Du 8 au 13 avril : Les décideurs savent tout mais ne connaissent rien !

 

Commençons avec un beau dessin : Greta la Gremlin enceinte ! Je me suis inspiré d'une belle photo de la non moins belle Laëtitia Milot quand elle se trouvait dans cette position que l'on dit intéressante - mais qui ne l'est pas forcément pour certaines femmes... Précisons tout de suite : je sais très bien que dans les deux films, les Gremlins se reproduisent en s'aspergeant d'eau, pas la peine de m'en faire la remarque ! 

 

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Lundi 8 avril

 

10h : Après un week-end de réclusion volontaire, je me rends chez ma psychologue à pied, ce qui me permet de découvrir les affiches de LFI pour les élections européennes. Je ne sais pas s’ils y croient vraiment : personne ne s’intéresse à cette campagne, si tant est que les gens s’intéressent encore aux autres élections… Ils ont pourtant raison de montrer qu’ils sont mobilisés : la gauche, c’est eux, maintenant ! N’en déplaise à tous ces imbéciles qui les trouvent plus dangereux que le RN… Et puis Manon Aubry est vraiment très mignonne : elle fait moins peur que Marion Maréchal, en tout cas !

 

18h : Prélude à la tempête Pierrick : il fait déjà un vent à décapiter les bœufs quand j’attends le bus sur la place de Strasbourg. Ces intempéries commencent à me lasser, mais, surtout, je commence sérieusement à me demander pourquoi, dans une ville comme Brest, on ne peut pas bénéficier d’abribus un peu mieux abrités de la pluie et / ou du vent ! Si c’est un signe de mépris envers les usagers des transports publics, c’est grave. Si c’est par méconnaissance de la réalité climatique de Brest, c’est encore pire !

 

Mardi 9 avril

 

10h : Il ne pleut pas (pour une fois !) et j’ai prévu de passer l’après-midi à travailler sur mes planches de BD. Alors, pour me mettre en train, je m’accorde une sortie sylvestre au petit bois situé en face de chez moi. Je croise pas mal de propriétaires de chien qui promènent leur animal : je suis un peu triste pour eux quand je pense qu’ils risqueront bientôt une amende s’ils ne tiennent pas en laisse leur toutou ! Encore une loi profondément injuste qui pénalise ceux qui n’ont pas de jardin ou n’ont pas beaucoup de terrain : même posséder un chien va devenir un privilège ! Heureusement que nous sommes dans un pays démocratique !  

 

19h30 : Je conclus la journée en redécouvrant Garfield. J’ai presque honte de l’avouer, mais ça me fait autant rire que Mafalda ! Le chat de Jim Davis est tellement cynique et a un tel sens de la répartie qu’il est difficile de ne pas éclater de rire ! Garfield est goinfre, paresseux et égocentrique, il passe son temps à manger, dormir et à embêter son entourage… Et pourtant, on ne peut pas s’empêcher de le trouver sympathique. Pourquoi ? Cette bonne blague : parce que tout le monde rêve de pouvoir se comporter comme lui ! La vie serait belle si c’était le cas, non ? De surcroît, l’agressivité de Garfield envers ses proches n’est pas complètement gratuite : son maître est immature et aussi charismatique qu’une huître, le chien Odie est bête comme ses pattes, même le chaton Nermal n’est finalement qu’un petit branleur qui me rappelle mes anciens tourmenteurs – s’il était humain, il se ferait décolorer les cheveux, il arborerait piercing et tatouage et exhiberait sur Instagram ses abdos travaillés en salle ! En fin de compte, le plus potable des personnages est Liz, la belle vétérinaire qui est devenue la fiancée de Jon après lui avoir longtemps résisté : Garfield ne s’y trompe pas et lui témoigne un respect relatif mais réel, il va même jusqu’à lui déclarer « Si Jon ne veut pas t’épouse, moi, je veux bien » ! De ce point de vue, il est bien comme tous les chats : il ne se trompe pas sur les gens ! Bref : Garfield, continue à être haïssable, c’est comme ça qu’on t’adore ! Et puis qui n’aimerait pas accorder un petit grattage de ventre à un beau gros chat tigré comme lui ?

 

Mercredi 10 avril

 

14h : D’humeur maussade après avoir à nouveau marché sous la pluie, je boucle néanmoins la retranscription de l’entretien que m’a accordé Delfeil de Ton à Paris. J’ai du mal à être d’accord avec lui quand il dissocie Cavanna l’auteur comique de Cavanna le pamphlétaire : je suis sûr que dans l’esprit du grand homme, ça formait un tout et que, même quand il se prenait au sérieux, l’humour n’était jamais loin, ne serait-ce que dans sa manière d’exprimer ses révoltes et des indignations. Comme dit un autre grand humoriste, François Morel, l’humour n’est qu’un ingrédient, pas une fin en soi ! Mais je respecte complètement le point de vue de Delfeil de Ton : de toute façon, Cavanna était si foisonnant qu’il n’y a rien d’incongru à n’apprécier qu’une partie de son œuvre. Pour ma part, j’estime qu’il n’y a rien à jeter, et surtout pas ses romans historiques si mal-aimés de la critique… Découvrez l'interview de Delfeil de Ton par votre serviteur dans le numéro 7 de mon fanzine Blequin Reporter.

