Du 13 au 19 octobre : JE SUIS (h)AR(r)ASS(é)

Vendredi 13 octobre

 

19h : À la piscine, je suis reconnu par un autre apprenti nageur qui m’a vu à l’œuvre sur le Cours Dajot. Décidément, je suis devenu une personnalité. La monitrice nous fait nager dans le grand bassin pour la première fois : l’eau y est un peu plus fraîche que dans le petit mais ça reste chaud pour moi qui ai l’habitude de me baigner dans la rade de Brest ! D’autres élèves trouvent quand même le moyen d’avoir froid : je me demande si c’est aussi le cas pour celle qui porte un burkini… Cette vêture m’intrigue mais ne me choque pas : c’est finalement très proche de ce que portaient nos arrière-grand-mères pour aller aux bains de mer ! Certains imbéciles objecteront que c’est une marque de domination masculine : je leur répondrai qu’un vrai islamiste ne laisserait même pas une femme aller seule à la piscine ! Si une femme tient à ne pas exposer son corps, c’est son problème, après tout. De toute façon, j’ai autre chose à faire que mater : j’ai un mal de chien à reprendre ma respiration tout en continuant à nager ! Chaque fois que je sors la tête de l’eau, j’interromps spontanément mes gestes natatoires… Ce n’est pas demain que je serai sélectionné pour les jeux olympiques ! Tant mieux, d’ailleurs…  

 

Dimanche 15 octobre

 

14h30 : Après un samedi de repos, où je me suis même offert le luxe d’une grasse matinée, je ressors en ville pour assister à une visite guidée de la gare. À l’entrée du bâtiment, je suis à nouveau reconnu, cette fois par une lectrice de Voyage en Normalaisie. Il y a des gens qui se prennent pour des stars pour moins que ça ! Je suis flatté mais je ne m’attarde pas : il faut que je retrouve le belvédère qui a été indiqué comme point de rendez-vous… Ce qui est d’autant plus difficile que je n’ai jamais su exactement ce qu’était un belvédère !   

 

14h45 : Je retrouve finalement la guide : le belvédère en question est une petite terrasse surplombant le port de commerce d’où l’on a une vue magnifique sur la rade ! J’avoue que je ne connaissais pas cet endroit, mais mon cas n’est pas isolé, et pour cause ! La gare de Brest est une gare de terminus, les voyageurs ne s’attardent donc pas dans les alentours : ou bien ils y attendent leur train et toute leur attention est concentrée sur cet objectif, ou bien ils descendent et de se dépêchent de partir ! Toutefois, il parait que certaines personnes font des selfies sur le belvédère pour que leurs followers sachent qu’elles sont bien arrivées à Brest : on m’excusera de n’avoir que mépris pour cet exhibitionnisme narcissique… En attendant, la guide m’avertit qu’à l’avenir, si je m’inspire encore d’une visite guidée pour écrire mes articles, il faudra que je le signale dans les sources, arguant que leur commentaire leur « appartient » ! Je trouve ça un peu gonflé : l’histoire n’est la propriété de personne ! Mais j’obtempère tout de même car je ne tiens pas à me faire des ennemis pour des broutilles…

 

15h15 : La visite a déjà commencé ; l’une des visiteuses est une bavarde impénitente qui ne peut s’empêcher d’apporter son grain de sel, elle reconnait elle-même être une « chieuse » ! On en arrive à parler des ornements brestois qui se trouvent actuellement à Paris, telles certaines statues : l’assistance s’accorde à dire que la municipalité devrait réclamer leur restitution ! Cela dit, parmi ce que la capitale a pris à Brest, on trouve aussi Béatrice Dalle et Laury Thilleman… Et celles-là, les Parisiens peuvent se les garder ! 

