Du 21 au 27 septembre : Macron et Barnier réinventent la non-cohabitation

 

Samedi 21 septembre : il y a 112 ans naissait Chuck Jones

 

Ce dessin est un énième hommage de ma part à la sorcière Hazel quand elle devient belle à la fin du cartoon Broom-stick Bunny :

 

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15h30 : J’arrive sur la place de Strasbourg ; j’ai une heure pour atteindre les Capucins où doit avoir lieu une conférence sur la Jeanne d’Arc. Mais une mauvaise surprise m’attend : le tramway n’ira plus loin que la station « Jean Jaurès » à cause d’une manifestation qui bloque la rue de Siam ! Depuis un certain temps, j’ai l’impression que les manifs ont surtout lieu le samedi, quand ça ne gêne absolument pas les patrons, quand ça mobilise à peine les journalistes, et quand ça n’ennuie que les pauvres diables dans mon genre qui veulent seulement profiter un peu de leur week-end… Manifester son mécontentement est devenu un passe-temps dominical au même titre que le jardinage ou le bricolage : on a les contestataires qu’on mérite…

 

Rien à voir : une mini-BD réalisée en quatrième vitesse qui m'a été inspirée par une nouvelle lue dans Le Télégramme...

 

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15h45 : J’ai été bien obligé de descendre à « Jean Jaurès » et de poursuivre ma route à pied. Passant au niveau de la place de la Liberté, je croise le cortège et j’en profite pour demander à l’un des protestataires pourquoi ils manifestent : il me répond que c’est pour demander la destitution de Macron ! Rien que ça ! Si encore ils étaient une marée humaine ! Mais on en est loin… Et ils ne doivent pas compter sur les passants et les badauds pour se joindre à eux : ce week-end, il y a les journées du patrimoine et le salon de la BD, le public a donc d’autres préoccupations… Moi le premier ! C’est un fait que Macon a trahi la volonté populaire telle qu’elle s’exprimée en juillet dernier et qu’il mériterait d’être destitué, mais encore faudrait-il que la loi française soit bien faite, et ce ne sont pas quelques centaines de clampins qui font la révolution comme on fait du puzzle les dimanches pluvieux qui vont empêcher notre conducator de pacotille de dormir… Finalement, ils ont bien choisi leur jour : manifester en pleine journée du patrimoine est une bonne idée car l’esprit frondeur est désormais une pièce de musée…

 

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Et puisqu'on parle du patrimoine...

 

 

16h : J’approche de la station de téléphérique ; je croise un ami photographe qui me parle des pluies torrentielles de cette nuit et m’apprend qu’il y a même eu des inondations ! Il faut croire que c’était localisé : si toute la ville avait été concernée, logiquement, j’aurais dû sortir à la nage de l’espèce de cuvette au fond de laquelle mon immeuble est encaissé… Voilà typiquement le genre d’aberration météorologique qui prouve que le dérèglement climatique n’est pas une affabulation de gauchistes illuminés, mais tant qu’on s’obstinera à baptiser le phénomène « réchauffement climatique » et à laisser le bon gros con de base s’imaginer que ça devrait se traduire par un temps de mois d’août sur la Riviera à longueur d’année et dans toute l’Europe, ces intempéries délirantes alimenteront toujours plus les discours des climatosceptiques qu’ils ne les feront taire…

 

Sur un tout autre sujet : un dessin et un collage sur Christian Troadec qui a perdu son titre de vice-président du conseil régional de Bretagne - il était déjà sur la sellette pour avoir, entre autres, pris le volant en état d'ivresse, à l'instar de Pierre Ogor, maire d'une autre commune du Finistère... Vous ne trouvez pas invraisemblable que ces deux zozos puissent garder leur mairie après avoir fait un truc pareil ?

 

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16h10 : C’est le bouquet ! Le téléphérique est lui aussi à l’arrêt, justement à cause du risque d’intempéries ! Dire que je suis en train de travailler sur un projet d’article destiné à prouver qu’il est moins souvent à l’arrêt qu’on ne le prétend… Quoi qu’il en soit, j’en serais réduit à devoir renoncer à la conférence… Si je n’avais pas trouvé un ami qui se propose de me voiturer ! C’est vraiment un coup de chance car je n’ai fait aucun sacrifice à Hermès, le dieu des voyageurs… Heureusement que le pont de Recouvrance n’est pas fermé, il n’aurait plus manqué que ça.

