Du 14 au 21 février : Pendant que tout le monde a les yeux braqués sur Trump, Macron a le champ libre pour affamer les bénéficiaires des minimas sociaux...
Vendredi 14 février
17h30 : Vacances scolaires obligent, il n’y a pas de cours de natation en ce moment. Histoire de ne pas perdre le rythme de l’entraînement, je profite d’être provisoirement libéré de toute obligation pour aller nager à Recouvrance. Au moment de monter dans le tramway, je constate que les panneaux d’affichages diffusent des messages incitant à prendre le tram pour assister au match de football « SB29-AJA » qui aura lieu ce soir. Le Stade brestois affronte l’Ajax d’Amsterdam ? Décidément on aura tout vu ! Non, renseignement pris, il s’agit de l’AJ Auxerre, ce qui est déjà moins étonnant mais reste tout de même presqu’irréel pour moi qui ai grandi avec la figure de Guy Roux. Est-ce que je suis fier de ma ville pour autant ? Pas du tout : il faudrait plus que ça pour me guérir de mon aversion pour tout esprit de clocher et, surtout, l’annonce a pour seul résultat de me faire jurer de ne pas m’attarder en ville afin de ne pas risquer de croiser une meute de supporters !
18h15 : La piscine de Recouvrance était fermée pour problème technique, je me suis rabattu sur celle de Kerhallet à Bellevue. Qu’est-ce que ça change ? Dans l’absolu, il est vrai, pas grand’ chose… Sauf que, quand j’étais petit, ma mère, constatant que j’étais plus apaisé dans l’eau, avait eu l’idée de m’inscrire à l’activité « natation » proposée par le Patronage laïque du Bergot, dans l’espoir de me donner le goût de l’effort physique et de me « sociabiliser ». Seulement voilà : je vivais comme une punition le fait de devoir sortir de la maison alors qu’il faisait déjà nuit et, surtout, j’avais beau aimer l’eau, la compagnie des enfants de mon âge m’était toujours aussi insupportable. Ceci pour dire que la piscine Kerhallet a été le théâtre d’un double échec familial : échec de ma part, puisque je n’ai finalement appris à nager que bien plus tard, et échec de ma mère à comprendre que l’insociabilité de son grand garçon n’était pas dû à un manque de bonne volonté mais bien à un handicap invisible… Bref, venir y nager aujourd’hui, c’est une petite revanche pour moi ! Surtout à cette heure où elle est peut fréquentée et où il règne un calme remplaçant avantageusement le vacarme des affreux petits jojo du patro[1]…
19h20 : Après trois quarts d’heure de nage, j’ai bien mérité un bon repas : heureusement, l’auberge Napoléon III, où les mets sont délicieux malgré le nom peu inspiré de l’établissement, est à deux pas. En chemin, je croise un type qui porte, entre autres, un ballon de baudruche en forme de cœur : il y en a qui n’ont pas peur du ridicule pour déclarer leur flamme… Je dis parfois qu’il faudrait fêter l’amour toute l’année ; mais si ça doit passer par l’achat de babioles grotesques ou l’exécution de rituels imbéciles comme les cadenas d’amour, mieux vaut, à tout prendre, qu’il n’y ait qu’une saint-Valentin par an.
19h50 : En attendant mon andouillette (je n’ai pas souvent l’occasion d’en manger), je jette un œil sur mon téléphone et je constate que j’ai un message d’une personne qui ne me contacte pas souvent : une jeune cousine, actuellement au collège ! Cette jeune fille n’est pas n’importe qui dans la famille : non seulement elle est si belle qu’on lui donnerait le bon dieu sans confession mais, surtout, sa maman nous a quittés quand elle était encore bébé, et comme la demoiselle ressemble de façon plus que convaincante à la défunte, nous ne pouvons nous empêcher de lui vouer une dévotion presque totale. La donzelle me sollicite parce que son sadique de professeur de français, qui n’a visiblement rien compris à la jeunesse, a eu l’idée idiote de faire lire Carmen de Mérimée à sa classe : évidemment, ça ne la passionne pas, et avec son intellect d’adolescente du XXIe siècle, elle s’enlise complètement dans la langue surannée de Mérimée… Bref, elle me demande de lui faire un résumé. Comment dire ? Je me sens comme un chevalier chargé d’une mission par sa dame ! Vous allez me dire que c’est ma cousine et qu’elle est de surcroît mineure ? Mais justement : dans l’amour courtois, il ne peut rien avoir de sexuel entre le chevalier et sa dame, je vous le rappelle !
