Du 11 au 19 février : No satori in Paris

Pour ouvrir, une photo que j'aime bien parce que Paris est quand même une belle ville :

 

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Dimanche 11 février

 

14h30 : Me voilà dans le train pour Paris. Il a été annoncé que des tickets de métro étaient en vente : histoire d’éviter la cohue coutumière à la gare Montparnasse, je décide d’en profiter. Hélas, ce qui pourrait être une formalité vite expédiée est considérablement ralenti grâce aux prodiges de la technique : les agents chargés de la vente ne peuvent accepter que les paiements par carte bancaire et doivent vérifier que les acheteurs sont bien des voyageurs en règle. Et quand l’un ou l’autre des bidules électroniques nécessaires à ces tâches déconne…  Inutile de vous faire un dessin, je suppose ! Si ces braves agents (que je n’incrimine pas) pouvaient disposer de listes sur papier et de monnaie sonnante et trébuchante pour faire l’appoint, ça n’arriverait pas ! Comme disait Lelong, « on dit qu’on n’arrête pas le progrès mais il faudrait savoir dans quel sens » ! Bref, je ne suis pas arrivé à Paname que je fulmine déjà ! Et quand l’agent qui me tend enfin le ticket demandé se sent obligé de me fournir un renseignement que je ne sollicite même pas, j’explose carrément ! On parle de nouvelles grèves à la SNCF : on se demande bien pourquoi, ça fonctionne tellement bien !

 

17h30 : Après avoir déposé le gros de mes affaires chez mon oncle parisien d’adoption, qui a gentiment accepté de m’héberger pendant la moitié de mon séjour, je viens déposer au Grand Palais Éphémère l’œuvre de mon cru qui a été sélectionnée pour être exposée au Salon des Artistes Français. Je suis accueilli par un cerbère qui me demande si j’ai la carte d’exposant : je l’ai certainement sur moi, mais je ne m’attendais pas à devoir la sortir tout de suite ; je lui présente, à défaut, le bordereau de dépôt de mon œuvre : ouf, c’est suffisant pour qu’il me laisse entrer, il me donne même un grand sac du Géant des Beaux-Arts contenant, me dit-il, un cadeau – il s’avèrera plus tard qu’il s’agissait d’un taille-crayon qui me sera sûrement utile et d’une dose d’acrylique bleue dont je suis déjà moins certain d’avoir l’utilité un jour. Mais malgré le franchissement de cette fourche caudine, je ne suis pas tiré d’affaire car il faut encore que je trouve l’endroit où je suis censé déposer mon œuvre : un homme d’âge mûr, porteur d’un badge d’organisateur, m’indique des tables… Que je ne vois pas. En désespoir de cause, pensant probablement avoir affaire à un débile mental, il me guide vers les tables en question… Qui étaient situées EN FACE de l’emplacement qu’il m’indiquait du doigt ! Les neurotypiques sont vraiment illogiques ! J’arrive néanmoins à remettre mon œuvre aux personnes habilitées à la recevoir : ce sont des dames plutôt sympathiques qui sont chargées de cette tâche ; mon travail est qualifié « d’étonnant » ! Pour le moment, c’est moi qui n’en finit pas d’être étonné par le monde des gens dits « normaux »…

 

Lundi 12 février

 

10h30 : Mon oncle vit à Ménilmontant, non loin du Père Lachaise : il n’en faut pas davantage pour que je décide de visiter ce grand cimetière parisien. À l’entrée, je liste quelques tombes de célébrités qu’il me plairait de voir. Il y en a tellement que je renonce à les trouver toutes ! Curieusement, le site ne me déprime pas, je trouve même apaisant le calme qui y règne, c’est comme une bulle de silence au beau milieu du tumulte parisien… Le fait que j’aie déjà encaissé plus d’une dizaine de deuils dans mon entourage depuis dix ans n’est sûrement pas étranger à cette attitude de ma part: on dit que les gens avaient moins peur de la mort quand celle-ci leur était familière… Je ne suis vraiment pas de mon temps !

 

11h : Au colombarium, je ne résiste pas à l’envie de monter jusqu’au casier de Pierre Dac, maître incontestable (et incontesté) de « l’humour de résistance ». Le casier s’avère orné d’un pot de fleurs derrière lequel a été coincé un papier : cédant à la curiosité, je sors le pot de son emplacement pour me saisir de la feuille, la déplier et y lire un texte manuscrit véhiculant une réflexion sur la mort qu’André Isaac[1] n’aurait pas reniée… Quelle est l’origine de ce texte ? Qui l’a écrit ? Je succombe allègrement à la tentation de le photographier, espérant que j’aurais un jour l’occasion d’élucider ce mystère, même si je n’ai pas les dons d’Astrid Nielsen pour résoudre les énigmes – la différence ne s’arrête d’ailleurs pas là.