 

Sans rapport : un dessin inspiré par un article du Télégramme selon lequel le scoutisme aurait le vent en poupe en France...

 

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16h20 : Grâce à mon providentiel camarade, je suis arrivé à temps aux Capucins pour la conférence. Je profite du temps de battement pour feuilleter Le Télégramme qui était offert gracieusement à l’occasion du salon de la BD : j’apprends ainsi que Sophia Loren a eu 90 ans récemment ; je suis un peu surpris de découvrir qu’elle n’est pas déjà morte ! Évidemment, ce n’est plus la fraîche beauté qui a fait fantasmer tant de cinéphiles, mais je trouve qu’elle a gardé une classe folle. Surtout, à voir son regard et son sourire, je constate qu’elle n’est pas devenue aigrie et pontifiante[1] avec l’âge :  elle ne sera jamais donneuse de leçons, elle ne se prendra jamais au sérieux, elle garde manifestement sa joie de vivre de Méditerranéenne bon teint ainsi que son cœur de clownesse qui avait séduit le grand Chaplin en son temps. Contrairement à la mère Bardot qui fêtera elle aussi ses 90 ans la semaine prochaine, la divine Sophia ne sera jamais une vieille conne, elle restera jusqu’à la mort une ancienne jeune fille. Continuant à parcourir le quotidien régional, je suis bien surpris de découvrir le nom de la nouvelle doyenne de la fac de sport de Brest… Puisque c’est ma cousine ! Je suis bien content pour elle, mais j’espère que sa mère (qui est ma tante) ne va pas en faire un argument pour me dévaluer…


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16h30 : La conférence débute. Elle a été organisée par la Société d’Étude de Brest et du Léon à l’occasion de la sortie du hors-série des Cahiers de l’Iroise sur la Jeanne d’Arc. L’orateur n’est autre que l’amiral Bernard Rogel qui revient sur les multiples facettes de ce porte-hélicoptères devenu mythique, du moins celles qu’il a connues au cours de son existence : jeune enfant, il rêvait en voyant passer dans la rade de Brest le navire flambant neuf qui marquait la fin des dinosauriens cuirassés[2] et partait faire le tour du monde à une époque où le commun des mortels ne voyageait jamais très longtemps ni très loin ; midship[3], il y a fait ses vrais premiers débuts en tant qu’officier de marine, il a même eu l’opportunité de débarquer sur l’ilot de Clipperton, cette possession française si inutile qu’elle en devient glorieuse[4] ; officier d’état-major, il a assisté à la mobilisation de la « Jeanne » pour le secours aux sinistrés du tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est ou à l’équipage du voilier Le Ponant en 2008…Bref, la causerie est passionnante de bout en bout et je me régale tellement que j’en oublie le sale métier de chef militaire de l’intervenant – mais j’avoue que mes relations avec les marins sont globalement bonnes, mon amour pour la mer et les gens de mer l’emportant sur mon aversion pour l’armée en tant qu’institution. Mon compagnon de route, qui m’a avoué accuser une certaine fatigue, s’endort pendant la causerie de l’amiral : pour ma part, si j’étais capable de dormir en plein jour, je me serais plutôt assoupi pendant les interventions des auteurs du hors-série dont les talents oratoires sont assez inégaux… Je ne peux cependant m’empêcher d’être impressionné par Hervé Bedri qui n’a visiblement pas (ou plus) l’usage de ses jambes et qui a besoin de deux béquilles pour accéder au pupitre… Les personnes en situation de handicap visible sont contraintes d’exécuter au quotidien ce genre de prouesse pour avoir une vie « normale » et je trouve ça autrement plus méritoire que les pitreries des athlètes paralympiques ! 

 

Quelques photos prises lors de la conférence :

 

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En sortant, je suis tombé sur cet autocollant véhiculant une citation de Corinne Masiero qui ne manque pas de pertinence...


