Du 10 au 16 mai : Pendant qu'on perd du temps à s'engueuler pour des polémiques bidon, le pillage de la planète se poursuit...

 

Commençons avec ce dessin qui illustre clairement mon constat :

 

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Samedi 10 mai

 

11h30 : Je vais donner mon sang. En soi, rien d’extraordinaire, j’y vais dès que je le peux, ça m’aide à me donner l’illusion que je ne suis pas une mauvaise personne et que je peux être utile à la société ; je ne prétends pas que ça suffit à faire de moi quelqu’un de bien. Cela dit, je constate qu’on est peu nombreux et ça me chagrine : on ne me fera pas croire que les gens sont débordés un samedi matin ! Et c’est si vite fait que vraiment, personne n’a d’excuse… Dans quel monde vit-on ?

 

Le 10 mai, c'est l'anniversaire de ma talentueuse collègue dessinatrice Laetitia Rouxel, co-autrice, entre autres, de la bande dessinée Des graines sous la neige consacrée à la communarde native de Brest Nathalie Lemel. Bon anniversaire, Nathalie !

 

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Puisqu'on parle de Nathalie Lemel :

 

 

13h : Après un don de sang, il est recommandé de faire un repas copieux et de consommer des protéines d’origine animale : rien que pour ça, je me demande si les vegan donnent leur sang ! Quoi qu’il en soit, je descends dans un restaurant et je vois l’orage éclater : je pense à Bayrou venu aujourd’hui dans notre ville pour commémorer l’abolition de l’esclavage… Voilà des jours qu’il ne pleut presque plus à Brest, et voilà que les vannes célestes se rouvrent juste pour le passage du premier ministre ! Je ne l’invente pas ! Je n’en tire même pas de conclusions… Si ce n’est que c’est bien fait pour sa gueule !

 

J'ai peu dessiné Bayrou depuis qu'il est à Matignon, mais il ne faut pas s'en priver : ça ne sert à rien d'être en république si on ne peut pas se foutre de la gueule du premier ministre... Surtout s'il est illégitime !

 

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Dimanche 11 mai

 

18h : Visite d’une amie qui vient d’assister à une représentation du cirque Pinder au Parc à chaînes : elle en est sortie avec des étoiles des yeux ! Je lui demande s’ils font encore des numéros avec des animaux : elle me répond par la négative. Comme quoi on n’a pas besoin d’emmerder les bêtes pour faire de beaux spectacles… Alors, les amateurs de corrida : descendez vous-mêmes dans les arènes pour vous y entretuer ! Vous ne ferez plus chier les taureaux et la société sera débarrassés de quelques-uns de ses plus gros abrutis !

 

Le 11 mai, c'est aussi le jour de la naissance d'André Igual, dit Igwal ; une pensée pour ce zygomaticien de génie parti trop tôt...

 

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Lundi 12 mai

 

9h30 : J’ai besoin de retirer du liquide pour la journée ; au Crédit Mutuel de ma rue, un monsieur âgé me dit que le distributeur ne marche pas… Je hurle « Et merde » ! Et je dois crier fort vu que j’ai déjà mon casque sur les oreilles… Encore un pauvre vieux qui a eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment ! Le mauvais endroit : à moins d’un mètre de ma personne. Le mauvais moment : je suis d’humeur massacrante parce que j’ai dix mille choses à faire en ville. Mais quel que soit le lieu et le jour, je dois admettre que je ne supporte pas qu’on se mêle de mes affaires quand je ne demande rien… Surtout quand je repense à tous les moments où je n’ai pu compter sur personne alors que j’avais vraiment besoin d’aide !