Le casier de Pierre Dac...

 

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...et le texte en question.


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 12h : Je trouve la seule tombe qu’il me tenait vraiment à cœur de retrouver : celle de Pierre Desproges. J’ignorais que sa veuve l’y avait rejoint depuis déjà une douzaine d’années ! Si mes souvenirs sont bons, le grand humoriste a en fait été incinéré et ses cendres répandues dans la terre, de telle sorte qu’il survit à travers les plantes qui y poussent, privilège qu’il partage désormais avec la femme de sa vie… C’est une belle histoire, non ? En tout cas, le procureur des flagrants délires n’est pas trop mal entouré : dans son secteur, on trouve d’autres personnalités dont Mano Solo et, juste en face de lui, il y a Michel Petrucciani, un voisinage sûrement peu encombrant s’il en est ! Je m’assieds sur la tombe du grand petit pianiste et j’écris un texte dans lequel je m’adresse à Desproges, parlant notamment de toutes les âneries que l’on ose proférer aujourd’hui en son nom, lui qui ne voulait surtout pas être pris pour un maître à penser… Une fois mon texte écrit, je le déclame, curieux de voir quelles réactions je peux susciter. Je n’ai droit qu’à un vieux fou qui m’affirme que ce n’est qu’une tombe symbolique et que les restes de Desproges sont en réalité en Vendée ! Je réponds : « Et alors ? ». Ben oui, qu’est-ce que vous voulez que je fasse de cette information ? Ça ne m’interdit pas de rendre hommage à Desproges à cet emplacement qui lui est de toute manière dédié, non ? Et de toute façon, une tombe est symbolique par définition : au bout d’un certain temps, qu’on le veuille ou non, il ne reste plus rien du corps du défunt, il ne reste, si on l’entretien, que la sépulture qui fait vivre son souvenir… Comment ça, je vous donne le cafard ?

 

Voici la tombe de Pierre Desporges : étonnant, non ?

 

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Quelques autres tombes célèbres :

 

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Un croquis d'une tombe que j'ai pris uniquement parce qu'il y avait un banc devant :

 

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13h : Je m’aperçois que j’ai perdu mon plan de Paris ! Je suis sûr de l’avoir fait tomber quelque part dans le cimetière : je ne serais pas étonné que ce soit la faute du vieux fou qui m’a perturbé ! Je retourne à tout hasard devant la tombe de Desproges : évidemment, il n’y est pas – ou plus. Je ne vais pas m’amuser à fouiller tout le Père Lachaise pour le retrouver : légèrement paniqué, j’envoie un SMS à l’ami qui, lors de mon escapade de septembre dernier, m’avait procuré ce plan, pour lui demander où je peux en trouver un autre…

 

13h30 : Ouf ! J’ai finalement trouvé un autre plan de Paris dans un kiosque à journaux : je suis un peu surpris de cette découverte car, si j’avais sollicité un ami en septembre à ce propos, c’était justement parce que j’avais eu toutes les peines du monde à en trouver un moi-même, de sorte que j’étais persuadé que presque plus personne ne vendait de plan en papier à notre époque où tout le monde est supposé se repérer avec un smartphone… J’envoie un autre SMS à mon ami pour lui dire que je me suis tiré de ce mauvais pas : j’entends déjà sa charmante épouse rire comme une baleine en apprenant cette mésaventure…

 

14h20 : Je m’arrête au Chat Noir. Non, il ne s’agit pas du mythique cabaret parisien mais d’un café situé dans le 11e arrondissement, plus précisément rue Jean-Pierre Timbaud : les responsables d’une revue qui publie mes dessins depuis peu m’y ont donné rendez-vous ce soir. Je suis largement en avance, mais l’endroit est idéal pour un petit après-midi de travail : la lumière est tamisée, les consommations sont plutôt bon marché, il y a du réseau… Bref, j’en profite pour écrire et faire un peu de montage vidéo. C’est peut-être une drôle de façon de passer mon temps à Paris, mais après tout, je ne suis à la capitale que pour des raisons professionnelles, pas pour aller étouffer dans les pièges à touristes…

Je crois avoir vu Michel Cymes au Chat Noir, mais je n'en suis pas sûr...

 

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En tout cas, je suis sûr que les deux responsables de la revue L’éponge étaient les vrais ! Les voici :


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Une enseigne devenue symbolique... N'oublions jamais.