 

15h30 : Je profite d’une halte à Bellevue pour renouveler mon abonnement au réseau des médiathèques de Brest Métropole. Cette formalité bénigne tourne à l’aigre car les bibliothécaires ont la mauvaise idée de m’adresser la parole toutes les deux en même temps ! Comment voulez-vous que je les comprenne ? Il n’en faut pas plus pour que je sois dans de mauvaises dispositions, et ça ne rate pas : quand l’une d’elles entreprend de m’expliquer qu’au bout de deux ans sans réinscription, ils « nettoient » leurs fichiers des personnes désinscrites, je ne me prive pas de juger le terme inapproprié pour parler d’êtres humains ! Je n’arrive pas à regretter cette petite colère : l’emploi de certains termes est souvent révélateur du rapport que l’on entretient avec son prochain et du type de société que l’on est prêt à accepter…

 

17h15 : Avant de quitter la médiathèque, je feuillette un album de bandes dessinées due à une dessinatrice que j’apprécie : Stella Lory. Je l’avais découverte dans Fluide Glacial et j’avais apprécié son graphisme efficace et expressif, je le trouve d’ailleurs particulièrement adapté à la BD en question, qui raconte les mésaventures d’un adolescent qui se réveille chaque matin avec un pouvoir différent ! Certains y verront une métaphore des misères de la puberté : pour ma part, je préfère y voir une histoire vachement marrante ! C’est déjà bien, non ?

 

Un petit dessin représentant votre serviteur en compagnie de trois femmes d'âge mûr qui fréquentent le même cours de dessin que moi et que j'appelle affectueusement "mes vieilles canailles" :

 

04-09-Le professeur Blequin et ses vieilles canailles.jpg

Jeudi 11 avril

 

11h : Après avoir fait mon ménage, je consulte ma boîte mail et découvre un message que j’attendais avec appréhension depuis un certain temps : il émane d’un officier de police… Apparemment, mon pré-dépôt de plainte en ligne n’avait même pas été enregistré ! Je vais donc être convoqué au commissariat pour pouvoir déposer plainte officiellement : la police, c’est aussi une administration, avec tout ce que ça comporte. Quant à mon voleur, il a été identifié mais n’a pas encore été arrêté comme je l’avais compris à tort… Je n’ai pas fini d’en chier avec cette histoire !

 

18h : J’ai terminé le crayonné de mes planches de BD, je m’apprête déjà à dîner. Ce soir, en ville, il y avait deux événements qui ont dû attirer du monde, à savoir une conférence de Kris à la fac et un concert de Renaud à l’Arena. Je ne vais ni à l’un ni à l’autre : je connais déjà Kris qui est devenu un pote, je peux le voir quand je veux si j’ai besoin de lui poser des questions, je n’ai pas besoin d’affronter la meute des chasseurs de dédicaces pour ça. Quant à Renaud, j’ai peur d’être déçu… Même si je préférerai toujours un Renaud qui n’a plus de voix à un Biolay qui a encore la sienne !

 

Vendredi 12 avril

 

14h : Me voici au commissariat, accompagné par mon amie Marie-Hélène qui, telle Raphaëlle Coste, s’improvise mon « dé à coudre » depuis le début de cette affaire. Curieusement, on ne me demande d’ouvrir aucun des trois sacs que je porte ! On me laisse entrer sur la présentation d’une pièce d’identité ! Pourquoi prend-on plus de précaution pour visiter certaines expositions que pour entrer dans un bureau de police ? Enfin bref : nous sommes reçus par le policier chargé de l’enquête qui affirme avoir identifié formellement mon voleur qu’il mettra en garde à vue la semaine prochaine. Le domicile de ce malfaisant sera perquisitionné : si on retrouve mes dessins, ils me seront restitués ; si on ne les retrouve pas, je serai dédommagé à hauteur de la somme à laquelle je comptais les vendre. Le policier dit aussi qu’en cas de jugement, je pourrai me constituer partie civile afin de pouvoir prétendre à un dédommagement pour le préjudice moral subi. Je n’en ferai rien : je n’ai pas envie de passer les vacances au tribunal et, de toute façon, aucune somme d’argent ne pourra rattraper le déshonneur du vernissage gâché…

 

14h30 : Fidèle à ses habitudes, Marie-Hélène m’emmène à la librairie Dialogues où elle me paie un jus de fruit et un livre de mon choix : je choisis l’histoire de la Commune par Louise Michel dont je lis actuellement les Mémoires. Les écrits de la « vierge rouge » ne seront jamais au programme de l’école, que ce soit en cours de français ou en cours d’histoire, et c’est bien la preuve que c’est formidable !

 

16h15 : Me voici à la bibliothèque universitaire où doit avoir lieu la présentation d’une publication sur le travail forcé des républicains espagnols pendant la seconde guerre mondiale : une page d’histoire qui commence seulement à être étudiée avec l’intensité qu’elle mérite car, pour la France, c’est une honte nationale. C’est même doublement une honte car aucun des deux camps n’a fait mieux que l’autre : la République les a accueillis comme des rats, Vichy les a livrés pieds et poings liés aux Allemands ! Dans ce domaine au moins, au concours de l’ignominie, entre Pétain et la démocratie, c’est match nul ! La présentation prend du retard car l’une des intervenantes, qui n’a pas pu (ou voulu ?) venir à Brest, donne sa communication en visioconférence, et devinez quoi ? Et oui : la technique ne coopère pas ! Et comme toujours quand il y a un moment de flottement, les neurotypiques ont la sale manie de se mettre à papoter, ce qui a vite raison de ma patience et je finis par hurler sur ma voisine… J’aurai des choses à raconter à ma psychologue la prochaine fois que je la verrai ! 

 

17h : J’avoue que j’ignorais que le 12 avril était le jour des premières élections libres en Espagne (en 1931 pour être exact), qui ont débouché sur l’avènement de la république : au moins, comme ça, cette date m’évoquera désormais autre chose que la fermeture de l’antenne de La Cinq de Berlusconi ! J’apprends aussi que Manul Azaña, le dernier président de la république espagnole, mort en exil, a été enterré à Montauban et qu’on a finalement renoncé à transférer sa dépouille de l’autre côté des Pyrénées afin de ne pas occulter le souvenir du coup d’État et de la retirada. Bref, la France n’aura aucune excuse pour minimiser sa honte de n’avoir pas soutenu ceux qui avaient lutté pour la démocratie et la liberté en Espagne… Tant mieux ! Vive la République espagnole ! Brûlez la loque bicolore, seul le drapeau rouge, jaune et violet est légitime ! L’armée au feu et le roi au milieu ! Oui, j’écris tout ça à plus de mille kilomètres de Madrid, le cul au fond de mon fauteuil… Et après ?

 

Une vidéo que j'ai déjà consacrée à ce sujet :

 

Samedi 13 avril

 

10h30 : Je suis en manque de piles pour la pendule qui trône fièrement dans mon salon. Je passe donc à la supérette pour en acheter. Mais quand je demande des piles d’1,5 volts au caissier, il est incapable de savoir s’il en a ! Il a l’air de ne même pas comprendre de quoi je parle ! Il me demande s’il me faut des R-quelque chose ou des A-machin chouette… Comprenant que je ne tirerai rien de cet imbécile, je préfère aller voir au bureau de tabac. Décidément, Idiocracy, ce n’est pas de la science-fiction !  

 

11h : En visite chez une vieille amie, j’apprends que le parking de l’hôpital de La Cavale Blanche, lieu que je ne fréquente pas assidument (le destin m’en préserve !) est… Payant. Et que non content d’être payant, il est privé. Bien sûr, vous pouvez vous faire rembourser votre ticket de stationnement, mais saviez-vous auprès de qui ? Je vous le donne en mille : auprès de la sécurité sociale ! Cette magnifique création qui devrait être au service de l’égalité entre les citoyens face au coût des soins, ils l’ont détournée pour en faire une source d’enrichissement supplémentaire pour des margoulins ! Décidément, le pouvoir salit tout ce qu’il touche !

 

18h50 : Je quitte la MPT de Saint-Pierre où j’étais allé assister à une conférence consacrée à l’évolution du littoral de la rive droite de la Penfeld. J’en repars avec trois choses : premièrement, un gros paquet d’informations qui me permettront d’alimenter ma chronique historique pendant au moins trois semaines. Deuxièmement, sans vouloir être méchant, la conviction que je pourrais donner aux personnes qui ont pris part à cette causerie des conseils pour mener une conférence de bonne qualité formelle. Troisièmement, enfin, une certaine lassitude devant la sale manie des neurotypiques de bavarder même quand l’orateur est en train de parler : ça m’empêche de suivre le propos avec attention et je trouve ça d’une extrême incorrection vis-à-vis de la personne qui a la parole ! C’est clair ?

 

Terminons avec un projet de signalétique inspirée de celle de Télérama - mon petit hérisson est quand même plus mignon et plus expressif que cet abominable Ulysse qui râle devant une comédie de Gérard Oury et saute de joie devant un film de la mère Duras, non ? 

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !

 



13/04/2024
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