je vous répondrai que Pod n’a pas besoin de moi pour communiquer autour de ses initiatives, il est déjà très fort pour ça… 

 

14h45 : Ayant pris congé de Pod, me voici à la bibliothèque universitaire de lettres et sciences humaines : j’ai un peu perdu l’habitude d’y aller mais, aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec une chercheuse de mes amies et, fidèle à mes sales habitudes, j’ai une heure et demie d’avance, alors autant en profiter pour bouquiner. Je jette cependant un œil sur l’exposition accrochée dans le hall : ce sont des photos représentant des gens habitant en France, de milieux très divers, en train de dîner. Ça m’étonnerait beaucoup qu’ils aient vraiment été saisis sur le vif : je peux vous assurer que la simple vue de l’objectif d’un appareil photographique chasse le naturel et que celui-ci ne revient guère, fût-ce au pas ! Surtout dans le cadre de la photo artistique, pour les raisons que je viens d’invoquer… Néanmoins, même si les sujets ont été moins spontanés que le voulait l’artiste, ils n’en ont pas moins été pris dans le jus de leur vie quotidienne et l’ensemble offre une plongée sociologique aussi rigolote qu’instructive dans la France profonde d’aujourd’hui ! J’ai quand même eu un frisson devant une photo montrant un homme « apprécié dans son quartier » dont l’intérieur est un véritable musée du IIIe Reich ! Non, je n’affabule pas ! Quel intérêt aurais-je à inventer ça ? Cette photo me semble une belle illustration de la banalisation d’idées nauséabondes que l’on croyait mortes et enterrées…

 

Quelques dessins inspirés de l'actualité brestoise :

 

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15h : En attendant l’heure de mon rendez-vous, je lis l’ouvrage que je viens d’acquérir en librairie, Je chemine avec Philippe Geluck, un livre instructif même si on est déjà, comme moi, un admirateur du créateur du Chat qui y livre des informations truculentes sur sa carrière de comédien, que sa réussite en tant que dessinateur a quelque peu occultée. Je ne suis cependant pas toujours d’accord avec ce qu’il dit : d’abord, il juge sévèrement la série animée La minute du Chat et je ne lui trouve pas les défauts qu’il y voit ! Ensuite, il plaide pour le respect des croyances d’autrui : sincèrement, quand on voit à quel point les croyants sont peu respectueux des mécréants dont il fait lui-même partie, je le trouve un peu trop gentil ! Enfin, il se défend d’être un « homme d’affaires » et dit être un « entrepreneur »… Pourquoi jouer sur les mots ainsi ? Il n’y a rien de honteux à être un homme d’affaires tant qu’on ne cherche ni à enfreindre la loi ni à nuire à autrui ! Quand j’investis une somme dans le but de rentabiliser mon propre travail graphique, je pense agir en homme d’affaires et ça ne fait pas de moi un double de Bernard Tapie ou de Vincent Bolloré ! Bon, le mot « entrepreneur » n’est pas non plus insultant, je ne dis pas le contraire… Et puis tout ça a si peu d’importance ! Continuez à nous faire rire et réfléchir, monsieur Geluck, et on vous pardonnera à peu près tout !

 

16h30 : Je retrouve mon amie historienne, dont le cours s’est terminé plus tard que prévu car elle faisait passer des oraux : l’un des étudiants, visiblement un peu naïf et pas très bosseur, a repris presque mot pour mot le contenu d’un livre et s’est bien sûr trouvé dans l’impossibilité d’expliquer un terme un peu trop savant qui y était utilisé… Nous nous rendons dans un bar voisin, celui qui a remplacé la défunte Gentil’ho : je n’y étais encore jamais entré, j’ai ainsi l’occasion de découvrir qu’ils en ont profité pour adopter une disposition plus claire et plus fonctionnelle, sans toutes les différences de niveau qui me désorientaient ! Tant pis pour les nostalgiques de ce qui fut une institution de la vie estudiantine brestoise… Mais ce que mon amie remarque, ce sont ses étudiants qui avaient censément un autre cours après le sien et qui sont déjà à boire des coups en terrasse… Elle ajoute qu’elle a eu peu d’élèves aujourd’hui : entre le blocus d’hier et les vacances qui commencent ce soir, il ne fallait pas s’attendre à une trop grande assiduité ! J’avoue que quand j’avais leur âge, cette conduite me choquait, mais maintenant, je n’y prête plus guère attention, d’une part parce que je me sens moins concerné par la vie universitaire, d’autre part parce que, de toute façon, il ne faut pas trop se plaindre des étudiants : en dernière analyse, c’est tout de même grâce à eux que l’université existe ! Sans compter que les enseignants-chercheurs ne se privent pas non plus de faire des conneries et que les étudiants sont donc d’une patience exquise envers eux : s’ils devaient réagir eux erreurs de leurs maîtres avec la violence dont ils peuvent faire montre face à certaines réformes, certains mandarins de l’université pourraient numéroter leurs abattis ! Mon amie, qui est encore loin d’être une mandarine (mais ce n’est pas une poire non plus), n’ose pas me désapprouver sur ce point…