 

10h30 : Passage aux archives municipales pour faire des recherches sur l’histoire du collège Croas ar Pennoc qui fête ses 50 ans la semaine prochaine et sur lequel j’ai décidé d’écrire un article. Faut-il que j’aie le sens du devoir pour consacrer du temps à ce lieu où j’ai passé les pires années de ma vie ! Il faut dire aussi que je suis en bons termes avec une de mes anciennes profs d’histoire-géo, qui officie encore là-bas, et je tiens à ce que ça continue… En attendant, je ne comprends pas pourquoi on ne confie qu’un dossier d’archives à la fois ! On gagnerait du temps en m’apportant d’un coup les trois que je demande ! Mais bon, si on va par là, le règlement qui impose de laisser ses affaires au vestiaire n’est pas plus logique non plus : aussi noble sa mission soit-elle, toute administration est une succursale du royaume de l’absurde.

 

13h : Petite pause à la librairie Dialogues où j’achète le dernier album du Petit Spirou. Il y a des gags très drôles, je recommande notamment celui de la page 24 qui résume admirablement une vérité de l’enfance : il y a des choses que les gosses adorent mais qu’ils détestent dès que les adultes les leur imposent ! Et je ne suis pas sûr que ce soit exclusif aux enfants : depuis le confinement, je sais que j’aime rester chez moi mais que je ne supporte pas que l’État m’y force… En fait, ce qui rend la vie supportable tient en un mot très simple de cinq lettres, pas plus : le CHOIX. Et les exemples surabondent, je compte sur vous pour en trouver des montagnes !

 

Un dessins sur l'affaire Bétharram - j'ai mis longtemps à réagir à cette affaire qui ne m'a absolument pas étonné ! Comme si on ne savait pas que mettre ses gosses en boîte chez les curés ne peut que faire leur malheur... 

 

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16h30 : Après diverses allées et venues en ville, j’espère trouver l’apaisement à la piscine. Hélas, alors que je fais mes longueurs, j’entre en collision avec une nageuse. Elle était sur le dos ? Non ! Elle était à contresens ? Même pas ! Seulement, elle nageait à une vitesse de tortue et je ne l’avais pas vue devant moi ! Ça m’énerve tellement que je ne peux m’empêcher de lancer « Y a trop de monde sur la terre ! » Un jeune gland, hilare, répond « C’est clair » ! Je lui rétorque « C’est pas à vous que je parle ! » Il faudrait que je me renseigne pour savoir à quelles heures il y a moins de monde…

 

18h10 : Sur la place de Strasbourg, je prends le bus qui dessert Bohars et qui passe à Lambé. Évidemment, j’ai droit à tous les gosses du lycée de l’Iroise qui rentrent chez leurs parents : ma journée m’a épuisé, pas question de rester debout, je sors donc ma carte Mobilité Inclusion et je la présente à une gamine qui occupe une place assise. Elle se lève pour me la céder… Mais une autre pisseuse fait mine de s’y asseoir ! Je lui fais savoir que je trouve cette plaisanterie de très mauvais goût : encore un geste qu’on n’oserait pas se permettre avec une personne en situation de handicap visible… Même pas avec un non-voyant !

 

Mardi 13 mai : premier jour du Festival de Cannes

 

10h : Aujourd’hui, je reste chez moi pour expédier quelques travaux passablement rébarbatifs. Je m’y mets d’assez mauvaise grâce, je suis un peu fatigué en ce moment. Si je ne craignais de proférer une obscénité, je dirais bien que j’aurais besoin de vacances.

 

C'est aujourd'hui que commence le festival de Cannes : l'occasion pour les starlettes de se montrer dans l'espoir de se faire remarquer des producteurs...

 

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...et pour les stars vieillissantes de montrer qu'elles ont encore de beaux restes.

 

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Le 13 mai, c'est aussi le jour de l'anniversaire de Luciano Benetton - il a 90 ans.