 

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Une église que je trouve belle malgré ma détestation des religions :

 

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Mardi 13 février

 

13h30 : Il n’y a pas quarante-huit heures que je suis à Paris et j’en ai déjà marre : je ne me sens pas à ma place dans cette grande ville où règne une ambiance électrique. Le cadre est d’ailleurs loin d’être idyllique ; oubliez les clichés avec vélos, accordéons, et amoureux s’embrassant au pied de majestueux édifices : malgré leur réseau de transports en commun plutôt performant, les Parisiens s’obstinent à se déplacer en voiture et à user du klaxon pour un oui ou pour un non, il y a au moins autant de cas sociaux agressifs qu’à Brest et, surtout, c’est CRADE ! Vous connaissez la chanson de Pierre Perret « Paris saccagé » ? Je vous jure que ce n’est pas éloigné de la vérité ! À Brest, les gens se plaignent des travaux du tram : ce n’est pas tellement mieux à Paris où je ne traverse pas un quartier sans y trouver au moins un chantier ! Même sur le Champ de Mars, où je me promène mélancoliquement en attendant l’ouverture du Grand Palais Éphémère, il y a des zones rendues inaccessibles par ces tristement célèbres bandes rouges et blanches qui enlaidiraient le jardin d’Éden… Je donnerais tout pour retrouver mes amis !  

 

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14h30 : En ma qualité d’exposant, j’ai pu entrer dans le Grand Palais Éphémère une demi-heure avant l’ouverture officielle : c’est la première fois que je vois un vernissage où il faut payer pour avoir un coup à boire ! Au moins, je rentrerai à jeun chez mon oncle… Il y a assez vite beaucoup de monde. Il faut rendre cette justice à Paris : on y sent un véritable intérêt pour l’art. Peut-être pas totalement désintéressé, d’accord, mais mieux vaut une bonne cause qui triomphe pour de mauvaises raisons plutôt que le contraire. Je retrouve l’une des dames qui ont réceptionné mon œuvre hier : elle m’affirme que ce que je propose est sans doute l’un des travaux les plus originaux à être exposé ! Je suis flatté, et je pense même que c’est assez vrai quand je vois les autres œuvres exposées ; je ne remets pas en cause le talent des autres exposants : le problème, c’est qu’il y a tellement de choses à voir qu’on arrive vite à saturation, et quand on a déjà vu une toile représentant (par exemple) un félin, aussi magnifique l’animal soit-il, on les a toutes vues… Je suis de toute façon peu à l’aise dans ce cadre où je ne connais presque personne : j’arrive à lier le contact avec quelques artistes, mais je sais déjà que je ne les reconnaîtrai plus si je les recroise ! À part peut-être la jeune et jolie Moldave qui parle français sans accent et qui a un look qui ne passe pas inaperçu… Quoi qu’il en soit, je m’obstine, le temps que mon oncle et les deux responsables de la revue, à qui j’avais remis des invitations, arrivent.

 

Mon œuvre, c'est le tableau à droite :

 

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Une toile que j'aime bien parce qu'elle me rappelle ma parodie de La femme au perroquet de Courbet avec cette prétentieuse de Sophie Davant :


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Une représentation du tirailleur sénégalais qui se démarque sensiblement de celle véhiculée par le fameux "nègre Banania" :


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Une toile pertinente, hélas :


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Un croquis d'une photo exposée :


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Une sculpture installée en face de mon tableau - elle a obtenu la médaille d'honneur :


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Une autrice qui est venue dédicacer ses livres à l'occasion du salon :


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Mercredi 14 février

 

11h30 : De retour au Grand Palais Éphémère pour y retrouver un concitoyen brestois de passage à la capitale, j’en profite pour visiter la partie que je n’avais pas encore eu le temps de voir. Dans le secteur des gravures et des estampes, je suis interpellé par une dame qui, constatant mon intérêt, entreprend de m’expliquer les différentes techniques employées : je sais déjà que j’aurai oublié le gros demain, mais je la laisse faire, trop content d’avoir quelqu’un à qui parler. Je suis tout de même marqué quand elle me parle d’une technique qui nécessite de l’acide ! Je ne pense pas que je voudrai l’employer un jour…

 

Une photo exposée que j'aime bien :

 

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Quelques croquis de sculptures exposées au salon :

 

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13h50 : Mon concitoyen arrive enfin : je n’ai guère plus d’une demi-heure à lui consacrer. Il m’explique que son arrivée tardive est due au fait qu’il était allé assister à l’hommage à Robert Badinter. Apparemment, Macron a été dans son rôle : c’est bien tout ce qu’on lui demande dans une telle circonstance, non ? La « une » du Charlie Hebdo de cette semaine, où l’on voit Darmanin décapiter un gamin à Mayotte, a cependant l’intérêt de rappeler que la politique du gouvernement actuel est loin d’être en accord parfait avec l’idéal humaniste au nom duquel Badinter a lutté, que ce soit en tant qu’avocat, en tant que sénateur ou en tant que ministre… Il avait 95 ans, mais il me manque déjà ! Alors que certaines personnes (je ne cite personne, suivez mon regard) ont à peine dépassé la quarantaine et j’en ai déjà marre d’elles…