 

19h : Je me décide enfin à me passer le film L’an 01, dont une amie m’avait prêté le DVD. Gébé, qui était à l’initiative du projet, était un visionnaire : qui, aujourd’hui, oserait nier l’absurdité de notre train de vie basé sur la surproduction et la surconsommation ? D’ailleurs, de plus en plus de jeunes diplômés font l’an 01 à leur échelle en tournant le dos aux carrières « brillantes » qui leur étaient promises pour s’orienter vers des professions qui ont du sens, même si elles sont a priori moins rémunératrices… La scène de la découverte inespérée d’un poisson dans une rivière s’est même révélée en-dessous de la vérité : pendant le confinement, quand Venise s’est vidée de ses touristes, les eaux des canaux se sont clarifiées et repeuplées ! Il ne faut pas grand-chose pour que la nature reprenne ses droits ! Il faudrait vraiment projeter ce film aux jeunes pour leur décrasser la tête de toute la poussière accumulée par les réseaux sociaux ! De toute façon, si nous ne faisons pas l’an 01, la nature nous forcera à le faire… Et ce sera un peu plus triste que prévu !

 

Lundi 16 octobre

 

9h : La une d’un quotidien local m’apprend que les rugbymen français se sont inclinés face aux Sud-Africains. Tant mieux, on ne nous cassera plus les pieds avec cette coupe du monde ! Déjà que l’an prochain, il va falloir se taper coup sur coup l’euro 2024 et les jeux olympiques de Paris… Si les supporters de rugby deviennent aussi chiants que ceux de football, on va vraiment arriver à saturation !

 

12h : Au Beaj Kafé, je jette un coup d’œil distrait sur les journaux. Je résume : un prof s’est fait dessouder à Arras, le pilonnage de Gaza continue et on reproche à la gauche française de ne pas condamner assez sévèrement le Hamas… Il n’y a pas si longtemps, j’aurais ramené ma gueule sur les réseaux sociaux, mais j’en ai eu marre d’encaisser des insultes et des leçons de morales de gens que je ne connais même pas ! De façon générale, le peu que je sais des débats actuels ne me donne pas envie de m’y mêler…  

 

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 Mardi 17 octobre

 

11h : On reproche à la gauche rennaise de s’être opposée à l’expulsion de la famille du présumé terroriste d’Arras… Mais celui-ci avait onze ans, à l’époque ! Le patron du RN breton est dans son rôle quand il profère ce genre d’insanité… Mais, il n’y a pas si longtemps encore, il n’aurait pas osé le dire, de peur de faire une mauvaise publicité à son parti ! Aujourd’hui, ce genre de discours est totalement banalisé et quiconque a le malheur de naître au sein d’une famille immigrée (ou supposée comme telle) est présumé terroriste dès la naissance… L’an 01, rappelez-moi, c’est quoi ? « On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste ». J’ajouterais : et c’est une urgence !

 

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Et pour ceux qui s'étonnent encore de voir des jeunes céder aux sirènes du terrorisme :

 

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Mercredi 18 octobre

 

10h30 : Quatrième et avant-dernière entrevue avec une ancienne amie de la regrettée Geneviève Gautier. Globalement, les témoins que j’interroge me disent tous à peu près la même chose à son sujet : une curiosité toujours en éveil, un appétit de vivre sans cesse renouvelé, un pouvoir de séduction hors du commun… Bref, pour Geneviève, l’âge n’était qu’un chiffre : à 95 ans, elle était plus vivante que bien des femmes qui n’en ont que vingt… Je ne devrai pas avoir de mal à faire la synthèse de ce que j’aurai recueilli. En attendant, mon interlocutrice m’apprend une anecdote savoureuse : un jour, Geneviève s’était installée dans un bar pour y faire des croquis des gens, et deux messieurs qu’elle avait dessinés, sans même qu’il y ait eu la moindre interaction supplémentaire, lui ont payé sa consommation ! À leur place, je leur aurais carrément laissé mon numéro de téléphone… D’ailleurs, c’est ce que j’avais fait.