 

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Le montage ci-dessous fait partie d'une série d'hommages inspirés par un épisode de la Linea ; plus de précisions dans cette vidéo :

 

 Mercredi 14 mai

 

15h40 : Un orage à la mi-mai ! On aura tout vu ! Et dire que j’étais allé pique-niquer au bois à midi… Ce n’est pas fait pour calmer mes nerfs quelque peu éprouvés…

 

20h45 : J’arrive avec soulagement au Biorek au terme d’un voyage au cours duquel, après le cours du soir, j’aurai croisé à peu près tous les cas sociaux de la ville ! Rien que dans le bus, il y avait un type qui tabassait la femme qui l’accompagnait… Ensuite, je n’ai pas pu faire dix mètres sans croiser un dégénéré qui poussait des cris ou m’abordait avec une familiarité déplacée ! Tout ce qu’il faut pour me mettre à l’aise ! L’orage a cessé depuis au moins quatre heures et le ciel est maintenant dégagé : si c’est le soleil qui excite les gens à ce point-là, j’en arrive à souhaiter un été pourri !

 

Sans transition, un croquis préparatoire pour un dessin présenté plus haut :

 

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Jeudi 15 mai

 

17h15 : Ce soir, le Collectif Synergie organise sa scène ouverte du troisième jeudi du mois, toujours au Kafkérin. En attendant l’ouverture de l’établissement, où l’événement doit avoir lieu, je me suis mis en quête d’un bistrot où patienter. Mes pas m’ont finalement conduit jusqu’au bouquiniste du quartier : j’en profite pour voir si cet aimable commerçant n’aurait pas quelques-uns des livres qui manquent à ma collection. Il n’en a aucun : histoire de ne pas repartir bredouille et de ne pas avoir dérangé le bouquiniste pour rien, je lui prends Tam-Tam, le recueil des histoires de Reiser adaptées dans la série animée du même nom. Ce volume, édité à l’époque par Canal+ pour faire la promotion du dessin animé, fait un peu double emploi avec la série La vie au grand air, dont ces histoires sont issues et dont je possède déjà deux tomes sur trois, mais tant pis, un livre de Reiser n’est jamais de trop dans une bibliothèque. De surcroît, la série animée n’est pas intéressante au point d’être indispensable : les dessins de Reiser sont déjà assez vivants en tant que tels et se passent fort bien de l’animation, ce qui suffit à justifier le laconisme de la préface de Delfeil de Ton… Bref, quitte à faire une sélection de ses BD, autant les relire directement sans passer par le filtre du travail d’un animateur qui, aussi talentueux soit-il, ne pourra jamais rivaliser avec l’original.

 

Pour mémoire, une causerie sur Reiser que je n'ai jamais pu donner en public pour cause de Covid - vous trouverez un extrait de la série animée en question à partir de 15:15 :

 

 

P.S. : épargnez-moi vos commentaires sur la longueur de ma barbe, cette vidéo a été faite en plein confinement...

 

17h30 : Je reprends la direction du Kafkérin et je peux enfin localiser, dans la rue du commandant Drogou, le bâtiment des bains-douches municipaux. Il est de toute évidence désaffecté et je me dis qu’il y aurait un bel article à faire sur cet édifice qui représentait certainement un progrès à l’époque où l’eau courante à domicile était encore un luxe pour beaucoup de gens… Je pense aussi que cette bâtisse mériterait une nouvelle vie : pourquoi pas un spa, histoire de rester fidèle à sa vocation première ?

 

Le bâtiment en question :

 

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20h30 : Nous ne devrions pas être très nombreux à participer à la scène ouverte : il n’y a que Bardawen, le vieux Roger et moi-même, outre Claire qui est bien présente cette fois. Suite à une mauvaise chute, elle a un pansement à chaque main ; ça lui fait les mêmes stigmates que le Christ ! Mine de rien, en cette période où les calotins repartent à l’offensive, elle est dans l’air du temps… 

Roger sur scène :

 

