Du 15 au 22 mars : Sortez couverts !

 

Puisque c'est ce week-end le Sidaction, je voudrais rappeler quelques réalités essentielles. Oui, le VIH se transmet par le sperme et par le sang, il ne faut donc pas avoir peur de serrer la main à quelqu'un ou même de l'embrasser. Oui, la recherche a progressé depuis les années 1980. Oui, on peut être séropositif et ne pas être forcément condamné. Oui, on peut aujourd'hui être porteur du virus du Sida et bénéficier de traitements qui permettent d'avoir une sexualité "normale" sans transmettre cette saloperie à son partenaire. MAIS encore faut-il être dépisté. MAIS on ne guérit toujours pas du Sida. MAIS il n'existe pas non plus de vaccin. DONC : éclatez-vous, amusez-vous, baisez à couilles rabattues, enfilez-vous par tous les trous, emmanchez-vous de tous les côtés MAIS mettez des capotes. Vous avez (presque) de la chance, il en existe aujourd'hui des extra-fins qu'on sent à peine, ça ne diminue pas le plaisir, ça peut être un prétexte pour mieux connaître son corps et celui de son partenaire, ça évite même les grossesses indésirées - je le précise car j'ai cru comprendre que se reproduire comme des lapins n'était pas non plus un objectif poursuivi par la jeunesse d'aujourd'hui. Bref : protégez-vous, faites-vous dépister si vous avez vraiment trop peur, mais n'oubliez pas de prendre votre pied et, si vous connaissez quelqu'un qui souffre du Sida, soutenez-le : la solidarité n'est pas un facteur de transmission...

 

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Le monument utilisé sur cette image est la Consulaire, un canon pris aux Algériens en 1830 et exposé comme trophée au beau milieu de la base navale de Brest - on a dit beaucoup de bêtises à son sujet, je vous encourage à consulter mon article sur le sujet pour distinguer le vrai du faux


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Ce dessin m'a été inspiré par un commentaire d'une personne qui trouvait que mon hérisson avait un nez phallique ! Vous en pensez quoi, vous ?

 

Après ce message de prévention, revenons à nos moutons :

Vendredi 15 mars

 

10h30 : Bref retour à la fac Segalen où j’ai rendez-vous avec une personne qui peut m’aider dans une démarche administrative désagréable – un pléonasme, excusez-moi. J’en profite pour revoir une vieille amie qui co-organise une journée d’étude : cédant à ma curiosité habituelle, je reste pour écouter deux communications. Il est en grande partie question des violences faites aux femmes, ce qui m’inspire deux dessins : je renoue ainsi, l’espace d’un instant, avec l’époque où je faisais le dessinateur dans à peu près toutes les manifestations scientifiques organisées à la faculté. Ce n’est pas très différent de ce que je fais lors des journées de psychomotricité, sauf que là, c’est exceptionnellement gratuit.

Les dessins en question :

 

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Deux croquis sur le vif :

 

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 Samedi 16 mars

 

18h : Tout en tenant mon stand de caricaturiste à la PAM en compagnie de deux autres créatrices, je lis les chroniques de François Morel éditées dans la collection Bouquins : monsieur Morel fait le chroniqueur sur France Inter depuis le début des années 2000 et force est de constater qu’en dépit de tout ce qu’on a peut dire sur la prescience dont parfois montre les humoristes, même le meilleur d’entre eux peut se tromper – ce qui est bien excusable, le but d’un humoriste étant de faire rire ou sourire, parfois réfléchir, mais jamais de prédire l’avenir.  Il n’empêche que rétrospectivement, ça donne lieu à des moments d’humour involontaire ! Ainsi, il est difficile de ne pas ricaner aujourd’hui quand on lit, dans une chronique datée du début de ce siècle, qu’une preuve de l’anticonformisme de Jean-Luc Hees est le fait qu’il tutoie Philippe Val ! À l’époque, ce n’était qu’une petite pointe d’ironie, mais aujourd’hui, c’est carrément devenu une antiphrase ! Encore que… On peut très bien envisager comme de l’anticonformisme le fait de prétendre défendre la liberté d’expression tout en virant des humoristes à tour de bras ! Mais faut-il pour autant persister reconnaître Philippe Val comme un anticonformiste ? Oui, à condition d’insister sur la troisième syllabe !  