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Dimanche 22 septembre

 

9h40 : Me voici au Fort Montbarey, qui fut malgré lui l’ancien dernier bastion de l’armée du Reich à Brest et qui abrite maintenant le mémorial de la Résistance. Il accueille aujourd’hui une cérémonie organisée dans le cadre du quatre-vingtième anniversaire de la libération de la ville du Ponant : bien que je ne remette pas en cause la nécessité impérieuse de ne pas oublier ce qui s’est passé à l’époque, ce genre de cérémonie me laisse généralement assez froid. Pourquoi suis-je venu, alors ? Parce que l’association qui gère le fort a récemment rénové un des chars anglais qui avaient joué un rôle décisif dans la victoire et que je voudrais en savoir davantage sur cette pièce afin d’avoir de quoi faire un bel article. J’espère pouvoir recueillir assez d’informations ; pour l’heure, je patiente comme je peux, assis sur un tabouret que j’ai moi-même apporté pour être sûr d’avoir une place assise : on me prie assez rapidement de me déplacer parce que je me suis assis dans l’alignement de la rangée réservé aux officiels… De nombreux sujets britanniques sont venus et ont déjà leurs places assignées devant le char de leurs compatriotes ; ça me change car je n’ai pas souvent l’occasion d’entendre des gentlemen parler anglais autour de moi : j’ai plutôt l’habitude d’entendre des cas sociaux hurler en français dans le bus !

 

Le char en question :

 

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10h15 : La cérémonie proprement dite débute avec des représentants des trois grands cultes monothéistes venus rappeler que leurs religions sont régies par des principes de paix et d’amour ; en effet, il suffit d’aller à Beyrouth ou à Gaza pour que ça crève les yeux – et le reste aussi, d’ailleurs… Je me suis déjà suffisamment fait remarquer avec mon tabouret, alors je ne dis rien… Même si je n’en pense pas moins !

Les représentants des cultes :

 

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11h15 : La commémoration proprement dite commence. Il n’y a pas grand-chose à dire de ces cérémonies très codifiées. C’est la première fois que je vois en chair et en os le député été élu en juillet dernier : d’aucuns s’offusquent d’entendre un élu de la France Insoumise plaider pour la tolérance et la démocratie ! Ce genre de réaction illustre bien à quelle point la grande gueule de Mélenchon est devenue un boulet pour la gauche car le député est dans le rôle qui lui échoit au cours d’une commémoration de ce type, ni plus ni moins : un élu d’une autre formation dirait exactement la même chose, même les politiciens d’extrême-droite n’oseront jamais défendre la mémoire des collabos… Du moins tant qu’ils n’auront pas la majorité absolue !

Le député en plein discours officiel :

 

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Et puisqu'on parle de la gauche :

 

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12h30 : Il n’a été question du fameux char anglais à aucun moment dans les discours : je décide donc d’interroger directement la présidente de l’association qui me répond de bonne grâce. Je n’ose pas approcher le député, je n’ai après tout rien à lui dire. Je n’ose pas non plus adresser la parole au représentant des Juifs à Brest : j’aurais pourtant aimé en savoir plus sur cette communauté dont j’ignorais l’existence jusqu’à présent car je ne pensais pas que les Hébreux[5] étaient assez nombreux dans ma ville pour y former une communauté – il n’y en avait déjà pas beaucoup à l’arrivée de la Wehrmacht, à tel point que cette dernière a surtout eu maille à partir avec la résistance car les Allemands n’étaient pas du tout les bienvenus à Brest ! J’ose encore moins refuser les crêpes qu’on m’offre : un repas gratuit, c’est toujours bon à prendre…

 

Une photo prise au cours de la cérémonie...

 

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...et quelques images filmées :

 

 

15h30 : Grâce à un ami qui fait du bénévolat au fort et qui a accepté de me voiturer, j’ai pu arriver à temps à l’hôtel de ville où doit avoir lieu une projection d’un film sur la libération. Hélas, je tombe doublement sur un os : premièrement parce que je suis à nouveau obligé d’ouvrir mes sacs pour en monter le contenu à des vigiles ; étant déjà fatigué (je m’étais levé très tôt pour arriver à temps à la cérémonie), je ne peux m’empêcher de pester contre ce règlement aussi désagréable qu’inutile : vous croyez vraiment qu’un individu armé et mal intentionné accepterait gentiment de leur ouvrir son sac et de les laisser y voir la kalachnikov qu’il y transportait ? Deuxièmement, quand je demande où a lieu la projection, on me répond que la salle est complète et qu’il faudra que j’attende la suivante qui aura lieu à 17h ! Je déclare forfait et décide de rentrer chez moi : j’ai visiblement sous-estimé l’attrait du film que je voulais voir et il faut croire que les organisateurs aussi… Il y a des jours où je me réjouis presque d’être encore célibataire : qu’est-ce que ma femme et mes enfants auraient pensé de moi ? 