 

14h45 : Mon rendez-vous est à Beaubourg : je descends à une station de métro qui me fait déboucher directement dans le BHV ! J’ai un mal de chien à trouver la sortie, je fais donc une chose que je déteste : je dérange un employé pour qu’il me renseigne. Je suis d’autant plus content de réussir à sortir qu’en n’achetant rien, en ne prenant même pas la peine de faire un tour dans les rayons, j’ai réussi à éviter le piège qui est tendu à l’usager : vous me forcez à passer par un grand magasin, mais je n’ai même pas regardé la camelote qui y est vendue, je vous ai bien attrapé, hou-hou les cornes et nananère ! Ben oui, ils nous prennent pour des gosses, alors je me mets au niveau !

 

15h : Je trouve mon rendez-vous de cet après-midi qui n’est autre que… Delfeil de Ton. Et oui, LE Delfeil de Ton, l’ultime survivant, avec Willem, de l’équipe qui fonda Hara-Kiri Hebdo[2] (le futur Charlie Hebdo[3]) en 1969 ! Je suis un peu ému et je ne m’en cache pas : il est très surpris de ma réaction ! Si je devais le résumer en un mot ce serait « hilare ». Oui, faisant mentir ma réflexion sur les humoristes qui, en général, ne sont pas des gens marrants, Henri Roussel[4] n’arrête pas de rire ! Ce nonagénaire semble prendre la vie du bon côté, il n’exprime aucune aigreur en dépit des déceptions qu’il a pu encaisser, on le sent heureux malgré tout d’avoir participé à la formidable aventure des éditions du Square. Nous parlons surtout de Cavanna, fort peu des autres ou de lui-même : je souhaitais avoir des éclaircissements supplémentaires en vue de la publication des actes de ma journée d’étude, je suis servi ! Delfeil a même la gentillesse de me payer une orange pressée et de me dédicacer un de ses livres : je le laisse partir au bout d’une heure, et j’ai la larme à l’œil. Si cette escapade n’avait dû servir qu’à permettre cette entrevue, je considérerais déjà que je ne suis pas descendu à Paris pour rien !

 

Delfeil de Ton dédicaçant mon exemplaire du Journal de Delfeil de Ton (achetez ce livre si vous voulez rire un bon coup) :

 

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Delfeil de Ton vu par moi-même :

 

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Un slogan féministe que j'ai vu sur les murs :

 

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Une affiche que j'ai photographiée pour celle et ceux qui se demanderaient que devient Caroline Loeb :


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Jeudi 15 février

 

14h30 : J’ai déjà pris congé de mon oncle : je ne souhaite pas abuser de l’hospitalité de ce vieux célibataire, même si j’imagine que ça a dû lui rappeler le temps où il hébergeait mon enseignant de père qui venait passer l’agrégation à Paris – je vous avoue que je ne sais même pas s’il y est arrivé ! Je débarque donc dans un hôtel Formule 1 où j’ai réservé une chambre pour quatre nuitées : il a fallu traverser Paris avec tout mon chargement par une température élevée pour la saison (merci les industriels), je suis déjà à bout de nerfs ! Je ne suis pas plus apaisé quand j’arrive : l’hôtel est situé au pied du boulevard périphérique, à la frontière entre Saint-Ouen et Paris, et le quartier est crado à souhait ! Pour ne rien arranger, quand j’entre enfin dans l’hôtel, il y a la queue à la réception : toute une troupe de jeunes hispanophones qui ont visiblement du mal à faire valoir leurs droits de locataires à cause de… Devinez quoi ? Gagné ! À cause d’un problème d’informatique ! Je ne voudrais pas me répéter, mais au temps des registres en papier… Enfin, vous m’avez compris ! Je ne vais pas radoter, je suis déjà assez énervé comme ça ! Il ne manquerait plus qu’une goutte d’eau pour faire déborder mon vase !