 

Dimanche 17 mars

 

16h30 : Je me réveille ; j’ai fait la sieste pendant plus de deux heures ! Même un dimanche, ça ne m’était jamais arrivé ! Les derniers événements m’ont véritablement épuisé, comme quoi la fatigabilité des autistes n’est pas une légende. Si Dieu existe et n’a vraiment rien fait le dimanche, alors il faut croire que Dieu est autiste ! Ce qui suffirait peut-être à expliquer pourquoi si peu de gens l’ont vu…

 

Lundi 18 mars

 

10h30 : Avant un rendez-vous en ville avec un ami, je fais une pause-café à la PAM. En attendant d’être servi, je risque un œil sur un quotidien. Comme prévu, je n’apprends rien de passionnant : cette saleté de guerre continue en Ukraine, notre président joue les irréductibles Gaulois face à ce salaud de Poutine, Bruno Le Maire se prépare déjà pour la curée de l’après-Macron, Mélenchon et Glucksmann remettent l’union de la gauche, qui attend depuis déjà cinquante ans, à après les européennes dont tout le monde se fout… Tout ceci est dérisoire ! L’Univers est probablement infini et ces crétins persistent à convoiter des lambeaux de pouvoir sur une planète minuscule ! La vie serait plus douce et moins absurde si nous avions tous davantage conscience de notre insignifiance…     

 

12h : Encore un trait d’humour involontaire de François Morel : en 2002, il intronisait le jeune Vincent Delerm comme « déjà indispensable » ! 22 ans plus tard, force est de constater qu’on se passe fort bien de cet individu… Et de la plupart des autres représentants de ce qu’on a appelé la « nouvelle scène » française ! J’ai toujours eu tendance à penser que si l’avènement médiatique de cette « nouvelle scène » avait été presque concomitant avec le retour de la droite au pouvoir, ce n’était pas dû au hasard mais bien à la méfiance que Chirac, Raffarin, Sarkozy et les autres ont toujours nourri envers les musiques dites « de jeunes »… En règle générale, plus la musique qu’on entend dans un pays est chiante, plus la façon dont le pouvoir gère ledit pays l’est aussi ! Et force est de constater que même si Delerm-le-gant-de-toilette est en passe de tomber dans l’oubli, la musique qu’on nous passe aujourd’hui n’est pas beaucoup plus dansante…

 

Mardi 19 mars

 

12h : Nouveau passage sur Transistoc’h (anciennement Radio Évasion) : je passe pour parler de mon actualité mais, surtout, pour raconter le siège de Brest. Ce n’est pas que ça m’enchante, le sujet est rebattu : fort heureusement, je suis accompagné d’une vieille amie et je me sens soutenu. Le fait que cette personne chère à mon cœur soit une très belle femme n’est pas étranger à mon surcroît de motivation ! Je pourrai dire que j’avais une cheerleader pour me soutenir ! Quoi ? Le cheerleading est sexiste ? Pas d’accord ! Une cheerleader, une vraie, ce n’est pas une vulgaire pom-pom-girl : c’est à la fois une gymnaste, une danseuse et une acrobate, c’est dont une athlète accomplie dont les performances méritent d’être mises en avant au même titre que celles de ces brontosaures velus qui courent après un ballon, rond ou ovale ! Si c’est vraiment à ce point dégradant pour l’image de la femme, on n’est pas obligé d’habiller les cheerleaders de façon trop révélatrice ! Et pourquoi ne pas créer des cheerleaders masculins, histoire de rééquilibrer ? De toute façon, ce que je veux dire, c’est que l’égalité, ça doit consister à donner le même plaisir à tout le monde, pas à baisser celui des uns pour qu’il soit aussi réduit que celui des autres ! J’espère que les féministes aspirent à être aussi bien payées que les hommes, pas à ce que ces derniers le soient moins…  

 

Vous pouvez écouter en replay cette interview en deux parties :

Partie 1 sur le siège de Brest

Partie 2 sur mon actualité

Mercredi 20 mars

 

20h30 : Après le cours du soir, je dîne au Biorek où je retrouve une photographe d’âge mûr avec laquelle j’avais sympathisé. Je le sais familière de l’établissement, c’est donc typiquement ce qu’Astrid Nielsen appellerait un « imprévu prévisible ». Cette rencontre est d’autant plus agréable que je ne suis toujours pas remis des récents événements : je supporte encore moins bien que d’habitude les contrariétés, je panique pour un rien, et chaque matin, je me demande ce que cette chienne de vie va encore inventer pour m’embêter… Je n’ai jamais été optimiste, et je n’arrive pas à trouver de raisons de l’être.

 

Quelques travaux réalisés dans le cadre du cours du soir : les traditionnels croquis de nu...