 

Au cours de cette journée, le stade Brestois, déjà victorieux en ligue des champions, a également gagné son match contre Toulouse...

 

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Lundi 23 septembre : il y a 159 ans naissait Suzanne Valadon

 

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11h30 : Je me décide à visionner une vidéo consacrée à un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale, à savoir la mission d’un hydravion anglais dont l’équipage avait été chargé, dans la nuit du 17 au 18 juin 1940, d’exfiltrer la famille du général de Gaulle, réfugiée à Carantec, avant que les Allemands n’arrivent en Finistère ; hélas, l’appareil dévia de sa route et s’écrasa à Ploudaniel où ils furent enterrés : les gens du coin ont pris grand soin de leurs sépulture et Yvonne et ses rejetons en furent quittes pour rejoindre le grand Charlots en Angleterre à bord d’un bateau partant de Brest. Mais pourquoi, me direz-vous, a-t-on si peu parlé de cet épisode pourtant crucial pour la connaissance de ce qu’il n’est pas exagéré d’appeler l’épopée gaullienne ? D’abord parce que la mission était secrète et l’est longtemps restée : pour cette raison, les quatre aviateurs victimes du devoir n’ont jamais été officiellement honorés par le gouvernement du Royaume-Uni – ce qui, après, tout, leur fait une belle jambe là où ils sont aujourd’hui ! Ensuite, d’après ce que je me permets du moins de supposer, on sait aujourd’hui que Churchill n’a jamais pu supporter notre Charlot national : côté anglais, on devait donc mal digérer d’avoir sacrifié quatre éléments d’élite rien que pour la famille de cet emmerdeur, alors nos voisins d’outre-Manche ne s’en sont pas vantés outre mesure ; côté français, le récit de l’année 1940 est déjà assez humiliant pour nos ancêtres sans qu’on y ajoute ce chapitre qui est tout de même assez foireux… D’autant qu’on ne sait pas exactement pourquoi les Britanniques avaient dévié de leur itinéraire ! On invoque le mauvais temps qu’il avait fait cette nuit-là… Mais des Anglais incommodés par la pluie et la brume, j’ai un peu de mal à y croire ! Plus sérieusement, vous trouvez peut-être qu’il est beaucoup question de la seconde guerre mondiale en ce moment : personnellement, j’ai eu vent des records que bat l’extrême-droite en Allemagne, alors je trouve qu’on n’en parlera jamais trop !

 

Quelques dessins inspirés par la dérive autoritaire de Macron et les annonces de Barnier en matière de fiscalité - de même que "ce n'est pas parce qu'on n'aime pas le coran qu'on doit finir chrétien" (comme l'a chanté Hubert-Félix Thiefaine), ce n'est pas parce que j'ai peur de l'extrême-droite que je suis un "pauvre con de macroniste" pour reprendre un anathème que m'a lancé un gilet jaune ; "pauvre con", ça peut encore aller, mais "macroniste", je n'ai pas aimé :

 

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Mardi 24 septembre

 

12h30 : Déjeuner avec un ami psychologue qui s’occupe de jeunes en difficulté. Nous parlons de choses et d’autres et il en arrive à utiliser un terme couramment utilisé par les adolescents, le mot « boomer » ; j’en profite pour lui demander ce qu’ils entendent par-là : sur le coup, sa réponse m’inspire que le substantif peut être envisagé comme un mot poli pour dire « vieux con » ! Bien sûr, c’est plus subtil que ça : disons qu’un « boomer » est un individu déjà trop âgé pour que les ados le reconnaissent comme un des leurs mais pas encore assez pour être considéré comme un « senior » et bénéficier au moins d’un semblant de respect de leur part… Ça me rappelle cette BD de Relom parue dans Fluide Glacial[6] où deux gamins traitent de « vieux » leurs parents quadras (la maman est pourtant bien roulée, je trouve) et qualifient de « jeune » leur grand-mère septuagénaire sous prétexte « qu’elle arrive à réciter l’alphabet en pétant » ! Le dessinateur force le trait mais illustre une certaine vérité : combien de perdreaux de l’année ne disqualifient-ils pas comme « ringard » ce qu’aimaient papa et maman mais se délectent de ce qu’adulaient leurs grands-parents, à l’image de ces jeunes des années 1980 qui trouvaient Charlie Hebdo ringard et adoraient les Marx Brothers, au grand désespoir de Cavanna – dont je ne partage pas la sévérité à l’encontre de Groucho et de ses deux frangins, mais ce n’est pas le propos : 