Samedi 15 février
9h35 : Drôle d’idée, j’en conviens, de s’installer dans le hall d’une mairie de quartier pour écrire sur mon ordinateur ! Une employée ne manque pas de me le signaler à sa manière en me demandant si j’ai rendez-vous : je lui explique donc que j’attends l’heure de l’ouverture de la médiathèque, qui n’a lieu que dans vingt-cinq minutes. Dans ce hall, au moins, je suis au chaud et je peux avancer un peu sur mon travail ; j’ai l’expérience des attentes passées le cul par terre dans le froid et je peux attester que ça n’a rien de gratifiant ! Rien que pour ça, j’imagine ce que doit être la détresse des sans-abris…
10h15 : J’avoue, je n’avais encore jamais vraiment lu Carmen ; j’avais vaguement entendu parler de l’histoire de la belle Bohémienne qui pousse ses soupirants à s’entretuer, mais j’avais trouvé ça tellement con que je n’avais jamais vraiment pris la peine de m’y intéresser, d’autant que le style de Mérimée, pour ce que j’en connais, ne m’a jamais fait vibrer Pour ne rien arranger, ma mère avait pris le fameux air du toréador de l’opéra de Bizet comme sonnerie de portable à l’époque où son père était à l’agonie, de sorte que cette « minable musiquette de bastringue[2] » comme l’appelait Cavanna est désormais associée au souvenir des pires vacances de ma vie, celles où nous recevions au quotidien des nouvelles toujours un peu plus pessimistes de la santé de mon grand-père et où il a fallu finalement rentrer en catastrophe pour assister à ses funérailles…Alors voilà : pour rendre service à une belle jeune fille, qui se trouve être ma cousine et est donc aussi la petite-fille de cet homme que j’avais pleuré en cet été 2002 (même si elle ne l’a pas connu), je lis la nouvelle de Mérimée… Et je ne m’étonne plus que ma jeune parente ne se passionne pas pour cette histoire ! Je m’étonne encore moins qu’elle ait servi d’argument pour l’opéra le plus con du monde – Dieu sait pourtant si la concurrence est rude ! Carmen ? Un ramassis de poncifs sur l’Espagne, les Gitans et les femmes pour conforter le mâle gaulois dans l’idée qu’il s’en fait, rien d’autre : cette nouvelle véhicule le cliché de la femme qui serait perverse et dangereuse à partir du moment où elle refuse de se laisser dominer par les hommes, à plus forte raison si elle est exotique ! Cette vision de l’altérité ne passerait plus aujourd’hui… Et c’est tant mieux !
Mardi 18 février
9h : Je me suis arrangé pour concentrer toutes mes sorties sur la seule journée du jeudi, histoire d’avoir un peu de tranquillité et de me consacrer pleinement à l’avancement de mon œuvre. J’aurais pu me permettre une grasse matinée aujourd’hui, mais je suis réveillé en sursaut par le vacarme qui vient de la cour : se seraient-ils enfin décidés à raser la vieille baraque pourrie occupée jadis par une vielle folle qui m’avait jeté une boîte de conserve ? Ou sont-ils plus simplement occupés à vider l’appartement du rez-de-chaussée dont le locataire est mort il n’y pas si longtemps encore ? Mû par une curiosité que j’ose croire légitime, j’ouvre le volet et la fenêtre de ma chambre : je peux voir des travailleurs en pleine action. Je me sens un peu comme Gaston Lagaffe observant les ouvriers rénovant un trottoir parce qu’il est passionné par le travail à condition que celui-ci soit un spectacle auquel il ne participe pas… L’un des travailleurs me remarque et me salue ; j’en profite pour lui demander ce qui se passe : il me répond qu’ils sont effectivement en train de vider un appartement, mais celui-ci est situé en haut de l’immeuble. Alors décès ou déménagement ? Je ne le sais pas et je ne veux pas le savoir ! Je réalise maintenant que ça fait bientôt six ans que j’habite cet immeuble et que je n’ai jamais pris la peine de monter les escaliers jusqu’aux étages situés au-dessus de la porte de mon appartement. Et pourquoi l’aurais-je fait, d’ailleurs ?