 

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Deux "dessins automatiques" inspirés du surréalisme :

 

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Jeudi 21 mars

 

10h : C’est le printemps, paraît-il. Peu me chaut, j’ai décidé d’avancer sérieusement sur un projet dans lequel je place beaucoup d’espoir. Je n’ai plus d’excuses, à présent. J’ai cependant un mal de chien à me mettre au travail : ça n’a jamais été facile, mais je ne suis toujours pas remis de mes dernières mésaventures. Pour ne rien arranger, je ne suis pas seul maître de ce projet sur lequel je collabore avec une autre personne, je croise donc les doigts pour qu’elle soit satisfaite de ce que je vais lui présenter… Naturellement, c’est une façon de parler : si je croise vraiment les doigts, je vais avoir du mal à tenir mon crayon !  

 

Un croquis préparatoire pour le projet en question :

 

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Vendredi 22 mars

 

13h30 : En jetant un œil sur la une de Ouest France, j’apprends la mort de Frédéric Mitterrand. J’ai toujours eu tendance à le classer dans le cercle des cabotins bavards, pompeurs, prétentieux et chiants, au même titre que Fabrice Luchini, Nelson Monfort et Stéphane Bern. Néanmoins, je ne lui reprocherai pas d’avoir tenté de relever un peu le niveau culturel de la télévision française : après Sylvain Augier, c’est encore une lueur d’intelligence qui s’éteint dans un paysage de plus en plus obscur… Je ne lui reprocherai pas non d’avoir été ministre de Sarkozy : il n’aura pas été le plus nuisible des membres de ce gouvernement (la concurrence était de toute façon trop rude !) et, comme l’avait rappelé Siné à l’époque, ce serait lui faire un mauvais procès car, contrairement à son oncle qui a maintes fois retourné sa veste (il devait avoir un bon tailleur vu qu’elle n’a quasiment jamais craqué), il a toujours été de droite et ne s’en est jamais caché, il est donc resté fidèle à ses valeurs de ce point de vue-là. Quant au fait qu’il ait pris la défense de chanteurs qui ne le méritaient pas vraiment et ait goûté en Thaïlande à des plaisir peur recommandables… Heu… Joker !

 

14h30 : Passage à l’hôtel de ville pour voir la fameuse exposition « Pluie de toiles » à laquelle j’ai été invité par participer. À peine entré, je suis interpellé par un cerbère qui demande à vérifier le contenu de mes sacs : sans oser répondre que ce n’est pas la façon la plus respectueuse d’accueillir un artiste, je lui dis qu’il n’y a pas de problème et qu’il peut les ouvrir. Il me répond qu’il n’en a pas le droit et que c’est à moi de le faire ! Je ne m’habituerai jamais à ça… Je ne peux m’empêcher de me gendarmer, mais ce zorglhomme n’en démord pas. Je finis par céder, de mauvaise grâce, tant la situation est absurde ! Une petite dame m’aborde en me disant que c’est pour « ma sécurité » ! Ma sécurité ! En moins d’un an, je me suis fait dépouiller deux fois, j’ai failli être victime d’une arnaque, et on me dit que c’est pour ma sécurité que je dois faire le beau devant un flic raté ! J’en rirais si je le pouvais encore ! Je fais le tour de l’exposition : c’est peut-être ma mauvaise humeur qui m’empêche d’apprécier pleinement, mais je ne vois rien de très original. Après avoir pris une photo de mes propres œuvres pour le souvenir, j’aborde les dames de l’accueil, espérant avoir l’opportunité d’échanger avec des personnes un peu éclairées : j’en suis pour mes frais, elles ne se rappellent même pas de ce que j’expose ! Comme elles ont été témoins de mon esclandre, j’essaie de les convaincre de l’inutilité du cerbère de l’entrée en leur expliquant qu’il est totalement improbable qu’une personne vraiment dangereuse obéisse gentiment à ses injonctions et que si un givré armé jusqu’aux dents entrait ici, il aurait déjà flingué tout le monde avant que le gorille n'ait pu lui demander quoi que ce soit ! Je ne récolte qu’une expression apeurée sur le visage de mes interlocutrices… J’espérais rencontrer des amateurs d’art, je n’ai vu que le public de Charles Villeneuve ! N’hésitez quand même pas à aller visiter l’expo et à voter pour mes œuvres afin que j’aie une chance de remporter le prix du public…   

 

Une photo de mes œuvres exposées - je me passe de vos commentaire sur le tableau représentant le Père Noël qui apparait à l'arrière-plan :

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 

 



22/03/2024
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