 

14h45 : La goutte d’eau n’est pas longue à arriver. Quand mon tour arrive enfin, on me demande une pièce d’identité : mais ma sacoche est pleine à bloc et j’ai un mal de chien à trouver ma carte d’identité. Je fulmine, et c’est alors qu’une des dames chargées de l’accueil a la mauvaise idée de me poser une question ! Je craque et je crie « Un instant, un instant » pour lui faire comprendre que je ne peux pas lui répondre et chercher cette saloperie de carte en même temps ! Bon, tout finit par s’arranger : je trouve enfin ma carte et il s’avère que la dame voulait seulement savoir si j’étais déjà venu ici. Une question inutile ? Pas tant que ça : si j’avais déjà fréquenté l’hôtel, j’aurais su qu’on m’y demanderait probablement une pièce d’identité et j’aurais anticipé… Bref, je craque : une fois dans ma chambre, je n’en sors plus, je ne descends même pas pour dîner, et j’écris à quelques amis pour leur dire à quel point j’ai hâte de rentrer…

 

Vendredi 16 février

 

10h : Tous ceux qui ont répondu à mes messages me comprennent quand je leur dis que je ne me plais pas à Paris : je ne trouve strictement personne pour défendre la vie à la capitale ! Ça n’arrange pas mon humeur, je me rends donc au cimetière de Montparnasse pour avoir un peu de calme et trouver les tombes de quelques-unes de mes idoles – le temps est maussade et pluvieux, l’idéal pour ce genre de visite. La sépulture de Gainsbourg est relativement facile à trouver : je suis surpris de découvrir qu’elle est presque voisine de celle de Chirac ! Voilà qui aurait fait rire le vieux père Gainsbarre, lui qui se foutait de la politique – et de beaucoup d’autres choses… Sur la tombe de Gainsbourg, on trouve des cigarettes et des tickets de métro[5] : logiquement, sur celle de Chirac, on devrait trouver des têtes de veau ! Il n’y en a pas, mais on y a mis… Des pommes ! C’est encore plus grotesque ! Elle aura vraiment fait du chemin, cette trouvaille des Guignols destinée à illustrer la vacuité sidérale du programme chiraquien… La tombe de Reiser est mieux cachée, de même que celle de Choron : pour la trouver, je suis obligé de passer devant le cénotaphe de Baudelaire ; je ne serais pas étonné que ce monument soit devenu un haut lieu pour les jeunes gothiques et les étudiants romantiques… Quand je m’arrête pour faire un croquis, j’ai l’occasion de rendre service à deux touristes : le premier, un Mexicain qui cherche la tombe de Chirac, est bien surpris de constater que je parle espagnol ! Je me demande quand même pourquoi un latino-américain s’intéresse encore à notre ex-grand benêt national ! Il faut croire qu’ils n’ont pas oublié que « Chichi » s’était opposé à la guerre en Irak et qu’ils le considèrent donc comme un allié dans leur résistance à l’oncle Sam : mine de rien, cette décision (avisée, il est vrai, mais il n’était pas difficile d’être plus malin que Bush junior) lui aura permis de rattraper le coup des essais nucléaires, sans parler du reste… Le second touriste, qui parle français, cherche la tombe de Gainsbourg : je préfère l’accompagner, c’est plus simple pour moi. De fil en aiguille, j’en arrive à lui dire que je suis de Brest : il me dit qu’il connaît et qu’il trouve que c’est une belle ville ! Je suis allé à Paris pour entendre ça et on voudrait que je ne sois pas pressé de rentrer ? Quand je sors, je suis bien surpris de constater que les locaux des éditions Albin Michel se trouvent à proximité ! Je suis à deux doigts de guetter la sortie d’Amélie Nothomb qui, m’a-t-on dit, ne déteste pas fréquenter les cimetières, mais je ne suis pas long à prendre conscience de la vanité d’une telle démarche : j’en serai quitte pour écrire une nouvelle lettre à madame Nothomb quand je rentrerai…

 

Le "génie du repos éternel" croqué par moi-même :

 

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Le cénotaphe de Baudelaire :


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La tombe de Reiser en croquis...


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...puis en photo :

 

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Quelques autres tombes illustres :

 

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Le siège des éditions Albin Michel - une maison que je ne connais pas encore vraiment mais que j'aime beaucoup :


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13h : Petit tour au jardin des Tuileries. Le cadre doit être bien agréable quand il fait beau et qu’il y a des feuilles dans les arbres, mais même en cette saison, le lieu offre une parenthèse bienvenue dans ce désert de béton et d’asphalte qu’est la capitale. Encore heureux que le maire Chirac, dans sa folie bétonneuse, ne l’ait pas transformé en parking ! Au détour d’une allée, j’aperçois une très jolie fille vêtue d’une façon un peu ridicule qui me rappelle vaguement une druidesse ou une bergère d’Arcadie : je crois donc avoir affaire à une comédienne qui va donner un spectacle de rue ! Mais il s’avère qu’il s’agit en réalité d’un shooting : cette jeune beauté est donc mannequin et sa tenue, loin d’être un costume de théâtre, est un modèle qui va être proposé à la vente ! Ai-je besoin de préciser que je n’ai pas demandé la marque ?