Jeudi 20 février : Cindy Crawford a 59 ans
Réponse : l'anneau, c'est moi qui l'ai rajouté parce que j'ai légèrement abîmé la photo employée pour faire ce collage...
10h45 : Peu pressé de retrouver le bus et ses autres usagers, j’ai pris un Accemo pour honorer un rendez-vous. D’habitude, quand je fais appel à ce service auquel j’ai droit en tant que personne en situation de handicap, le chauffeur est toujours en avance : c’est la première fois qu’il est en retard ! Au téléphone, on me confirme toutefois qu’il doit être en route et qu’il ne devrait donc pas tarder… En attendant, donc, je poireaute sous une pluie battante dans le maigre abri que me procure la porte principale de l’immeuble… Décidément, Accemo dépanne bien, mais ça ne résout pas tous les problèmes !
10h55 : Alors que je viens de prévenir mon ami que j’aurai du retard, je reçois un coup de fil de la chauffeuse : elle avait beau avoir l’adresse, elle a quand même cru qu’il fallait venir me chercher à la résidence senior située de l’autre côté de la rue… Quand j’arrive, elle me demande si je n’ai pas d’accompagnant avec moi : je réponds par la négative sans oser détailler, n’ayant pas envie de me lancer dans un exposé sur le spectre autistique… Une fois en route, elle me pose une autre question : est-ce que l’adresse de destination que j’avais donnée est en bas ou en haut de la rue ? Je m’en tire en répondant : « Si je vous dis que je n’en sais rien, vous me croyez ? » Et oui, madame, si je fais appel à un service de transport à la demande pour personnes handicapées, c’est qu’il y a une raison…
11h10 : Enfin arrivé à destination, j’explique les raisons de mon retard à mon ami. Il me dit avoir parlé à une autre personne du spectre, que je connais par ailleurs, qui n’aurait pas réussi à prouver que son invalidité était suffisamment élevée pour prétendre à ce service de déplacement à la demande. C’est profondément injuste : même si les profils autistiques sont variés, à peu près toutes les personnes avec autisme souffrent au quotidien de se déplacer dans des véhicules bruyants et surchauffés en compagnie de personnes inconnues et indifférentes, surtout si, à l’angoisse que cette situation génère, vient s’ajouter celle d’arriver en retard à un rendez-vous… Et comment voulez-vous quantifier cette invalidité, d’ailleurs ? Ce n’est pas parce qu’un handicap est « invisible » qu’il est moins gênant au quotidien que s’il était visible ! La différence n’est même pas quantitative mais qualitative : la difficulté qu’éprouve au quotidien une personne en fauteuil roulant pour se déplacer n’est en aucun cas comparable à la souffrance que génère tous les jours, chez un autiste, le simple fait de vivre en société ; il n’y en a pas une plus ou moins grande que l’autre, elles sont trop différentes pour être mise en balance. De façon générale, tout ne peut pas être traduit par des données chiffrées, et le handicap en fait partie ! « La vie, c’est pas des maths…[3] »
Faisons une pause : voici une petite BD vite faite sur une cause qui me tient à cœur, celle du harcèlement scolaire...
