Du 11 au 17 mai : le professeur Blequin souhaite un bon anniversaire à Benoît Qunquis !
Pour commencer, en ce jour où je célèbre mes 35 printemps, un "autoportrait" un peu spécial...
Ce chef-d'œuvre est composé des huit dessins que voici, représentant chacun une partie de mon visage :
Jeudi 11 mai
18h30 : Passage au foyer laïque de Saint-Marc pour assister au vernissage de l’exposition « Flot Raison » consacrée aux poèmes de Myriam Guillaume et à leurs illustrations respectives, dont une due à ma plume. La poétesse a fait les choses « comme il faut » avec les petits moyens dont elle dispose, l’exposition est bien présentée, les œuvres bien mises en valeur comme elles le méritent : vous voyez, il n’est pas nécessaire de hanter les galeries parisiennes pour avoir des émotions artistiques ! Bien entendu, je ne garantis pas des buffets aussi somptueux : mais si vous vous intéressez plus à la bouffe qu’à l’art, c’est votre problème… Pas le mien !
Mon dessin est au milieu, au-dessus du poème qu'il illustre :
Quelques admiratrices et admirateurs en extase devant mon chef-d'œuvre :
La traditionnelle photo de groupe - Myriam Guillaume, c'est la dame en bleu clair avec un garçonnet à lunettes à sa gauche (donc à votre droite) :
Vendredi 12 mai
11h30 : Petite visite à « Madame bout-de-bois », alias Delphine, la sculptrice du haut-Jaurès : elle est bien une des rares à mettre un peu de vie dans ce quartier déshérité ! Passez la voir si vous en avez l’occasion : vous serez toujours bien reçu, même si les œuvres de la patronne vous laissent… De bois ! Oui, je sais, c’est nul… En plus, ce n’est pas vrai, vous verrez forcément au moins une chose qui vous intéressera, ne serait-ce que si vous avez un cadeau à faire : une sculpture de bois, ça dure plus longtemps qu’un smartphone !
12h45 : Avant d’aller au Mac Orlan, j’ai déjeuné chez une amie : nous en arrivons en parler de la récente manifestation du GUD, qui l’indigne à juste titre. Elle s’étonne qu’une infamie de cette ampleur n’ait pas été interdite ; pour ma part, ça ne me surprend pas : les idées d’extrême-droite ne font absolument pas peur aux gens de pouvoir qui savent qu’ils n’auraient rien à craindre d’un régime fasciste ! Les gueux qui donnent de la voix pour réclamer ce que les riches leur volent, ça oui, ça les inquiète ! La rage de gauche fait peur aux puissants, la rage d’extrême-droite ne fait que leur rendre service !
14h30 : Me voilà au Mac Orlan pour la première représentation du vaudeville de Jean Dussoleil, Les Perroquets : ayant écrit pour Côté Brest l’article annonçant la pièce, j’ai eu droit à une entrée gratuite. J’ai à côté de moi deux commères qui déblatèrent inlassablement : je les entends notamment approuver le conditionnement du RSA, arguant que certaines personnes profitent de cette « manne » pour vivre sans travailler… Pour proférer une connerie pareille, il faut n’avoir jamais eu besoin des aides sociales ! Ah, Macron, si tu avais commencé par ça plutôt que par la réforme des retraites, le bon peuple t’aimerait davantage aujourd’hui… Personne ne peut seulement survivre rien qu’avec le RSA ! Je ne dis pas qu’il n’y en a pas qui abusent mais c’est finalement très rare et, en général, ce sont des cas sociaux si irrécupérables qu’on ne peut rien en tirer et on a plus vite fait de les payer à ne rien foutre, au moins comme ça ils ne font pas de conneries ! Déjà que les gens qui travaillent ne se privent pas d’en commettre…
14h45 : La pièce commence. L’histoire se passe dans une maison bourgeoise dont on nous montre trois représentants : le père, la mère et la bonne. Le père exerce la profession la plus méprisable que l’on puisse pratiquer dans son milieu : il est liquidateur… Encore pire qu’huissier. De surcroît, il est bête, lâche, veule, cupide, arrogant, hypocrite et obsédé ! La mère, interprétée par Chantal Creignou, ne vaut guère mieux : guère plus fidèle, c’est de surcroît une peste qui nous donne presque envie de plaindre son mari ! Quant à Marie Glaz, qui joue la bonniche, elle est plutôt mignonne et assez convaincante dans son rôle de fausse victime plus rouée qu’elle n’y paraît, mais quand elle prend des pose de lap-danseuse pour lustrer les portemanteaux, c’est plutôt excessif… Car les vrais héros de cette pièce ne sont pas ces trois personnages, somme toute assez classiques, mais justement les portemanteaux entreposés dans le débarras de cette famille aussi nantie que dégénérée, les fameux « perroquets » en question, personnifiés par trois acteurs : Jean-Claude Neau est parfait dans le rôle de « l’ancêtre » fataliste et désabusé, je pense même que c’est lui que j’ai préféré ! Corinne Bihannic fait plutôt bien le « snob » pédant et pontifiant qui se prend pour un intellectuel de haute volée sous prétexte qu’il a « servi » dans un évêché. En revanche, Faustine Kermarrec, qui joue le « blanc-bec » sans tabou venu d’un bordel, sonne un peu faux : jouer le voyou gouailleur n’est pas aussi simple qu’il y paraît, il faut se méfier des fausses facilités. Mon avis ? C’est bien, mais je ne sais pas si je serais venu si j’avais dû payer ma place ! Mais je ne suis pas une référence en la matière : ça peut plaire aux amateurs du genre, c'est déjà ça.
