Du 16 au 19 avril : Plus dure est la chute...

 

Aucun rapport avec ce que j'ai à vous raconter cette semaine : un portrait de Berthe Morisot, cette grande artiste dont le talent n'avait d'égale que la force de caractère...

 

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 Mardi 16 avril

 

9h50 : Qu’ont-ils fait de ce service public magnifique qu’était la poste ? Hier, déjà, en me rendant au bureau de mon quartier, je suis tombé sur un os : j’avais tout bonnement oublié que c’était fermé le lundi – je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi. Aujourd’hui, c’est ouvert mais, quand j’y entre, le guichet est désert alors qu’il y a la queue ! Sentant que ça va être long, je prends une chaise : je finis par recevoir la visite d’un blanc-bec armé d’une tablette numérique qui vient me demander ce que je veux ; je commence à être habitué : je sais déjà que si je lui réponds que je veux des timbres et que je paie en liquide, il va me dire qu’il ne s’occupe que des transactions par carte bancaire et qu’il faudra que j’attende que sa collègue arrive ; je préfère donc lui donne congé poliment – mais avec fermeté car je suis déjà assez malheureux comme ça. Quand vient enfin mon tour de passer au guichet, à peine ai-je dit que je venais acheter un carnet de timbres que la dame me demande si j’ai une adresse mail ! Je lui rétorque aussitôt que je ne vois pas le rapport avec ma demande (vous non plus, je suppose ?) : il faut croire que ça fait son effet puisqu’il n’en faut pas plus pour qu’elle se décide à m’apporter satisfaction… Mais j’aurais préféré faire l’économie d’un coup de gueule ! Voilà la poste d’aujourd’hui : la quatrième dimension en plus dingue !

 

Mercredi 17 avril

 

14h : Démoralisé par une (très) mauvaise nouvelle, je passe à la fac Segalen pour rendre visite à mon amie professeur de psychologie sociale qui a accepté de me recevoir brièvement entre deux surveillances de partiels (comme elle part bientôt en retraite, j’en profite pour lui remettre son cadeau) : je retrouve ainsi l’ambiance assez particulière qui règne en période d’examen, à la fois plus relâchée et plus électrique que le reste de l’année. Je n’avais pas compris tout ce que mon amie m’avait de son emploi du temps, je suis donc bien étonné d’apprendre, auprès des étudiants que je vois sortir, que l’examen qu’elle surveillait ne durait qu’une heure et s’est tenu de 13 heures à 14 heures… Les questions d’organisation m’ont toujours laissé perplexe et me confortent dans l’idée que les neurotypiques mettent un point d’honneur à se compliquer l’existence !

 

Jeudi 18 avril : il y a trente-six ans, Pierre Desproges nous quittait. Etonnant, non ?

 


 

15h30 : Retour au commissariat : mes œuvres volées ont été retrouvées, je peux donc les récupérer, intactes. Renseignement pris, mon voleur était déjà connu des services de police pour de menus larcins : dans le cas présent, il s’est justifié en affirmant qu’il espérait retrouver une connaissance dans l’auberge, qu’il n’y est pas arrivé et qu’il a « donc » dérobé mes dessins pour se passer les nerfs ! Le policier m’affirme même que cet individu se proposait de m’écrire une lettre d’excuses voire de me dédommager financièrement : je ne donnerai suite à aucune de ces propositions, je ne vois pas pourquoi je lui ferai confiance, d’autant que ses déclarations, même si elles sont sincères (ce dont on peut, je pense, raisonnablement douter), ont au moins le mérite de montrer que ce n’est pas un génie du mal, ni même un génie tout court ! Je penche plutôt pour un imbécile doublé d’un pur produit du délabrement de notre système scolaire. Me voici donc de nouveau en possession des mes œuvres, comme si de rien n’était… Mais ça a si peu d’importance pour moi, à présent.

 

Vendredi 19 avril

 

8h30 : J’ouvre les yeux. À quoi pourrais-je penser au réveil si ce n’est à ma récente déception qui a fait s’écrouler tous mes espoirs et me conforte dans l’idée que je suis en train de rater ma vie, que je n’ai plus rien à attendre de l’existence et que je ne suis qu’un parasite sans utilité sociale ? Vous ne trouvez pas ? Et bien moi non plus.

 

 Toujours sans rapport, un portrait d'une autre grande artiste : Claire Bretécher. 

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



19/04/2024
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