13h30 : Après un bon déjeuner au Biorek, je comptais passer à Bureau Vallée pour faire un tirage au format A5 de mes poèmes, plus pratique que le classeur que je trimballe habituellement à chaque scène ouverte. Manque de bol, c’est exceptionnellement fermé jusqu’à quatorze heures ! Je décide d’en profiter pour faire une pause au Beaj Kafé mais, auparavant, je prends le dernier Côté Brest qui est justement à la disposition des passants dans un présentoir : outre ma propre page « histoire », je remarque surtout l’article de mon camarade Julien Saliou sur les prix des transports publics à Brest ; apparemment, ils seraient nettement moins chers dans notre bonne ville du Ponant que dans la plupart des métropoles françaises. Je ne suis pas étonné d’apprendre que c’est à Paris qu’ils sont les plus élevés, j’avais été soufflé de constater qu’un aller-retour complet y coûtait cinq euros ! On peut même se demander si tous les types qui y font la manche ne le font pas justement pour pouvoir se payer un ticket…
13h35 : Je porte quatre sacs ! Ma sacoche sur le ventre, mon sac à dos à l’arrière, mon sac de piscine dans une main et mon sac à ordinateur dans l’autre ! Alors quand j’ai enfin l’opportunité de poser tout ça dans un café, j’oublie un peu la prudence… Et l’une des ficelles de mon manteau, détendue par le dépôt de mon sac à dos, m’envoie sur le front l’espèce de gland qu’elle porte à son extrémité ! Je pousse un hurlement qui fait trembler tout l’établissement : je me tape la honte mais comment faire autrement quand on ressent quatre émotions négatives en une fraction de seconde ! Oui, quatre : la douleur bien sûr, mais aussi la surprise car je ne m’attendais pas à cette avanie pour le moins inhabituelle, ainsi que la colère contre les fabricants de fringue qui garnissent leurs oripeaux de babioles inutiles qui se révèlent même dangereuses et, enfin, la peur car, à un centimètre près, je me la prenais dans l’œil… Ça vous va, comme circonstances atténuantes ? Je pense avoir mérité d’être acquitté ! Je me sens soudain proche de Lucky Luke : moi aussi, je suis fâché avec le chiffre quatre !
13h40 : Attablé, je relève mes mails. Je découvre ainsi un message de l’assurance maladie m’annonçant que ma demande de Complémentaire santé solidaire avait bien été enregistrée… Près de quinze jours après son envoi ! Et il leur a fallu une semaine supplémentaire pour me le faire savoir… Et me notifier que je recevrai leur décision d’ici un mois ! Je me sens très proche de Chirac dans les Guignols, d’un coup : « Oh, putain, c’est long ! LONG ! » Si ceux qui nous traitent d’assistés pouvaient savoir à quel point nous jouons des coudes pour trois fifrelins, ils la ramèneraient peut-être un peu moins…
Faisons une autre pause : voici un reportage où j'apparais malgré moi. J'avais bien vu, au moment où je me dirigeais vers le comptoir, que les caméras tournaient, mais j'avais décidé de commander et il fallait plus que ça pour me détourner de mon objectif...
17h : Après avoir réceptionné tous les tirages que j’ai commandés et après avoir nagé pendant trois quarts d’heure à Recouvrance, me revoilà au Beaj pour une tâche pour le moins fastidieuse : la fouille de mon blog. En effet, suite au larcin dont j’ai été victime à Paris en septembre 2023, j’ai perdu beaucoup de fichiers, dont un bon paquet de dessins numérisés. Le seul moyen de les récupérer et de faire des clics droits sur les plus vieilles pages de mon blog… En deux heures, je récupère la production de deux mois et il me manque encore celle de deux années et demie ! J’ai souvent condamné le fait de haïr quelqu’un sans le connaître, mais je fais une exception pour mon voleur…
19h15 : Je dois avoir un don pour collectionner les instants fastidieux et inconfortables. Plantons le décor : il fait nuit, il pleut, j’attends le bus au pied de la galerie commerciale Coat ar Gueven en compagnie de tous les ploucs de Bellevue qui sont impatients de rentrer dans leurs clapiers, j’engloutis un casse-croûte froid car j’ai une faim de loup. Il y a sûrement pire que ma situation, je vais me dire ça pour me donner du courage. Un gazier se sent obligé de me dire « bon appétit » : je n’ai jamais compris pourquoi on disait ça aux gens qu’on surprend en train de manger ! Et dire que je fais tout ça pour participer à une scène ouverte…
20h : Au Kafkérin, Claire m’a proposé d’ouvrir la soirée. Je ne me suis pas fait prier et j’ai déclamé trois slams sur l’amitié. J’ai encore droit à des remarques sur mon débit oratoire : oui, je parle vite, et je n’y peux rien ! Vous n’avez qu’à m’écouter au lieu de regarder vos smartphones, crétonnerre !