 

Samedi 18 février

 

14h30 : Après une brève sortie en ville, je reprends le bus, qui longe la rampe d’accès au port de commerce : je peux ainsi apercevoir, en passant, la marche blanche organisée aujourd’hui pour honorer la mémoire d’Héléna Cluyou. Tous ces gens qui descendent dans la rue pour exprimer l’empathie que leur inspire le crime crapuleux dont cette jeune femme a été la victime innocente, ça devrait me réchauffer le cœur ! Mais je dois avoir le fond mauvais : je ne peux m’empêcher d’avoir une impression de troupeau ! Mon aversion pour les foules est trop forte pour que je puisse savourer pleinement cet élan de solidarité ! Sans compter que si j’avais décidé d’y participer, j’aurais eu trop peur d’y croiser la meute habituelle des haineux qui, à chaque fait divers tragique, réclament plus de flics voire le retour de la guillotine… De toute façon, est-ce que ça atténuera la peine des parents de la défunte ? Ça m’étonnerait énormément : je peux attester qu’on ne se remet jamais de la mort de son enfant, quelles que soient les circonstances du décès ! Alors je préfère être avec eux par la pensée plutôt que montrer ma compassion à tous les passants…

 

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Dimanche 18 février

Les enfants nés à partir d'aujourd'hui seront du signe des Poissons : 

 

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Lundi 20 février

 

19h30 : Je rentre au bercail après une belle après-midi passée en compagnie d’une amie peintre et slameuse et de son petit garçon : ensemble, nous avons notamment visité la PAM où j’ai enfin pu découvrir ce fameux « musée de l’imprimerie » qui permet de se faire une idée du travail que représentait l’impression à grande échelle d’une affiche ou d’une étiquette avant l’arrivée de l’informatique. Mon amie m’a payé une pâtisserie et un chocolat chaud, après quoi nous avons rendu visite à un autre artiste… Tout ça m’a rappelé le temps des sorties familiales avec mes parents quand j’étais encore un petit garçon (je ne vois pas pourquoi j’en parle au passé, soit dit en passant) : moi qui me croyait vacciné contre la nostalgie, j’ai la preuve du contraire ! Seule ombre au tableau : j’ai aussi vu la place Guérin, envahie par les engins de chantier et visiblement éventrée dans je ne sais quelle finalité… Je ne pense pas que ce soit dans un but néfaste, sinon les irréductibles qui tiennent la ZAD de l’Avenir à deux pas d’ici seraient déjà montés au créneau ! Et de façon générale, j’imagine que nos élus ont fini par comprendre que les Brestois n’accepteraient plus n’importe quoi en matière d’urbanisme : ils l’ont prouvé en faisant reculer le projet Lamotte qui aurait tourné le dos à la place Guérin ainsi que celui qui menaçait la prison de Ponaniou ! Mais j’espère quand même que ces travaux seront terminés avant la Foire aux croutes…

 

Mardi 21 février

 