La ravissante Josette (Marie Glaz) fait la pin-up de discothèque tout en astiquant un "perroquet" en fer forgé devant le "blanc-bec" (Faustine Kermarrec) et le "snob" (Corinne Bihannic) :
Quelques croquis :
Une petite fille vue dans le bus sur le chemin du retour :
17h30 : Double surprise à mon retour quand je relève mon courrier. Premièrement, ma nouvelle carte bancaire (puisque j’ai fait opposition sur l’ancienne) est déjà arrivée ! On me l’avait promise pour beaucoup plus tard ! Il y a des mots à dire, mais il y a des banquiers qui font bien leur boulot… Deuxièmement, moins agréable, l’UBO me réclame quinze euros que je ne lui aurais pas payés … Pour éviter de compliquer la situation, je préfère régulariser tout de suite, mais il faudra que je revoie la secrétaire du laboratoire concerné pour tirer les choses au clair. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous, en ce moment, à vouloir me prendre de l’argent ?
Samedi 13 mai
10h30 : J’essaie de m’acheter en ligne un album de la série Jojo qui manque encore à ma collection, mais ma banque refuse la transaction… J’avais effectivement demandé, suite à l’arnaque dont j’ai failli être la victime, à ce qu’on renforce la vigilance sur mon compte, mais là, tout de même, ça s’appelle du zèle ! Pour le coup, ça me fait le même effet que si j’étais pris pour un cambrioleur quand je rentre chez moi…
14h30 : Histoire de finir la semaine sur une note positive, j’entreprends de monter un nouveau numéro de Blequin reporter, le mini-journal vidéo culturel que j’ai créé sur YouTube. J’avais prévu d’y inclure le discours prononcé par Myriam Guillaume à l’occasion de son vernissage… Mais quand je visionne le fichier vidéo, il se révèle inaudible ! Je laisse tomber et je décide de me reposer en prévision de ma réception de demain midi. Je suis quand même un peu découragé…
Myriam Guillaume, la poétesse dont je ne pourrai vous faire entendre la voix :
Dimanche 14 mai
10h : J’ai déjà presque tout préparé pour recevoir les cinq personnes que j’ai invitées pour mon anniversaire. Hélas, au dernier moment, je reçois un coup de fil de l’une d’elles : elle est très malade et obligée de se décommander au dernier moment… Et elle devait venir avec son compagnon et ses trois enfants... Résultat, je n’ai plus qu’une seule invitée sur ma liste ! Décidément, la scoumoune me poursuit en ce moment…
Lundi 15 mai
9h45 : Je me lève avec amertume. Certes, mon invitée unique est bien venue et elle a été adorable avec moi. Certes, j’ai pu sauver ma journée d’hier grâce à une invitée de dernière minute qui est passée me voir en soirée. Mais j’ai tellement besoin de revoir mes amis en ce moment que je garde un couteau au cœur… Allez, je fais un petit article pour Côté Brest puis je me repose un brin, j’en ai besoin.
Mardi 16 mai : il y a 320 ans mourait Charles Perrault
13h15 : Pour honorer un rendez-vous en centre-ville, je prends le bus qui vient de Bohars : c’était à prévoir, il est plein à craquer, bourré d’adolescents qui vont au lycée ou au collège. Demain, j’aurai déjà 35 ans : mais quand je vois tous ces gamins au visage criblé d’acné et aux yeux rivetés sur leurs smartphones, je suis vacciné contre toute forme de nostalgie !
Lundi 17 mai
10h45 : J’ai rendez-vous avec la mère d’un jeune homme lourdement handicapé dont j’ai accepté d’illustrer le scénario : c’est une femme marocaine assez opulente coiffée du hijab, je la devine à la fois chaleureuse et autoritaire, je suis prêt à parier qu’elle tient tout à la maison et qu’elle ne se laisse pas marcher sur les pieds par les hommes ! De toute façon, vu l’état dans lequel est son fils, elle a intérêt à ne pas se laisser dominer : j’imagine sans peine toutes les difficultés juridiques à laquelle elle doit faire face au quotidien, elle doit donc être une femme de tête ! Depuis que mon père m’a raconté le Maroc où il a vécu pendant quelques années, je savais déjà que le voile n’était pas forcément un signe de domination de la femme par l’homme : j’en ai la confirmation…
En post-scriptum, un dessin qui rejoint une certaine actualité avec la série consacrée à cette connasse de Bardot...
C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !