Du 5 au 8 mars : Banque et patrimoine

 

On commence avec un dessin qui tombe à pic pour la journée internationale des droits des femmes - il a été réalisé pour illustrer une chronique d'Aurélie Gautier dans le dernier numéro de la revue L’éponge :

 

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Mardi 5 mars

 

11h : Nom de Dieu de merde, quelles journées pourries ! Si j’avais croisé Bernadette Malgorn, je pourrais croire que cette sorcière m’a jeté un sort, mais comme ce n’est pas le cas, je ne peux que me borner à constater que depuis vendredi, le sort s’acharne littéralement sur ma pauvre personne ! Je n’ai même pas envie de le raconter ! Je pensais enfin, ce matin, sortir la tête de l’eau… Quand le coup de grâce est arrivé. J’allais renouveler mon abonnement au bus. Bon. N’ayant pas de liquide sur moi, j’ai tenté de régler par carte en utilisant le sans contact : ça n’a pas marché. Je me contrôle encore, ça peut arriver, j’en suis quitte pour l’insérer et taper mon code : ça ne marche pas non plus. Je commence déjà à avoir la tremblote : je me précipite vers le premier distributeur venu pour retirer du liquide… Et l’opération est refusée par ma banque ! Et pourtant, je suis loin d’être à découvert ! Sur le point d’éclater, j’accours vers l’agence BNP de la place Wilson[1] pour y voir plus clair : à peine entré, j’entends la guichetière annoncer qu’aucune opération par carte n’est possible à cause d’un bug qui affecte tout le système informatique de la banque à l’échelle nationale ! Cette fois, j’explose : les banques nous abreuvent de messages inutiles et, quand il y a un vrai problème qui affecte directement les clients, on ne nous dit rien ! Où avez-vous vu jouer que le client était roi ? Tenant absolument à payer aujourd’hui mon abonnement et ayant d’autres transactions à effectuer, je me tape l’aller-retour jusqu’à mon domicile pour y récupérer mon chéquier… Mais dégainer un chèque pour payer 6,20 euros[2], c’est nul de chez nul.

 

Sans rapport avec ce qui précède, voici le visuel de l'affiche de mon expo à l'Auberge de jeunesse avec YayaL à quatre étapes de sa réalisation. D'abord, le dessin de base...

 

02-01-Expo Auberge de jeunesse - Dessin de base.jpg

 

Ensuite, le même dessin après incrustation de la toile que YayaL souhaitait mettre en avant - au passage, j'ai aussi changé la signature pour la rendre plus lisible.

 

02-01-Expo Auberge de jeunesse - Avec tableau.jpg

 

Puis avec le fond colorisé :

 

02-01-Expo Auberge de jeunesse - Avec tableau et avec couleurs.jpg

 

La bulle du sifflotement a finalement été supprimée pour ne plus cacher le tableau :

 

02-05-Visuel Expo Auberge de jeunesse.jpg

Mercredi 6 mars

 

15h : Visite guidée de Lambézellec. Mine de rien, je vis dans ce quartier depuis déjà cinq ans et je suis loin de tout connaître à son sujet. J’ignorais notamment qu’il comptait jadis dix lavoirs et que celui qui subsiste au pied de l’église est donc l’ultime survivant ! Je n’avais jamais eu non plus l’occasion d’explorer la Maison du Théâtre, encore moins d’en découvrir les coulisses, et je n’aurais pas soupçonné que ce bâtiment, au demeurant fort adroitement conçu, était situé de telle façon que certains riverains le traversaient pour passer d’une rue à l’autre les jours de marché ! La guide nous gâte en nous permettant d’assister (brièvement, pour ne pas déranger les artistes) à la préparation d’un spectacle sur le clonage : thématique oblige, certains comédiens portent des masques de latex leur faisant partager une seule et même apparence de vieillard moustachu ; le trouble qu’une telle vision ne manque pas de générer en moi est accentué par la présence de ce que je prends pour un comédien déguisé au repos et qui s’avère n'être qu’un mannequin… Je regrette de ne pas avoir osé dégainer mon appareil photo ! D’un autre côté, si j’avais pris un cliché sans demander l’autorisation, ça aurait fait paparazzi, et si j’avais demandé l’autorisation, ça aurait fait touriste : on dit que tout choix se fait entre deux erreurs, mais c’est faux, on peut aussi choisir de ne commettre ni l’une ni l’autre. Mais l’anecdote la plus croustillante reste celle de l’abri de la Brasserie : lors des bombardements de 1944, un médecin allemand avait obtenu à ce qu’une partie de ce souterrain, initialement réservé aux civils, lui soit réservée afin qu’il puisse y soigner des soldats. Comme il restait tout de même 1500 personnes à Lambé, il a bien fallu que certains de ces civils se réfugient ailleurs, et ce fut pour cette raison qu’une soixantaine d’habitants du quartier[3] se sont retrouvés… Dans l’abri Sadi-Carnot. On dit qu’un médecin peut faire souffrir mais ne peut pas tuer : celui-là aura fait les deux !