 

« Vous êtes aussi cons que vos pères l’étaient à votre âge, vous serez aussi cons qu’eux quand vous aurez leur âge. Surtout, surtout, chier sur ce qu’aimait papa ! Essentiel. Et redécouvrir avec extase ce qu’aimait grand-père. De génération en génération se transmet le flambeau sacré de la connerie. La connerie cherche toujours le non-conforme, à condition que ce soit le non-conforme de tout le monde. »[7]

 

Tiens, il faudra que je retienne ce paragraphe pour le balancer en pleine gueule du premier jeunot qui aura la mauvaise idée de me traiter de « boomer » sous prétexte que je lis Fluide Glacial au lieu de regarder Hanouna à la télé et que je cite Cavanna plutôt que les posts des influenceuses sur les réseaux dits sociaux ! Et j’enfoncerai le clou en braillant la chanson du père Brassens : « Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est… »

 

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Mercredi 25 septembre

 

15h : Qui dit abondante production graphique dit forte consommation d’encre, sauf bien sûr chez les robots qui ne travaillent que sur tablette – je ne suis irrémédiablement pas hostile à l’utilisation de l’outil informatique tant qu’on ne fait pas de son existence un prétexte pour se sentir dispensé de travailler la matière. Je me rends donc chez Artéis, espérant trouver des cartouches pour mon feutre-pinceau : effectivement, ils en ont dans à peu près toutes les couleurs… Sauf en noir. Ce n’est pas la première fois et, si d’aventure ils en ont, ils ne les vendent pas séparément d’un feutre-pinceau ! Je ne vais quand même pas en racheter un neuf à chaque fois que j’ai seulement besoin d’encre, ce serait un peu comme si je rachetais un appareil photo à chaque fois que je devais changer les piles ! Bon, de toute façon, il n’y en a pas, il va donc falloir que je vive sur ma réserve aujourd’hui. Je note cependant d’aller chercher dans une autre boutique avant la fin de la semaine et, surtout, de me constituer un gros stock une fois que j’en aurai les moyens – comprenez : dès qu’on aura commencé à me verser mon Allocation Adulte Handicapé.

 

Jeudi 26 novembre : il y a cinq ans, Jacques Chirac nous quittait

 

L'ancien président est inhumé au cimetière de Montparnasse, près de Serge Gainsbourg : sur sa tombe, il n'y a pas de têtes de veaux... Mais il y a des pommes ! C'est encore plus grotesque ! 

 

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23h : Au terme d’une journée bien remplie, consacrée à plusieurs tâches désagréables, je risque un coup d’œil sur le site du Courrier International et j’apprends la mise en examen du maire de New York ainsi que la chute libre de sa côte de popularité. Les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont « Vous voyez, il n’y a pas que chez nous » ! Sans déconner, je ne sais pas combien de lecteurs touche le Courrier mais il mériterait d’être davantage lu : les Français gagneraient à savoir que les autres pays ne sont pas beaucoup mieux lotis que le leur…

 

Trois dessins pour taquiner Sophie Davant - rappelons que la séduisante animatrice est devenue une de mes têtes de turc depuis qu'elle a poussé l'auto-idolâtrie au point de lancer un magazine à son nom :

 

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 Vendredi 27 novembre

 

10h30 : Passage à Dialogues Beaux-Arts pour acheter ces fameuses cartouches d’encre : la vendeuse, qui est une ancienne camarade d’études, accepte de m’en céder sans me forcer à acheter un feutre-pinceau neuf. Juste avant moi passe une vieille dame qui, au vu de l’ampleur des travaux à Brest, déclare plaindre les Brestois qui doivent supporter ça tous les jours pour aller travailler ! Ma camarade rétorque qu’elle n’est pas trop gênée puisqu’elle prend le tram pour aller au boulot, ce qui lui prend un quart d’heure contre quarante minutes pour quelqu’un qui ferait le même trajet en voiture ! Mine de rien, c’est un argument-massue en faveur de ce chantier destiné notamment à construire une nouvelle ligne de tramway ! D’ailleurs, la vieille reconnait avant de partir que « ce sera super quand ce sera fini », ce qui est plus intelligent que les rouspétances indécentes de la rombière débile que j’avais entendue au marché la semaine dernière… Prenez une seule fois le bus hors des heures de pointe et dites-moi ensuite si vous avez encore envie de critiquer ce chantier ! 