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20h50 : Roger vient de finir son tour de chant ; la jeune fille qui a déjà chanté en duo avec lui vient de nous rejoindre. Je monte sur scène et interprète quatre slams : j’arrive à déclamer sans une faute les deux premiers, « Blues » et « Je suis à l’Ouest », ce dont je suis très fier ! Je fais deux ou trois lapsus sur « Ça m’intéresse pas » mais, étant donnée la longueur du texte, on peut me les pardonner ; en revanche, « Amélie Nothomb » me donne un mal de chien : il est vrai que je ne l’interprète pas souvent en public, de peur de me faire lyncher par les détracteurs de cette grande dame – ils sont nombreux dans les milieux gauchisants où le succès commercial est mal vu. Je termine en chantant « Femme demeurée », ma parodie de la tristement célèbre chanson sexiste de Cookie Dingler, histoire de quitter la scène en laissant un souvenir marquant : ma prestation me vaut les compliments de la charmante adolescente, ce qui suffit presque à mon bonheur…

 

La jeune (et jolie) copine de Roger :

 

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 Vous ne connaissez pas les slams dont je viens de parler ? Les voilà : 

 

 

22h15 : J’avais quitté le Kafkérin quelques minutes avant la fin de la soirée pour ne pas rater le bus. Mais celui-ci ne vient même pas ! Dix contre un que c’est un dommage collatéral de cette grève qui n’en finit pas depuis le début de la semaine… Je ne remets pas en cause le droit de grève, mais je doute de l’efficacité de cette stratégie : les décideurs se déplacent en voiture avec chauffeur, alors les moyens de transport à l’arrêt, ils s’en fichent pas mal et ça ne dérange que de pauvres types pas dans le coup… Si les syndicats avaient un peu d’audace, ils appelleraient au sabotage des machines destinées à la validation des titres de transport afin de laisser les usagers voyager gratuitement ! Quoi ? Cette pratique est illégale ? Objection : quand on n’a vraiment rien à perdre, on n’a pas peur de tout casser ! Et des protestataires qui ne sont pas prêts à se mettre dans l’illégalité pour faire valoir ce qui leur parait légitime ne sont pas autant dans la merde qu’ils le disent…  En attendant, je suis obligé de demander à Claire si le camarade qui vient la chercher ne peut pas me voiturer moi aussi ! Je pourrais marcher, mais je suis épuisé et la pente qui monte jusqu’à Lambézellec a de quoi me faire hésiter : de toute façon, j’ai horreur de marcher quand la nuit est déjà presque tombée !

 

Quelques croquis réalisés au cours de la soirée :

 

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Vendredi 16 mai

 

9h30 : Je me suis levé trop tard, j’ai raté l’ouverture du marché. Je ne peux donc pas échapper à la meute des bonnes gens qui s’esclaffent pour un oui ou pour un non et qui expriment leurs doléances météorologiques aux commerçants… Je suis tellement à bout de nerfs que, quand j’entends une rombière se plaindre qu’il fait froid, je ne peux m’empêcher de lui crier « On sait ! » C’est sûr qu’avec une telle conduite, j’ai beau jeu de me plaindre des incivilités des cas sociaux…  

 

Il y a 322 ans mourait Charles Perrault :

 

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La photo sur laquelle je me suis borné à dessiner des dents de loup est de Mélanie Bodolec : il s'agit de l'affiche du court-métrage La bagarre, un film de ma sublime concitoyenne Gabrielle Pichon.

 

10h : Tout arrive : il n’y a pas la queue à la poste et je retire sans encombre le colis qui m’y attendait. Seul incident : l’appareil sur lequel je suis censé signer a une défaillance et la postière est obligée de le faire redémarrer… Voilà typiquement le genre de problème qu’on n’avait pas quand il fallait encore signer sur du papier ! « Heureusement que vous disposez d’engins de ce type pour vous faciliter le travail », lui lancé-je : elle ne trouve rien à répliquer… Je ne suis pas passéiste : la technologie, c’est comme les champignons, il ne faut pas se servir sans discernement ! Ce qui est vraiment bon à prendre, il ne faut pas s’en priver, mais ce qui ne fait que compliquer ce qui fonctionnait déjà, je n’en vois pas l’intérêt…

Avant de se quitter, voici ma vidéo du vendredi :

 

 

C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



16/05/2025
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