 

18h : Comme chaque année, Delphine fait poser quelques élèves pour qu’ils servent de modèle au reste du groupe. En tout, sept personnes passent à la casserole : j’y échappe, à mon grand soulagement ! Non que je déteste poser à ce point, mais le temps que je passe à poser, je ne le passe pas à dessiner et c’est toujours une grande frustration pour moi. De surcroît, j’ai toujours aussi mal aux genoux et je ne peux donc pas me contorsionner dans n’importe quelle position…

 

Les croquis que j'ai réalisés ce soir-là : 

 

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Deux portraits d'élèves, réalisés pour le plaisir : 

 

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Jeudi 19 octobre

 

10h : Après une très mauvaise nuit, bref détour par Bellevue pour encaisser un chèque et acheter une nouvelle montre. Quand je reprends le bus pour le centre-ville, je suis importuné par deux grenouilles de bénitier qui viennent prêcher l’amour de Jésus. À bout de patience, je leur hurle de se taire ! Quand elles me tendent leurs tracts, je crache dessus ! Je sais que ce n’est pas très diplomate, mais les récents événements me confortent dans la conviction que la religion est un poison pour l’humanité et je ne tolère plus aucune manifestation de prosélytisme ! L’une d’elles, me reconnaissant, dit à sa camarade que je suis malade et qu’il ne faut pas insister : mais je t’emmerde, calotine, l’autisme n’est PAS une maladie et c’est toi qui es malade de persister à continuer à croire à ces balivernes d’un autre temps ! De toute façon, ça ne suffit pas à faire taire sa copine qui continue à débiter ses sornettes bondieusardes… Je crie de plus belle : « À bas toutes les religions ! Les curés en prison ! » Au final, c’est moi qui encaisse les reproches des autres passagers… Émile Combes, revenez, ils sont devenus fous !

Un collage qui tombe à pic :

 

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17h45 : Je me rends à la fac Segalen pour assister à une conférence dont j’ai oublié le thème ! Mais il doit s’agir d’un sujet que je n’ai jamais traité, sinon je n’aurais pas noté la date et l’heure. Quand j’arrive à l’entrée de la salle Yves Moraud où doit se tenir la causerie, je suis bien surpris de voir les principaux membres de la société organisatrice se tenir debout dans le couloir, avec d’autres personnes : renseignements pris, un colloque est en train de s’y terminer avec retard… Je ne suis pas étonné de cette situation : moi-même, cet après-midi, j’ai reçu un coup de fil m’annonçant qu’une autre personne organisait une manifestation le jour même de ma journée d’étude sur Cavanna et convoitait cette salle que j’ai déjà réservée. Mais j’ai refusé formellement de me désister, j’étais là avant, non mais sans blague ! Pour l’heure, donc, nous poireautons devant la salle en attendant que ce colloque qui aurait dû déjà prendre fin nous laisse la place… Il y a encore des cons qui disent qu’il ne passe rien à Brest : c’est faux, il se passe même tellement de choses que les équipements disponibles ne suffisent pas !  

 

18h : L’heure, c’est l’heure ! Il a fallu pousser la sortie les gens qui nous ont précédés. Nous aurons quand même eu le temps d’assister à une scène surréaliste : un public plus que clairsemé assistant à la prestation en visioconférence d’une oratrice asiatique débitant en anglais, sur un rythme de mitrailleuse, son laïus sur un média « officiel » et les satires dont il fait l’objet dans son pays… Nous ne nous sommes pas faits des amis en les chassant ainsi, mais il n’y a pas de raison ! Bref, nous pouvons écouter à l’heure prévue Jean-Yves Guengant, venu parler de l’action des trotskistes brestois dans la résistance : apparemment, par fidélité envers l’idéal internationaliste, ils ont tenté de convaincre les soldats allemands de se rebeller contre leurs chefs et ça leur a valu d’être raflés, vraisemblablement à cause d’un troufion du Reich auquel ils avaient fait une confiance excessive… Franchement, une telle stratégie me rappelle ces gauchistes qui pensent pouvoir fraterniser avec les jeunes musulmans radicalisés parce qu’ils sont eux aussi contre le grand capital ! Les beaux idéaux ne suffisent pas pour gagner un combat !        

 

Pour terminer, un autre collage : c'est peut-être un peu facile, mais ils m'ont tendu la perche, en montrant la photo d'une jeune femme en bleu pour annoncer un job dating...

 

10-15-La schtroumpfette.jpg

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



20/10/2023
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