 

Un couple de colverts vu au Jardin des Tuileries :

 

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Un petit couple d'amoureux dans le même jardin :


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Un croquis exécuté dans le même jardin :

 

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14h30 : Passage sur la place Vendôme, un lieu que les boutiques de luxe pourraient me rendre détestable mais qui est doublement symbolique pour moi. Premièrement, ayant lu (et adoré) Riquet à la houppe d’Amélie Nothomb, je m’attends presque à y voir le hideux mais génial Déodat venir à la rencontre de la magnifique mais taciturne Trémière, sortant de la joaillerie dont elle est l’égérie, et la prendre par la taille pour improviser un pas de danse avant de l’embrasser langoureusement… Madame Nothomb, en voulant donner un coup de jeune au conte de Perrault dont elle salue « l’exquise absence de morale », a réussi le tour de force de créer l’un des couples les plus attachants de la littérature française sans le contraindre à une fin tragique : le dernier écrivain à avoir réussi ce périlleux exercice était le grand Zola avec Octave Mouret de Denise dans Au bonheur des dames… De toute façon, les seuls à ne pas être convaincus du génie littéraire d’Amélie Nothomb n’ont jamais lu ses livres ! Deuxièmement, il y a la fameuse colonne dont on a tellement reproché la chute pendant la Commune à Gustave Courbet alors qu’il n’avait fait que la suggérer sans jamais l’ordonner : sincèrement, je ne trouverais pas scandaleux d’abattre une bonne fois pour toutes ce bibelot plus qu’encombrant qui glorifie l’instinct de mort ! On dénonce la guerre en Ukraine ou à Gaza, on peut donc se passer d’un bidule exaltant la mentalité qui est justement à l’origine des massacres actuels. Cela dit, si le Sacré-Cœur de Montmartre venait à prendre feu comme l’a fait Notre-Dame, est-ce que, en appliquant la logique qui a tant pourri la vie à Courbet, on en tiendrait pour responsable le grand Jacques Tardi qui plaide, à juste titre, pour la destruction de cette monstruosité architecturale qui insulte le souvenir de la Commune ?

 

16h : Petit passage au cimetière Montmartre, que j’ai déjà visité quand j’étais lycéen, pour y trouver la tombe de Siné. C’est mal indiqué sur le plan, mais j’ai un atout : je sais déjà à quoi ressemble le monument funéraire, l’ayant vu dans le documentaire que la belle et talentueuse Stéphane Mercurio a consacré à son génial et tonitruant beau-père[6]. De fait, je finis par repérer ce fameux cactus faisant un doigt d’honneur ! Je m’assieds comme je le peux pour faire un croquis et je ne résiste pas à l’envie de rappeler qui était Siné à deux jeunes filles visiblement intriguées par cette étrange sculpture : vivant, le vieil anar m’aidait à ne pas perdre espoir sous la chape de plomb sarkozienne, et mort, il m’aide à vaincre ma peur des interactions sociales ! Je ne dirai jamais assez à quel point il aura compté pour moi ! Tous les vivants ne peuvent pas en dire autant !

 

La tombe de Siné :

 

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D'autres tombes du cimetière Montmartre :

 

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Samedi 17 février

 

12h30 : Après un passage au jardin du Luxembourg, j’ai retrouvé Virginie, l’ex-collaboratrice de Cavanna, avec qui j’avais rendez-vous[7]. Le restaurant vietnamien où elle comptait m’emmener étant fermé, nous nous mettons d’accord pour acheter des sandwiches et des pâtisseries et les consommer aux Arènes de Lutèce : j’ai ainsi l’opportunité de revoir cet édifice que j’avais découvert dans des conditions mitigées. Il est vrai que sous le soleil et en bonne compagnie, ça change tout de suite la perspective ! De surcroît, nous nous mettons sur les gradins, nous offrant le luxe d’une position dominante : en bas, des crétins agitent des étoffes rappelant vaguement la tristement célèbre muleta qu’agitent les toréros pour exciter une pauvre bête aux flancs déjà saignants… Ça ne donne pas envie de les rejoindre ! Non, mieux vaut rester là où nous sommes, au-dessus de la racaille !

La statue de George Sand au jardin de Luxembourg vue par votre serviteur :

 