 

Sans rapport avec ce qui précède, deux collages réalisés pour le plaisir :

 

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Jeudi 7 mars

 

15h30 : Nouvelle visite guidée d’un quartier : cette fois, je découvre Saint-Marc que je connais très mal. Nous croisons un jeune type qui porte dans sa main des tracts électoraux du RN : je ne résiste pas à l’envie de lui tirer la langue… Il y a des rencontres qui vous gâchent tout un après-midi !

 

16h30 : Nous avons la chance de pouvoir entrer dans la chapelle Notre-Dame du Bon Port, qui n’est ouverte qu’à de rares occasions – outre quelques événements occasionnels, l’édifice n’accueille que deux messes par an ! Ce bâtiment ayant été construit avant la séparation de l’Église et de l’État, c’est à la collectivité, en l’occurrence la ville de Brest, qu’il appartient de l’entretenir : je me souviens que Siné considérait que cette disposition de la loi de 1905 devrait être supprimée et que tous les édifices religieux devraient être à la seule charge du clergé ou alors être laissés à l’abandon ; c’est un point de vue que je partage entièrement, même devant l’état, de toute évidence vétuste, de cette chapelle : la perspective d’une rénovation financée par des deniers publics me chagrinerait d’autant plus que cet état de quasi-abandon ne nuit absolument pas au charme du bâtiment et lui confère même une ambiance romanesque ! La dame qui dispose de la clé de la chapelle (ainsi que d’autres bâtiments religieux brestois) explique que la ville de Brest n’a pas les moyens d’entretenir durablement les seize églises et chapelles dont elle a la responsabilité et, qu’à terme, il y aura forcément un édifice qui sera sacrifié – pas forcément détruit mais au moins désacralisé et revendu ; cette personne se sent obligée, pour préciser qu’on ne laissera pas en faire n’importe quoi, de dire : « On n’en fera pas une mosquée » ! Et pourquoi pas ? Dans les églises et les mosquées, on dit les mêmes conneries, après tout !    

 

19h : Rentré chez moi, je termine la lecture du Lit défait de Françoise Sagan : je n’aime pas tellement Sagan, Bonjour tristesse ne m’a pas passionné, et je mentirais si je disais que Le lit défait m’a fait vibrer. Je m’identifie toutefois à Édouard qui a en commun avec moi d’être un écrivain qui essaie de faire valoir son talent et qui cherche l’amour dans un monde où les aventures passagères sont devenues la norme… C’est avec, Au bonheur des dames et Riquet à la houppe, l’une des rares histoires d’amour à fin heureuse qu’il m’a été donné de lire : la comparaison s’arrête d’ailleurs là, je ne placerai pas Françoise Sagan sur le même piédestal qu’Émile Zola et Amélie Nothomb !

 

Vendredi 8 mars

 

14h50 : Je ne dirai qu’une chose concernant la journée internationale des droits des femmes : ça devrait être tous les jours !

 

Terminons avec quelques collages qui tombent bien pour ce jour-là :

 

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C'est tout pour cette semaine, à la prochaine !



[1] Celle de la rue Jean Jaurès a cramé, je ne serais pas étonné que ce soit un coup de supporters du Stade Brestois qui ont un peu trop arrosé la victoire de leur équipe face au Havre. Et oui, quand il y a un truc de ce genre, je n’accuse pas spontanément les Arabes, je suis vraiment un mauvais Français !

[2] C’est le prix mensuel de mon abonnement aux transports publics de Brest Métropole : un tarif qui doit faire rêver les Parisiens…

[3] Bon, je simplifie : dans les faits, Lambézellec, la « commune rurale la plus étendue de France » était encore indépendante, même si Brest lui avait déjà grignoté beaucoup de terrain, et n’est finalement devenue quartier brestois qu’après la libération.



08/03/2024
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