Du 11 au 15 décembre : les banquiers et les astrologues AU PANIER !
Commençons par une petite pointe contre un être abject :
Lundi 11 décembre
16h : Après avoir effectué quelques achats à Bureau Vallée, je me dirige vers une agence bancaire pour y encaisser un chèque : le lundi, il n’y a personne pour me recevoir, mais il doit y a une urne pour déposer les chèques et tout ce qui va avec. Ce n’est qu’une fois arrivé sur place que je découvre qu’effectivement, il y a tout… Sauf des enveloppes ! Ne voulant pas différer davantage cet encaissement, je retourne à Bureau Vallée pour acheter des enveloppes : je prends les moins chères, même s’il est vrai qu’avec moi, cette denrée est assez vite rentabilisée. Une fois cet achat accompli, je repars vers la banque… Et je me rends compte que mon acheteur n’a pas libellé le chèque à mon ordre : l’espace prévu à cet effet est resté vierge ! Et je n’ai pas de stylo sur moi ! Alors j’entre au Beaj Kafé où je dérange une jeune fille pour lui demander de m’en prêter un. Ce n’est qu’après tout ce manège que je peux enfin glisser mon chèque dans l’urne avec une relative confiance… Voilà le genre de série de désagréments que je n’aurais pas si la banque en question mettait à la disposition de ces clients un stylo et des enveloppes ! Je ne voudrais pas insister lourdement sur la mesquinerie des banquiers, mais…
Mardi 12 décembre
11h : Je n’ai plus de carte bancaire. J’ai commis l’erreur de vouloir utiliser la mienne sur les automates de la poste en tapant le code : comme je n’en ai plus l’habitude, je me suis trompé deux fois… C’était suffisant pour que ma carte soit désactivée ! Ma nouvelle carte arrivera dans une semaine : en attendant, je ne peux même plus retirer de liquide ! Mon chéquier va être rentabilisé… Comme quoi il n’y a pas que les escroqueries de grande dimension : la mesquinerie bancaire nous pourrit vraiment la vie au quotidien !
17h : Je donne une conférence sur le siège de Brest à la demande de l’association « Mémoire de Lambé ». Je dis à peu près tout ce que je sais sur cet épisode malheureux de l’histoire local, c’est-à-dire, en fait, pas grand’ chose. Plus exactement, pas grand’ chose de plus que ce que le grand public connaît déjà. La salle est bien remplie : selon les organisatrices, il n’y a pas toujours autant de monde à leurs événements ! La moyenne d’âge est assez élevée et s’il n’y avait pas trois ou quatre personnes de ma génération, on pourrait presque se croire dans un EHPAD ! Certaines personnes étaient déjà de ce monde quand les bombes se sont abattues sur Brest : ça n’arrange pas mon malaise, je sens que l’assistance en saura plus que moi-même sur cette époque ! D’ailleurs, ça ne rate pas : je parle à peine une demi-heure et la discussion avec le public dure presque plus longtemps ! Je devrais plutôt dire « la discussion du public » puisque les gens parlent entre eux et je suis presque obligé de m’imposer pour apporter un élément ! Les hostilités ont été notamment déclenchées par un type qui m’a dit carrément que les chiffres que j’avançais concernant le nombre de victimes de l’explosion de l’abri Sadi-Carnot étaient « totalement faux » ! Alors que je n’ai fait que citer les chiffres officiels, ceux que tout le monde reprend ! S’il a une autre version des faits, ce n’est pas à moi qu’il doit s’adresser ! Et surtout pas avec une telle agressivité ! Pourtant, au moment où je repars, on me remet mon chèque comme prévu et on me félicite même pour mon discours qui a « appris beaucoup de choses » aux gens… De deux chose l’une : ou bien on ne voulait pas me vexer, ou bien je me sous-estime et je prends les choses trop à cœur…
Mercredi 13 décembre
16h : Il n’y a pas si longtemps encore, j’étais intervenu dans un cours de psychologie pour revenir sur mon parcours de personne avec autisme. Une étudiante m’avait posé une drôle de question à laquelle je n’ai pas su répondre : j’ai donc suggéré à la prof, pour en avoir le cœur net, que nous examinions ensemble le rapport qui m’avait été remis à l’issue de mon diagnostic. Après une relecture attentive de tout ce bazar, nous découvrons le pot aux roses : et oui ! Le psychiatre qui m’a diagnostiqué a bel et bien conclu que j’étais autiste « à haut potentiel intellectuel ! » En somme, non content d’être aspie, je suis HPI ! Surpris ?
Quelques exercices réalisés en cours du soir :
Jeudi 14 décembre
18h : À l’heure qu’il est, je devrais assister à une conférence organisée par la SEBL : mais mes parents sont en ville et m’ont invité à les rejoindre pour faire un tour au marché de Noël et boire un verre dans un bistrot. Je n’ai pas osé refuser : de toute façon, je n’ai pas besoin de chercher de nouveaux sujets à traiter pour le journal, j’ai déjà un mois d’avance sur le planning ! Et j’avoue que suite à ma conférence de mardi dernier, j’en ai un peu marre de tous ces chercheurs bouffis d’orgueil : je me demande même si les amateurs ne sont pas pires ! Je me retrouve donc à La Petite Poésie avec les auteurs de mes jours : cela fera bientôt cinq ans que j’ai quitté le domicile familial et j’apprécie sincèrement ces moments privilégiés ; j’ai de la chance d’avoir des parents comme les miens, je ne pense pas que tout le monde aurait la même bienveillance vis-à-vis d’un fils qui mènerait la vie d’artiste et serait encore célibataire à mon âge…
Vendredi 15 décembre
13h : J’écris depuis le Beaj Kafé où j’attends un particulier que je dois interviewer. D’après mon horoscope, je devrais passer une excellente journée. Or, je suis censé faire un aller-retour entre Brest et Paris ce week-end… Et je viens d’apprendre que mon billet de retour était annulé à cause d’un « mouvement social local » ! Et je n’ai toujours pas de nouvelle carte bancaire, donc pas moyen de faire une nouvelle réservation en ligne ! En somme, si je ne trouve pas rapidement une solution, dimanche soir, je risque de me retrouver en rade à Paris, sans train pour rentrer et sans même un toit au-dessus de la tête… Il faudrait vraiment que j’arrête de lire les horoscopes !