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13h30 : Sans l’avoir vraiment décidé, Virginie, qui m’avait déjà montré la fameuse cour de la rue des Trois Portes où se fabriquait Hara-Kiri, m’emmène pour une promenade sur les traces de Cavanna, plus précisément dans les rues qu’elle avait l’habitude de parcourir en sa compagnie, à « discuter de tout et de rien » selon ses propres termes. J’aime à penser que ce petit bout de femme a été un précieux renfort pour Cavanna à l’époque où il se sentait floué (à juste titre, hélas) par ceux qui se revendiquaient ses fils spirituels, l’infâme Philippe Val en tête. Je découvre notamment quels sont les fameux « trois ponts » dont il avait parlé dans des chroniques publiées dans le Charlie Hebdo des années 2000 : c’étaient à peu près ceux auxquels j’avais pensé malgré la connaissance assez floue que j’avais alors (et qui ne s’est pas tellement améliorée depuis) de la géographie parisienne. Nous terminons notre promenade par une galerie d’art qui expose actuellement des photos d’Arnaud Baumann, plus exactement ses photos de célébrités… Dont Cavanna lui-même ! Virginie me demande de la prendre en photo devant ce cliché : je la fais poser de manière à ce qu’elle cache le visage d’Aznavour qui est juste dessous… Ben oui : la mort de Cavanna m’avait fait de la peine, tandis que celle d’Aznavour… Disons un peu de moins, pour rester poli !

 

Une photo au Jardin des Plantes :

 

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Des vues prises depuis le haut de l'Institut du Monde Arabe :

 

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Une vue chez les bouquinistes des bords de Seine, avec moi posant devant les dessins d'une de mes idoles (au cas où vous ne l'auriez pas compris) :


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Une photo que j'ai prise sur le parcours des trois ponts :


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 Moi devant la photo d'une autre de mes idoles, un magicien du verbe et de la musique : 

 

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16h : Virginie ayant pris congé, je profite de la proximité du musée Carnavalet pour aller poursuivre la visite que je n’vais pu terminer l’année dernière. J’ai juste le temps de visiter le gros du premier étage avant la fermeture. Je pique un fard quand une jeune béotienne, devant un pied provenant d’une statue abattue de Louis XIV, demande pourquoi il porte une « tong » ! Je fais donc remarquer à cette péronnelle que si elle prenait la peine de lire les panneaux, elle saurait que le sculpteur avait chaussé le roi-soleil de sandales à la romaine… J’agis ainsi pour la culture, pas pour l’honneur de ce souverain sabreur qui aurait cent fois mérité le sort que l’on a finalement infligé à son arrière-arrière-petit-fils, ce pauvre Louis XVI dont le seul tort véritable fut de ne pas comprendre que le monde avait changé – il l’a payé cher, du reste !

 

Encore une belle église :

 

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Dimanche 18 février

 

8h30 : Tôt levé, je risque, sur les conseils de Virginie, un tour aux puces de Saint-Ouen. Ça me déprime assez vite : outre le fait qu’il fait décidément sale au pied du périphérique, je ne vois pratiquement que des marchands de fringues, de bibelots, de bidules électroniques et autres saloperies dont je n’ai rien à cirer. Les stands ont beau être majoritairement tenus par des Arabes, l’ambiance n’évoque que d’assez loin les Mille et Une Nuits ! Oubliez le mythe du commerçant arabe aimable et chaleureux, j’ai plutôt l’impression d’assister à un rassemblement de ferrailleurs ou de gérants de sex-shops ! Certains prétendent que les immigrés ne s’intègrent pas : pour ma part, j’ai l’impression qu’ils s’intègrent un peu trop vite ! Hé, les gars, déconnez pas, devenez pas aussi cons que les Français ! Plus, vous auriez du mal…  

 

10h30 : Passage aux Archives nationales pour voir l’exposition « L’œil de Libé » qui prend fin aujourd’hui : il y a un côté ludique, c’est monté de telle façon qu’on peut s’amuser à essayer de trouver de quoi parle la photo avant de lire le commentaire qui l’accompagne. Dans certains cas, c’est facile, dans d’autres, un peu moins : j’avoue avoir bien failli prendre Giscard pour Jean-Luc Godard ! L’approche de la photo de presse par Libération reste originale par rapport à celle des autres quotidiens nationaux et l’expo offre un aperçu saisissant de tout ce qui a marqué le demi-siècle écoulé : nous avons quitté le XXe siècle pleins d’espoir, dans un monde libéré du communisme, et depuis le début du XXIe, nous n’avons cessé d’être mis à l’épreuve bien au-delà de tout ce que nous aurions raisonnablement pu craindre… Où s’arrêteront-ils ?

 

11h30 : Déjeuner à L’Escurial, près de la place des Vosges, qui m’avait laissé un bon souvenir. Peu après mon arrivée, deux femmes âgées s’installent non loin de moi. Je trouve l’une d’elles très belle, je ne peux résister à l’envie de faire un croquis. Quand je lui montre le résultat avant de repartir pour le musée Carnavalet, elle fait une grimace : je ne suis pas très bien armé pour décoder la communication non-verbale, mais là, je n’ai vraiment pas besoin de mots…

 

Je n'ai pas gâté cette dame ; pourtant, elle me plaisait beaucoup.