21h40 : Il faut bien dire ce qui est : au Kafkérin, il y a un assez bon turn-over sur scène, on est loin du désert auquel on avait si souvent droit au Temple du pharaon ! Il faut dire que le bar de ce cher Mamdouh, situé en plein centre-ville, pâtit certainement d’une forte concurrence dans cette zone, tandis que le Kafkérin, café associatif installé au cœur d’un quartier déshérité, a comblé un vide… Après le passage de six autres artistes dont elle-même, Claire m’a invité à revenir sur scène : je ne m’y attendais pas vraiment et mon élocution s’en ressent, d’autant que je commence sérieusement à sentir le poids de la fatigue accumulée au cours de cette journée bien remplie. Toutefois, comme notre ami conteur Michel Lidou nous a rejoints entretemps, j’ai l’idée de lui rendre hommage en racontant à ma façon « l’histoire absurbe » reprise dans le tome 4 de la Rubrique-à-brac[4]. Il n’en faut pas davantage pour le motiver à remonter sur scène et donner un aperçu de son spectacle où il revient sur son passé de travailleur social aux côtés des sans-abris… Donc, voilà : une prestation mitigée, mais dont je retire la satisfaction d’avoir servi d’aiguillon à un autre artiste qui, sans ça, se serait peut-être fait prier pour nous faire profiter de son talent…
21h50 : Should I stay or should I go ? Je me tâte : j’avais bien prévenu Claire que, chargé comme je suis et avec le temps qu’il fait, j’aimerais autant ne pas rater le bus de 22h. Mais en même temps, je sais que Michel accepterait volontiers de me voiturer. Cela dit, je suis déjà tellement fatigué que je ne suis pas certain d’avoir envie d’attendre qu’il parte lui aussi ! Alors qu’est-ce que je fais ? Finalement, c’est le chanteur qui passe sur scène qui m’aide à trancher : il nous fait une reprise de « Il tape sur des bambous » ! Il ne m’en faut pas davantage pour me décider à partir… Avant que je ne tape moi-même sur autre chose !
Vendredi 21 février
11h30 : Au cours de ma dernière escapade parisienne (ou avant-dernière si on compte mon bref passage lié au salon du livre de Saint-Brice-sous-Forêt), j’avais été marqué par la présence, dans les arènes de Lutèce, d’un groupe de crétins qui faisaient semblant de toréer. J’avais cru qu’ils jouaient aux toréros comme des gosses pourraient jouer aux cow-boys et aux Indiens. Mais j’ai reçu ce matin un mail d’un de mes contacts à la capitale me révélant, par un article paru dans Libération, que c’est bien pire que ça : ces simulacres de corrida sont organisés par des clubs taurins ! Bref, ils s’entraînent VRAIMENT à massacrer ces pauvres bêtes ! En plein dans une ville où la corrida est interdite ! Des associations veulent faire interdire ces entraînements : si une pétition circule, je la signe les yeux fermés ! Je repense à la nouvelle de Mérimée que j’ai dû lire pour aider ma cousine : la Bohémienne a beau être une femme fatale, elle est tout de même assez conne pour s’enticher d’un picador, un bellâtre dont le job consiste à planter des piques dans les dos du taureau pour l’affaiblir encore davantage… Bref, laissons le mot de la fin à Cavanna : « "Carmen", que de mal tu auras fait, triste pute, en réinjectant dans les crânes épais qui n’y pensaient plus la fascination morbide de la corrida[5] ! »
En guise de post-scriptum, voici ma vidéo du vendredi, consacrée à une figure brestoise native de Belgique :
[1] J’écris ceci sans mépris aucun pour le PL Bergot dont les bénévoles font un travail remarquable pour animer la vie dans le quartier de Bellevue : une pensée au passage pour mon ami Dédé qui en fut longtemps le président.
[2] François CAVANNA, Coups de sang, Belfond, Paris, 1991, p. 17.
[3] Réplique d’Astrid et Raphaëlle.
[4] Mais si, rappelez-vous, celle du prisonnier condamné à « mort-mort » par un juge bègue, mettant le roi et le bourreau dans l’embarras : comment peut-on tuer quelqu’un deux fois ?
[5] Cf. supra.