17h40 : Après avoir reçu la visite d’une amie chère et de ses deux charmants enfants, je constate qu’il est déjà tard mais je me dis que j’ai peut-être encore le temps, si je ne traîne pas en route, de poster mon courrier, de retirer un colis qui m’attend dans une boutique du centre-ville et d’acheter une bricole dans une papeterie. Mais je tombe sur un os : la poste de Lambé est déjà fermée ! J’avais oublié le point commun le plus détestable entre les quartiers de Brest et les communes périphériques : les bureaux de poste y ferment une heure plus tôt qu’en centre-ville… Et il est inutile pour moi d’aller jusque là-bas : le temps d’y arriver, il sera déjà trop tard. Si j’étais stupide, je dirais bien que les postières de mon quartier ne seraient pas pénalisées par la retraite à 64 ans, vu à quel point elles se tuent à la tâche ! Mais comme je suis seulement maso, je ne m’en prendrai qu’à moi-même : si j’étais sorti régler mes affaires avant la visite de mon amie, je n’en serais pas là... N’empêche, il faudra bien qu’on m’explique un jour cette différence d’horaires d’un coin à l’autre de la ville !

 

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Mercredi 22 février

 

10h10 : C’est aujourd’hui que j’ai loué un kiosque à la PAM pour y proposer mes caricatures et mes produits dérivés : j’ai choisi une journée où la location est moins chère, histoire de voir si c’est un bon plan. C’est un test : si j’arrive au moins à rentrer dans mes frais, je pourrai considérer que c’est un bon plan et j’envisagerai de rééditer l’opération pour un week-end, où la location est plus chère et la fréquentation plus conséquente. Je suis déjà installé, mais la journée commence mal, avec une petite bourgeoise bêcheuse qui m’adresse ses griefs contre ce nouveau tiers-lieu ! Pour une fois, on ne pourra pas me reprocher de répondre sur un ton agressif, c’est elle qui a commencé ! Même si j’étais vraiment un employé travaillant de façon permanente à la PAM, son attitude serait inacceptable : être au service de la clientèle, ça ne veut pas dire être son esclave !

 

15h30 : J’ai déjà amorti l’emplacement, j’ai même triplé ma mise : compte tenu du fait que nous sommes en semaine et qu’il fait un froid de canard, c’est un excellent résultat. Je retenterai l’opération un vendredi ou un samedi quand les beaux jours seront revenus – je suis moi-même frigorifié jusqu’à la moelle : connement, j’ai voulu être fidèle à mon image de marque et à tenir le stand en marinière, je n’ai que mon blouson pour me couvrir… Je critique les gouvernants, mais heureusement que je ne suis pas à leur place, je ferais plus de conneries qu’eux !

 

19h : De retour dans mon cocon, je ne peux m’empêcher, malgré ma satisfaction, d’éprouver une impression de découragement, imputable à la mauvaise fatigue accumulée en attendant le client dans un hall mal isolé – c’est le seul point noir de la PAM, et je dois dire que l’association qui a œuvré pour la résurrection du bâtiment n’y est pour rien. Pour ne rien arranger, un imbécile a osé me dire que mon style de dessin lui rappelait… Konk ! Merde, merde, merde ! Quand on me comparait à Faizant, c’était déjà désagréable, mais alors Konk ! Un facho de la pire espèce ! Il y en a qui se couperaient la main pour rien que ça !

 

Jeudi 23 février

Le 23 février, c'est le jour de la fête nationale japonaise :

 

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15h : Sortie en ville pour enfin accomplir les tâches dont je n’ai pas pu m’acquitter avant-hier. Je passe voir une copine disquaire qui me parle de la foire aux disques et aux BD organisée par Fréquence Mutine, où elle était présente : il y aurait eu 1500 visiteurs, soit nettement plus de monde qu’à l’ouverture du Primark ! Comme quoi il y a parfois une justice : tant que la musique attire plus de monde qu’une boutique de fringues, rien n’est perdu !

 

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Vendredi 24 février

 

10h30 : J’ai oublié de prendre mon casque anti-bruit pour aller au marché. Je ne suis pas long à m’en mordre les doigts : le bruit du et les conversations incessantes me cassent les oreilles ! Il ne faudrait pas grand’ chose pour que je perde patience… Et d’ailleurs ça arrive : un commerçant se met à chanter « Partir un jour » ! Je crie « Non » pour lui faire comprendre que je n’endurerai pas plus longtemps cette torture auditive ! Il y a vraiment des auteurs-compositeurs qui mériteraient d’aller en prison pour pondre des merdes pareilles…  

 

Avant de conclure, une note de bon goût...

 

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...et un hommage à Franquin - je me suis amusé à peindre sur une photo prise pour Côté Brest représentant trois jeunes artistes.

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



24/02/2023
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