Cinq dessins pour ajouter un clou au cercueil de C8 :

 

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Oui, c'est bien Jean-Claude Bourret que j'ai voulu représenter à gauche : je ne pensais pas qu'il serait aussi dur à caricaturer...


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Ce dessin rend hommage au magazine Mad dont la dernière couverture représentait Alfred E. Neuman grimé comme le clown du film Ça. 

 

22h : Je viens de rentrer de la piscine avec une heure de retard à cause d’un incident qui a immobilisé le tram… Deux heures pour rentrer chez soi, de nuit, dans le froid : voilà le genre de situation que ne connaissent pas ceux qui restent au chaud dans leurs bagnoles et qui se plaignent parce qu’ils mettent dix malheureuses minutes de plus qu’avant à rentrer à cause du chantier du tramway ! Désolé si j’ai l’air d’insister lourdement avec ça, mais je ne parviens pas à digérer le mépris souverain dont fait montre la société à l’égard des usagers des transports en commun…Bien sûr, il y a plus grave dans la vie que cette mésaventure : mais compte tenu du fait qu’il me reste encore beaucoup de choses à faire avant de me coucher, que je n’ai même pas encore dîné et que je dois me lever très tôt demain matin pour si je veux avoir une chance de trouver un emplacement à la foire Saint-Michel… Conclusion : ça pouvait difficilement tomber plus mal ! Convenez-en…  

 

Allez, encore quatre dessins sur C8, car la décision de l'Arcom est bien la seule bonne nouvelle à laquelle nous ayons eu droit cet été : 

 

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J'avoue avoir toujours pris un malin plaisir à dessiner "la boîte à cons" - pour reprendre l'expression par laquelle les Guignols désignaient le "donjon prétentieux" (formule utilisée par Cabu) de TF1...

 

Allez, on termine avec un détournement d'une photo représentant Alain Souchon en concert avec ses fils - ce n'est qu'une pochade, il n'entre pas dans mes intentions de dénigrer ce bon vieux Souchon qui est un de mes chanteurs préférés, ni même ses fils dont je ne connais pas la musique et que je ne peux donc pas juger :

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !



[1] Non, ne cherchez pas, il n’y a aucun jeu de mot avec le nom de l’homme dont elle a partagé la vie pendant quarante ans – qui a dit « veinard » ?

[2] En 1991, Bruno Léandri avait consacré sa rubrique « Palinodies » dans Fluide Glacial aux cuirassés : il y avait de quoi rire en constatant l’inefficacité et l’inutilité de ces mastodontes marins ! Le plus gros jamais construit, le japonais Yamato, fut mis à flot à une époque où les cuirassés étaient déjà venus obsolètes et ne servit guère plus que le temps d’un baroud d’honneur avant d’être coulé par les Alliés. Bilan final : un gouffre à pognon supplémentaire et le sacrifice inutile de tout un équipage ! Étonnez-vous que le Japon ait perdu la guerre…

[3] Terme désignant les aspirants dans la marine anglaise ; les Brestois l’ont adopté pour désigner les apprentis-officiers qui partaient faire leur formation à bord de la Jeanne d’Arc.

[4] Pour vous donner une idée, il ne mesure guère plus de neuf mètres carrés, les terres les plus proches sont à plus de mille kilomètres et il est (faut-il le préciser ?) totalement inhabité.  

[5] Ce terme n’a pour moi aucune connotation péjorative. Vu ?

[6] Plus précisément dans le numéro 576 de juin dernier de la vénérable revue – bientôt quinquagénaire, tout de même ! J’avoue que je soupçonne fort Relom, malgré le respect que je lui dois, d’avoir été en retard pour le numéro précédent qui était précisément consacré aux rapports entre les « jeunes » et les « vieux ».   

[7] Extrait de l’édito du dernier numéro de L’hebdo Hara-Kiri du 23 décembre 1981.



28/09/2024
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