 

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16h30 : J’ai voulu prendre le métro à Concorde pour retourner au Grand Palais Éphémère… Mais le train souterrain ne va pas plus loin : la ligne est coupée pour cause de colis abandonné ! Et voilà : un zigoto oublie ses affaires quelque part et tous les autres usagers sont tenus, au nom de leur sécurité, de mettre leur vie entre parenthèses ! Pas étonnant qu’avec une mentalité pareille, le pouvoir nous ait assigné à domicile à cause d’une grosse grippe… Je ne m’y ferai jamais ! J’en suis quitte pour une bonne marche par un temps tristasse…

 

18h30 : Je quitte le Grand Palais Éphémère avec mon œuvre fraîchement récupérée. Les organisateurs m’ont encouragé à continuer et à revenir l’année prochaine : pour le premier point, pas de problème, je n’arrêterai jamais de dessiner. Pour le second, c’est déjà moins sûr : à supposer que j’aie le loisir de repostuler, encore faudra-t-il que je sois sélectionné…

 

Lundi 19 février

 

5h40 : Mon train pour Brest quitte Paris à 6h47 : j’avais donc prévu de prendre le premier métro pour ne pas devoir arriver à la gare dans la panique. Hélas, celui-ci est plein à bloc ! Impossible pour moi, avec tout mon chargement, de m’y frayer une place ! Je pensais naïvement que le métro serait presque vide, à une heure aussi matinale. Fatale erreur : tous ceux qui travaillent à Paris mais habitent en banlieue sont obligés de partir aux aurores pour arriver à l’heure au bureau… Pour moi qui avais hâte de partir, c’est un cinglant rappel à la réalité ! Je ne peux m’empêcher de crier « Y a trop de monde sur la Terre ! » en croisant les doigts pour que le même gag ne se répète pas avec la rame suivante, faute de quoi je risque vraiment d’être juste…

 

5h50 : J’ai réussi à me glisser dans le métro suivant, ouf ! Mais je ne suis pas au bout de mes peines : le wagon n’en est pas moins bien plein, et pas forcément de gens très agréables à côtoyer. Croyant qu’une personne située derrière moi m’adresse la parole, je me retourne et lui demande « Quoi ? ». Un témoin me dit que la dame ne me parlait pas : je crois l’affaire close, mais non ! Le témoin, qui doit avoir dix ans de plus que moi, me fait la leçon et me menace des pires sévices si je ne me départis pas ce qu’il a décidé de cataloguer comme étant de l’arrogance de ma part… Je ne réplique pas, mais je regrette encore moins de partir ! La grande majorité des occupants du wagon sont des femmes noires : là encore, vous pouvez oublier les stéréotypes ! Le cliché de la grosse mamma noire toujours prête à vous serrer dans ses bras est totalement inopérant, de même que celui de la magnifique princesse sculpturale en boubou : elles ont beau être noires, elles ont le même air méprisant que les bourgeoises blanches. Décidément, la connerie n’a pas de couleur !  

 

10h30 : Je n’ai jamais été aussi heureux de revenir à Brest ! N’ayant pas eu le temps de prendre un petit déjeuner avant de partir, je m’arrête dans le « Izee » de la Place de la Liberté pour y consommer une boisson chaude et des croissants : le tout ne me coûte pas plus de quatre euros, ça me fait drôle de retrouver des tarifs honnêtes !  



[1] C’était le vrai nom de Pierre Dac, ‘faut tout vous dire, décidément.

[2] À ne pas confondre avec le mensuel Hara-Kiri, fondé en 1960 par Cavanna, Fred et Georges Bernier (qui n’était pas encore le professeur Choron) et dont Hara-Kiri Hebdo, justement, était le « prolongement hebdomadaire ».

[3] À ne pas confondre avec le mensuel Charlie, fondé en 1969, dédié à la bande dessinée et dont Delfeil de Ton, justement, fut le premier rédacteur en chef avant de céder la place à Wolinski.  

[4] C’est le vrai nom de Delfeil de Ton ! Vous n’êtes vraiment au courant de rien !

[5] Pourquoi ? Ben par allusion au « Poinçonneur des Lilas », tiens ! Cette question ! Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous…  

[6] Le film s’intitule Mourir ? Plutôt crever ! Ce titre iconoclaste est justement l’épitaphe que Siné a choisie pour lui et toutes celles et tous ceux qui ont déjà leur place assignée dans son caveau, dont sa veuve et Delfeil de Ton. D’après Virginie Vernay, Cavanna aurait refusé à se joindre à ce beau monde, arguant que quitte à se faire chier pour l’éternité, il préférait le faire tout seul ! Non-conformiste jusqu’à la mort ? Non ; MËME dans la mort !

[7] Oui, c’est bien elle « la petite Virginie » de Lune de miel !



19/02/2024
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